L’année prochaine, la licence Godzilla reviendra sur le devant de la scène. Après Godzilla vs Kong, Legendary continue de faire se rencontrer ses deux mastodontes sous les yeux d’humains qui craignent pour la sauvegarde de leur civilisation. Mais avant ce rendez-vous avec les salles obscures, le studio explore de nouveaux horizons en collaboration avec Apple TV+. Dès ce vendredi 17 novembre, c’est une série en dix épisodes qu’il sera possible de découvrir. Évoluant peu de temps après les événements du film de Gareth Edwards, Monarch : Legacy of Monsters met en scène deux jeunes adultes qui enquêtent sur la disparition de leur père. Au fil de leurs aventures, il découvre tout un pan de leur histoire familiale et s’embarquent dans une aventure au quatre coins du monde sur les traces des monstres et de l’organisation secrète. Cette nouvelle proposition est-elle à la hauteur ? Voici trois bonnes raisons de découvrir cette nouvelle série Apple TV+.
Pour une fois, l’humain est au cœur de la démarche
Raconter des monstres est souvent l’occasion de raconter l’humain. Néanmoins, au-delà de la proposition de Gareth Edwards en 2014, la saga n’a pas toujours brillé par la pertinence de sa narration. Ici, les créatures effrayantes passent au second plan, Monarch est surtout l’occasion d’explorer les conséquences de tels événements cataclysmiques sur ceux qui les ont vus d’en bas. Plutôt que de se prélasser dans la grandiloquence, comme ses prédécesseurs, la série change sa ligne d’horizon pour faire naître une galerie de personnages solides plutôt que simplement brosser quantité de pions qu’elle pourra déplacer au gré des combats. La série est avant tout un thriller sur plusieurs niveaux, qui explore les entrailles d’une organisation ayant pour but de prévenir l’attaque des titans.
Avec beaucoup d’aisance, la production de Chris Black navigue entre ses différentes temporalités, les défis que ses personnages doivent relever. L’héritage, les traumatismes et la survie de l’Humanité sont autant de thématiques dont le récit s’empare avec sincérité. Reste que parfois, Monarch semble refréner ses envies de grand spectacle pour ne pas entraver les plans de la licence au cinéma. Monarch poursuit un but — assez flou au départ — et ne parvient pas toujours à éviter certaines longueurs et sous-intrigue veines.
Il y a quand même du bon gros monstre
Avec pour ambition de raconter les coulisses de la lutte humaine contre les Titans, Monarch ne devait à priori pas mettre les grosses bestioles au cœur de sa démarche. Si l’intime et le politique prennent le pas sur les démonstrations de force, l’œuvre n’est pas avare en séquence grandiloquente pour autant. Distillées au fil des épisodes, ces rencontres avec les colosses en deviennent plus précieuses. La série Apple TV+ semble avoir compris que ménager l’effet de surprise était sans doute la manière la plus habile de mettre à profit les monstres.
Et lorsque enfin, elles osent montrer le bout de leur nez, le résultat est à la hauteur de la promesse. Nous n’avons pu visionner que huit épisodes de la saison qui en comporte dix, mais l’action n’a pas été oubliée. À mesure que s’approche la conclusion, on peut espérer qu’un grand final soit au programme. Il nous faudra pour cela patienter encore un peu, jusqu’au mois de janvier prochain.
Rien que pour Kurt Russel
Il y a un certain air de famille, non ? Apple TV+ recrute Kurt Russell et son fils Wyatt pour incarner le militaire Lee Shaw. Si son rôle de mentor des jeunes adultes aurait pu le confiner au second plan, l’aîné vole la vedette à ses comparses. En vétéran et fondateur de Monarch qui reprend du service, Kurt Russel est tout simplement parfait. Il est également bien aidé par la performance de son fils, qui est le premier à lui donner corps quelques décennies plus tôt. Ailleurs au casting, on soulignera les excellentes performances d’Anna Sawai, Kiersey Clemons et Ren Watanabe. L’alchimie du trio de tête fonctionne à merveille, le récit parvenant à construire un certain attachement chez les spectateurs. Renversant sans cesse la dynamique, jouant habilement avec les points de vue, Monarch : Legacy of Monsters offre à ses acteurs une belle opportunité de faire une démonstration de leurs talents.
Avec sa première production issue d’une licence populaire, Apple TV+ s’en sort plutôt bien. Si cette série n’a pas la singularité de Severence, la maîtrise de Silo ou encore la technicité de Fondation, elle compte parmi les productions qui valent le détour en cette fin d’année. C’est particulièrement vrai lorsque la série s’empare des fondamentaux du film de monstre pour s’en écarter et livrer un récit plus ambitieux sur le traumatisme, le bien-fondé d’une lutte contre ces créatures et la filiation.
Voir Monarch : Legacy of Monsters
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