Si les jeux de Squid Game ne vous amusent déjà plus, pourquoi ne pas vous lancer dans un autre style de jeu, celui de la chasse à l’homme ? Sortie peu de temps avant le mastodonte de Netflix, la série The Day of the Jackal n’a pas fait grand bruit à son lancement. Pourtant, elle se classe depuis dans le fameux top 10 des contenus Prime Video et il n’est pas compliqué de comprendre pourquoi.
Un tueur à gages froid et méthodique, un agent prêt à tout pour l’arrêter, l’histoire rappellera des souvenirs à toutes celles et ceux qui ont assisté au duel entre Bruce Willis et François Bayrou, pardon, Richard Gere, dans Le Chacal en 1998, remake d’un film des années 70. C’est bien la même confrontation mortelle qu’entendent rejouer Eddie Redmayne (Les Animaux Fantastiques) et Lashana Lynch (Mourir peut attendre), mais cette fois sur dix épisodes qu’il ne faut pas rater. Voici pourquoi.
Entre Mission : Impossible et Jason Bourne
Un homme expert en déguisement accomplissant l’impossible autour du monde, Le Chacal est la version côté obscur de notre bon vieux Ethan Hunt. Dès l’introduction, on est impressionné par l’ingéniosité de notre tueur à gages pour qui la fuite est tout aussi importante que l’acte. La série nous propose ainsi une tension omniprésente qui va crescendo dès lors que l’étau se resserre irrémédiablement jusqu’au climax final.
The Day of the Jackal maîtrise habilement son rythme en mettant l’accent autant sur la planification que l’action. D’autant que le scénario ne ménage pas notre criminel avec des missions toujours plus ardues. Tel un jeu d’échec, le comment devient partie intégrante de l’intrigue, et ce, dans les deux camps. Les fans de la licence vidéoludique Hitman se sentiront comme à la maison, Le Chacal se présentant souvent comme un Agent 47 avec des cheveux.
D’autant que le show comporte quelques moments d’action brute, notamment lors d’une poursuite en forêt ou dans les rues de Hongrie. La violence est un élément omniprésent autour de personnages dont la frontière morale reste volontairement floue.
Des personnages faillibles
Si les précédentes itérations du Chacal ont présenté un personnage dénué de toute attache, The Day of the Jackal entend réécrire son histoire personnelle. Avec Úrsula Corberó (Tokyo dans La Casa de Papel) au casting, le show de la plate-forme de streaming nous dépeint une autre facette que celle du simple criminel avec une double-vie de père de famille. Non seulement ça offre au scénario une source de rebondissements supplémentaire, mais cela permet surtout de nous attacher à ce protagoniste, pourtant du mauvais côté de la balance.
Tiraillé entre son code professionnel et sa vie de famille qui menace de se désagréger, celui qui n’est plus qu’un simple tueur à nos yeux peut dévoiler ses failles, ses faiblesses. Le récit en fait un personnage humain et moins programmatique. Même son de cloche du côté de l’agent du MI:6 Bianca (Lynch) dont la propre vie personnelle est menacée par cette chasse à l’homme. Petit à petit, la frontière entre le bien et le mal se dilue face à la nécessité, de tuer pour l’un, de sauver pour l’autre. Dès lors, les deux caractères se rapprochent dans le texte en tant qu’acteurs, puis victimes des circonstances. Quel intérêt de transformer un scénario de film au format sériel ? La possibilité de créer des personnages bien moins linéaires et donc plus captivants.
Avec un bémol cependant. Le récit est malheureusement trop inégal dans le traitement des deux têtes d’affiche, de sorte qu’Eddie Redmayne est bien plus intéressant à suivre que sa partenaire, pourtant censée être du « bon côté » de l’histoire. Comme si le show avait clairement choisi son camp sans nous laisser la liberté de le faire.
Des paysages magnifiques
On ne va pas se mentir, l’empreinte carbone de nos protagonistes est catastrophique. Cette traque va nous emmener aux quatre coins de l’Europe, d’une villa en Espagne aux tours de Londres en passant par les routes de France, les îles méditerranéennes ou les forêts hongroises.
The Day of the Jackal a pris soin qu’aucun décor ne se ressemble, nous donnant à nouveau l’impression d’être dans un jeu vidéo où chaque mission comporte également ses contraintes géographiques. Comment atteindre un homme reclus sur une île ultra-protégée ? Comment s’échapper d’une région d’où on ne maîtrise pas la langue ? Chaque épisode est comme une carte postale qui tournerait mal. Les jours du Chacal ne sont pas un long fleuve tranquille et ça nous convient très bien.
Et si vous avez déjà dévoré les dix épisodes de cette première saison, bonne nouvelle, The Day of the Jackal a déjà été confirmée pour une saison 2 sur Prime Video, dépassant ainsi le cadre limité de l’intrigue originale. De quoi rassurer celles et ceux que le final aurait laissé sur leur faim.
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.
