Dans le monde du jeu-vidéo, l’année 2020 n’a pas été seulement celle de l’avènement de la neuvième génération de consoles. Elle a été aussi celle d’un nouveau boom associé aux confinements sanitaires et d’une lignée de jeux plus innovants les uns que les autres. En excluant les premiers titres de nouvelle génération arrivés tardivement (comme Assassin’s Creed : Valhalla … ou Cyberpunk 2077), le Journal du Geek a passé en revue les jeux les plus emblématiques sortis dans les douze derniers mois.
Animal Crossing : New Horizons
Très franchement, l’année 2020 n’aurait pas été la même sans Animal Crossing : New Horizons – et vice-versa, très probablement. Ce cinquième titre de la licence de Nintendo est sans conteste l’opus de la consécration. Ce simulateur de vie cartoonesque sur Nintendo Switch a pleinement exploité le potentiel offert par le genre, sans se montrer avare en mignonnerie, en kawaii-rie et en zénitude. Ce n’est donc pas un hasard si Animal Crossing : New Horizons est devenu l’échappatoire indispensable aux centaines de millions de personnes confinées, pour des raisons sanitaires, à travers le monde. Élégamment chronophage et accumulateur de dettes (sacré Tom Nook), ce jeu leur a aussi permis d’exprimer leur créativité au moment où ils en avaient peut-être le plus besoin.
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Doom Eternal
Pendant que certains s’échappaient en gagnant le calme de leur île virtuelle, d’autres avaient besoin de décharger l’énergie non-dépensée et le stress accumulé pendant cette période difficile. Doom Eternal – la suite de l’excellent reboot du grand papa du FPS, Doom, sorti en 2016 – est ainsi arrivé à point nommé. Toujours aussi dynamique, explosif et nerveux, le nouveau monstre d’id Software parvient à reproduire la recette sanglante et savoureuse qui avait fait le succès du précédent opus. En combinant parfaitement les enchaînements de “kills“, plus glorieux les uns que les autres, le joueur a l’impression de danser, ou même de flotter sur les flots de sang que le Slayer déverse. En outre, il a presque servi de preuve de concept, en matière de fluidité, pour des systèmes de “cloud gaming” balbutiants comme Google Stadia. Autant de raisons de retenir Doom Eternal comme l’un des pivots vidéoludiques de l’année 2020.
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Ghost of Tsushima
Autant il est capital de savoir soigner son entrée, autant il est important de signer une sortie digne de ce nom. Pour la huitième génération de consoles, et plus particulièrement la PlayStation 4, cette sortie pourrait se résumer en un jeu-vidéo : Ghost of Tsushima. Si ce dernier ne brille pas nécessairement par son gameplay ou son traitement du monde ouvert, il “excelle dès qu’il s’agit de la création d’une ambiance, d’un moment de beauté naturelle suspendu ou de passes d’armes” comme nous le soulignions dans notre test. Le titre de Sucker Punch repousse les limites graphiques du photoréalisme (avant que les PS5 et Xbox Series X les surpassent) avec brio, en introduisant une véritable dimension cinématographique à son univers. Ce n’est pas un hasard si Jin le ronin semble tout droit sorti d’un film du légendaire Akira Kurosawa. Cette excellence visuelle, encore il y a peu seulement atteignable par le cinéma, le jeu-vidéo peut s’en revendiquer. Ghost of Tsushima en est la preuve.
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Fall Guys : Ultimate Knockout
Pourquoi se tirer dessus, quand on peut se contenter de courir et sauter pour gagner ? Pourquoi tuer ses adversaires, quand simplement les pousser peut suffire ? Fall Guys : Ultimate Knockout l’a bien compris : le genre du “battle royale” avait besoin d’évoluer. Si Fortnite préfère se reconvertir dans l’événementiel, Fall Guys, lui, a déconstruit le genre en le délestant presque totalement de violence. Mieux encore, avec ses personnages aux allures de culbutos et son gameplay façon Takeshi’s Castle, il a véritablement permis de rendre le genre accessible à tous, même aux joueurs les moins compétitifs (et, malheureusement, aux tricheurs). La popularité de Fall Guys n’est pas uniquement indicative d’une évolution du “battle royale” : elle est aussi la preuve que le jeu-vidéo, et les joueurs au sens large, sont prêts à se passer des tropes archaïques du jeu de tir, des matches à mort et du règne du “skill” – même de façon détournée.
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Indisponible en version boîte. Il est disponible autour de 16 euros sur les différentes plateformes de téléchargement.
Half-Life Alyx
Il n’y a peut-être pas de 3 dans le titre, mais dire que ce jeu existe relève presque du miracle. Après plus de quinze ans d’attente, une génération de fans de Half-Life ont enfin eu leur dose avec Half-Life Alyx. Mais Valve n’a pas voulu se contenter de leur offrir qu’un dernier tiers de sa célèbre trilogie. L’éditeur à l’origine de l’incontournable plateforme PC, Steam, a souhaité aussi innover et surtout repousser les limites de la réalité virtuelle. Se déroulant entre les événements du premier et du second Half-Life, ce troisième opus met Alyx Vance, future meneuse de la rébellion, au premier plan. L’idée offre une exploration intrigante et, parfois, angoissante de la Cité 17 d’un point de vue véritablement immersif. Surtout, au-delà d’accentuer l’interactivité en VR, Valve est parvenu avec Half-Life Alyx à offrir un excellent jeu, tout court, et à ainsi offrir un précédent de taille au domaine de la VR.
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Indisponible en version boîte. Il est disponible autour de 45 euros sur Steam.
The Last of Us – Part II
Cela va sans dire : Naughty Dog avait placé la barre très haute et avait donc un sacré défi à relever après The Last of Us. Même après un report (pandémie de COVID-19 oblige) puis une vague de leaks et de spoilers, The Last of Us – Part II n’a non seulement pas entaché la réputation de la saga mais est aussi parvenu à la sublimer davantage. En installant Ellie comme protagoniste, les scénaristes de Naughty Dog ont réussi à changer adroitement de points de vue, abordant de nouveaux thèmes sans abandonner le développement logique des sujets précédemment abordés. Du côté du gameplay, tout semble plus riche, mieux maîtrisé, mieux pensé. Même au niveau de l’accessibilité, le studio a fait de véritables efforts pour prendre en compte certaines difficultés visuelles, auditives ou de “motion sickness.” Le tout au service d’une direction narrative toujours de grand acabit. What else ?
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Hadès
Tandis que, sur PlayStation 5, Sony applique la patine de la nouvelle-génération au rogue-like avec le remake de Demon’s Souls, il est un jeu qui s’en passe avec une adresse divine. Développé et édité par Supergiant Games, Hadès a véritablement séduit le monde du jeu-vidéo cet automne avec un innovant brassage de genres vidéoludiques présenté dans un écrin aux allures de séries animées japonaises (est-ce d’ailleurs vraiment un hasard si Netflix, dans le même temps, a diffusé Blood of Zeus ?). Ce RPG en vue isométrique – dans lequel le joueur incarne le charismatique Zangreus, fils du dieu grec des Enfers – allie avec brio le principe du rogue-like avec les mécaniques nerveuses du hack n’ slash. Le genre de cocktails qui donne justement toujours envie d’avancer, de s’améliorer et de continuer à jouer.
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Indisponible en version boîte. Il est disponible autour de 20 euros sur Steam et le Nintendo E-Shop.
Ori and the Will of the Wisps
L’année 2020 a été suffisamment éprouvante en elle-même pour être las de zombies, de démons et de monstres à affronter. Un peu de poésie était nécessaire. Et pour cela, les joueurs sont nombreux à remercier Ori and the Will of the Wisps. Suite du rêveur Ori and the Blind Forest, signé par Moon Studios, ce jeu de plateformes met en scène un esprit sylvestre du nom d’Ori, à la recherche de son nouvel ami, l’oiseau Ku, de qui il a été séparé dans un monde étrange. Ori and the Will of the Wisps est non seulement d’une beauté féérique mais il est aussi d’une grande virtuosité thématique. Dans ses bons et ses mauvais moments, ce jeu a du cœur, tout simplement.
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Mentions honorables
Streets of Rage 4
Comme l’ont prouvé Hadès ou encore Ori and the Will of the Wisps, pas besoin d’être un triple A pour connaître le succès critique et économique. En cela, même s’il aura été peut-être moins chanceux que ses deux contemporains, l’excellent Streets of Rage 4 mérite de rester en mémoire. Ce véritable défi relevé par le studio français Dotemu rend l’un des plus beaux hommages faits à une licence rétro aussi iconique que celle de SEGA. Sa magnifique direction artistique et l’efficacité de son gameplay, balançant aisément entre nostalgie et modernité, n’ont rien à envier aux deux chefs-d’œuvre cités plus haut. Vous le trouverez autour de 27 euros sur Amazon.
Microsoft Flight Simulator (2020)
Quoi qu’elle en dise, la firme de Redmond n’a pas attendu le lancement de ses Xbox Series X et S pour inaugurer la nouvelle génération du jeu-vidéo. Avec le nouveau cru de son simulateur de vol culte, Microsoft a offert aux joueurs PC les mieux équipés plus qu’un aperçu des capacités graphiques les plus poussées. Le mastodontesque Flight Simulator (2020) est véritablement d’une beauté photoréaliste à couper le souffle. Il restera comme l’illustration de ce dont le jeu-vidéo était capable en la matière en 2020. Comptez 70 euros environ sur Amazon.
Call of Duty – Modern Warfare : Warzone
L’isolement dû à la crise sanitaire a donné la part belle aux jeux multijoueurs comme Fall Guys ou encore Fortnite. Pas étonnant alors qu’un autre géant du genre se retrouve dans notre liste. Warzone, le “battle royale” associé au reboot de Call of Duty – Modern Warfare, a rapidement enchaîné les records du nombre de joueurs et s’est imposé, dans le même temps, comme un concurrent majeur aux puissances pré-existantes du genre. Surtout, il est parvenu à se différencier en proposant des parties de plus en plus gargantuesques, dépassant parfois les 200 joueurs. Warzone est free-to-play.
Genshin Impact
Dans la même veine, difficile de faire l’impasse sur ce qui constitue le succès le plus météoritique de l’histoire du jeu-vidéo, avec Genshin Impact. Le RPG chinois cross-plateforme a déjà ravi des dizaines de millions de joueurs dans le monde entier et pas uniquement à l’aide de la puissance de feu marketing de son éditeur miHoYo. Son parfum classique de RPG à la japonaise, allié à des mécaniques de combat en temps réel énergiques, et ses aires vivifiants de The Legend of Zelda : Breath of the Wild ont vraiment permis à ce “free-to-play” de conquérir le cœur des très nombreux joueurs reconfinés depuis la fin du mois de septembre.
Et mention spéciale pour … Among Us
L’année 2020 a eu son lot de surprises, sans doute en excès. Parmi les rares développements inattendus des douze derniers mois, il y a une “success story” vidéoludique qu’il ne faut pas négliger. Sorti dans l’indifférence la plus totale en juin 2018, le jeu multijoueur en ligne Among Us est vraiment né dans la conscience des gamers du monde entier en 2020. Inspirés par le confinement, plusieurs streamers – par ailleurs, de plus en plus nombreux sur Twitch – s’y sont mis à y jouer jusqu’à en faire un incontournable du jeu en ligne. Son design minimaliste, son gameplay façon Loups-Garous de Thiercelieux à la fois simple et riche et sa grande composante d’interactivité entre joueurs fait vraiment du jeu développé par InnerSloth un titre iconique à part entière de l’année 2020. Comptez 4 euros sur Steam.
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