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Loki : les points forts et les points faibles de la saison 2

Une semaine après la diffusion du grand final de Loki, c’est l’heure du bilan pour les dernières aventures du Dieu de la Malice. Des adieux à la hauteur ?

Loki a bénéficié d’un traitement de faveur au sein du Marvel Cinematic Universe. La série est la première à se voir offrir une seconde salve d’épisodes, là où ses congénères doivent se contenter de moins d’une dizaine d’épisodes pour raconter leurs histoires. Il faut dire que le personnage incarné par Tom Hiddleston est une figure historique de l’univers, sur le petit et le grand écran. Après une première salve d’épisodes de haut vol, la magie continue-t-elle d’opérer ? Retour sur les réussites et les échecs de Loki saison 2.

Des thématiques passionnantes…

Loki est moins une série de super-héros qu’un voyage métaphysique autour des notions de destin et de libre-arbitre. Avec son récit de science-fiction qui n’est pas sans rappelé Doctor Who, la première saison de Michael Waldron livrait une intrigue aussi passionnante que maligne. Dans les dédales de le TVA jusqu’à l’émergence d’événements apocalyptiques, c’est une lutte contre le déterminisme qui se jouait pour notre héros et ses compagnons. Les six premiers épisodes avaient d’ailleurs particulièrement réussi à évoluer autour d’un jeu de miroir entre Sylvie, qui refuse de se conformer à ce que l’organisation avait prévu pour elle, et un Loki prêt à tout pour assurer sa survie. La seconde saison s’était quelque peu écarté de cette notion pour raconter la mission sauvetage de le TVA après la disparition de Celui-qui-demeure.

mais un mauvais sens du rythme

Désormais, les lignes sont plus floues alors que chacun doit se positionner en faveur ou non de la sauvegarde d’un organisme pour surveiller le multivers et ses nombreuses ramifications temporelles. Ce qui aurait dû être un jeu politique malin, entre les adeptes de Celui-qui-demeure et les défenseurs d’une protection de chaque temporalité, va néanmoins peu à peu se muer en gloubi-boulga narratif. L’épisode 5 est sans doute l’exemple le plus parlant de cette précipitation du récit vers sa fin. La découverte du nouveau pouvoir de Loki et des vies de Mobius, B-15 et O.B semble explorer à la hâte pour mieux préparer un final grandiose. Résultat, la portée émotionnelle du récit s’en retrouve largement impactée et ce qui aurait pu et dû être un moment marquant dans l’histoire de la série se meut rapidement en un chapitre de remplissage.

Mobius Jetski Tva
On voulait un épisode entier sur Mobius ! © Marvel

L’ultime épisode vient néanmoins relever largement le niveau, en offrant l’une des conclusions les plus réussies d’une production Marvel.  Après avoir été mis au second plan, Loki reprenait la lumière pour terminer en beauté son parcours. L’intrigue adopte à nouveau une échelle humaine, il trouve enfin son but. Sa confrontation avec Celui-qui-demeure est d’une justesse rare, elle marque le moment où le dieu de la malice comprend qu’un tour de passe-passe ne lui permettra pas d’échapper à son destin. Lorsqu’il s’empare enfin de sa destinée, qu’il attrape les branches temporelles pour faire naître “l’arbre du multivers”, l’on a le sentiment d’une boucle particulièrement bien bouclée. Difficile néanmoins de ne pas voir en les quelques faiblesses du scénario les limites imposées par une intrigue plus large, l’arrivée prochaine d’une nouvelle guerre du multivers réservée aux Avengers.

Une esthétique plus fade

À la découverte des premiers épisodes de Loki en 2021, la richesse des décors était particulièrement frappante. Avec une architecture résolument rétro, et des mécaniques proches de celles d’un parc d’attraction, le TVA s’imposait comme le terrain de jeu idéal pour une aventure de science-fiction ambitieuse et novatrice. Néanmoins, cette seconde salve d’épisodes n’a pas réussi à reproduire le miracle se contentant la plupart du temps des sous-sols austère de l’organisation. Même lorsqu’elle s’aventure en dehors de ces murs, la saison reste grise. La foire internationale de Chicago aurait par exemple pu être un déluge de couleurs, mais se limite à quelques scènes en extérieur affreusement sombres ou nocturnes. Forte heureusement, les jeux musicaux de Natalie Holt ont largement favorisé un dépaysement temporel. La compositrice tient sur ses épaules une bonne partie de l’attrait de ses voyages, lorsqu’elle revisite les thèmes iconiques qu’elle avait fait naître un an plus tôt.

Loki Multivers
© Marvel

La réalisation gagne en intensité

Pour autant, tout n’est pas à jeter sur la copie visuelle de Loki. Le duo Justin Benson et Aaron Moorhead semblent avoir pris un malin plaisir à faire éclore les six épisodes qui constituent cette seconde salve. Et ça se voit ! Avec adresse, ils parviennent à donner du rythme aux tribulations de Mobius et Loki à travers le temps et l’espace. La scène d’ouverture de saison est particulièrement réussi en ce sens, bien aidée par un montage aux petits oignons qui alterne entre les différents plans temporels pour cultiver le mystère. Mais c’est sans doute avec l’épisode final que la série réalise son véritable tour de force, parvenant à condenser toutes les qualités visuelles de la série en quelques minutes. La dernière scène impliquant Loki est assez réussi en ce sens, parvenant à retranscrire toute la portée émotionnelle du récit.

Une bande de héros que l’on adore

Une chose est sûre, une fois le rideau baissé pour Loki, on regrette déjà de voir partir le dieu de la malice et ses amis. C’est particulièrement vrai pour Mobius, admirablement incarné par Owen Wilson. Il nous avait déjà éblouis il y a deux ans, il reproduit cet exploit et livre une splendide performance jusque dans les derniers instants. Il n’est d’ailleurs pas le seul puisqu’on saluera les débuts en fanfare de Ke Huy Quan dans la peau de O.B. Le petit dernier de la série est un ajout notable à la série, qui a rapidement su se rendre essentiel au sein de l’équipe. Reste que le reste de la troupe s’est quelque peu retrouvé écrasé sous le poids des enjeux grandiloquents du récit, à commencer par Sylvie dont le parcours semble avoir été conclu à la hâte. Sophia Di Martino donne tout pour continuer à faire vivre ce personnage mais se heurte à plusieurs reprises à des lacunes du scénario, qui ne semble plus vraiment capable de la positionner dans tout ce bazar multiversel. Enfin, Jonathan Majors sauve ses cabotinages du troisième épisode en revenant au personnage de Celui-qui-demeure, bien plus convaincant que Victor Timely et son bégaiement.

Sylvie Loki Saison 2
© Marvel

Loki reste l’une des meilleures séries Marvel sur Disney+. Comme WandaVison, elle éprouve néanmoins quelques difficultés à conclure son intrigue sans retomber dans les travers de ses aînés. Le voyage émotionnel est une franche réussite, l’intrigue multiverselle, elle, peine à nous convaincre. Si officiellement aucune saison 3 n’est au programme, on peut espérer que tout ce beau monde ait un jour une nouvelle opportunité de prendre la lumière. Avengers 5 et 6 devant évoluer autour du multivers, difficile de voir les employés du TVA rester à la marge.

Voir Loki sur Disney+

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