Éric Lagadec est un astrophysicien français bien particulier. En plus de son travail de chercheur au laboratoire Lagrange de l’observatoire de la Côte d’Azur, il s’est fait remarquer ces dernières années sur les réseaux sociaux, à commencer par X (Twitter). Ce sont aujourd’hui plus de 160 000 personnes qui le suivent pour en apprendre tous les jours un peu plus sur l’Univers et son fonctionnement.
Admirez deux galaxies en interaction, NGC 2936 et 2937 à plus de 300 millions d'années-lumière. Leur forme leur a donné le surnom de galaxies du Marsouin, ou encore du Pinguoin et de l'oeuf. Vous validez?
©NASA, ESA, Hubble, HLA, Basudeb Chakrabarti pic.twitter.com/4xGBoxCoB2
— Eric Lagadec✨🌍 (@EricLagadec) September 25, 2023
Ce 22 septembre Eric Lagadec passe à l’étape supérieure pour tout vulgarisateur, la publication d’un livre. Avec L’Odysée Cosmique il nous embarque au milieu des nébuleuses et autres immenses structures de l’Univers. En partant de question simple, cet ouvrage cherche à démontrer quelques principes élémentaires de l’astrophysique. Car comme il le dit lui-même “la science appartient à tout le monde, pas seulement aux chercheurs”.
La science, un travail de tous
Cet enfant de “l’école de la république” veut transmettre, autant que possible, ses connaissances. Sur X ou à travers son livre, Éric Lagadec cherche à lutter contre l’obscurantisme ambiant. Sans se définir comme un modèle, l’homme se définit comme un passeur entre le monde scientifique et le grand public.
Chaque chapitre de son ouvrage est une porte ouverte vers de nouvelles questions. On peut ainsi découvrir au fil des pages l’origine de l’Homme dans l’Univers en apprenant de nouvelles choses sur la Voie Lactée. L’étude de la galaxie d’Andromède nous permet de son côté de comprendre comment nous avons découvert, et prouvé, que l’Univers était en expansion.
Face à chacune de ces questions, qui peuvent paraître complexes, Éric Lagadec apporte des réponses simples, remplies d’exemples. “L’objectif principal, c’est de démystifier les recherches scientifiques. Expliquer aux gens que les travaux que nous menons ne sont pas si obscurs. Notre travail n’est pas réservé à une élite éclairée”. Ce credo, c’est le sien depuis maintenant plusieurs années sur les réseaux sociaux. Malgré les “1% que l’on ne sauvera pas”, il espère pouvoir semer des graines de réflexion dans la tête de ses lecteurs.
Lutter contre le complotisme
Les Français sont de plus en plus nombreux à croire aux théories complotistes de la Terre plate, où à remettre en question les missions Apollo. Un doute face à une vérité scientifique qui n’effraye pas Éric Lagadec. “Nous, chercheurs, devons améliorer notre vulgarisation pour lever les malentendus. Le complotisme naît souvent d’une incompréhension ou d’une volonté de ne pas comprendre.”
À ses yeux, le travail des scientifiques, mais aussi des vulgarisateurs de profession est essentiel. “Il n’y a pas besoin d’être scientifique pour faire de la vulgarisation, tant que cela reste sérieux et professionnel.” De la même façon, il reconnaît que son travail de vulgarisation n’est pas “naturel” pour tous ses collègues et ne souhaitent pas l’imposer au monde de la recherche.
“Certains chercheurs sont très mauvais pour expliquer leurs découvertes, il ne faut pas les forcer à le faire. D’autres chercheurs sont très à l’aise dans la vulgarisation, il faut donc les laisser travailler et les remercier pour cela”. Car malgré sa popularité sur les réseaux sociaux et les nouveaux médias, la vulgarisation scientifique conserve une mauvaise image au sein du microcosme de la recherche. Longtemps vue comme une occupation pour “chercheur raté” la vulgarisation ne dispose pas des mêmes lettres de noblesse que la recherche fondamentale. Un état de fait que la nouvelle génération de chercheurs et chercheuses tente de bousculer.
Faire naître des vocations, au féminin
La féminisation de la profession est un autre point clé de l’Odyssée Cosmique. Éric Lagadec cherche à amener la science à tous et toutes, et ne veut pas se priver de “la moitié des cerveaux de l’Humanité”. Avec son livre, il essaye d’éclairer le grand public sur le rôle des femmes dans la science d’hier, aujourd’hui et de demain.
Selon lui, bien que présentes dans l’Histoire, les femmes ont été les grandes oubliées du récit scientifique moderne. “À part Marie Curie, le grand public connaît combien de scientifiques femmes ?” Un manque de représentativité qui a des conséquences dramatiques dans la création de vocation. Aujourd’hui, seuls 11% des élèves de classe préparatoire scientifique sont des femmes.
L’Odyssée Cosmique (édition Seuil) est disponible sur la FNAC ou Amazon. Il est également possible de le retrouver en librairie. Vous pouvez vous le procurer en passant par le lien ci-dessous.
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