Retour vers le passé ! En mai, les éditeurs se sont donné le mot, et nous offrent des rééditions de quelques-unes des œuvres les plus importantes de la littérature moderne. L’occasion de redécouvrir Victor Hugo dans une étonnante relecture moderne, mais aussi de plonger dans le mythe fondateur de Godzilla.
Alma (T1)
Scénario et dessin de Shinji Mito, 216 pages
Publié le 7 avril 2021 aux éditions Panini — 7,99€
Entre Battlestar Galactica et Detroit Become Human, le scénario d’Alma n’est pas foncièrement original. On y retrouve la recette éculée, mais efficace de l’espèce humaine en danger face à des robots qu’elle a elle-même créés, le tout dans une ambiance post-apocalyptique à la Walking Dead. Pourtant, tout le génie de Shinji Mito est là : malgré son point de départ aux airs de déjà-vu, Alma est une pépite du genre. Les aventures de Ray et Trice dans un monde qui ne leur appartient plus s’imposent comme un voyage aux multiples facettes. L’auteur parvient avec brio à alterner entre voyage contemplatif et affrontements haletants, le tout dans une aventure bourrée de références à la pop culture et à l’histoire de la robotique. En plus d’être l’une des plus belles découvertes littéraires de ce début d’année, Alma s’est aussi terminé en quatre tomes seulement au Japon. Un peu de patience, le deuxième tome sortira le 9 juin prochain aux éditions Panini manga.
Eden : It’s an Endless World ! (Perfect Edition T1)
Scénario et dessin de Hiroki Endo, 434 pages
Publié le 14 avril 2021 aux éditions Panini — 16€
Publié il y a plus de 20 ans, le manga culte d’Hiroki Endo nous offre une dystopie cruellement contemporaine, dans un futur où un virus a dévasté la plupart des humains, tandis que les survivants se livrent une guerre technologique sur fond d’extrémisme religieux. Au milieu de ce monde en ruine, Enoa et Hannah sont immunisés contre le virus, et tentent de survivre dans une société bancale qui peine à se reconstruire. Publié pour la première fois en 1997 dans le magazine Afternoon de Kodansha, Eden nous offre un savoureux mélange entre Walking Dead et Sweet Tooth, dans une nouvelle édition deluxe particulièrement réussie. Les deux premiers tomes sont déjà disponibles (série complète en 9 tomes), et on ne peut que vous conseiller de découvrir ce grand classique, resté trop longtemps confidentiel en France.
Découvrir Enden : It’s an endless world !
Le Spectateur
Scénario et dessin de Théo Grosjean, 168 pages
Publié le 14 avril 2021 aux éditions Soleil — 18,95€
À sa naissance, Samuel ne pleure pas. En grandissant, il ne parle pas non plus. Seule sa mère parvient à communiquer avec lui en écoutant ses silences. Quand elle meurt sous ses yeux, percutée par une voiture, le jeune garçon ne prononce toujours pas un mot. Dans Le Spectateur, toute l’histoire se déroule à travers les yeux d’un Samuel mutique, qui tente tant bien que mal de s’adapter à un monde qui ne lui correspond définitivement pas. À travers son dessin tout en noir et bleu, et à sa narration si particulière, Théo Grosjean nous offre une plongée poétique et touchante dans la maladie mentale, avec un personnage spectateur de sa propre vie, et des lecteurs tous aussi impuissants.
Batman Arkham : Poison Ivy
Scénarios et dessins collectifs, 344 pages
Publié le 23 avril 2021 aux éditions Urban Comics — 29€
Après l’excellente anthologie Super-Vilains (2014) et la sortie d’un recueil dédié au Joker l’année dernière, il était temps qu’Urban Comics nous offre un hommage digne de ce nom aux autres ennemis du Chevalier noir. C’est désormais chose faite avec la série Batman Arkham initiée en 2021, et dont chaque tome indépendant met à l’honneur l’un des grands antagonistes de Gotham. Après Double-Face en février, c’est au tour de Poison Ivy d’occuper le devant de la scène, dans une anthologie particulièrement réussie. L’occasion de redécouvrir le personnage de Pamela Lillian Isley, depuis sa première apparition en 1966 jusque dans ses aventures modernes. Dans cet ouvrage collectif, on retrouve notamment des récits signés par quelques-uns des plus grands noms du comics moderne, allant de Neil Gaiman (Sandman, Good Omens) à Mark Buckingham (Fables) en passant par le maître Paul Dini (Batman, la série animée).
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Les Misérables
Scénario et dessin d’Éric Salch (d’après Victor Hugo), 192 pages
Publié le 19 mai 2021 aux éditions Glénat — 29€
Entre Gavroche, Jean Valjean et Cosette, pas besoin de vous raconter à nouveau l’histoire des Misérables. Alors autant découvrir le récit différemment, avec une version revue, corrigée et illustrée par Eric Salch. Connu (entre autres) pour son travail dans Fluide Glacial et Charlie Hebdo, le dessinateur de presse nous livre ici une revisite décalée et pas toujours très fine du mythe de Victor Hugo. L’occasion de replonger dans un grand classique de la littérature française, l’humour et la grivoiserie en plus.
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Death Note – Short Stories
Scénario de Tsugumi Ohba, dessin de Takeshi Obata, 223 pages
Publié le 28 mai 2021 aux éditions Kana — 6,85€
On ne présente plus la série Death Note, véritable phénomène de la culture manga entre 2007 et 2008. Plus de dix ans après la conclusion magistrale du manga de Tsugumi Ohba et Takeshi Obata, les deux auteurs reviennent dans un nouveau recueil d’histoires courtes inédites en France, publiées aux éditions Kana. L’occasion de retrouver les personnages de la saga originale sous un nouveau jour, mais aussi de découvrir le chapitre pilote de la série, centré sur l’histoire d’un certain Taro Yagami. Entre humour noir, absurde et dilemme moraux, ce quatorzième tome est un indispensable, et permet de se replonger avec nostalgie dans les aventures de Light, L et Ryuk.
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Godzilla
Écrit par Shigeru Kayama, 280 pages
Publié le 12 mai 2021 aux éditions Ynnis — 14,95€
C’est la première fois que Godzilla, le roman de Shigeru Kayama est publié en France. Alors même s’il ne s’agit pas là d’une bande dessinée, on se devait de vous en parler. Fondateur du genre Kaiju Eiga (cinéma de monstres), le récit est aussi à l’origine du premier film Godzilla de 1954. Édité par Ynnis, le roman prend ses racines dans un Japon abîmé, où le monstre qui menace la petite île d’Ôto s’impose comme une métaphore poignante et à peine fantasmée du traumatisme d’Hiroshima et de Nagasaki, survenu quelques années plus tôt.
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