Elle était annoncée comme le joyau de Prime Video. En 2017, la plateforme remporte la bataille pour les droits d’adaptation de certains appendices du Seigneur des Anneaux. Face à HBO et Netflix, la firme de Jeff Bezos semblait bien partie pour faire éclore le nouveau Game of Thrones. Lorgnant sur le succès de l’adaptation des ouvrages de George R.R. Maritn, Amazon dépense près de 250 millions de dollars et s’offre une opportunité d’explorer l’univers de Tolkien. La plateforme n’a néanmoins pas le droit d’offrir une relecture des aventures de Bilbon et Frodon, c’est donc le Deuxième Âge et la forge des anneaux de pouvoir que cette série entend raconter.
Quelques personnages déjà exploités par Peter Jackson sont du voyage, à commencer par les elfes Galadriel et Elrond. Le grand méchant reste aussi le même, Sauron est promis à un retour. Il s’agira pour le récit de développer la manière dont le seigneur sombre est parvenu à corrompre ces artefacts. Sortie en 2022 sur nos écrans, Les Anneaux de Pouvoir n’a néanmoins pas fait l’unanimité. Prenant de nombreuses libertés, notamment concernant la chronologie, la première cuvée semblait aussi n’être qu’une longue mise en place. La saison 2, lancée il y a quelques semaines sur Prime Video, devait corriger le tir. Dès ses premiers instants, la seconde salve d’épisodes se faisait plus nerveuse, développant des pistes narratives qui ne méritaient que d’être approfondies. À l’heure du bilan, y a-t-il du mieux en Terre du Milieu ?
Trop de libertés ?
Les cinéphiles s’écharpent sur la question. Qu’est-ce qui fait une bonne adaptation ? Entre retranscription religieuse des écrits de l’auteur ou relecture complète, Prime Video a fait son choix. Entravée par des directives strictes et l’aspect mythique des propositions de Peter Jackson, Les Anneaux de Pouvoir avance en eaux troubles. Si l’on pouvait aisément pardonner la contraction de certains événements, les anomalies chronologiques et la création de personnages, force est d’admettre que la saison 2 ne réussit pas toujours à donner corps à ses inventions. C’est particulièrement vrai concernant Galadriel que cette saison cantonne au rôle de girouette. La détestation de l’Elfe pour les Orques se mue peu à peu en tolérance, avant qu’elle n’envisage de s’allier pour défaire Sauron. L’idée était bonne, mais le scénario ne parvient pas à donner corps à ce retournement de situation. Il aurait sans doute été judicieux de s’attarder sur la captivité de l’héroïne, d’immortaliser plus longuement les échanges entre Galadriel et Adar. La série a fait le choix de présenter les Orques comme des Elfes corrompus et asservis par Sauron, sans véritablement donner corps à ces liens de parenté.
On ne saurait pas non plus expliquer le choix de faire naître une romance entre Galadriel et Elrond. L’absence de Celeborn — elfe qui doit être marié à Galadriel à cette période selon la mythologie de Tolkien — semblait être une manière d’appuyer l’ambiguïté de la relation Galadriel / Halbrand, elle servira finalement à préparer un baiser d’adieu qui sonne faux. L’apothéose de cette caractérisation en dents de scie du personnage incarné par Morfydd Clark intervient lors de l’affrontement final. Lorsque sa route croise à nouveau celle de Sauron, il paraît clair que la série a manqué le coche et n’a pas donné à la séquence ce qu’il fallait pour qu’elle résonne avec le reste de la série.
Sauron et Celebrimbor, un alliage précieux
Il y a néanmoins une relation que la série a choyée, qu’elle a développée avec savoir-faire et efficacité. Après la forge des Anneaux des Elfes, il apparaissait très clairement que Celebrimbor serait à l’épicentre du récit. Charles Edwards avait déjà fait la démonstration de son talent dans la première saison, sa participation restait néanmoins assez limitée. La saison 2 a fait toute la lumière sur le forgeron prêt à tout pour s’illustrer comme ses aînés.
Les derniers épisodes encapsulent les espoirs de Celebrimbor, de faire naître des artefacts aussi légendaires que les Silmarils, pour mieux les confronter à un Sauron maître des illusions et de la perversion. Entre ses mains, les ambitions du forgeron se nécrosent, deviennent les moteurs de son aveuglement. On aurait sans doute aimé que leur ultime confrontation soit moins grandiloquente, que la retenue et la froideur ne remplacent le sens du spectacle des créateurs.
Adar, captivant de bout en bout
Pur produit de l’esprit des créateurs et scénaristes, Adar a rapidement fait montre d’un grand potentiel pour cette nouvelle exploration de la Terre du Milieu. Dès sa première apparition, le personnage que beaucoup de spectateurs imaginaient être Sauron est parvenu à sortir de l’ombre du seigneur sombre pour s’illustrer en antagoniste convaincant et nuancé. D’abord cruel, le père des Orques ajoute une teinte à la sempiternelle lutte du bien contre le mal que fait naître le retour de Sauron.
Lorsqu’il capture Galadriel, il devient clair que le personnage désormais aux mains de… ne cessera de faire bouger les lignes. Son grand final, bien qu’attendu, témoigne du soin accordé à sa caractérisation. Cet affrontement profite aussi à Sauron, que la série avait pour les besoins de son intrigue en Eregion, rendu moins effrayant. Les curseurs sont dorénavant à fond, Sauron n’a plus personne à duper.
Du rythme
Poser les bases d’un univers aussi riche que celui de Tolkien n’est pas chose aisée. Si Peter Jackson n’a eu aucun mal à le faire, bien aidé par l’apparente simplicité du voyage initiatique de Frodon Sacquet, Les Anneaux de Pouvoir devait prendre le temps d’installer son importante galerie de personnages, ses enjeux autrement qu’au travers d’une déambulation en Terre du Milieu. Il s’agissait aussi de transporter les spectateurs dans une temporalité qu’ils ne connaissent pas, de s’affranchir de l’imagerie des films de Peter Jackson pour définir un nouvel univers visuel. La première saison apparaissait ainsi plus comme une lente introduction qu’un véritable premier chapitre.
Dès les premières bandes-annonces, Prime Video s’est assuré de faire passer un message. Les choses vont s’accélérer, il ne sera plus question de lambiner. C’est donc après la forge des premiers Anneaux, et tandis que les hommes de Númenor, du Sud et les Elfes se remettent à peine de la guerre du Mordor. Et la série n’a pas fait mentir ses premières images. Elle est parvenue à maintenir un rythme certain, à surprendre ses spectateurs. La création Prime Video a été généreuse, et on ne peut que s’en réjouir. Si la promesse d’au moins deux autres saisons pouvait contraindre les équipes à faire du surplace, Les Anneaux de Pouvoir n’a pas l’intention de réserver le meilleur pour la fin. La bataille d’Eregion est l’exemple de cette générosité, même si la série n’a pas le savoir-faire de certaines productions qui l’ont précédé, Le Retour du Roi en premier lieu. On peut tout de même regretter que le format condensé de la saison 2, comme la saison précédente, n’offre pas à tout le monde une véritable occasion de briller. Le parcours des nains, les effets de l’anneau sur Durin III auraient sans doute bénéficié d’un traitement plus long, d’un basculement plus lent.
Des erreurs impardonnables ?
Après huit épisodes, difficile d’imaginer que l’on abandonnera Les Anneaux de Pouvoir si près du but. La saison 2 est meilleure à bien des égards, même si les échecs de parcours sont plus nombreux. Les créateurs ont pris plus de risque, et ces derniers ne paient pas toujours. Le dernier épisode est sans doute le moins réussi, il précipite des événements et peine à leur donner une substance. L’apparition du Balrog frise le ridicule, les “punchlines” épiques aussi.
Difficile d’imaginer que la saison 3 parvienne à séduire tous les spectateurs ayant déjà lâché l’affaire. Pour ceux qui sont déjà conquis, ou qui sont prêts à passer outre les défauts de cette adaptation, Les Anneaux de Pouvoir reste un divertissement solide. Prime Video n’atteint pas la maestria de Peter Jackson, dont l’approche n’avait déjà pas fait l’unanimité, mais parvient à faire oublier ses échecs.
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La saison 1 etait nul mais la saison 2 est vraiment cool , j’ai presque autant aimé qu’à l’époque de seigneurs des anneaux ❤️
J’ai regardé jusqu’à l’apparition de personnages créé pour faire du militantisme WOKE. À partir de là j’ai appelé cette série les anneaux du WOKE et j’ai stop de retarder non sans faire du militantisme pour mettre en garde les gens face à cette lèpre wokiste qui touche peu à peu tout l’occident.
Quel personnage?
Bonjour
Quel sont ces personnages,vous avez le a vue perçante
Déjà dans la drogue si tôt le matin ?
Et ton commentaire dégueulasse sur le supposé “wokisme” , ce n’est pas du “militantisme” ?
On te voit avec tes gros sabots de troll…
Vous êtes vraiment pas difficile…
Un peu blasé comme avis ! La série à des défauts mais reste quand même du grand spectacle , de la bonne fantaisie (ce qui est rare) , effectivement il y a des incohérences temporelles mais il faut essayer de ne pas être trop puriste , si vous l’êtes restez sur les livres personne ne vous force à regarder. C’est une belle série de fantaisie, il ne faut pas tout analyser au millimètre et prendre un peu de recul sinon on est toujours déçu dans la vie. A ma connaissance les créateurs n’ont pas dit qu’ils faisaient mieux que la trilogie Jackson. C’est une bonne série de Fantasy basé sur l’univers Tolkien . Une série faites par des humains donc imparfaite, sortons un peu des analyse blasés des journaliste parisiens qui ont tout vu ! J’ai apprécié le spectacle, j’en demande pas plus à une série ! Pour les mécontents il ne vous reste plus qu’a tourner votre propre série ! La critique est toujours facile dans son canapé 🙂
Les arguments classiques et débiles “personne ne vous force à regarder” ou “il ne vous reste plus qu’a tourner votre propre série”. Vous ne voulez pas régir et dicter nos vies aussi pendant que vous y êtes ? En plus d’avoir peu de connaissance du sujet votre seuil de tolérance à la merde est décidément bien bas
t’as entièrement raison echoboy.
Maintenant les gens qui ont un avis critique et qui “osent” dire qu’une œuvre est pourrie se font lyncher parce que ceux qui aiment ces daubes sont trigger.
Alors le truc qui est pas si difficile à comprendre. C’est important de voir l’œuvre en question pour pouvoir la critiquer.. Sinon la critique ne serait pas légitime.
Mais continuez comme ça ! On sait tout de suite maintenant avec qui il ne faut pas parler. Ceux qui n’acceptent pas les critiques qui descendent (souvent complètement légitimes) devraient se remettre énormément en question.
Et c’est le cas pour beaucoup dans la rédaction de JDG, mais bon, les bobo parisiens on vous connaît maintenant.
C’est quoi le problème avec le balrog ? Il est parfaitement ressemblant à celui de LOTR et le plan où Durin père se jette sur lui est magnifique. Je ne connais personne qui n’a pas aimé ce passage