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Le blocage des sites pornographiques est nécessaire, mais les Français n’y croient pas

L’Arcom s’apprête à rendre son verdict concernant l’avenir des sites pornographiques en France. Selon une nouvelle étude IFOP pour 01net, la majorité des Français est favorable aux restrictions de l’âge, mais doute de son application réelle.

Demain vendredi 7 juillet 2023, la France va rendre un verdict particulièrement attendu concernant l’industrie pornographique en France. Plusieurs mois après les premières alertes de l’Arcom et de la CNIL sur l’exposition prématurée des mineurs aux contenus pour adultes, les plateformes comme Pornhub, Tukiff ou encore Xhamster vont devoir rendre des comptes, et faire en sorte de restreindre efficacement leur accès aux plus jeunes. Une décision qui cristallise de nombreuses tensions dans le pays.

Il faut dire que cette décision n’est pas sans heurts pour les partis concernés. Jusqu’à présent, le flou juridique ambiant permettait aux tubes pornographiques de se cacher derrière une simple fenêtre pop-up qui se contentait de demander aux internautes de confirmer leur majorité. D’ici quelques semaines, cette option devra être remplacée par des solutions plus efficaces, à l’image du double anonymat qui s’impose comme l’axe de travail le plus sérieux jusqu’à présent. Reste que si certaines plateformes comme Dorcel l’ont déjà adopté, la majorité des entreprises menacées de blocage en France dénonce un accompagnement quasi inexistant de la part du gouvernement, dans une démarche pourtant inédite et difficile à mettre en place.

Les Français sont favorables au blocage…

Ces derniers mois, les positions dissonantes des sites X et de l’Arcom ont maintes fois été entendues. Les consommateurs et consommatrices de contenu pornographique gratuit, quant à eux, se sont montrés plutôt discrets sur la question. Dans une étude publiée aujourd’hui et disponible ici, l’IFOP et nos confrères de 01net tentent de mettre en lumière la position des principaux concernés.

74% des Français se disent favorables aux nouvelles restrictions qui viendront bientôt encadrer les tubes pornographiques en ligne. La protection des mineurs sur Internet est un sujet qui fait l’unanimité auprès du grand public, et pour cause : plus de 2 millions de mineurs ont déjà visionné des contenus pour adultes rien qu’en 2022. En 2023, un tiers des garçons et près de 20% des filles ont découvert les sites pornographiques avant l’âge de 13 ans. Plus de la moitié des 18-24 (tous sexes confondus) ayant grandi avec les réseaux sociaux estiment d’ailleurs que la pornographie a joué un rôle dans leur apprentissage de la sexualité. Aucun doute donc, sur le fait qu’il est plus que nécessaire de prendre les choses en main, à la fois du côté de l’industrie pornographique, mais aussi chez les organismes de régulation.

Mais n’y croient pas

Reste que si le blocage des sites pornographiques pour protéger les mineurs est globalement bien accueilli, la décision de l’Arcom trouve aussi ses détracteurs. 27% des répondants estiment qu’ils et elles arrêteront de consommer des contenus pornographiques en cas de restrictions. Ce chiffre grimpe à 41% chez les femmes, qui pourraient porter un grand coup à la popularité des plateformes X en France.

Chez les plus jeunes aussi, les nouvelles règlementations sont perçues comme tangentes. Plus de 8 Français sur 10 (81%) estiment que le système sera largement contourné par les mineurs. 79% des interrogés craignent d’ailleurs que l’interdiction des plateformes les plus populaires risquent de pousser les moins de 18 ans vers des contenus moins règlementés, hébergeant potentiellement des contenus plus choquants. 21% des adultes reconnaissent d’ailleurs qu’ils feront de même en préférant se tourner vers des plateformes n’exigeant aucune vérification de l’âge. Face à des solutions encore floues, plus de la moitié des Français (52%) estiment aussi que le double anonymat constitue une atteinte au respect de la vie privée.

De manière plus générale, les Français sont une majorité à douter de la réalisation technique des restrictions engagées par l’Arcom. 62% des sondés estiment que la vérification de l’âge sera impossible à mettre en place techniquement. Qu’il s’agisse d’utiliser un VPN (11%), de modifier son DNS (9%), ou encore d’usurper l’identité d’un proche majeur (9%), 51% des sondés se disent prêts à adopter le système de double anonymat. Seuls 19% des 18-24 ans sont quant à eux “certains” d’utiliser cette méthode d’authentification dans leur vie sexuelle quotidienne.

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6 commentaires
  1. Meme si je suis personnellement globalement d’accord avec l’étude et le resultat, on est sur une etude qui porte sur plus de 2000 personnes, on est loin d’avoir une vrai panel représentatif de la France…. :/

  2. Il y a tellement plus simple .Il suffit simplement que les parents prennent leur responsabilité et mettent en place des blocages et filtrent les sites inappropriés sur tablettes où mobiles de leurs enfants.

  3. Demander aux parents d etre responsables.

    Alors que 250000 adolescents ont incendies la France, avec l exception du brave pere qui ramene son gosse dans le coffre.

    Alors que le debut de la parentalite commence largement par un swipe gauche sur Tinder.

    Alors que le dereglement climatique est la, concernera nos gosses mais que tout le monde s en fout.

    No future.

Les commentaires sont fermés.

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