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James Cameron et Avatar 2 vont-ils sauver la 3D ?

Alors que le public boude la 3D, la sortie d’Avatar : La Voie de L’eau pourrait-elle remettre un coup de projecteur sur cette technologie immersive ? Nous avons rencontré James Cameron pour en parler avec lui.

Il n’existe aucun nom qui rime plus avec 3D que celui de James Cameron. En 2009, le réalisateur multi-oscarisé a révolutionné l’industrie cinématographique avec son œuvre aussi ambitieuse visuellement qu’impressionnante techniquement. Celui qui avait déjà fait démonstration de ses talents avec Titanic ou encore Terminator a placé la barre encore plus haut avec son exploration de la planète Pandora.

C’est quoi la 3D ?

Si James Cameron a révolutionné l’industrie avec sa technologie 3D, le procédé n’était pas nouveau. Il faut remonter jusqu’en 1858 pour trouver les essais de captation en relief. C’est en 1915 que les premières bandes d’essai 3D seront diffusées au cinéma. En 1953, L’Homme au masque de cire permet de faire naître un véritable intérêt du public pour cette technologie.

Sur le plan technique, le cinéma relief enregistre une image en trois dimensions : hauteur, largeur et surtout profondeur. Pour faire éclore l’effet 3D, les dispositifs de captation s’inspirent de notre vision humaine et ont ainsi deux objectifs. Ensuite, les deux films sont projetés simultanément, avec un léger décalage qui permet d’imiter l’espacement naturel des yeux. Le cerveau va naturellement les synchroniser en continu, créant ainsi l’impression de 3D.

Crédits : Disney

À ses débuts, le cinéma 3D utilisait les couleurs complémentaires rouge et bleu pour permettre à l’œil concerné de sélectionner soit l’image de droite, soit celle de gauche. C’est grâce à des lunettes spécifiques que la magie opérait. Vous les avez sans doute vues partout, elles étaient omniprésentes dans les années 2000.

Pour Avatar, c’est une autre technologie, basée sur des cristaux liquides, qui sera utilisée. Elle permet de rendre chacun des verres complètement opaques en fonction de l’image projetée. Il le fait en intermittence 144 fois par seconde. Là encore, le cerveau fait la synchronisation en direct. L’arrivée du numérique ouvre le champ des possibilités. C’est notamment vrai pour les effets visuels qui permettent de faire émerger la vision du cinéaste.

La révolution qui floppe ?

En 2009, James Cameron va s’emparer de ces technologies pour développer un film de science-fiction ambitieux et novateur. Avatar premier du nom rencontre alors un succès sans précédent et s’impose à la tête du box-office mondial. 2,99 milliards de dollars, ce n’est pas rien. Il deviendra d’ailleurs le métrage le plus rentable de l’histoire du cinéma.
Cameron a été salué à bien des égards pour le travail titanesque qu’il a fourni avec ses équipes pour la production de cette épopée sur Pandora. Il sera de toutes les cérémonies et repartira même avec l’Oscar des meilleurs effets visuels en 2010.

Lorgnant sur cet important magot, et sur la pluie de récompenses qui s’abat sur Avatar, de nombreux studios s’y sont essayés. Propulsés par la vague Cameron, tous les films des années 2010 ont eu droit à leur version 3D, et les téléviseurs compatibles nous promettaient de leur côté une expérience de visionnage futuriste sans quitter le confort rassurant de nos canapés.
Pour autant, peu de ces incursions dans la 3D ont laissé un sentiment impérissable chez les spectateurs. La plupart du temps, cette mise en relief fait l’effet d’un artifice, un gadget perçu par beaucoup comme une stratégie mercantile anecdotique.

Crédits : Disney

Le procédé entendait transformer durablement le cinéma et ramener le public dans les salles obscures, le résultat sera tout autre. La petite révolution Avatar ne sera pas égalée, si ce n’est par quelques jolies propositions comme celle de Martin Scorsese avec Hugo Cabret, le remaster de Titanic en 2012 ou encore Gravity. Le désintérêt du public pour la 3D ne tardera pas puisqu’en 2012, selon un sondage réalisé par Allociné, Le Film Français et UP3D, 80 % du public aurait préféré voir les films 3D en 2D.

Parmi les freins au développement de cette nouvelle technologie, l’aspect financier est souvent avancé. La majoration liée à la location (ou parfois l’achat des lunettes) décourage les spectateurs qui ne sont pas prêts à débourser quelques euros de plus pour une expérience finalement assez similaire à celle de la 2D. L’inconfort des lunettes ainsi que l’apparition de migraines chez certaines spectateurs vient enfoncer le clou. La 4DX n’a d’ailleurs pas non plus été la révolution annoncée puisqu’elle continue d’être largement minoritaire dans les cinémas du monde entier.

Un nouvel âge d’or ?

La sortie d’Avatar : La Voie de L’Eau est donc particulièrement scrutée par les analystes du marché. Après une période difficile pour l’industrie, cette sortie est très attendue. Dans un premier temps, parce qu’elle promet de faire revenir les foules dans les fameux fauteuils rouges après une période de désertion liée au Covid, mais ensuite parce qu’elle sera l’occasion d’évaluer la part de spectateurs désirant découvrir le nouvel opus des aventures de Jake Sully et Ney’tiri en relief. Pour James Cameron, la manière dont les gens découvrent son œuvre importe peu. Il nous confie que ce qui est crucial dans ce genre de projet, c’est la manière dont cette technologie sert l’histoire.

“La 3D n’est jamais devenue un standard. Mais je pense que l’on doit mettre cela en perspective. Les plus gros films qui sortent aujourd’hui sont proposés en 3D. La chose qui a changé, c’est que les gens n’y vont plus uniquement pour la 3D. Ils y vont parce qu’ils font partie des fans. Ils veulent par exemple découvrir ce que vont devenir Spider-Man ou Superman. Ils font un choix en tant que consommateurs : ‘Je préfère la 3D ou je préfère la 2D’.”

Il nous invite à remonter dans le temps, pour revenir aux premières heures du cinéma en couleurs ou même du cinéma parlant. “Aujourd’hui nous n’allons plus au cinéma parce que c’est de la couleur. Je pense qu’on a atteint le bon niveau avec cette technologie. Quand le premier Avatar est sorti, il y avait 6 000 écrans digitaux 3D dans le monde. Aujourd’hui, il y en a 120 000. La technologie s’est démocratisée. C’est donc seulement une question de choix.” Il rassure d’ailleurs ceux qui seraient réticents à l’idée de passer trois heures immergés (c’est le cas de le dire) dans un monde en 3D : “C’est magnifique en 2D, ne vous inquiétez pas.”

Reste à voir si un autre projet de cette envergure verra le jour au cours des prochaines années. James Cameron semble à l’heure actuelle être le seul à pouvoir inciter les spectateurs à se déplacer au cinéma pour de la 3D, va-t-il faire naître une nouvelle génération de cinéastes prêts à s’emparer véritablement de la technologie ? Il faut dire que les artifices de la 3D construite à la post-production n’ont pas la même ampleur. James Cameron s’est penché sur ce procédé comme aucun autre réalisateur avant lui, il semble ainsi être le seul à pouvoir lui offrir un nouveau coup de projecteur.

Les prochaines semaines seront décisives pour le métrage de Cameron. Il lui faudra s’inscrire au classement des films les plus vus à travers le monde pour espérer se voir offrir un quatrième volet. Si le troisième est déjà tourné, la suite n’est donc pas assurée. Produire un tel film coûte cher, Disney compte bien avoir retour sur investissement avant d’aligner à nouveau les zéros.

En attendant, Avatar : La Voie de L’Eau débarque au cinéma ce 14 décembre et promet de s’imposer comme le film de l’année. N’en déplaise à Top Gun : Maverick, l’expérience proposée par James Cameron devrait encore une fois attirer les foules. Assez pour détrôner le précédent film ?

Voir Avatar sur Disney+

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2 commentaires
  1. J’ai toujours ma télé 3D (lunettes passives) et ne regrette jamais d’y voir un bon film 3D. Je trouve que ça ajoute de la profondeur surtout lorsqu’il y a des paysages

  2. Non non non et NON !!! Je sors du cinéma en ayant vu la version 3D, à fuir ! une véritable abomination ! Je pèse mes mots. J’ai eu l’impression de regarder le film en mauvaise qualité à cause des lunettes.

    Ce n’est plus du James Cameron, regarder la version 3D retire toute la colorimétrie, l’étalonnage et la marque de fabrique du réalisateur Cela n’a aucun sens.

    J’ai beaucoup regardé le film sans les lunettes et on se rends compte à quel point c’est payer un supplément pour voir le film en moins bonne qualité

    Hormis ça, Le film en lui même est un régal même si mon expérience de film à été gâché pars les lunettes (de soleil beurk) ! Allez voir la version normale la 3D ça sera quand de meilleurs lunettes existerons (ce qui n’est pas encore le cas)

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