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[ITW] Matthew Wood : « Avec Kylo Ren, on voulait créer un personnage inachevé »

Que serait Star Wars sans tous ses effets sonores ? C’est ce que nous nous sommes demandé lors d’une interview avec Matthew Good qui supervise cet…

Que serait Star Wars sans tous ses effets sonores ? C’est ce que nous nous sommes demandé lors d’une interview avec Matthew Good qui supervise cet aspect depuis des années chez Skywalker Sound.

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On a souvent tendance à l’oublier, mais la gestion du son est primordiale dans un film. Et si les compositeurs pour le cinéma sont souvent reconnus, c’est déjà beaucoup moins le cas en ce qui concerne les techniciens qui s’occupent des bruitages et de l’aspect sonore. Pourtant, certains longs-métrages perdraient grandement en immersion sans leur travail. C’est notamment le cas d’une saga comme Star Wars, devenue emblématique grâce à une certaine maestria visuelle, mais également une signature sonore reconnaissable entre toutes.

Matthew Wood en sait quelque chose puisqu’il travaille depuis plus de 25 ans dans ce domaine, et a participé à de nombreux projets. Il a même reçu deux Oscars pour les films There Will Be Blood et WALL-E. Mais il est surtout employé par Skywalker Sound depuis des années et a officié sur la prélogie Star Wars, mais également « Le Réveil de la Force », dernier épisode en date. Cerise sur le gâteau, il a même interprété le général Grievious dans la saga ! Nous avons évoqué ces défis avec lui, tout en tentant de comprendre la difficulté qu’il y a à créer un lien auditif entre chaque épisode.

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1) Pensez-vous que le son est un aspect plus important que les autres dans une saga comme Star Wars, ou dans le genre de la science-fiction ?

Oui, car ce que vous créez dans un univers de science-fiction est purement objectif. Dans un film comme Star Wars, tout ce qui est censé s’être passé avant est tellement important. Le film lui-même n’est qu’une vision historique de ce qui s’est passé il y a très longtemps, « dans une galaxie très très lointaine ». Ben Burtt a réussi à créer un des univers sonores les plus emblématiques du cinéma il y a déjà quarante ans. C’est lui qui a en partie donné vie au sabre laser, au Faucon Millenium, aux Wookies, à R2-D2. C’est une manière émouvante, presque subliminale de plonger le spectateur dans un univers. C’est quelque chose de palpable, que l’on peut ressentir. Et donc extrêmement important.

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2) Quel a été votre plus gros challenge sur Star Wars : Le Réveil de la Force ?

Je pense que le travail s’est décomposé en deux parties. Concernant le côté obscur, on peut dire que c’était Kylo Ren. Tous les éléments qui entouraient ce personnage étaient nouveaux. Il a donc fallu travailler sur son sabre laser ou son vaisseau, mais également trouver la bonne tonalité lorsqu’il parle dans son masque. On a vraiment travaillé sur l’aspect sonore de ce dernier. C’était quelque chose de vraiment neuf en ce qui concerne l’empire.

Du côté lumineux, BB-8 a bien sûr été un véritable challenge pour les ingénieurs du son. Très tôt dans la réalisation, vers 2013, on s’est déplacé pour parler avec J.JAbrams du sujet du film. On a regardé attentivement le story-board, les animations… Cela a permis d’activer nos esprits sur les attentes qu’il avait. Il y avait tellement de gens focalisés sur l’aspect visuel de BB-8, mais on a aussi dû créer tout un univers sonore autour. C’était certainement un des plus gros défis.

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[nextpage title=”Créer en respectant l’héritage de la saga”]

3) Les fans ont pu constater que le son du sabre laser de Kylor Ren était différent. Quelle était l’idée derrière cela ?

Le son du sabre laser a changé ! On avait à cœur de créer un personnage inachevé. Le sabre de Kylo Ren retranscrit un peu cela. On sent que quelque chose n’est pas fini, pas complet dans la tenue et le masque du méchant. On voulait que le son du sabre donne l’impression que des fils étaient mal connectés, qu’il pouvait vous exploser dans les mains à tout moment. On a donc utilisé des éléments de plus basses fréquences, qui donnent ce son un peu éraillé, si caractéristique du personnage

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4) Quelles étaient vos méthodes de travail ? Comment cela se passe avec J.J Abrams ?

On choisissait d’abord des échantillons intéressants, puis on se le faisait écouter entre nous, mais également à Ben Burtt, qui a créé cet univers. On a également mis en place une interface tactile que J.J Abrams pouvait utiliser à sa guise et qui fonctionnait comme un oscillateur pour modifier légèrement le timbre et la hauteur du son. On se concertait tous ensemble par la suite.

Le studio l’a engagé pour son sens du visuel et son attention aux détails. Mais également pour sa capacité à tirer les meilleures performances de tout son staff : Les artistes, les acteurs… Toutes les personnes qui ont une passion pour Star Wars.

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5) Avez-vous simplement réutilisé les sons des anciens films, ou ont-ils été complètement recréés ?

Tout doit évidemment sonner comme avant, car on veut qu’il y ait une véritable connexion avec le passé. Et cela passe bien sûr par ces bruits iconiques comme ceux des Tie Fighters, celui de Chewbacca, des droides… Le son est avant tout un outil, mais il a bien sûr été numérisé de la meilleure des façons. Le « Retour du Jedi » fut le premier film avec piste audio certifiée THX et on a cette fois-ci eu l’appui du Dolby Atmos. On a par exemple légèrement modifié le son des canons du Faucon Millenium mais on s’est basé sur les armes de base de 1977. Il s’agissait de créer en se basant sur le passé, tout en étendant l’univers déjà connu. C’est pour cela que Kylo Ren et BB-8 ont représenté un vrai challenge.

Merci Mr Wood !

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Star Wars : Le Réveil de la Force sortira en Blu-Ray, DVD et VoD le 16 Avril.

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3 commentaires
  1. C’est clair que Kylo Ren, c’est le perso inachevé par excellence: naze en combat, zéro charisme, une voix misérable, une tronche de petit enfant qui a fait exploser de rire toute la salle de cinéma quand il a enlevé son casque.

    Ils ont vraiment intérêt à retravailler tout ça: tant les combats que les perso étaient VRAIMENT moisi.

    1. Kylo Ren est probablement un des personnages les plus profonds et les plus intéressant de Star Wars. Il est faible dans la force et il en a conscience. Successeur d’une ligné particulièrement puissante dans la force, il a peur de décevoir son père et son oncle en ne se montrant pas à la hauteur de leurs attentes. C’est justement cette soif de puissance, non pas pour son bénéfice personnel mais juste pour être à la hauteur de ce qu’il pense que les autres attendent de lui, qui l’a rendu facilement manipulable.

      Il offre une nouvelle facette du Sith. Certain le sont devenu par vengeance, d’autres par soif de pouvoir, ou encore pour protéger ceux qu’ils aime, lui l’est devenu pour tenter de ne pas décevoir les attentes, mais est torturé par le doute, voyant que le coté obscure ne lui a pas apporté le pouvoir qu’on lui avait promis. Mais bien sur, faut réfléchir un peu pour comprendre la profondeur des nouveaux éléments, et ça la plus part des “fans” n’en sont pas capable, trop habitués à consommer de la surface.

      C’est d’ailleurs la dualité des hypocrites. Ca gueule quand on leur propose la même chose, ça gueule quand on leur propose quelque chose de différent, ça gueule quand on fait un film pour leur vendre des produits dérivé, ça gueule quand le nouveau film ne tente pas de leur vendre des produits dérivés, etc…
      Le fait est que quand t’es un créatif et que tu t’attaque à la saga star wars, tu le fait par amour pour la saga, pas pour les fans, car quoi que tu fasse, il te cracheront forcément à la gueule.

    2. Kylo Ren est au contraire un personnage très réussi. Ma seule déception le concernant étant qu’il ne ressemble pas trop à ses parents, mais valait mieux qu’ils prennent un acteur qui sait jouer. Nous sommes exactement face à un personnage pas fini : c’est un ado qui n’a pas terminé sa crise, pour devenir plus fort et être reconnu des autres autour de lui, il décide de jouer au méchant, mais il a un peu de mal à tenir le rôle. Tout dans son personnage transpire l’adolescent, ça fait rire le public, ou du moins la grosse partie du public qui n’a pas compris l’intention derrière ce méchant, mais quand on raccorde les morceaux : il pique des grosses colères et casse ses jouets, il a un casque pour faire comme papy parce que sa tête de jouvenceau ne ferait peur à personne, faut voir sa façon de se justifier devant Snoke quand ce dernier s’énerve, etc.

      En parlant de méchant d’opérette, le Général Hux l’est aussi, c’est un peu comme confier une bombe atomique à deux gamins, je pense qu’il y a une réelle intention derrière le manque de crédibilité manifeste de ces deux personnages en tant que leaders du First Order. Je pense qu’il n’y a pas que Snoke au dessus, mais qu’ils sont l’arbre qui cache la forêt.

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