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Intel : les GPU Arc sont enfin disponibles, et toute la tech retient son souffle

Après une longue attente, l’aventure commence officiellement pour les cartes graphiques dédiées Arc d’Intel. Le début d’une petite révolution ?

D’ici quelques années, on se souviendra peut-être du 30 mars comme d’un véritable point de basculement dans le monde du hardware. Intel, spécialiste historique des processeurs, vient en effet d’annoncer officiellement la sortie de ses toutes premières cartes graphiques dédiées Arc, qui s’offrent une première incursion du côté des portables. L’écurie bleue espère ainsi semer la discorde dans un royaume dominé de la tête et des épaules par Nvidia, avec la présence d’AMD en arrière-plan.

C’est donc une information d’envergure qui pourrait, à terme, aboutir à une transformation profonde de l’écosystème hardware. Les observateurs piaffent donc d’impatience ; depuis que le projet a été annoncé, chacun y va de son pronostic pour tenter d’estimer les performances de ces nouveaux produits, et surtout sur un marché des GPU extrêmement morose en ce moment.

La firme va-t-elle viser un segment ou une utilisation en particulier ? Cette première génération tient-elle déjà relativement mature ou s’agit-il clairement d’un coup d’essai ? Quelles performances globales peut-on en attendre ? Cela suffira-t-il pour rivaliser avec AMD, voire même NVIDIA ? Autant de questions qui restent pour l’instant sans réponse.

En effet, même si le fondeur a effectivement annoncé la sortie des GPU Arc, il s’est pour l’instant bien gardé de proposer le moindre benchmark ou comparaison avec la concurrence. Pour répondre aux questions les plus importantes, il faudra donc attendre les retours des premiers benchmarkers… à moins qu’Intel nous donne du grain à moudre entre temps.

Comment sera organisée la gamme ?

On constate que la gamme Arc sera divisée en trois segments : Arc 3, Arc 5, et Arc 7. Une fois n’est pas coutume, ce premier étage de la nomenclature est plutôt explicite; ces cartes proposeront respectivement des performances d’entrée, milieu et haut de gamme. Chacune de ces séries comportera différents modèles, un peu c’est le cas pour les séries de CPU i5, i7, ou i9.

La série 3 est la toute première à sortir, et des modèles équipés de cette carte sont disponibles dès aujourd’hui. Elle est conçue pour équiper des portables de petit calibre; elle leur permettra alors de profiter des joies du gaming en 1080p et de la “création de contenu avancée”. La série Arc 3 débarque avec des modèles baptisés Arc 350M et Arc 370M, vraisemblablement en référence à sa vocation “Mobile”.

Les séries 5 et 7, en revanche, s’adressent déjà à des appareils plus costauds; on peut s’attendre à ce que ces cartes se rangent sur les segments occupés par la RTX 3070 pour la série 5, et par la RTX 3080 pour la série 7. Mais il faudra patienter pour en avoir le cœur net; nous ne retrouverons pas ces nouveaux modèles dans des ordinateurs portables avant le “début de l’été”.

Pour ceux qui espèrent équiper leur PC de bureau d’une carte Arc, l’attente sera encore plus longue, puisqu’il faudra cette fois attendre le “courant” de l’été. Au moins, nous aurons déjà eu l’occasion de juger des performances ders versions mobiles de ces cartes entre temps.

 

En quoi les cartes Arc sont-elles différentes ?

Ces cartes sont construites sur une toute nouvelle microarchitecture baptisée Xe High Performance Graphics (Xe HPG). Elle se base en premier lieu sur des modules Xe Matrice Extension (XMX). Ces éléments sont particulièrement optimisés pour toutes les opérations en lien avec l’intelligence artificielle.

Intel revendique même une capacité de calcul “16x supérieure à celles des unités vectorielles GPU traditionnelles”. De quoi améliorer sensiblement la vitesse de calcul dans ce cas de figure, mais aussi dans les jeux ou dans le cadre d’un processus de création, d’après le fondeur.

Les cartes Arc seront aussi capables de travailler avec une foule de codecs différents. Grâce à la plateforme Xe Media Engine, elles pourront notamment travailler avec le codec AV1, “50% plus efficace” que le codec H.264 majoritaire aujourd’hui.

Son moteur d’affichage lui permettra aussi de prendre en charge toutes les normes des écrans les plus récents. Les modèles les plus puissants permettront d’utiliser toute la puissance des DisplayPorts 2 pour profiter de son contenu en 4K HDR non compressé à 120 Hz.

Et cette technologie est aussi parée pour l’avenir. Théoriquement, l’architecture Arc est capable de gérer une quantité ahurissante de pixels; sur les modèles les plus puissants, il sera possible d’associer deux écrans 8K 60 Hz ou 4 écrans 4K 120 Hz ! Tout simplement dément si ces résultats se vérifient en pratique.

Quoi de neuf du côté gaming ?

Mais Intel ne vise pas qu’un public de professionnels; il compte également faire valoir ses arguments dans le domaine du gaming. Cela commence par la prise en charge de DirectX 12 Ultimate; ce dernier servira de base aux cartes Arc pour montrer ce qu’elles ont dans le ventre avec une technologie de ray tracing accéléré au niveau matériel.

On note aussi le Xe Super Sampling (XeSS), qui se positionne comme un concurrent du DLSS d’Nvidia et du FSR d’AMD. C’est donc une technologie de suréchantillonnage; pour ceux qui n’en sont pas familiers, cela permet ’effectuer le rendu de l’image en basse résolution, ce qui consomme peu de ressources, mais de l’afficher avec une qualité perceptible bien supérieure.

Comment Intel va-t-il optimiser la coopération avec ses CPU ?

Cela n’aura échappé à personne; malgré la sortie de ces GPU Arc, Intel reste avant tout un mastodonte du CPU. On pouvait donc s’attendre à ce qu’il mette un point d’honneur à jouer l’entremetteur entre ses deux produits. Et c’est effectivement le cas grâce à une technologie nommée DeepLink.

Cela commence par un sous-système nommé Dynamic Power Share. Celui-ci est entièrement dédié à la maîtrise de la consommation électrique; il permettra d’ajuster dynamiquement et en un clin d’œil le budget électrique alloué au CPU et au GPU en fonctions des besoins des applications.

Cela devrait se traduire non seulement par une baisse globale de la consommation à performances égales, mais aussi par une hausse pure et simple des performances lors des tâches lourdes (+30% dans les travaux intensifs selon Intel).

DeepLink sert aussi de base à HyperEncode, un système consacré à l’accélération du rendu. En mettant à contribution les parties graphiques du CPU et du GPU en simultané, Intel explique qu’il est parvenu à réduire le temps de rendu de ”60% par rapport à la plateforme Iris Xe seule”. Un chiffre qui ne nous apprend pas grand-chose en tant que tel, mais qui laisse songeur dans le cas d’un couple CPU-GPU musclé.

Engin, on note aussi le système HyperCompute; il permettra de mobiliser simultanément toute la puissance combinée des moteurs de calcul IA du CPU, du GPU intégré Iris Xe, et du GPU Arc. L’objectif sera d’accélérer considérablement “une variété de nouvelles charges de travail”. Celles-ci seront vraisemblablement basées sur l’IA, d’après la description du fondeur, mais difficile de savoir précisément à quoi cela fait référence.

L’aube d’une petite révolution ?

Dans l’ensemble, c’est donc une annonce extrêmement enthousiasmante, même s’il reste une belle quantité de flou artistique. Intel semble déterminé à faire bien plus que de la figuration sur ce segment; sur la base de cette annonce, il semblerait même qu’il compte marcher directement sur les platebandes du géant vert.

Et l’écurie bleue a quelques beaux arguments en ce sens, à commencer par son expertise sur le segment CPU qui devrait jouer un rôle de plus en plus important. En effet, l’optimisation individuelle des composants; l’avenir appartient à l’optimisation globale du système, et notamment de la coopération entre le CPU et le GPU. Et ça, Intel l’a parfaitement compris, comme le montre notamment l’HyperCompute.

Il est donc tout à fait possible que ces engins se fassent très rapidement une vraie place sur le marché, notamment du côté des appareils portables où tous ces niveaux d’optimisation pèsent encore plus lourd. En tout cas, les constructeurs semblent de cet avis, puisqu’Intel a déjà signé des partenariats avec de très nombreux intégrateurs référencés; on peut notamment citer Samsung, qui propose dès maintenant un Galaxy Book2 Pro équipé d’une Arc 3 et d’un processeur Intel de 12e génération.

Malgré toutes ces incertitudes, il y a tout de même un élément qui semble indiscutable : cette année 2022 déjà bien garnie réserve encore de belles surprises aux amateurs de hardware.

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