Évoluant dans le giron de Sony Interactive Entertainment depuis 19 ans, cela fait maintenant quinze années que Bend Studios n’a pas développé un titre à destination d’une console de salon. Principalement connu pour la série Syphon Filter et l’oubliable Bubsy 3D (médiocre sur tellement de points qu’il a enterré la licence pendant 20 ans), le studio basé en Oregon s’est chargé depuis 2004 d’étoffer le catalogue des PSP et PS Vita.
Avec Days Gone, Bend Studios signe donc ses débuts sur PS4. Un titre qui laisse penser, aux premiers abords, que ses développeurs ont dû s’enfiler les saisons de Sons of Anarchy et The Walking Dead comme des pastilles à la menthe.
Puis à l’issue de trois heures de jeu, on se rend surtout compte que Bend Studios a passé les cinq dernières années à doser les jeux d’action en monde ouvert. Impossible, manette en main, de ne pas voir une ressemblance entre Days Gone et une grosse partie des productions Ubisoft, de Far Cry 5 à The Division, en passant par les Assassin’s Creed. Pour le meilleur comme pour le pire.
Hell’s Angel
Évacuons rapidement le scénario pour nous concentrer sur le jeu en lui-même. Days Gone vous glisse dans les frusques en cuir de Deacon St-John, un biker au grand coeur qui arpente les routes de l’Oregon aussi bien pour survivre à l’épidémie de zombies qui touche l’humanité depuis deux ans, que pour traquer et abattre des cibles afin de collecter des primes auprès des rares communautés de survivants.
Bien qu’infesté de morts-vivants et de salopiots en tout genre, l’Oregon imaginé par Bend Studios est franchement réussi. Les environnements sont soignés et poussent le joueur à l’exploration. On alterne tantôt entre massifs montagneux, tantôt entre plaines désertiques. Entre deux forêts, des villes abandonnées se laissent visiter (et piller, les ressources étant rares). On regrette juste l’absence d’une narration environnementale aussi soignée que celle des Fallout (pour rester dans le genre post-apo’), ce qui donne l’impression au bout de quelques heures de visiter toujours les mêmes patelins.
En proie à l’Oregon, mais que fait la vie ?
Comme tout bon open-world qu’il est, Days Gone propose son lot de quêtes. Outre l’intrigue principale, vos services seront souvent sollicités pour aller vider un camp de bandits, nettoyer une zone envahie par les morts-vivants, ou pister et tuer une cible précise. Malheureusement, à l’instar de beaucoup de titres en monde ouvert (au hasard, Far Cry 5) tout cela s’annonce répétitif au possible. On espère que les développeurs ont trouvé autre chose qu’une myriade de quêtes FeDex pour remplir la grosse trentaine d’heures que nous promet l’aventure (même si au bout de 3 heures de jeu, on commençait à avoir des doutes).
Ces quêtes ont tout de même un but. En plus de vous donner de l’expérience, à dépenser dans un arbre de compétences à trois branches), et parfois de l’équipement, elles vous permettront d’augmenter la confiance des communautés de survivants qui acceptent de voir votre sale dégaine de par chez elles. Plus cette jauge est élevée, plus les marchands vous proposeront des armes et des pièces de meilleure qualité, notamment pour votre moto.
Car oui, votre amour des belles mécaniques a survécu à l’invasion. Loin de se déplacer uniquement à pied, Deacon se meut le plus souvent à moto. Cette dernière, parfois rigide à contrôler, peut bénéficier d’améliorations. Attention cependant, elle possède une durabilité. Si votre meule subit trop de dégâts, elle cessera logiquement de fonctionner, et vous forcera à vous arrêter pour la réparer. Ce qui peut prendre du temps et vous exposer aux tendances meurtrières de la population locale. Ah, et n’oubliez pas de faire le plein lors de vos passages dans les communautés de survivants. Croyez-nous, vous n’avez pas envie de vous retrouver en rade d’essence en plein milieu d’une horde.
The Napping Dead
Ici, les morts-vivants sont un poil plus vifs que la moyenne. Comprenez : ils courent vite, réagissent aux bruits, et ont tendance à ne plus vous lâcher une fois qu’ils vous ont repéré. Heureusement pour vous, l’intelligence artificielle ne brille pas non plus de mille feux. Bien qu’ils puissent vous voir, les zombies font parfois preuve d’une cécité bienvenue qui vous offre des éliminations discrètes, même si un cadavre ambulant semble vous regarder.
En revanche, à plusieurs, les zombies se révèlent être de vraies plaies. Si vous avez le malheur de croiser une horde, mieux vaut la jouer discret que de débouler tout flingue dehors. Les munitions vont rapidement vous manquer face à une cinquantaine de morts-vivants qui vous fonce dessus.
On pourrait penser que les adversaires humains sont mieux lotis. Ce n’est pas le cas. Les ennemis s’offrent bien souvent à vous, attendent parfois de longues secondes avant de décider de vous tirer dessus, et laissent soigneusement dépasser leur tête lorsqu’ils sont à couvert (histoire de leur coller un headshot plus facilement)
.
Que ce soit avec les zombies ou les humains, on ne se sent jamais vraiment en danger. Fort de plusieurs niveaux de difficulté, les développeurs nous assurent que le jeu offre un vrai challenge lorsque les potards sont poussés au maximum. Dommage de devoir en arriver là pour s’offrir un vrai trip survivaliste en Oregon.
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