Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Avant que Netflix ne débarque dans nos vertes contrées, une série se regardait à un rythme hebdomadaire. De la trilogie du samedi soir aux séries d’HBO, nombreux étaient les rendez-vous fixés avec les spectateurs chaque semaine. Mais l’arrivée de la plateforme de Reed Hastings aura bouleversé l’industrie, qui mise désormais sur l’appétit vorace des fans pour faire recette. Pourtant, Disney+ s’inscrit en opposition totale avec ce nouveau schéma. Nous vous avons demandé quel était votre mode de diffusion préféré et votre verdict est sans appel. 70% des lecteurs interrogés sur Twitter préfèrent regarder une œuvre d’une traite. Mais je ne m’avoue pas vaincue !
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Susciter l’attente
Plutôt que de contenter ses abonnés voraces, Disney+ joue la carte, vieille de plusieurs dizaines d’années, de la diffusion hebdomadaire. Un format plutôt réservé à la télévision mais qui profite largement à la série de Jac Schaeffer. Si le format peut s’avérer assez frustrant lorsque l’épisode se termine par un “cliffhanger”, c’est aussi une bonne manière de faire respirer le récit. La créatrice de WandaVision expliquait d’ailleurs à The playlist.net “Même si je sais qu’il y a beaucoup d’impatience, je pense qu’il y a beaucoup de plaisir à étirer cela, parce que nous avons tous tellement de temps libre en ce moment. Et contrairement à certaines émissions précédentes, il n’y aura pas d’épisode «de remplissage». Chaque épisode a quelque chose d’excitant. C’est une course folle.” Ce mode de diffusion permet aussi aux spectateurs de fomenter des théories sur la suite des évènements et de devenir acteur dans le visionnage. À une époque, des blogs entiers étaient dédiés aux théories autour d’une série et nombreux étaient les internautes à imaginer ce que le prochain épisode pourrait leur réserver. Aujourd’hui, c’est sur Twitter ou Reddit que ce genre de conversation s’est déplacé, mais les spectateurs s’en donnent toujours à cœur joie. On notera aussi que WandaVision repose sur un scénario de série, là où Netflix livre le plus souvent des productions feuilletons, sorte de films découpés en plusieurs parties.
Se donner rendez-vous
Le cinéma n’est pas le seul genre audiovisuel à se consommer à plusieurs. Avec un apéro digne de ce nom, la série hebdomadaire permet de se retrouver autour d’un épisode. Si la situation actuelle ne le permet pas vraiment, il fut un temps où le nouvel épisode de Game of Thrones se regardait en grand comité. Mais lorsqu’il s’agit d’une série mise à disposition d’une traite, les choses se corsent. Déjà parce que souvent chacun va à son rythme et qu’il est difficile de sélectionner un épisode que tout le monde n’a pas déjà vu, mais surtout parce qu’il est dur de résister à la tentation de continuer sans ses comparses. Si aucune statistique ne dit le nombre de ruptures engendrées par Netflix, on parie (en toute bonne fois bien sûr) qu’elles ont été nombreuses. Et puis la diffusion a aussi un charme indéniable : celui d’éviter les spoilers dans le métro ou au boulot, comme Rickon Stark essayait d’éviter les flèches dans la série HBO. Il fallait éviter d’être sacrifié à l’autel du divulgâchage et de connaître le même destin funeste que le petit dernier de la famille Stark.
Une stratégie payante
Outre l’intérêt scénaristique que propose la diffusion hebdomadaire, c’est aussi une stratégie payante pour les plateformes. Dans le cas de Disney+ par exemple, cela permet de garder ses abonnés inscrits plus longtemps. En effet, les spectateurs attirés par une nouvelle série devront rester abonnés pendant au moins un mois pour la regarder dans son intégralité. Les mauvaises langues argueront sans doute qu’ils pourraient tout aussi bien attendre l’épisode final pour souscrire, mais on leur répondra qu’il est parfois très difficile d’éviter les spoilers. Enfin, on notera qu’avec sa stratégie, Disney+ a réussi à faire durer le plaisir et que cela lui a valu le titre de série la plus populaire du moment selon Parrot Analytics. Largement discutée sur les réseaux sociaux, la production Marvel s’est imposée face aux grosses productions de Netflix comme Lupin par exemple. S’il y a fort à parier que la production française reviendra aux panthéons des séries les plus mentionnées en juillet prochain, à l’occasion de la sortie de la deuxième partie, force est de constater qu’à l’heure actuelle, elle est plutôt discrète. Reste à voir désormais comment Disney+ réussira à s’approprier ce nouveau format pour ses prochaines productions et si Falcon and The Winter Soldier rencontrera le même succès.
Pourquoi je préfère la diffusion hebdomadaire ?
Si je dois être tout à fait honnête, il m’arrive souvent de tomber dans les affres du binge-watching, bien plus souvent que j’aimerais l’admettre. Mais à la fin de mon visionnage, aussi bon soit-il, j’ai toujours l’impression d’avoir fait le voyage un peu trop vite. Comme une version accélérée d’un film, cette manière de consommer (un choix lexical qui n’est pas anodin) nuit à mon sens à la réception d’une œuvre. Cette frénésie ne permet pas au récit de marquer suffisamment nos esprits, là où une série dite plutôt classique laisse le temps de la réflexion, d’appréhender les enjeux, et même de ressentir une petite frustration. Alors suis-je masochiste ? Certainement un peu, mais il y a-t-il une sensation plus douce que celle de compter les nuits avant d’avoir la réponse à nos questions ? Le risque en revanche est encore plus grand d’être déçu, (coucou Game of Thrones); Et vous que préférez-vous ? N’hésitez pas à nous le dire dans les commentaires.
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Le binge-watching, c’est bien quand t’es seul devant ta série, que tu cherches pas a réfléchir et a débattre, et certaines séries y sont adaptées. Personnellement, j’aime les discutions autour d’un nouvel épisode.
“que tu cherches pas a réfléchir” , c’est très passif comme mode de consommation , surtout à la chaîne 😮
SnowPiercer sur NETFLIX est diffusé avec 1 épisode par semaine, donc netflix est capable de le faire. Pquoi cette série et pas les autres (ou la majorité des autres) ? Un choix appuyé de la production ? il y a encore de l’espoir 🙂 .
Vu la quantité de séries médiocres actuels produites en mode “Fast Food”, le principe de 1 épisode par semaine ne fonctionne pas toujours. Bien loin de l’époque des séries comme LOST ou chaque frames de l’épisodes valait des pavés entières sur des forums de fans!
Parce que ce n’est pas une série netflix
MDR l’exemple !!!
Alors on compare une série MARVEL (plusieurs centaines de millions d’entrées au cinéma sur les 10 dernières années) à Arsène LUPIN, tiré d’un livre français du début du 20ème siècle dont on a plus entendu parler en france depuis plus de 30 ans.
Ah oui, c’est sûr que c’est le rythme de diffusion de ces 2 séries qui explique le succès de la première face à la seconde :facepalm:
tu peut pas parler français c o n. n a rd de journaleux