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House of the Dragon : “nous ne voulons pas copier Game of Thrones”

Si l’empreinte de Game of Thrones est évidente, la série House of the Dragon veut distiller avec parcimonie ses références et n’ambitionne pas de suivre son parcours à la lettre. Rencontre avec les acteurs.

House of the Dragon a fait ce lundi 22 août ses premiers pas sur le petit écran. Trois ans après l’épique mais controversée conclusion de Game of Thrones, la nouvelle série d’HBO avance en terrain miné. Entre hommage et resucée, la route du succès est semée d’embûches.

Les équipes créatives et les acteurs doivent ainsi faire émerger une nouvelle saga aux ambitions colossales, et faire honneur à l’estampille qui s’est rapidement imposée comme le principal argument de vente de la chaîne américaine. Nous avons rencontré Milly Alcock et Fabien Frankel, qui campent respectivement Rhaenyra Targaryen et Ser Criston Cole dans House of the Dragon, pour aborder cette question avec eux.

Même univers, nouveaux enjeux

Si vous avez eu le temps de regarder le premier épisode de House of the Dragon, vous n’êtes sans doute pas passés à côté des différentes références et autres clins d’œil que la narration fait à son aînée. Devant la caméra de Miguel Sapochnik, le premier chapitre de la série s’impose comme un condensé de ce qui fait de Game of Thrones une épopée médiévale complète et aussi complexe.

Pour les acteurs, ce genre de partition peut sonner comme la chance d’une vie. Cela n’en est pas moins intimidant, surtout quand on a seulement 22 ans et que l’on se voit confier le rôle principal. Milly Alcock ne cache pas d’avoir ressenti une certaine appréhension. “C’est terrifiant, nous ne voulons pas copier Game of Thrones, nous voulons faire notre propre série.”

Pour Fabien Frankel, il s’agit aussi de remettre ce spin-off en perspective, en écartant d’emblée la possibilité de devenir aussi iconique et populaire que sa prédécesseure.

“La télévision a changé en 10 années, depuis que Game of Thrones a commencé et il y a tellement de bonnes séries désormais que les chances que nous touchions du doigt ce que GOT a fait sont si minces. Nous voulons juste faire une série qui soit bonne, et que les gens l’apprécient. Nous serions déjà très reconnaissants. On ne s’attend pas à une réception comme pour Game of Thrones, on ne le peut pas.”

Mais qu’ils le veuillent ou non, ces nouveaux personnages doivent composer avec l’ombre des anciens qui planent au-dessus de leur tête. C’est particulièrement le cas pour Rhaenyra Targaryen, qui n’est pas sans rappeler une autre jeune femme blonde destinée à monter sur le trône de fer. Les spectateurs n’ont d’ailleurs pas tardé à faire le jeu des sept différences.

“Je ne m’y attendais pas, pas du tout. C’est bizarre. Tout le monde me crie Daenerys, Khaleesi, Milly, c’est putain de bizarre. Je ne sais pas, je n’essaie pas d’être Emilia Clarke. J’espère que les gens vont adorer Rhaenyra, qu’ils vont aimer ce personnage sans avoir à faire la comparaison avec Daenerys. Je me sens très reconnaissante parce que mon personnage est aussi entre les mains d’Emma. Elle joue une version plus mature du personnage, chose que je n’aurai pas pu faire, à cause de mon âge et de mon expérience. J’ai vu son travail et c’est vraiment époustouflant.”

House of the Dragon
Crédits : HBO

Nouvelles perspectives

Si House of the Dragon convoque les ingrédients de Game of Thrones, la série adopte une nouvelle approche. L’intrigue sera plus resserrée, autour de quelques lieux, là où la série de D.B Weiss et David Benioff avait fait le pari d’une narration éclatée aux quatre coins de Westeros et Essos.

Port-Réal devrait ainsi être l’épicentre de cette intrigue, même si quelques explorations sont à prévoir. Pour Milly Alcock, c’est principalement cet aspect qui participe à faire de House of the Dragon une série différente.

“Nous explorons ce monde avec un nouvel œil. C’est plus condensé, on suit une famille au lieu de quatre ou cinq. Tous les membres de cette famille s’affrontent pour le trône, ce qui est très intéressant. Je pense aussi que le style est très différent, le rythme aussi. Je pense aussi que la façon dont nous faisons des séries aujourd’hui est très différente, elle sera donc différente par essence.”

Fabien Frankel ajoute :

“Game of Thrones était un tel phénomène, une série incroyable qui ressemble plus à une œuvre cinématographique avec d’extraordinaires personnages, des décors époustouflants, des réalisateurs extraordinaires comme le créateur Miguel Sapochnik. Il a fait l’un des épisodes les plus importants de la série. Pour notre série, il est donc question de faire honneur à cette licence.”

Du papier à l’écran

Pour honorer comme il se doit les écrits de George R.R Martin, HBO a fait appel à l’auteur pour diriger ce projet. Le procrastinateur, qui semble prêt à trouver toutes les excuses possibles pour ne pas conclure sa saga littéraire, est à l’écriture du scénario. Il a ainsi adapté son ouvrage historique pour le petit écran, avec l’aide de Ryan J.Condal.

Dans ce sens, la série avance tout de même en terrain balisé. Pour les acteurs, l’implication de Martin dans le processus créatif n’a pas empêché le récit de prendre quelques libertés. Fabien Frankel confie :

“Nous savions dès le départ que peu importe le livre adapté, la série ne sera jamais aussi fidèle que ce que l’auteur a en tête. Vous regardez chaque adaptation de chaque nouvelle, il n’existe jamais un scénario qui soit une reproduction tout à fait fidèle. Vous devez prendre des libertés narratives pour pouvoir vendre l’histoire sur un écran plutôt que sur une page.”

Pour autant, l’écrivain semble avoir tenu à rester à l’écart des équipes une fois le tournage débuté. Une absence qui s’explique selon Milly Alcock et Fabien Frankel par la pandémie.

“Il y avait cette chaise, une chaise de réalisateur avec son nom dessus. Tous les jours, je me disais qu’il viendrait sur le plateau et nous raconterait notre histoire, mais il n’est jamais venu à cause du covid plus qu’autre chose. Miguel et Ryan étaient les deux voix sur cet héritage de Game of Thrones.”

Il est encore difficile, avec un seul épisode, de prédire un succès semblable à celui de Game of Thrones pour House of the Dragon. La narration promet de nombreuses surprises, alors que l’on explore la destinée de l’une des maisons les plus importantes de l’univers. Les audiences seront scrutées au cours des prochaines semaines, par les observateurs de la télévision, mais aussi et surtout par HBO.

La chaîne semble néanmoins être plutôt confiante puisqu’elle vient d’être renouvelée pour une seconde salve d’épisodes. La diffusion du deuxième épisode ce soir, à 3h dans l’Hexagone, devrait encore battre des records d’audience.

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1 commentaire
  1. En tout cas, je trouve que la série commence pas terrible… Avec une grosse scène d’orgie qui, franchement, semble plus être là pour faire “Games of Throne” justement que par nécessité scénaristique, contrairement à la série originelle où les scènes du genre avait toujours une réelle pertinence, elles !

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