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Hogwarts Legacy réussit là où Les Animaux Fantastiques a échoué

Et si le jeu Hogwarts Legacy est-elle la meilleure manière de poursuivre l’aventure Harry Potter ?

En 1997, les lecteurs du monde entier découvrent les aventures d’un petit sorcier à lunettes promis à un destin hors du commun. Dans le rayon jeunesse de nombreuses librairies du monde entier, la saga Harry Potter livre sa première aventure à Poudlard. J.K. Rowling y raconte les prémices de ce qui s’imposera plus tard comme une œuvre majeure de la culture populaire du 21e siècle. Traduite dans pas moins de 79 langues et écoulées à 500 millions d’exemplaires, la série de livres Harry Potter est un succès comme il en existe peu. Quatre ans plus tard, Warner Bros va se pencher sur son cas et proposer l’adaptation du premier tome : Harry Potter à l’école des sorciers.

Les studios réalisent un véritable braquage au box-office mondial avec pas moins de 974,8 millions de dollars de recettes (avec les ressorties). La machine est lancée, la saga va s’imposer comme l’une des plus rentables au début des années 2000 jusqu’à la conclusion avec Harry Potter et les reliques de la mort : partie 2.

Forte de ce succès, l’entreprise n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. Elle prépare déjà sa nouvelle incursion dans l’univers magique désormais baptisé Wizarding World. Un premier spin-off sort en 2016 : Les Animaux Fantastiques. Il entend nous transporter plusieurs décennies avant les aventures d’Harry, Ron et Hermione pour raconter la montée en puissance puis la chute de Gellert Grindelwald.

C’est le magizoologiste Norbert Dragonneau qui sert de point d’entrée dans cette nouvelle époque. Le spectateur avance ainsi en terrain connu, mais découvre dans le même temps une nouvelle dimension du monde sorcier. Il traverse l’Atlantique pour découvrir la communauté magique américaine.

Si le film réussit à engranger 812 millions de dollars à travers le monde, ses suites auront plus de mal à s’imposer au box-office. Le dernier volet, Les Secrets de Dumbledore, a seulement récolté 407 millions à sa sortie en avril 2022. Cet échec interroge d’ailleurs sur de potentielles suites, alors même que Warner Bros ambitionnait de produire cinq opus.

Mais l’entreprise n’a pas dit son dernier mot, et prépare déjà sa prochaine incursion dans la franchise. Cette fois-ci, elle ne prendra pas la forme d’un long-métrage mais d’un jeu vidéo développé par Avalanche Software. Hogwarts Legacy : L’héritage de Poudlard s’inscrit près d’une centaine d’années avant la naissance de l’élu et promet de nous livrer de nombreux secrets sur le château mythique et son histoire.

Les fans sont au rendez-vous, et ce, malgré les nombreuses polémiques qui entourent sa sortie. Warner Bros Games annonçait il y a quelques jours que pas moins de 267 millions d’heures ont été jouées dans le monde. Avant même son lancement officiel, Hogwarts Legacy s’imposait comme le deuxième meilleur démarrage sur la plateforme Steam. Mais comment expliquer un tel succès alors même que la licence semblait avoir perdu des couleurs sur le grand écran ?

C’est pas sorcier…

Qui n’a pas rêvé de déambuler librement dans les dédales de l’école britannique, de chevaucher un balai pour survoler la forêt interdite ou encore d’acheter des articles de farces et attrapes chez Zonko ? L’argument principal d’Hogwarts Legacy réside sans aucun doute dans sa capacité à immerger le joueur dans un espace qu’il a fantasmé à travers les écrits de Rowling. La proposition d’Avalanche et Warner Bros est ainsi moins un nouvel ajout à la franchise qu’une expérience immersive pour tous les moldus qui se rêvent sorciers.

Si cette plongée au cœur de Poudlard est particulièrement déroutante au premier abord, surtout lorsque l’empreinte des films est encore très présente dans l’imaginaire des joueurs et spectateurs, Hogwarts Legacy convoque ce qu’il faut de clins d’œil au métrage pour faire naître une certaine familiarité. L’architecture se veut plus fidèle aux ouvrages papiers, le jeu n’hésite pas non plus à reproduire certains décors de la saga à l’identique.

La cour principale et sa fontaine ou encore le pont qui sera le théâtre d’un moment important dans le dernier volet au cinéma, tous ces lieux participent à faire naître une certaine nostalgie chez les lecteurs et spectateurs. Les Animaux Fantastiques avait déjà tenté de faire brièvement revivre Poudlard à l’écran, force est d’admettre que le résultat manquait cruellement de relief.

Une histoire passionnante ?

Malgré son ambition de raconter un volet important de l’histoire du monde sorcier, Les Animaux Fantastiques a de grosses lacunes narratives. Si la saga principale pouvait compter sur la trame des romans, cette fois-ci, les scénaristes avancent dans le noir. J.K. Rowling est impliquée mais le résultat est assez chaotique. Déjà entravée par son positionnement de préquel, la saga ne peut pas tellement compter sur le suspens pour nous convaincre, elle repose aussi sur une histoire aux nombreuses ramifications et protagonistes.

Une aventure un peu fourre-tout qui n’arrive pas à se positionner, et qui doit en plus composer avec les frasques de celui qui devait s’imposer comme le personnage principal. Ezra Miller, autrefois présenté comme le nouveau visage du Wizarding World, a été poussé doucement vers la sortie après avoir défrayé la chronique à plusieurs reprises.

Norbert et Tina
Crédits : Warner Bros

Le postulat de départ des Animaux Fantastiques est d’ailleurs plutôt obscur puisque bien que ce soit Norbert Dragonneau qui soit à l’affiche du premier volet, ce dernier va peu à peu s’effacer pour devenir un spectateur de sa propre histoire. Hogwarts Legacy évite ces questions en n’invitant aucun personnage de la licence principale. C’est sans doute là que Warner Bros Games parvient à tirer son épingle du jeu.

Si l’estampille Harry Potter est évidemment un élément clé du succès d’Hogwarts Legacy, le jeu a compris qu’en prenant la tangente vis-à-vis de l’intrigue des romans, il s’évite bien des tracas auprès des fans de la première heure. Après plusieurs dizaines d’heures de jeu, il paraît assez évident que l’intrigue d’Hogwarts Legacy ne hantera pas les joueurs comme avaient pu le faire les romans.

Pour autant, Avalanche Software ne démérite pas, livrant une aventure cohérente et ma foi plutôt réjouissante. Reste que le jeu est tout de même assez bavard, et que l’intrigue ne souffre pas de la comparaison avec d’autres titres vidéoludiques plus ambitieux. Il faut attendre plusieurs heures pour que naisse chez le joueur le même attrait pour la quête principale que chez les spectateurs pour les aventures d’Harry Potter.

En finir avec les reboots et les préquels ?

Chaque année, les plus grands studios de l’industrie sortent des placards leurs licences les plus populaires. Aucune saga n’est épargnée, les reboots et autres productions dérivées sont légion à Hollywood. Tant et si bien qu’il est parfois difficile de trouver une proposition tout à fait inédite dans l’océan de films sortis chaque année. Un manque de créativité ? Des motivations financières, ou même les deux ? Pour les studios concernés, miser sur une licence déjà existante permet de s’assurer de bons résultats au box-office. Mais force est d’admettre que le procédé commence à lasser.

Les Animaux Fantastiques a sans doute été l’une des victimes de ce phénomène, en plus d’être sorti à une période encore précaire pour les salles obscures. Hogwarts Legacy a l’avantage indéniable de reposer sur un nouveau médium peu mis à profit jusqu’ici. Si tous les films de la saga originelle avaient eu le droit à leur portage sur console, jamais l’expérience n’avait atteint un tel degré d’immersion.

D’ailleurs, Warner Bros semble avoir saisi le potentiel d’Hogwarts Legacy puisque très récemment, le Président de l’entreprise parlait d’une “franchise sur le long terme” pour désigner le jeu. Si aucune suite n’a pour l’heure été annoncée, et que Avalanche Software a écarté la possibilité de produire plusieurs DLC, ces déclarations confirment que le titre ne pourrait être que le premier d’une longue série. Après tout, le personnage incarné par les joueurs n’en est qu’à sa cinquième année à Poudlard…

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