Richard Linklater, réalisateur oscarisé de l’une des plus belles trilogies du cinéma (Before) à la mise en scène, le très en vue Glen Powell à l’écran, et un pitch très librement inspiré d’une histoire vraie où un prof de philo joue au faux chasseur de primes pour la police… Qu’est ce qu’il nous fallait de plus pour nous pencher sur Hit Man ? Jusqu’à aujourd’hui, beaucoup de choses. Le film produit par Netflix a eu du mal à arriver sur le territoire français et il aura fallu attendre plusieurs mois et Canal+ pour enfin pouvoir jeter un œil sur ce métrage qui recueille « seulement » plus de 90% d’opinions favorables presse ET public sur Rotten Tomatoes.
Gary Johnson est un homme tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Prof de psycho et de philo, il vit seul avec ses deux chats. Mais pour gagner un peu d’argent, il occupe son temps libre en effectuant des planques pour la police. Sa mission ? Enregistrer les aveux de commanditaires de meurtres via un faux chasseur de primes. Un rôle qu’il va devoir occuper et auquel il prend goût, jusqu’à ce que l’amour s’en mêle. Voilà le synopsis de Hit Man et voici trois bonnes raisons de vous jeter dessus.
Glen Powell, maître du déguisement et d’Hollywood
Les anciens peuvent se souvenir de lui dans Expendables 3 ou la série Scream Queens (dans laquelle il était déjà génial), mais Glen Powell a vu sa notoriété exploser avec Top Gun : Maverick, puis Tout sauf toi et enfin récemment Twisters. Au point d’être aujourd’hui considéré dans le top 10 de la nouvelle génération de talents les plus en vue d’Hollywood, et de se payer le luxe de refuser un rôle dans le prochain Jurassic World. Il suffit de passer dix minutes devant Hit Man, sa seconde collaboration avec Linklater (après Everybody Wants Some) pour comprendre pourquoi.
Non seulement le bonhomme a un physique avenant, mais il émane de lui une aura incroyablement sympathique. Dans Hit Man, il est facile de voir qu’il s’amuse autant que son personnage à rentrer dans la peau de ses différentes incarnations de chasseur de primes avec perruques, maquillages, voire accents qui vont avec. Une ambiance bon enfant qui transpire dans son interprétation et qui offre constamment une source de fraîcheur à un scénario qui prend parfois des chemins plus convenus.
Adria Arjona, tout sauf sans elle
Mais pour qu’il y ait belle romance, il faut un beau duo. Adria Arjona est une boule d’énergie qui va être le vecteur de la transformation de son partenaire, maîtrisant autant le drame que les accents les plus comiques de Hit Man. Elle et Powell forment un couple attachant dont l’alchimie est immédiate et évidente.
C’est peut-être là l’autre effet de l’acteur, celui d’apporter une bonne humeur générale, car sans nier le talent de l’actrice, il faut reconnaître que l’alchimie du duo est une constante dans la filmographie du comédien, que ce soit avec Sydney Sweeney (Tout sauf toi) ou Daisy Edgar-Jones (Twisters). Une chose pas si simple à obtenir qui semble, pour le moment, coller à la peau de Powell. Ici, on sent que le tandem n’a pas d’ego, trop préoccupé à renvoyer la balle à son ou sa partenaire dans un partage parfait.
Le Hit Man de nos fantasmes
La symbiose de son casting amène naturellement au troisième point : la création du fantasme. Hit Man se présente comme une sorte d’usine à rêves où Gary Johnson va incarner l’imaginaire de ses cibles autant que cela va éveiller en lui son propre « ego » au sens philosophique du terme. De son côté, Madison Figueroa Masters est également une réinvention constante, de celle dont on ne connaît réellement jamais la nature.
Et puis il y a le fantasme du cinéma, d’un Linklater s’amusant avec l’image cinématographique du chasseur de primes, de la réalité, de la fiction, tout en interrogeant sur celui de ses acteurs, en mélangeant parfois ceux qu’ils sont et ceux qu’ils incarnent. Hit Man questionne l’identité et la personnalité en fonction de ce que Gary veut être, ou ce que Madison pense qu’il est. Jusqu’à devenir vérité ? Une dimension philosophique un peu sacrifiée dans le dernier quart du film, mais dont on aura apprécié les perceptibles changements pendant la maturation de son histoire, le tout constituant une œuvre imparfaite, mais assurément charmante.
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.