Pas besoin d’être un adepte du déguisement ou des expériences à faire froid dans le dos pour célébrer la période la plus lugubre de l’année. Comme chaque année, les adorateurs de cette fête anglo-saxonne multiplient les marathons de films, découvrent des jeux aux accents horrifiques ou s’adonnent à des activités qui donnent la chair de poule. Pour les lecteurs et les lectrices, c’est souvent dans un bon livre que se trouvent les meilleurs frissons. Voici les 5 livres à découvrir cette année, que vous soyez amateurs de science-fiction, de fantasy, de polar ou simplement de fantastique.
Lune froide sur Babylon — Michael McDowell
L’une de ses créations est un incontournable d’Halloween, rayon classique du cinéma de genre. Si Beetlejuice est évidemment affilié à l’imaginaire de Tim Burton, c’est à Michael McDowell que le réalisateur doit l’histoire qui lui vaudra sa réputation de maître du fantastique et du lugubre. L’auteur américain, né en 1950 et mort en 1999, est considéré par Stephen King comme “le meilleur auteur de paperbacks des États-Unis”, difficile de contredire celui qui est parvenu à se forger une certaine réputation dans les librairies du monde entier. Lune froide sur Babylon est une nouvelle preuve du talent de celui qui nous avait déjà conquis avec la saga Blackwater. Avec le meilleur travail d’orfèvre sur la couverture, Monsieur Toussaint Louverture traduit une nouvelle œuvre de l’auteur qui n’a rien à envier aux monstres de la littérature fantastique.
Les habitants de Babylon vivent une vie tranquille. Dans la chaleur humide de cette cité de Floride, à l’aube des années 80, un décès soudain va néanmoins semer le trouble. Une adolescente a disparu et ce n’est pas la première fois qu’un tel drame frappe la famille Larkin. Des années plus tôt, les parents de Margaret et Jerry Larkin, se sont noyés dans la rivière Styx. Lorsqu’une lune blafarde, immense et froide se lève, sa lumière recouvre tout et aveugle, victimes comme meurtriers, les déchus de Babylon.
On retrouve sans déplaisir l’écriture sensorielle de McDowell, qui dresse le tableau d’une ville américaine sous une chaleur accablante. Viscérale, cette nouvelle fable aux accents fantastiques et horrifiques qui n’a aucun mal à capter son lectorat. Le style épuré de l’écrivain n’en est pas moins percutant, il participe grandement à l’immersion dans ce récit d’ambiance que l’on dévore sous une couette, à la nuit tombée.
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Norferville — Frank Thilliez
En quelques années, l’auteur français s’est imposé comme l’un des plus populaires dans l’Hexagone. En 2024, c’est dans le grand froid canadien que sa plume s’aventure. Au Québec, la petite ville de Norferville est connue pour ses immenses mines de fer qui attirent de nombreux travailleurs de tout le Canada. C’est ici qu’a grandi Léonie, fille d’un travailleur de la mine et d’une femme autochtone. Si elle a quitté la petite ville depuis, elle est rappelée dans cet enfer blanc lorsqu’une touriste française est assassinée. Son père, un collaborateur de la brigade criminelle de Lyon, est bien décidé à faire la lumière sur cette affaire et trouver l’assassin de son enfant.
Profitant des décors gelés du Canada, de la rudesse des paysages enneigés, Frank Thilliez fait éclore un polar dans la pure tradition du genre. Captivante et très documentée, cette plongée au sein d’une communauté québécoise face à l’horreur est d’une efficacité sans nom. Si Halloween est souvent une occasion de découvrir des ouvrages mystiques, de côtoyer des créatures merveilleuses, Norferville a sa part de mystères et de frissons.
L’Arbre d’Halloween – Ray Bradbury
S’il est célèbre pour ses ouvrages de science-fiction, Bradbury s’est essayé à de nombreux genres. L’auteur de Farenheit 451 a offert en 1972 une exploration de la mythologie d’Halloween. Avec L’Arbre d’Halloween est un voyage à travers le temps et les mythes qui attendent les lecteurs. Le 31 octobre, Tom et ses amis terminent leur tournée traditionnelle dans une demeure à l’apparence étonnante. Lors d’un voyage à travers le temps et l’espace, à la poursuite de leur ami Pipkin, Tom et ses comparses vont découvrir les origines d’Halloween et rencontrer des créatures mythiques.
Ce court roman de Bradbury est une nouvelle démonstration du talent de conteur du romancier américain. À la manière d’une fable, L’Arbre d’Halloween nous transporte sans mal dans son univers fantastique, une histoire d’une efficacité rare. L’ouvrage dispose aussi d’un argument de taille, sa lecture ne prendra pas plus de deux heures. Pour les lecteurs découragés par les immenses épopées, le récit est le choix évident pour célébrer la période la plus effrayante de l’année.
Rose House – Arkady Martine
Une maison entièrement contrôlée par l’intelligence artificielle, capable de répondre à tous vos besoins, et d’anticiper vos moindres désirs. À première vue, l’idée est dystopique, mais pas franchement originale. Rose House n’est pas de ces maisons intelligentes, pensées pour faire le bonheur des futurologues. Chacune de ses poutres, chacun de ses carreaux de marbre abrite une entité intelligente, autonome et douée d’apprentissage. Depuis la mort de son architecte, Rose House est restée hermétiquement close, conformément au testament de son propriétaire. Un jour pourtant, l’IA signale la présence d’un cadavre entre ses murs. La police locale intervient, et se retrouve confrontée à un mystère insoluble, du moins en apparence.
Ce court roman dystopique, à mi-chemin entre Black Mirror et Scooby-Doo est un casse-tête policier à dévorer sous la couette. Une satire redoutable sur l’IA, ses failles et ses dangers, mais aussi sur les raisons qui poussent l’humain à passer à l’acte.
@journaldugeek Tu ne sais pas quoi lire pour Halloween, ça tombe bien ! 🎃 #halloween #livre #book
Shining
Inutile de présenter Shining, le chef-d’œuvre de Stephen King adapté par nul autre que Stanley Kubrick. Monument du cinéma d’horreur et de la littérature d’épouvante, le séjour à l’hôtel Overlook s’offre une nouvelle traduction chez Livre de Poche. Si le film est à revoir pour Halloween, découvrir ou redécouvrir le roman pourrait être une bonne idée le 31 octobre. Avec son savoir-faire habituel, King livre un huis clos captivant et angoissant que l’on dévore sans retenue.
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