Au-delà des grands événements qui font souvent beaucoup de bruit pour pas-grand-chose, on apprécie parcourir les catalogues des plates-formes de streaming en quête d’un film ou d’une série moins mis en avant et pourtant bien plus qualitatif. Rien que récemment, sur Netflix, on se souvient qu’À l’aube de l’Amérique s’est placée dans le Top 10 du service SVoD alors que ce dernier ne l’avait pas particulièrement poussé sur le devant de la scène avant de se rendre compte de son succès. Et on a vite compris que la série n’avait pas volé sa place dans le classement des meilleurs programmes du moment.
C’est ainsi qu’une bande-annonce a récemment piqué notre curiosité. Celle de Cassandra, mini-série allemande de Benjamin Gutsche (All you need) en six épisodes, portée notamment par Lavinia Wilson et Mina Tander. Et quand on sait que nos amis d’outre-Rhin sont capables de nous offrir des shows comme Dark, forcément, on s’emballe un peu.
D’autant que la bande-annonce en question nous promettait un mélange de Black Mirror et de Terminator autour d’une IA qui pète un câble en cherchant à éliminer une mère de famille. Plus précisément, lorsqu’un couple et ses deux enfants emménagent dans une vieille maison des années 70, ils réveillent une IA d’aide à domicile qui va se révéler un peu trop envahissante. Dans le même temps, on découvre petit à petit ce qu’il s’est passé à l’époque de sa création. Bref, sur le papier, soit on savoure un bon thriller, soit on tient un joli nanar dont on va aimer se moquer. Au final, après six épisodes, on retient surtout trois bonnes raisons de se lancer.
1 – Son charme rétro
![Cassandra Netflix (1)](https://www.journaldugeek.com/app/uploads/2025/02/cassandra-netflix-1.jpg)
Il faut admettre que là où, en général, les histoires impliquant des robots ont tendance à nous placer dans un décor futuriste, on apprécie que Cassandra se démarque par son style ancré dans les années 70. Que ce soit effectif par les flashbacks se déroulant à cette époque, ou « vintage » lorsqu’une nouvelle famille y emménage de nos jours, la direction artistique donne au show cette petite touche d’originalité. On a parfois le sentiment de se trouver dans un Michel Gondry.
D’autant que cela sert le scénario puisque la première apparition de Cassandra prête à rire. Avec son look de grille pain monté sur un aspirateur et ses expressions faciales en décalage avec sa voix, on a du mal à imaginer l’objet comme une menace sérieuse, ce qui va évidemment commencer à créer des tensions au sein du foyer entre ce que le robot peut, ou ne peut pas faire.
2 – Une tension bien menée
![Cassandra Netflix (2)](https://www.journaldugeek.com/app/uploads/2025/02/cassandra-netflix-2.jpg)
Ce qui nous amène au second point. Bien que tout amateur du genre puisse voir les choses venir à des kilomètres – Cassandra ne réinvente pas la poudre -, il faut reconnaître qu’on se prend au jeu de ce thriller en huis clos où l’IA va aller de plus en plus loin dans son envie d’éliminer la concurrence. On se plaît à imaginer quel prochain coup tordu elle va envisager tout en jouant à fond la carte de la manipulation.
Bien que classique, la série nous réserve pas mal de rebondissements et maîtrise son rythme entre les questions qu’on se pose et le moment des réponses. Les flashbacks et le temps présent se répondent quant au duel que vont bientôt se livrer les deux mères tout en nous permettant de comprendre la raison, et surtout la folie, qui entoure Cassandra. Sans compter que quelques rebondissements viennent ponctuer le récit avec, notamment, des touches d’horreur inattendues. Mais Cassandra n’a pas besoin de trop en faire, rien que sa présence suffit à créer un malaise qui va aller crescendo. Oui, les choses vont empirer, mais quand ?!
3 – Le concours du plus bête
C’est à la fois le gros point faible de la série Netflix, et en même temps celui qui nous amuse au point d’enchaîner les épisodes : ses personnages. Parce que Benjamin Gutsche a beau avoir pensé à tout en créant un traumatisme initial entourant la petite famille, il s’y accroche tellement pour justifier chaque prise de décision ou chaque conflit entre ses membres que cela finit par ressembler à un Deus Ex Machina perpétuel. Sans vous noyer sous une pluie d’exemples, on dira simplement qu’à chaque action étrange de Cassandra susceptible d’éveiller les soupçons, la carte « c’est encore ton trauma » est sortie.
De quoi amuser (ou agacer) car les personnages semblent écrits de manière à oublier tous les événements de la veille ou n’avoir jamais été en contact avec une œuvre de science-fiction ou un bug informatique. Cassandra peut parvenir à ses fins uniquement parce que tout le monde l’aide dans son entreprise au point où cela en devient même trop facile. Le fameux « on va tous se séparer en six groupes de un » dans un slasher, ici à la sauce thriller. De quoi vous occupez, si vous n’accrochez pas à l’ambiance anxiogène de la série, en lançant un concours du personnage le plus bête.
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