Les plus grands détraqués de l’histoire déposent leurs valises à Paris le temps d’une exposition. Serial Killers The Exhibition World Tour est une activité qui veut plaire à tous les fans de true crime et d’enquêtes policières sanglantes. Ouverte au public dès aujourd’hui, l’exposition s’installe aux Galeries Montparnasse pour une durée indéterminée.
La promesse de cette expérience : nous plonger dans l’univers et l’esprit dérangé des plus célèbres tueurs en série que le monde ait jamais connus. Ce sont plus de 1000 objets personnels ayant appartenu aux criminels et à leurs victimes qui sont exhibés, à travers plus d’une trentaine de salles différentes. Nous avons eu le plaisir (mitigé) de nous y aventurer, et le moins que l’on puisse dire est que l’expérience est unique en son genre.
@journaldugeek Ayez le coeur bien accroché si vous voulez voir l’expo sur les Serial Killer ! 🤮 Exop SerialKiller Journaldugeek
Pour les vrais fans de true crime
Plus qu’un simple exposé sur les tueurs les plus célèbres, Serial Killer The Exhibition nous propose un tour du monde des multiples enquêtes qui ont marqué les faits divers de ces 200 dernières années. Chaque criminel possède sa fiche de présentation et certains d’entre eux ont droit à leur propre salle pour l’impact qu’ils ont eu sur la société.
Les reconstitutions à taille réelle des scènes de crime, l’exposition des vraies armes ou encore les photos des réelles victimes constituent le clou du spectacle, bien que tout, dès la première salle, soit extrêmement graphique. De ce fait, l’entrée est conseillée aux plus de 16 ans. Il y a énormément de sang, des corps mutilés et des images choquantes tout au long du parcours, qui peuvent déranger même les cœurs bien accrochés comme le nôtre.
Les fans de true crime reconnaitront quantité de noms car plusieurs de ces serial killers ont inspiré des œuvres cinématographiques ou ont fait l’objet de documentaires détaillés au fil des années. Le tueur du Zodiac, Ted Bundy, Charles Manson, Guy George ou encore Ed Gein sont présents, entre autres noms moins célèbres en France mais tout aussi macabres. Chaque pièce est ponctuée de faits historiques sur les résolutions des enquêtes, et une partie de l’exposition est consacrée à l’aspect médico-légal, ainsi qu’à l’impact sociologique des tueurs en série.
Une immersion presque douloureuse
Une entrée pour l’exposition vous donne accès à 4 petites expériences en réalité virtuelle, centrée sur Jack l’éventreur et sur deux scénarios originaux. Si les premiers vous plongent dans un contexte de manière immersive – sans oublier la dose de gore nécessaire – les deux derniers vous mettront simplement dans des situations angoissantes dont vous ne pouvez échapper. Le système est extrêmement bien fait et on vous recommande de tester toutes les simulations, longues de quelques dizaines de secondes seulement.
Pour parfaire l’immersion, vous pouvez scanner des QR codes à chaque étape de la visite pour avoir des détails supplémentaires sur les cas exposés. On vous conseille également de céder à l’appel de cet audioguide autonome pour son immersion narrative et son ergonomie presque parfaite. Attention tout de même, à certaines informations qui pourraient ébranler les visiteurs sensibles.
Entre voyeurisme et fascination
Cette exposition sur les serial killers vient à un moment opportun. Depuis quelques années, la fascination pour les enquêtes policières et les meutres sanguinaires prend de plus en plus de place au sein de la culture populaire. En témoignent les nombreuses productions Netflix sur le sujet, de Dahmer à Extremely Wicked, Shockingly Evil and Vile, en passant par la série Monstres.
Mais outre les détails scientifiques et historiques à propos des enquêtes citées, on retrouve dans l’exposition de nombreux objets sans un quelconque intérêt informatif, telles que les lunettes de Jeffrey Dahmer pour ne citer qu’elles. Petit couac également quand on nous promet 9 faits méconnus sur Ted Bundy, alors que le deuxième point s’avère être “une théorie non confirmée”. Enfin, les salles consacrées aux tueurs “visionnaires” soulèvent quelques questions quant à la connotation positive de ce terme, utilisé pour décrire des personnes d’une extrême violence ayant commis des meurtres de sang-froid au nom de causes inventées.
Tomber dans le voyeurisme malsain est chose aisée lorsqu’on est confrontés à une telle quantité d’informations et, bien que l’exposition ne soit pas réellement responsable du culte de la personnalité de ces criminels, on ne peut que vous recommander de prendre de la distance avec ce que vous apprenez afin d’éviter une idéalisation ou une glorification des individus mentionnés. La dernière partie consacrée à la mémoire des victimes est par ailleurs la plus importante de toutes.
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