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Et si Dark Matter était la série à ne pas manquer ce week-end ?

En interrogeant tous les possibles, Dark Matter trouve la recette d’un thriller de science-fiction efficace. Pourquoi faut-il craquer ?

Et si vous aviez emprunté cette route plutôt qu’une autre ? Depuis quelque temps, le multivers est au cœur des préoccupations de l’industrie culturelle. Everything Everywhere All At Once, Spider-Man into the Spider-verse en passant par The Flash, ces univers alternatifs fascinent les auteurs à Hollywood comme ailleurs. Les créatifs tentent tour à tour de s’en emparer, mais tous ne rencontrent pas le même succès. Il faut dire que le multivers est une théorie avec laquelle il est difficile de jongler. Avant d’avoir eu le temps de s’en rendre compte, le récit peut s’enfoncer dans un magma de ressorts narratifs confus, obscurs ou pire incohérents. La création d’Apple TV+ veut prouver qu’elle a ce qu’il faut pour jouer à ce petit jeu, qu’elle est capable d’explorer ce puits sans fond.

Jason est un professeur de physique et père de famille qui mène une existence paisible auprès des siens. Sa vie va être bouleversée lorsque, après une soirée arrosée, il est enlevé par un mystérieux personnage. Il va se réveiller dans un monde étrange, où ses proches ont disparu et où sa vie est différente en tous points. Jason a été propulsé dans une réalité alternative à la sienne et y découvre une vie façonnée par les choix d’un autre. Au casting, Joel Edgerton s’offre une partition multiple. Il fait face à Jennifer Connelly, Alica Braga et Jimmi Simpson sous l’impulsion de Blake Crouch, auteur du roman dont la série s’inspire qui agit en qualité de showrunner.

Dark Matter Science Fiction
© Apple TV+

Avec des si…

Aux événements cataclysmiques qui accompagnent souvent les explorations du multivers, Dark Matter préfère le récit de l’intime. Dans ses premiers instants, la série de Blake Crouch s’attarde à dépeindre la vie monotone d’un scientifique autrefois promis à de grandes choses tout en distillant habilement des indices sur ce que l’avenir réserve à ses héros. Si les spectateurs rompus à l’exercice ne sont pas surpris par la tournure que prennent les choses —  du moins dans les premiers épisodes — Dark Matter parvient à captiver grâce à la découverte d’un concept de tous les possibles. Dans la droite lignée de Constellation, Dark Matter est une œuvre de science-fiction élégante qui sait jongler entre physique et philosophie pour faire éclore sa fable multiverselle.

Reco Weekend Dark Matter
© Apple TV+

Si la machine tarde à se mettre en route, il faudra deux épisodes pour entrer dans le vif du sujet, elle réussit sans peine à déployer une intrigue labyrinthique dans laquelle on prend plaisir à se perdre. La superposition des mondes théorisée par Everett est une occasion d’interroger l’humain. Qu’est-ce qui fait de nous ce que nous sommes ? Quels sont les choix qui déterminent notre avenir ? Entre déterminisme et probabilisme, s’illustre par une écriture soignée.

Reste que parfois, Dark Matter survole un peu trop ses sujets de chair et d’os pour s’imposer comme une évidence. La série manque parfois de cœur, mais fait battre celui des amateurs de science-fiction. On lui pardonne volontiers, une autre version de nous peut-être pas. Une autre version de nous est sans doute passée à côté de cette série qui ne démérite pas, elle a eu tort.

Après quatre épisodes, il apparaît clairement que Dark Matter a beaucoup à offrir. Son démarrage lent cache une multitude de rebondissements qu’il nous tarde de découvrir. Comme Constellation, Silo ou encore Severance, la dernière née du catalogue d’Apple TV+ sait se rendre séduisante. La plateforme prouve une nouvelle fois que l’exigence qu’elle met au service de ces productions (toutes originales) paie.

Découvrir Dark Matter sur Apple TV+

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3 commentaires
    1. parlez pour vous. Je la regarde sur Apple Tv. Vous avez oublié Silo ? Bcp de monde la regardait…

Les commentaires sont fermés.

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