Difficile d’imaginer pire semaine que celle que vit Huawei. Depuis la décision de Donald Trump d’interdire les exportations de produits technologiques américains vers le géant chinois, les partenaires de ce dernier prennent l’un après l’autre leurs distances. En début de semaine, Google annonçait qu’il cesserait de fournir sa licence Android et ses populaires services (Play Store, Gmail, Maps, YouTube, etc.) à Huawei. Intel et Qualcomm n’ont pas tardé à lui emboîter le pas. Mais c’est peut-être l’annonce d’ARM, mercredi qui a porté le coup de plus sévère au géant chinois, ce dernier s’appuyant en effet sur l’architecture ARM pour élaborer ses fameux processeurs Kirin.
La Chine a quelques cartes à jouer…
La Chine a bien sûr quelques atouts dans sa manche. “La meilleure carte de la Chine dans sa guerre commerciale avec les États-Unis pourrait bien être Apple qui fabrique la plupart de ses téléphones dans des usines chinoises. Les affaires de Cupertino pourraient être très affectées s’il ne peut plus fabriquer ni vendre d’iPhone en Chine”, nous confie Neil Mawston, directeur d’études Produits chez Strategy Analytics.
Autre élément à prendre en compte: les terres rares “La Chine dispose de la majeure partie des terres rares découvertes jusqu’à présent dans le monde, or les entreprises d’électronique ont besoin de ces minerais”, nous explique Mary-Françoise Renard, responsable de l’Institut de recherche sur l’économie de la Chine et du Master Economie de la Chine au CERDI.
Huawei a par ailleurs accumulé quelques réserves qui devraient lui laisser une petite marge de manœuvre. “Le groupe aurait augmenté ses stocks de manière à pouvoir assurer jusqu’à 9 mois de production”, nous indique Carlos Casanova, analyste économique spécialiste dans la région Asie Pacifique chez Coface. Une période que Huawei devrait mettre à profit pour chercher des fournisseur alternatifs.
“La Chine pourrait enfin essayer de riposter dans d’autres secteurs notamment l’aéronautique. Boeing est un acteur important au niveau des exportations américaines”, nous précise, Jean-François Dufour, directeur de DCA Chine-Analyse.
… Mais il n’est pas dit que les États-Unis veuillent négocier
La bataille est cependant loin d’être gagnée, car il n’est pas sûr que Washington ait vraiment envie de négocier. Les États-Unis ont depuis longtemps fait savoir qu’ils jugeaient Huawei “à risque” pour la sécurité nationale : ils craignent que l’entreprise se serve de ses équipements à des fins d’espionnages (ou soit un jour tentée de le faire). Mais comme nous vous l’expliquions ici, ce n’est pas la seule raison qui pousse les États-Unis à cibler Huawei.
Un élément clé dans cette affaire est que le pays de l’Oncle Sam voit d’un très mauvais œil l’avance de Huawei sur la 5G. Donald Trump estime en effet que la 5G est un enjeu stratégique (et même la 6G si l’on en croit ses tweets !). Pour Washington, si la Chine devient leader dedans, grâce à Huawei, cela risque de pénaliser très fortement l’économie américaine à long terme.
“La 5G est vu comme un instrument clé pour développer certaines technologies notamment l’IA. Or l’intelligence artificielle est considérée comme la technologie suprême par les États-Unis et la Chine : il y a cette idée que celui qui atteindra le plus haut de niveau de sophistication dedans pourra imposer sa suprématie à tous les autres”, nous explique Charles Thibout, chercheur à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS). Les trois mois de délai accordés à Huawei par Trump seront donc de la plus haute importance. Ils permettront en effet de voir si l’affaire n’était qu’un coup de bluff pour influencer les négociations commerciales entre les deux puissances. Ou s’il s’agit bel et bien de la première bataille d’une guerre technologique sans merci entre la Chine et les États-Unis.
Et vous, que pensez-vous de ce conflit ? Le contexte influence-t-il vos achats ?
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Et l’Europe?
Bonjour Anne, juste une question, je viens d’acheter un P30 qui est cours d’acheminement, sur le principe je garde bien toutes les applications Google etc… ????
Tu garde effectivement tout, la seul différence c’est que les prochains n’aurons (sauf si cela s’arrange) plus de Play store maps et gmail
Courage à Huawei, moi, j’achète mon mate 20 pro malgré cette affaire plus qu’injuste. Accusés de cette manière une entreprise dans le but de la couler et la harceler sans preuve en s’ataquant à la famille du dirigeant pour le faire plier s’est indigne d’un chef d’état. Surtout que s’est l’hôpital qui se fou de la charité.
Bref, Huawei mérite sa place.
Et puis que compte faire google rembourser les gens qui on acheté du contenu via le play store ? Franchement cela peu aller loin donc quelqu’un devrait réfléchir 🤔 plutôt de se prendre pour le roi du monde.
Bonjour Boris, George a tout à fait raison. Les smartphones existants disposent, eux, toujours des applications. Ils pourraient néanmoins être privés des futures grosses MaJ d’Android si les US et la Chine ne trouvent pas de terrain d’entente dans les trois mois à venir. Je vois ce matin passer une déclaration de Trump qui confirme que la voie de la négo n’est pas exclue pour les américains (https://www.reuters.com/article/us-usa-trade-china/trump-says-dangerous-huawei-could-be-included-in-us-china-trade-deal-idUSKCN1ST0PA). Mais la situation est encore très incertaine. On suivra tout ça de près 🙂
Bonjour Hamadi, L’Europe est effectivement un marché stratégique pour Huawei et les relations du groupe avec la plupart des pays de l’UE sont dans l’ensemble plus apaisées qu’avec les Etats-Unis. Mais si ces derniers et la Chine ne trouvent pas de terrain d’entente et que les restrictions annoncées par Trump sont confirmées à l’issu du délai de trois mois, les affaires de Huawei en Europe devraient être très durement affectées puisque les appareils de la firme se verront privés de d’éléments hardware et software essentiels. On s’emploiera bien sûr au JDG à suivre tous les développements de l’affaire 🙂
Et si les Chinois (Xiaomi, OnePlus, BBK Electronics,…) s’associaient pour avoir un Android et un Store d’applications commun pour marginaliser Google !
Bonjour Boris, George a tout à fait raison. Les smartphones existants disposent, eux, toujours des applications. Ils pourraient néanmoins être privés des futures grosses MaJ d’Android si les US et la Chine ne trouvent pas de terrain d’entente dans les trois mois à venir. Je vois ce matin passer une déclaration de Trump qui confirme que la voie de la négo n’est pas exclue pour les américains. Mais la situation est encore très incertaine. On suivra tout ça de près 🙂
Merci de la réponse! Ma question n’était as très explicite je l’avoue, plutôt une saute d’humeur…
Ce que j’aimerais savoir, c’est plutôt où se situe l’Europe au niveau de la recherche dans ce domaine, et s’il n’y a pas des champions européens, existants ou potentiels, qui pourraient prendre leur part du gâteau de la 5G. Et si nous sommes déjà dans le développement des étapes suivantes ou si nous sommes spectateurs. Les smartphones ne sont qu’une facette secondaire de la question, même s’il y a beaucoup d’argent à gagner et à perdre
C’est n’importe quoi, juste parce M.Trump a eu peur que les chinois fassent mieux que lui…
J’ai l’impression que ce n’est que le début, que ça va monter crescendo cette petite guéguerre USA/Chine et dans différents domaines!
Par contre, question: pourquoi la chine se retrouve impliqué? On parle juste de Huawei, pas du pays tout entier.
Le problème est que tous les potentiels anciens champions européen (Nokia, Ericsson, …) ont été vendus aux chinois et américains car leurs actionnaires préféraient voir leur retours sur investissement immédiat plutôt que d’élever leur niveau de jeu.
Les acheteurs se portent très bien aujourd’hui ! Cherchez l’erreur…
savez vous qu’il y a une autre société , beaucoup plus puissante que Huawei ? les USA ont essayé de s’attaquer à cette société mais Amazon a dit non , du coup trump s’est tourné vers Huawei , car c’est une proie plus facile , la société c’est SuperMicro (vous ne connaissez pas bien sur , mais faite une recherche)
non tu ne comprend clairement pas les enjeux: les USA se sont implantés de partout après guerre, pour y placer leurs entreprises et leurs techno, ils nous surveillent, écoutent, font pencher la balance qd ça les arrangent… donc ils ine veulent pas que la chine fasse pareil avec eux, ils connaissent bien le sujet de l espionnage, du double jeu, et de la manipulation de masse les américains !
J’imagine que c’est inclut dans les tâches à faire pour Donald Duck. Rapatrier les entreprises au USA pour ce qui est du matériel vendu au USA. Et donner un boost à l’économie du Pays. Apple a surement prévu le coup depuis que Donald Jump (John) Trump est à la Présidence des États-Unis. On va juste assister à l’émergence de Super Factory Combiner ou sinon, Apple va créer sa propre ville Hi-Tech Apple (AppleTown) [dans le grand Canyon] »» moins chère à creuser. Mais bon, j’aime bien plaisanté, donc ne faite pas trop attention à mes délires de fin de journée. Bon Trump Day à tous.