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Jeu vidéo : en 2022 les femmes ne sont (toujours) pas l’égal des hommes

Consommatrices mais pas créatrices, quelle est la place des femmes dans l’industrie du jeu vidéo en 2022 ?

Dans les jeux vidéo aussi, la place des femmes et des jeunes filles et un sujet qui demande qu’on s’y attarde. Depuis plusieurs années, le secteur tente de redorer son image peu flatteuse d’usine à personnes violentes et à geeks sans vie sociale, et c’est un pari réussi sur de nombreux aspects au vu de la popularité grandissante de ce divertissement, même auprès de la gent féminine qui s’est longtemps sentie effacée.

Si on parle souvent de représentation dans les jeux vidéo en tant que produits, on va plutôt se pencher ici sur la place des femmes dans l’industrie créatrice, grâce à une étude publiée par Xbox en collaboration avec le CSA. Et le constat est impressionnant tant le contraste est grand : si les femmes sont aujourd’hui de grandes consommatrices de jeux vidéo, elles semblent encore très peu présentes au sein même des studios ou des postes liés à ce secteur.

Autant de joueuses que de joueurs ?

On le sait maintenant, les jeux vidéo ne sont pas faits que pour “les mecs les vrais” ou encore les “no life”. Plusieurs études s’accordent à dire que la moitié des joueurs en France sont en fait des joueuses, à hauteur de 47% selon le SELL, et peu à peu, les clichés qui avaient autrefois la vie dure se brisent un par un. C’est notamment grâce à l’avènement des réseaux sociaux qui banalisent tous les sujets de société à l’international.

Elles sont donc beaucoup à aimer les jeux vidéo, elles en parlent et le revendiquent… mais pensent encore qu’elles font figure d’exceptions en plein cœur d’un domaine très masculin et masculinisé. Nombreuses sont celles qui pensent encore qu’il s’agit majoritairement d’une discipline prisée davantage par les hommes. En fait, 84,7% des joueuses quotidiennes croient que leur pratique est source de stigmatisation.

Nous avons une bonne nouvelle pour vous mesdames, vous avez réussi à prendre la place qui vous était due et ce avec brio. La pratique du jeu vidéo sur le terrain ne veut pas pour autant dire que les femmes sont désormais libérées des stéréotypes les entourant. Il existe une croyance qui veut que le jeu mobile (soi-disant prisé par les femmes car plus simple d’utilisation) serait une forme moins crédible de gaming, contrairement aux jeux PC ou consoles.

Bien que ceci soit d’une part infondé, il est d’autre part extrêmement faux de penser que les femmes ne se limitent qu’à cela. Pour 75% des femmes interrogées, le gaming passe par les consoles de salon, contre 87% pour les smartphones et même 60% pour l’écosystème PC. Des résultats tout à fait en accord avec le reste du marché masculin, ou du moins qui ne force pas le contraste avec ce dernier.

Le fossé entre jouer et travailler dans le jeu vidéo

Et pourtant, il semble que les femmes ne voient pas dans les jeux vidéo une opportunité de faire carrière, malgré leur crédibilité et leur présence sur le secteur en tant que joueuses. Contre toute attente, les femmes occupent 50% des bureaux côté éditeurs, mais cela descend drastiquement à 11% dans les postes de direction d’entreprises et 22% en tant qu’employées dans les studios de développement (Baromètre annuel du jeu vidéo, édité par le SNJV en 2021). Un pourcentage qui augmente tout de même par rapport à 2020 puisque ce dernier chiffre était à 19%.

Une telle disparité entre l’amour des jeux et le manque de femmes dans les studios peut s’expliquer de plusieurs manières : les employeurs qui favorisent la gent masculine, la stigmatisation du secteur ou encore le manque d’information sur les opportunités professionnelles, entre autres raisons. L’étude révèle que plus on entre dans le cœur de l’industrie, plus les stigmatisations sur le sexisme du jeu vidéo se font moins ressentir, mais la représentation n’est toujours pas au meilleur de sa forme.

C’est pourquoi, chez Women in Games mais aussi chez Xbox, l’accent est mis sur l’éducation et l’information dès le plus jeune âge. Morgane Falaize, président de l’association, déclare : “si en effet pour l’instant nos studios français ne comptent que 22% de femmes parmi leurs effectifs, l’extrême diversité des métiers du jeu vidéo devrait justement permettre à toutes et tous de trouver leur place dans le secteur, et cette étude prouve qu’une meilleure communication en amont dans le cursus scolaire peut vraiment faire la différence”

De son côté, Ina Gelbert, responsable de la division jeux vidéo chez Xbox France, est l’actrice d’une initiative de tutorat qui permet aux jeunes filles d’échanger sur les possibilités de carrière. De notre côté, on vous informe aussi informe sur 5 métiers méconnus du jeu vidéo, accessible via des formations publiques et gratuites, grâce à un dossier dédié que vous pouvez retrouver ici.

Pour ceux que cela intéresse, on vous laisse juste ici la rediffusion de la table ronde organisée par Xbox dans ce cadre de cette étude, qui nous apporte davantage de précisions sur la manière dont les femmes sont intégrées dans l’industrie du jeu vidéo, ou encore sur leur rapport entre loisir et profession.

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8 commentaires
  1. Pourquoi “besoin” ? Est-ce qu’il y a des études qui montrent que plus de femmes = meilleure qualité ?

  2. En réalité maintenant les gens veulent juste féminiser la société, nous en tant que joueurs nous voulons juste des jeux bien fait ! Que ce soit fait par un homme ou une femme on s’en fout royalement. Mais pour répondre, nous n’avons pas besoin de plus de femmes dans le jeux vidéos, ni dans aucun métier, elles ont besoin d’un boulot et évidemment éboueuses ou boulots de ce genre c’est trop nul pour elles. Dans le bâtiment ça recherche de la main d’oeuvre et bientôt les vendanges il faut des cueilleuses de raisin !

  3. L’article est totalement partial et surinterprète les études dans l’angle qui l’arrange. Beaucoup de contradictions également, tantôt stigmatisation tantôt égalité. Les adjectifs et superlatifs pour les femmes à outrance et négatif ou minimisant quand c’est masculin. Toute la rhétorique classique pour vendre de l’émotion et non de la raison.

    Au moins l’article est clair, il traduit un militantisme voulant offrir des avantages aux femmes sans qu’elles aient à fournir le moindre effort sous couvert de stigmatisation. Juste le passage qui veut qu’il y ait plus de femmes développeuses et reproche qu’on ne soit qu’à 20% mais ne dit pas pour combien de candidates, de diplômée, ou leur niveau global.
    J’ai cru qu’il allait y avoir un passage sur les streameuses qui font moins de vues.

    1 les femmes sont des joueuses mobiles en grande majorité et passent moins de temps
    2 Des jeux leur ont toujours été dédiées et aucun ne leur est fermé
    3 Elles sont sureprésentées depuis 3ans comme personnages
    4 Les femmes sont moins attirées par l’informatique, donc c’est normal qu’il y ait moins de développeuse.
    A noter qu’en informatique les entreprises font des campagnes de recrutement quitte à favoriser des femmes plutôt que des hommes même à compétences inférieures. Ce qui est également vrai pour les promotions où une femme montera en 3ans alors qu’un homme le fera en 5.

    Et pour finir, tout ça n’est fait que pour obtenir une bonne image.
    Un vrai joueur se fout de qui développe, tant que le jeu est bon et lui plait (joueurs de tomb raider lever la main) ce qui ne semble plus vraiment la priorité des Studios.

  4. Cet article plein de sexisme…
    “les employeurs qui favorisent la gent masculine” – travaillant dans le domaine informatique, je peux vous garantir que c’est l’inverse !
    Dès les études la population féminine est très inférieure en nombre (maximum 20% à mon époque).
    Avec les systèmes de quota en entreprise, les employeurs favorisent largement la gente féminine, à compétences égales une femme sera (presque?) toujours sélectionnée au détriment d’un homme.

  5. Dans ma formation de développeur on était 16 hommes et 2 femmes. Les 2 femmes ont étés les premières à être embauché avant même la fin du cursus (2 mois avant !) lors d’un job dating commun à tous. Elles ont même reçu une pléthore de propositions avec des salaires systématiquement plus élevés de 2000 euros brut par an par rapport à nous. L’une d’elle a un niveau vraiment juste (ne pas savoir ni reconnaître ce qu’est une ligne de commentaire dans un code au bout de 3 mois de développement c’est fort quand même) et l’autre à un niveau déplorable (elle ne sait juste pas développé mais vraiment, elle ne pourrait même pas pondre un hello word) elle passe son temps à chatter sur son mobile…
    Il y a 2/3 mecs du même acabit mais ils n’ont pas été embauché du tout, à juste titre, et ont même changé de carrière. Les autres et moi même avons trouvé plus tard un boulot mais certains cherche toujours malgré un niveau nettement plus élevé que ces deux femmes.
    Alors à quand un article sur la misandrie dans le milieu de l’informatique ?!

  6. les gouts et choix des femmes ,dans le monde videoludique, seront (mieux) prise en compte quand le porte monnaie des femmes envers les jeux video sera egal ou superieur a celui des des hommes… Et pour l’instant, c’est pas le cas ( je vois peu de femme dans les magasins de jeux video, a part celles qui accompagnent leurs conjoints…) .
    Comme en foot feminin, elles auront autant d’argent que les hommes ( salaires, retransmission tv, sponsoring ) quand les femmes se rueront dans les magasins acheter tshirts et des produits derivés et iront le we au stade entre copine !!!! mais la encore, pas demain la veille….

Les commentaires sont fermés.

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