Parce que Star Wars est une œuvre-monde qui a traversé 3 décennies, sa ludothèque est, de fait, un immense fourre-tout où se côtoient pépites et navets injouables. Sans objectivité aucune, et surement avec une bonne dose de mauvaise foi, voici notre sélection des meilleurs et pires souvenirs vécus dans cette galaxie lointaine, à deux jours de la sortie de Star Wars Battlefront.
– Super Star Wars / 1992 / LucasArts / Sculptured Software / Super Nintendo
De tous les jeux Star Wars « qui-ont-fort-vieilli-mais-dont-on-garde-un-souvenir-ému » (il y en a un paquet), cette version Super Nes l’emporte sur le reste. En adaptant sa relecture (aussi fidèle que WTF) des films aux règles du run n’gun et de la plateforme, LucasArts réussit un jeu d’action carré et trépidant, voire sacrément jouissif par moment. Argument imparable : on peut aussi y jouer Chewbacca, et ça, ça n’a pas de prix. Comme pour les films, l’épisode dédié à L’Empire contre-attaque est le plus réussi des trois.
– Jedi Knight : Dark Forces II / 1997 / LucasArts / PC
Si Dark Forces ouvre le bal de Star Wars version FPS, c’est sa suite qui mérite clairement les lauriers. Avec son histoire de contrebandier, ex-agent de l’Empire, assoiffé de vengeance contre ses anciens employeurs, Jedi Knight s’impose comme un spin-off racé, brillant d’un gameplay ciselé (combo FPS et TPS au sabre laser) et d’une maturité narrative inédite, qui propose déjà plusieurs carrefours moraux entre côté lumineux et obscur. Ses suites, comme l’excellent Jedi Outcast, ne feront qu’améliorer la formule. Même ses cinématiques, FMV et gentiment nanardesque, sont mémorables. Disney, si tu nous lis, on veut bien un reboot de la série.
– X-Wing versus Tie Fighter / 1997 / LucasArts / Totally Games / PC
Tous les X-Wing sont excellents et Alliance, le dernier épisode sorti en 1999, en est sûrement la quintessence. Mais X-Wing versus Tie Fighter est spécial. En plus de laisser l’entière liberté de choisir son camp, le jeu est un des premiers à proposer du dogfight en multijoueur et des batailles de masse, entièrement customisables. Avec des graphismes sensationnels pour l’époque, X-Wing Vs Tie Fighter démontre à Wing Commander qu’on n’a ni besoin de cinématiques ni de Mark Hamill pour faire un grand space opera sur PC. Avec Jedi Knight et Yoda Stories (si si), X-Wing versus Tie Fighter prouve aussi que 1997 est décidément une grande année pour LucasArts.
– Star Wars Galaxies / 2003 / LucasArts / Sony Online Entertainment / PC
Plutôt que pour ses qualités, relatives, Galaxies doit ici sa place à son ambition et à sa longévité. L’ambition de créer un MMO cohérent et autonome, inspiré de la trilogie classique et entièrement dédié à la liberté de ses joueurs à s’organiser en professions, guildes, voire colonies entières. Sorte de chaînon manquant entre World of Warcraft et Eve Online, Galaxies perdurera 8 ans, avec moult mises à jour et extensions, avant que Sony Online Entertainement ne ferme ses réseaux, sans doute pour céder sa place au nouveau juggernaut MMO de la licence, The Old Republic.
– Knights of the Old Republic 1 & 2 / 2003 & 2005 / Bioware & Obsidian / PC, Mac, Xbox
En confiant son projet de RPG estampillé Star Wars à deux studios experts (Bioware d’abord, puis Obsidian pour le second opus), LucasArts réussit là son plus grand coup de poker. Prequel indépendant aux films et aux personnages cultes (l’histoire se passe 4000 ans auparavant), KOTOR reste unanimement la meilleure adaptation libre de l’héritage Lucas. Avec sa narration fleuve, ses choix moraux constants, son système exemplaire de combats tactiques, chaque épisode est une odyssée mémorable et chronophage, qui donne une nouvelle jeunesse à une galaxie qui en avait bien besoin.
[nextpage title=”Les pires”]
En pleine ascension financière, LucasArts a besoin de préparer le terrain à la nouvelle trilogie de films qui sort l’année suivante. Et ce, quitte à coloniser tous les genres, même les plus incompatibles. A la même époque, la PS1 crée un nouvel engouement pour le versus fighting 3D, avec les succès de Tekken et Dead or Alive. Qu’à cela ne tienne, Star Wars aura son jeu de baston ! Sur le papier, le concept reste sexy : la plupart des personnages cultes de la série s’affrontent, chacun avec ses coups spéciaux et ses armes attitrées, dans des arènes elles aussi inspirées des décors de films. Sauf qu’à l’arrivée, Masters of Teräs Käsi, dont le développement a été clairement rushé (ou fait sous drogues), ne ressemble à rien, même pour le fan le plus hardcore. Le jeu pousse le bouchon de la médiocrité tellement loin qu’il acquiert progressivement le statut de nanar culte, que l’on dépoussière de temps en temps pour une bonne marrade entre potes.
– Star Wars Episode 1 : La Menace fantôme / 1999 / Lucas Arts / Big Ape Productions / PC, PS1
La médiocrité de toutes les adaptations de La Menace Fantôme (à l’exception, peut être, de Star Wars Racer) s’explique-t-elle d’abord par la qualité initiale du film ? Le débat reste ouvert. Mais ce qui est sûr, c’est qu’on tient là un des plus mauvais jeux de toute la franchise, tous supports confondus. A part quelques musiques, il n’y a rien à sauver de cette infâme purge, qui s’empare de chaque scène du film pour en faire une caricature de jeu d’action. Ni fait ni à (re)faire, on l’espère.
– Star Wars : Force Commander / 2000 / LucasArts / Ronin Entertainment / PC
Suite aux cartons d’Age of Empires et StarCraft, Lucas Arts veut aussi sa part du gâteau du STR. Et c’est un fiasco. Avec son gameplay mou du clic et son interface d’un autre âge, Force Commander masque son indolence stratégique derrière un scénario malin, qui revisite les grandes batailles des films. Mais ça ne suffit pas. On pensait que Lucas Arts arrêterait là les frais, on avait tort. Sa suite, Galactic Battlegrounds, sort l’année suivante et relève à peine le niveau.
– Star Wars : The Old Republic / Bioware / 2011 / PC et Mac
On le met par pure provoc. Car The Old Republic n’est pas mauvais, loin de là. Pour un MMO, il bénéficie même d’une qualité d’écriture et d’un rendu technique exemplaires, qui le placent en haut du panier. Mais il est aussi un des plus gros rendez-vous manqué pour la saga. Empêtré dans un développement trop long et coûteux, Bioware débarque après la bataille, celle gagnée par World of Warcraft depuis longtemps. Le jeu, devenu free-to-play (un sacré aveu d’échec), possède encore ses adeptes et vient même de sortir une nouvelle extension. Un maigre soulagement face à l’ampleur pharaonique d’un tel projet.
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