Les Beatles n’existent plus, De Gaulle est mort et l’Angleterre joue maintenant comme une bille. Mais Star Trek est toujours là. La licence créée par le génial Gene Roddenberry compte aujourd’hui six séries (pour un total de 726 épisodes), treize films et des milliards (chiffre estimé par nos soins) de fan fictions.
Thèmes adultes, sujets graves, progressisme (une femme noire et un Russe dans un équipage mixte en 1966, un véritable exploit), voyages épiques sur des mondes inconnus créés avec trois bouts de carton, Star Trek a surtout marqué par son intelligence, sa justesse. Un succès d’estime, d’abord, qui a séduit des fans pour qui Star Trek était alors l’une des seules expérience de science-fiction dans un monde où Internet n’existait pas.
Pour sa cinquantième année, Star Trek voit grand. Avec le film Sans Limites, d’abord, puis avec une toute nouvelle série sur CBS. De plus, tous les épisodes de la série originale sont maintenant disponibles sur Netflix (trois saisons), ce qui vous permet de découvrir la licence comme les premiers spectateurs l’ont fait en 1966.
Mais après ça… ça se complique. Films, autres séries, chronologie alternative… Ça devient vite n’importe quoi et vous êtes perdus. Dans ce petit dossier, nous allons vous aider à remettre de l’ordre dans tout ça en vous donnant des clefs pour bien commencer Star Trek. Prêts ?
[nextpage title=”Par où commencer ?”]
* Vous pouvez commencer depuis le début, c’est à dire avec la série originale, diffusée sur Netflix.
Les plus : La découverte sera faite dans les mêmes conditions que les premiers spectateurs.
Les moins : La série a beaucoup vieilli.
* La Colère de Khan est un bon début, vous permettant de découvrir l’univers à travers une trilogie qui se tient par elle-même.
Les plus : Excellente trilogie très représentative de Star Trek
Les moins : Ne pas découvrir Star Trek a travers son support phare : la série
* La Nouvelle Génération est le meilleur point de départ pour ceux ayant trop peur de ne pas accrocher à la série de 1966. Certes, elle a un peu vieilli, néanmoins, elle reste un point d’entrée très solide pour les noobs (et puis c’est ma préférée).
Les plus : Plus moderne, reprend une histoire depuis le début, la présence de Jean-Luc Picard, l’histoire…
Les moins : On cherche…
* Vous pouvez tenter de commencer par les séries Voyager ou Deep Space Nine, qui vivent par elles-mêmes, mais il serait dommage de ne pas commencer avec l’une des deux séries phares. On vous conseille de vous les réserver en complément à La Nouvelle Génération.
Les plus : Deux excellentes séries
Les moins : Vous ne connaîtrez pas les réels enjeux de l’univers de Star Trek
* Star Trek 2009 et ses suites représentent un point de départ, certes mainstream, mais efficaces. Ils peuvent représenter une première étape avant de se plonger dans la chronologie originale.
Les plus : Fun, divertissant
Les moins : Tout de même éloigné de l’esprit Star Trek.
[nextpage title=”Les points d’entrées : la chronologie originale”]
La série où tout a commencé
Star Trek (date de diffusion : 1966-1969 — Date dans la chronologie : 2266 – 2269)
LA série. Celle avec qui tout a commencé. Concept révolutionnaire pour l’époque, Star Trek, aussi appelé La Série Originale, signe le début de la licence. Elle nous raconte les aventures de l’équipage de l’Enterprise NCC-1701, mené par le fougueux Capitaine Kirk (William Shatner).
Composée de trois saisons, la série est bien ancrée dans son époque et pourrait être compliquée à aborder pour les plus jeunes avec son grain d’image vieillot, ses épisodes one-shot, son rythme lent et ses scènes disons… fauchées.
Mais passé ce temps d’adaptation, la série est un véritable bijou à découvrir, non seulement pour connaître Star Trek, mais aussi pour revivre un moment historique de l’histoire des séries télévisées. Culte aux Etats-Unis, elle n’arriva en France que dans les années 80 et se montre ainsi moins adulée dans notre pays.
Une série indispensable qui représente un excellent point d’entrée pour les profanes. Mais rassurez-vous : si vous restez de marbre devant ces épisodes datés de 50 ans, d’autres points d’entrées viendront dans ce dossier.
La trilogie de Spock
Débutant avec La Colère de Khan, ces trois films représentent une bonne manière de découvrir Star Trek à travers trois œuvres très différentes qui se suivent. Des œuvres qui représentent la saga chacune à leur manière.
Star Trek II : La colère de Khan (date de sortie : 1982 — Date dans la chronologie : 2285)
La Colère de Khan n’est pas une suite directe du premier film et se charge de nous embarquer dans un tout nouveau cycle. Premier film de ce qu’on appelle la trilogie de Spock, il débute par une situation initiale tout à fait compréhensible pour un profane de la licence.
Considéré comme le meilleur film Star Trek à ce jour, La Colère de Khan met en scène notre équipage préféré face à Khan Noonien Singh (Ricardo Montalbán) un humain quasi-parfait que Kirk avait déjà rencontré dans la série originale (mais pas de panique, il n’est pas nécessaire de la regarder pour comprendre). Lui et son équipage doivent donc rivaliser d’ingéniosité pour le piéger, mais au prix de terribles sacrifices.
Attention, les deux prochains films présentés vont spoiler la fin de La Colère de Khan.
Star Trek III : À la recherche de Spock (date de sortie : 1984 — Date dans la chronologie : 2285)
Suite directe de La Colère de Khan, À la recherche de Spock voit notre équipage essayer de se remettre de la mort de celui qui donne son titre au film. Mais est-il définitivement perdu ? Grâce à une ficelle scénaristique discutable, nos amis apprennent que Spock est toujours vivant et se lancent à sa recherche.
Il s’agit ici du premier film Star Trek réalisé par Leonard Nimoy (Spock).
Star Trek IV : Retour sur Terre (date de sortie : 1986 — Date dans la chronologie : 2286 et 1986)
Spock a été retrouvé ! Mais une nouvelle menace pèse sur la planète. Pour la sauver, il faut récupérer deux baleines bleues, hélas disparues. Nos héros décident alors de remonter le temps et atterrissent à San Francisco en 1986. Une aventure qui sera pour Spock l’occasion de retrouver sa vraie personnalité.
Deuxième film de Leonard Nimoy, Retour sur Terre n’est pas épique pour un sou. Néanmoins, c’est bien le film le plus drôle de la saga. Il place nos personnages face au monde d’aujourd’hui (enfin… contemporain au film) et enchaîne les situations absurdes. On peut par exemple y voir Spock maîtriser un punk, Chekov demander où trouver des armes nucléaires avec son accent russe (nous sommes alors en pleine guerre froide) ou Scotty habitué à la technologie de pointe tenter d’utiliser un antique ordinateur.
The Next Generation
Star Trek : La Nouvelle Génération (date de diffusion :1987-1994 — Date dans la chronologie : 2364-2370)
Si vous ne connaissez rien à la saga et que vous cherchez un point d’entrée plutôt facile, La Nouvelle Génération est faite pour vous ! Il y a tellement à dire sur cette série, qui met en scène un nouvel équipage ! Nous allons procéder par étape.
Au milieu des années 80, CBS cherche à relancer la série Star Trek à la télévision. Kirk et son équipage brillent au cinéma depuis presque dix ans maintenant. Hors de question de refaire une série avec le même équipage. Il est alors décidé de mettre en scène un tout nouveau casting qui évoluera 100 ans après la première série. Le but est de séduire les fans de la première heure, mais également d’attirer un nouveau public, plus jeune, qui ne connait rien à Star Trek.
Nous suivons donc l’équipage de l’Enterprise NCC-1701-D mené par le capitaine Jean-Luc Picard (Patrick Stewart). Fait étonnant, le personnage en question est bien de chez nous, puisque Stewart incarne un Français (avec un humour et un flegme très britannique, cependant). D’autres personnages sont introduits et plaisent au fan, comme l’androïde Data, le klingon Worf ou le commandant Ryker. On découvre également l’holodeck, chambre de réalité virtuelle qui permet aux scénaristes de se lâcher.
Durant 7 saisons, l’équipage sera confronté à toutes sortes de menaces, notamment les Borgs, créatures qui assimilent les humains et qui deviennent les nouveaux ennemis phares. A la fin de la série, l’équipage aura lui aussi le droit à des films.
La Nouvelle Génération est un point d’entrée parfait pour les profanes. C’est d’ailleurs aux côtés de Jean-Luc Picard que votre serviteur a été aspiré par Star Trek étant enfant.
Les séries post TNG
Star Trek Deep Space Nine (date de diffusion : 1993-1999 — Date dans la chronologie : 2369-2375)
Série chargée de supplanter Une Nouvelle Génération partie au cinéma, Deep Space Nine change quelque peu la formule. Cette fois, nous ne suivons plus l’équipage d’un vaisseau, mais d’une station spatiale dirigée par Benjamin Sisko. Série capable de vivre par elle-même, elle se montre diablement intelligente, juste et surtout sombre. Elle est certes moins connue que la série précédemment citée, mais permet de découvrir un autre aspect de l’univers si vous avez déjà un pied dedans.
Star Trek Voyager (date de diffusion : 1995-2001 — Date dans la chronologie : 2371-2378)
Quatrième série Star Trek, Voyager reprend la même formule que les deux premières pour la tordre. Cette fois, plus question d’aller plus loin dans l’espace pour explorer des mondes étranges. Non, non, non. Notre équipage (mené pour la première fois par une femme, la Capitaine Kathryn Janeway incarnée par Kate Mulgrew) est propulsé par accident à l’autre bout de la galaxie. Toute l’intrigue reposera sur sa quête de retour au foyer, qui ne sera pas si simple.
Série isolée du reste de l’univers, elle représente elle aussi un bon point d’entrée pour le noob que vous êtes peut-être.
[nextpage title=”Le cas de la chronologie Kelvin”]
Star Trek (Date de sortie : 2009 — Date dans la chronologie alternative : 2258)
Réalisé par JJ Abrams, Star Trek signe le reboot de la franchise. Mais pas un reboot bête et méchant comme on en voit souvent. Non. Abrams a eu l’idée brillante de créer une nouvelle chronologie rien que pour ses films.
En effet, le méchant, Nero, vient du futur (de la chronologie originale, donc) et modifie le passé, afin de créer une réalité alternative : la timeline Kelvin.
Ainsi, Kirk, Spock et leur copains (incarnés par des acteurs plus jeunes) sont placés dans un univers vierge où tout est possible.
Star Trek et ses deux suites sont parfaits pour les profanes, mais ne représentent malheureusement pas l’esprit Star Trek originel.
Star Trek Into Darkness (Date de sortie : 2013 — Date dans la chronologie alternative : 2259)
Sorte de remake de La Colère de Khan, Into Darkness est haï par les fans pour son côté trop Starwarisant. Ce n’est pas un hasard si Abrams a réalisé Le Réveil de la Force juste après. On lui reproche également de singer le film de 1982 avec des scènes maladroitement copiées/collées.
Benedict Cumberbatch est convaincant dans son rôle. Néanmoins, son personnage, le méchant emblématique du nom de Khan, se montre trop faible au niveau de l’écriture pour convaincre.
Star Trek Sans Limites (Date de sortie : 2016 — Date dans la chronologie alternative : 2265)
Véritable hommage à la série originale, Sans Limites prend place au même moment que les premiers épisodes de cette dernière (mais dans la chronologie alternative, faut suivre !). Un film correct, bien mené et qui est plus en phase avec la philosophie Star Trek que les deux films précédents.
[nextpage title=”Les trucs à éviter”]
Les films avec l’équipage original
Star Trek, le film (date de sortie : 1979 — Date dans la chronologie : 2279)
Le film Star Trek est important pour la licence. Dix ans après la fin de la série télé, l’équipage se réunit à nouveau dans une aventure qui cherche à renouer avec les fans. Kirk, maintenant amiral de Starfleet, doit analyser une entité mystérieuse qui se dirige tout droit vers la Terre.
Le film a relancé une franchise en pause depuis 10 ans. Un retour notamment dû au succès de Star Wars, qui a relancé la SF au cinéma. Star Trek, le film sonne la deuxième phase de la licence Star Trek. Une phase cinématographique qui dure encore aujourd’hui.
Star Trek, le film, réalisé par Robert Wise, a été conçu comme un long épisode. Long, c’est bien le mot, car le film est IN-TER-MI-NA-BLE avec ses longs plans séquences pour nous bien faire voir les effets spéciaux (impressionnants pour l’époque). Par exemple, vers la fin du film, il y a une scène de presque vingt minutes dans laquelle les personnages ne font que regarder un couloir spatial. De plus, les personnages n’évoluent pas par rapport à la série et l’histoire racontée de change pas grand-chose à l’univers. De quoi dégoûter les moins aventureux.
Star Trek 5 : L’Ultime Frontière (date de sortie : 1989 — Date dans la chronologie : 2287)
Celui-là, on préférerait l’oublier. L’un des pires films de la saga, il a été réalisé par William Shatner et ne mérite même pas le coup d’œil. De plus, il n’apporte pas grand-chose à l’histoire globale.
Star Trek 6 : Terre Inconnue (date de sortie : 1991 — Date dans la chronologie : 2293)
On revient avec un bon film Star Trek qui fait un excellent prologue à The Next Generation. Réalisé par Nicholas Meyer (qui avait réalisé La Colère de Khan), Terre Inconnue nous raconte la fin de la guerre contre les Klingons (ennemis emblématiques de la licence). Il instaure ainsi un statu-quo dans l’univers afin de coller à TNG.
Néanmoins, regarder Terre Inconnue n’est pas vraiment idéal pour commencer. En effet, centré sur la politique, il nécessite une certaine connaissance de l’univers. A regarder idéalement après la trilogie de Spock.
Les films post TNG
Star Trek Générations (date de sortie : 1994 — Date dans la chronologie : 2293 et 2371)
Ce film promettait beaucoup à l’époque. Générations voulait réunir les deux capitaines emblématiques qu’étaient Kirk et Picard. Mais voilà, la déception a été grande. Pas que le film ne soit mauvais, mais la rencontre Kirk/Picard n’a pas créé le choc des titans voulu.
Mais Générations est intéressant à plus d’un titre. Déjà, il nous renseigne sur la façon dont Kirk a terminé sa vie, piégé dans le Nexus, sorte de faille spatio-temporelle. De plus, le film est la première apparition de l’équipage de Picard sur grand écran. Néanmoins, il est à réserver aux connaisseurs de l’univers. Il vaut mieux y venir après avoir regardé les saisons de La Nouvelle Generation ou les films sur l’équipage original.
Star Trek Premier Contact (date de sortie : 1996 — Date dans la chronologie : 2373 et 2063)
Réalisé par Jonathan Frakes (Ryker dans la série), Premier Contact est l’un des meilleurs films de la licence. Picard et son équipage doivent sauver la terre des Borgs, qui veulent changer l’histoire. Pour ça, ils remontent le temps, jusqu’en 2063, une date importante dans l’univers. C’est en effet l’année où les humains découvrent le moteur à distorsion (pour voyager dans l’espace lointain) et font la rencontre des Vulcains, comprenant qu’ils ne sont pas seuls dans l’univers.
Premier Contact est important pour l’univers, mais également pour son thème. En effet, dans la plus pure tradition de la saga, le film essaye de résoudre les conflits en utilisant la paix plutôt que le conflit.
Néanmoins, pour une meilleure compréhension, il est nécessaire d’avoir regardé La Nouvelle Génération pour lancer Premier Contact.
Star Trek Insurrection (date de sortie : 1998 — Date dans la chronologie : 2375)
Un film à oublier. Encore réalisé à Jonathan Frakes, il se paye le luxe d’être en parfaite contradiction avec la philosophie de Star Trek. En effet, dans ce film, Picard doit défendre une civilisation qui refuse la science et ses apports, alors que la licence a toujours milité pour l’utilisation des technologies pour améliorer nos vies. En plus de cela, il ne se montre pas intéressant pour un sou.
A jeter.
Star Trek Nemesis (date de sortie : 2002 — Date dans la chronologie : 2379)
Le pire du pire. Avec Nemesis, Star Trek a touché le fond. C’est simple, en plus d’être long, stupide et niais, il est incohérent avec le reste de la saga. Une bien triste fin pour Picard et pour l’univers Star Trek original, qui n’a jamais connu de suite chronologique au cinéma ou à l’écran…
A jeter et à brûler.
[nextpage title=”Qu’attendre de Discovery, la nouvelle série ?”]
Notons que la série semble parfaite pour plaire aux profanes. C’est en tout cas ce que suggèrent les maigres infos diffusées à son sujet.
Retour à la chronologie originelle
On sait peu de choses sur Discovery. Elle se déroulera bien dans la chronologie originale et revient donc aux sources de la licence. Mais n’espérez pas une suite à La Nouvelle Génération, puisque nous serons propulsés en 2254, soit 10 ans avant la série de 1966, 100 après Enterprise et 100 avant TNG.
Une série qui remettra la découverte spatiale au premier plan en nous racontant l’histoire d’un équipage mené par une femme, dont le nom est encore inconnu. On sait qu’il y aura sept membres d’équipage, dont un robot (comme Data de La Nouvelle Génération).
La confiance est de mise
Si les informations sont maigres sur son contenu, on sait quelques petites choses sur la production de Discovery, qui semble être entre de bonnes mains. CBS a nommé Bryan Fuller au poste de showrunner. S’il est surtout connu pour Hannibal, il a fait ses premières armes en scénarisant des épisodes de Voyager et Deep Space Nine dans les années 90. Un homme qui s’y connait en Star Trek donc. Il sera épaulé par Alex Kurtzman, qui lui a produit les films d’Abrams.
Enfin, on sait que Nicholas Meyer, qui a réalisé La Colère de Khan et Terre Inconnue (deux bons films de la saga) sera également de retour comme producteur.
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