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Dossier : Les plus célèbres plagiats au cinéma

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Zootopie est le dernier exemple en date d’une longue liste de plagiats ou libres inspirations reprochés aux studios Disney. Pire, l’usine à contes de fées serait coutumière du fait et aurait érigé cette pratique en culture d’entreprise plus ou moins assumée.

Où naît l’inspiration, où commence la copie ? Les plus grands noms de l’industrie musicale (Michael Jackson, Beyonce, Pharell Williams, Nirvana, Led Zeppelin) ont déjà eu à répondre d’accusation de plagiats et le 7e art n’échappe pas à la règle. Quelles sont les grandes polémiques que le 7e art a eu à affronter ? En voici quelques exemples.

[nextpage title=”Dracula contre Nosferatu”]

Nosferatu (1922), c’est le chef-d’œuvre du réalisateur F.W. Murnau. Pourtant, à l’origine, le producteur, Albin Grau, souhaitait porter à l’écran l’histoire de Dracula, personnage créé par Bram Stoker, dont la veuve veillait jalousement sur les droits.

Si bien, que la fondation Stoker refuse de les lui céder. Nosferatu verra donc le jour après quelques menus changements par rapport à l’œuvre originale, tel que le nom du personnage principal et l’intrigue notamment. Des modifications insuffisantes à en juger par le procès intenté contre la société de production Prana Film créée spécialement pour le film par Grau, secondé par Enrica Dieckmann.

Prana Film fut condamné, mise en faillite et l’ensemble des copies du film ont été saisies pour destruction. Seule une copie a survécu au massacre : celle se trouvant aux États-Unis où l’œuvre était libre de droits, contrairement à l’Allemagne.

Il s’en est fallu de peu !

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Nosferatu

[nextpage title=”Les innombrables attaques contre Matrix”]

Rouge ou bleu ?

L’affaire Sophia Stewart, véritable auteur de Matrix et Terminator ?

Cette histoire est une véritable légende urbaine du net, qui a alimenté autant de rumeurs que de théories du complot. La saga cyber-futuriste Matrix est tellement empreinte de l’univers des Wachowski, que son scénario ne peut qu’être le fruit de leurs esprits féconds. Pourtant, il n’en serait rien. D’après Sophia Stewart, Matrix (I, II et III) est largement inspiré de son manuscrit, The third eye (Le troisième œil), enregistré pour copyright en 1981.

Le fameux livre qui sera à l’origine de Matrix et Terminator

En 1999, Sophia Stewart porte plainte (ici en .PDF) contre les Wachowski, Joel Silver (producteur) et Time Warner (pour Warner Bros) après avoir vu le film au cinéma. Mais elle ne s’est pas arrêtée en si bon chemin puisque l’auteur a également poursuivi James Cameron et la Fox pour s’être un peu trop inspirés de son fameux livre pour concevoir Terminator (I, II et III), qui n’a de point commun avec Matrix que son aspect futuriste.

Voici le synopsis de The Third Eyes :

Les machines ont pris le contrôle de la planète suite à une guerre thermonucléaire. Un être non terrien est renvoyé dans le passé pour donner naissance à I-Khan (identifié par Stewart comme étant Neo), qui pourra maîtriser le pouvoir de l’Oeil afin de délivrer l’Humanité, tout en faisant face au leader des machines, le Morning Star. La mère de I-Khan emmène son fils au Dôme, où il deviendra le leader de la Rébellion galactique…

Et celui de Matrix :

Thomas A. Anderson, un jeune informaticien connu dans le monde du hacking sous le pseudonyme de Neo, est contacté via son ordinateur par ce qu’il pense être un groupe de hackers. Ils lui font découvrir que le monde dans lequel il vit n’est qu’un monde virtuel dans lequel les êtres humains sont gardés sous contrôle.

Morpheus, le capitaine du Nebuchadnezzar, contacte Neo et pense que celui-ci est l’Élu qui peut libérer les êtres humains du joug des machines et prendre le contrôle de la matrice (selon ses croyances et ses convictions).

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Selon ses propres dires, Stewart a soumis son manuscrit aux Wachowski en 1986 après la publication d’une petite annonce sollicitant des histoires de science-fiction afin d’en faire un comic book (ils n’avaient qu’une vingtaine d’années). L’auteur n’aurait jamais eu de réponses.

Frappée par les similitudes avec sa propre œuvre, elle porte plainte et réclame plus d’un milliard de dollars pour le préjudice subi.

Sur certains sites mentionnant cette affaire, on apprend qu’après des années de batailles judiciaires, elle a gagné un premier procès en 2004 (et 2,5 milliards de dollars de dommages et intérêts au passage), infirmé en 2005.

Pourtant, nulle trace de ce jugement historique, ce qui n’a pas manqué d’alimenter les théories du complot en tout genre, comme sur grioo.com, « preuves du FBI » à l’appui.

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En revanche, en 2005, l’affaire a bien été classée, Sophia Stewart ne s’étant pas présentée à une audience préliminaire. Dans sa décision longue de 53 pages, la juge Magaret Morrow explique que la plaignante n’a pas su fournir les preuves suffisantes pour étayer ses accusations et surtout démontrer les similitudes existantes entre son œuvre et les films des accusés.

Plus de 10 ans après, l’affaire est toujours close, mais Sophia Stewart maintient ses accusations et prétend qu’un jugement a été rendu en sa faveur, le paiement des dommages et intérêt lui serait encore dû. Selon elle, la corruption du système judiciaire a fonctionné en sa défaveur, beaucoup de gens auraient été payés pour étouffer l’affaire.

Cette affaire contient assez d’éléments pour entretenir la confusion sur la toile, qui n’aime rien tant que ces histoires de David contre Goliath, d’usine à rêve et à cash qui spolie l’un de ses candides esprits.

Sophia Stewart, mère de Matrix, que l’industrie du cinéma aurait délibérément cachée est donc devenue une véritable légende urbaine. Légende alimentée par un article du Salt Lake Community College Globe, réduit à Globe sur certains articles, jouant sur la ressemblance avec d’autres titres à grand tirage, tel que le tabloïd Globe, le Boston Globe ou le Global and Mail. Rédigé par des étudiants, ce papier a connu un succès fulgurant sur la toile, bien qu’ils aient rectifié leur tir depuis (voir ci-dessous). Le site de vérifications des faits (fact checking pour les initiés) Snopes.com a consacré une page à cette affaire.

Concernant un récent article intitulé ‘La mère de Matrix victorieuse’, une information a été estimée erronée. Madame Sophia Stewart n’a pas encore gagné son procès contre Joel Silver, Warner Bros et les frères Wachowski. La décision du 4 octobre autorise Madame Stewart à continuer son procès, comme toutes les tentatives de renvoyer le procès ont échoué.

En 2013, le Time revenait également sur cette affaire, la qualifiant de « l’un des hoax les plus répandus » sur la toile.

Pour vous faire une idée, vous pouvez toujours acheter son manuscrit, disponible sur Amazon notamment.

Matrix Reloaded

Les Wachowski Vs Thomas Althouse

Les Wachowski ont également dû répondre aux accusations de Thomas Althouse, scénariste américain, qui accusait Warner Bros d’avoir copié son œuvre, The Immortals.

Ce n’est qu’en 2013, soit plus 10 ans après la fin de la trilogie, que le scénariste porte plainte. Un laps de temps qu’il explique par le fait qu’il n’avait jamais vu les films incriminés avant 2010. Pour lui, c’est une évidence, Matrix, et plus encore Matrix Reloaded et Matrix Revolution sont trop largement inspirés de son scénario futuriste déposé à la Warner en 1993.

Selon Althouse, 166 moments des trois films sont copiés sur The Immortals, commis en 1992. The Immortals prend place en 2235, un agent de la CIA devenu immortel après l’absorption d’une substance chimique va devoir combattre un Adolf Hitler ressuscité et des nazis cryogénisés décidés à tuer toutes les personnes « non immortelles ». Duncan MacLeod n’a jamais eu à subir pareille épreuve.

Pour le préjudice, Althouse réclamait 300 millions de dollars.

Le juge R. Gary Klausner a rejeté tous les points de similitudes opposés par Thomas Althouse aux motifs qu’ils étaient « trop généraux pour pouvoir prétendre faire l’objet de copyrights, ainsi que des idées communément utilisées dans le genre, et non originales ».

« Les postulats de départ de la trilogie Matrix et de The Immortals sont tellement différents qu’il serait déraisonnable de trouver leur intrigue similaire ».

Matrix Reloaded

Althouse estimait également les références à Jesus Christ présentent dans Matrix étaient empruntées à son scénario. Mais là aussi, le juge l’a renvoyé dans les cordes : « Il y a bien des évocations du Christ dans les deux histoires, cependant les allusions au christianisme dans la littérature depuis plus de 2000 ans sont régulières et ne sont généralement pas protégées par un copyright. »

Et si référence il y a, « Dans The Immortals, la fin fait ouvertement référence à la résurrection du Christ, ce qui n’est pas le cas dans Matrix, qui se termine par une référence métaphorique du Christ autour de l’idée de sacrifice : Néo offre sa vie pour protéger celles des autres », a conclu le juge.

Fin du game.

Les frères Bogdanov Vs les Wachowski

C’est une affaire aux frontières du réel, comme seuls les frères jumeaux de Temps X savent nous les raconter.

En 1985, alors à leur apogée télévisuelle, Igor et Grichka publient le roman de science-fiction, Mémoire Double. Une œuvre tellement épique que le réalisateur John Woo (Volte/Face, Mission Impossible II), « malgré son enthousiasme », renonça à l’adapter, vaincu par un film « trop compliqué » et « coûteux en effets spéciaux ».

Mais en 1999, patatras, Matrix sort sur les écrans. Un vrai « coup de tonnerre » pour les Bogdanov : le film leur a « immédiatement fait penser, de manière irrésistible » à Mémoire Double.

« En fait, sans en tirer, bien sûr, aucune conclusion définitive, on ne peut qu’être passablement troublé par les similitudes qui existent entre ‘La Mémoire double’ et ‘Matrix’» Et les jumeaux d’égrener ces similitudes flagrantes : le héros qui découvre une réalité derrière sa propre réalité, la réalité est d’ordre cybernétique, le personnage principal passe « de l’autre côté du miroir », en suivant un lapin et il est pourchassé par des hommes en noir.

[nextpage title=”Avatar est-il vraiment une création de James Cameron ?”]

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Les paysages somptueux de Pandora

James Cameron Vs Erik Ryder, Gerald Morawski et Bryant Moore

En 2011, James n’a pas eu à affronter un, mais trois plaignants lui contestant l’originalité d’Avatar, son film aux 2,8 milliards de dollars au box-office. Un succès planétaire et un univers foisonnant qui a suscité les convoitises.

Le premier, le scénariste Bryant Moore, reprochait au réalisateur de Titanic et Terminator, de trop grandes ressemblances avec ses œuvres The Pollination et Aquatica. Il a poursuivi la société de production du cinéaste, Lightstorm Entertainment, réclamant plus d’un milliard de dollars de dédommagement.

Mais le juge Titus, en a décidé autrement (jugement en .PDF) :

« Avatar suit un ancien marine paraplégique, Jake Sully – dont l’esprit commande un corps biologique génétiquement modifié -, à la découverte de la planète Pandora. La première œuvre de Moore, The Pollination, raconte l’histoire de deux armées, les pollinisateurs et leurs descendants. La seconde, Aquatica, porte sur une guerre entre deux tribus vivant sous l’eau, dont la plus impitoyable tente de dominer la planète. »

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Jake Sully sur Pandora

Pour lui, Avatar est une œuvre originale et le plaignant n’a pas réussi à démontrer quelques violations de copyright que ce soit. D’autant que James Cameron a fourni, lui, la preuve de son travail préparatoire et ancien sur Avatar, long de 45 pages (concepts-arts et manuscrits).
Il a notamment produit des croquis prouvant que l’idée de « transfert à partir d’un corps handicapé » était née dans son esprit à l’université. Quant au décor d’Avatar, composé notamment d’une faune extraordinaire, saules pleureurs fluorescents et autres merveilles, sont déjà présents dans sa toute première réalisation, le court-métrage Xenogenesis (1978)

Gerald Morawski, un consultant en effets visuels, prétendait quant à lui avoir rencontré James Cameron en 1991 et lui avoir présenté plusieurs illustrations concernant Pandora et les Navi’s tout en lui pitchant son projet, Les Gardiens du Paradis (Guardians of Eden) : l’histoire d’une lutte entre des vilains qui veulent s’emparer des ressources minières d’une planète pour leur propre intérêt, et la tribu indigène qui vit en harmonie dans cet environnement tropical.

Il assure avoir signé un accord de confidentialité qui prévoyait qu’il puisse conserver ses idées originales. Il demandait donc compensation.


Enfin, selon Eric Ryder, il a passé deux ans à travailler pour Lightstorm sur le projet qui servira de base à Avatar : KRZ 2068. Une épopée 3D à propos d’une organisation qui colonise et pille les ressources d’une planète lointaine merveilleuse et luxuriante. La justice a accordé le droit à Ryder d’avoir accès aux enregistrements de l’ordinateur personnel de Cameron pour établir qui des deux avait eu l’idée d’Avatar en premier.

Les deux plaignants ont finalement été déboutés par la justice qui a reconnu qu’Avatar était le fruit d’une création originale de James Cameron.

« Après avoir examiné les croquis de Cameron, il est évident que chaque élément d’Avatar qui viendrait soi-disant de ‘Guardians of Eden’ a été créé par James Cameron, avant sa rencontre avec Morawski. Le plaignant ne peut donc démontrer qu’il a subi des dommages, dont le vol d’idées. »

[nextpage title=”Alien, le 8e passager : un scénario trop inspiré par des nouvelles de science fiction”]

La Fox Vs A.E. Van Vogt

Le film Alien a incontestablement marqué les esprits et posé les règles du genre. Sortie en 1979, cette histoire de vaisseau spatial hébergeant à son bord un 8e passager clandestin des plus redoutables est vite devenue culte, tout comme son personnage principal, le lieutenant Ellen Ripley, interprété par Sigourney Weaver.

Désormais, lorsque l’on songe à Alien, impossible de ne pas penser à son esthétique remarquable et ses xénomorphes tout droit sorti de l’imagination de l’artiste suisse Hans Ruedi Giger.


Quant au scénario, Dan O’Bannon s’est notamment inspiré de deux histoires courtes de science fiction (Black Destroyer et Discord In Scarlet) écrites par un certain A.E. Van Vogt et publiées en 1939. Ce dernier a poursuivi la 20th Century Fox dans les années 80. L’histoire s’est réglée à l’amiable autour d’un accord financier tenu secret.

Ash, l’androïde

John Hurt – G. W. Kane dans Alien, le 8e passager

[nextpage title=”Terminator : James Cameron forcé d’abdiquer”]

The Terminator

James Cameron Vs Harlan Ellison

Terminator est un film culte aux répliques inoubliables.

Pour les amateurs du genre, Harlan Ellison est un maitre de la science-fiction et du fantastique. Auteur multi primé, aussi prolifique que pointilleux lorsqu’il s’agit de ses droits d’auteur, il a travaillé sur de nombreuses series TV, comme écrivain ou consultant, dont Au delà du réel, Star Trek, La Cinquième Dimension et Babylon 5.

Volontiers procédurier lorsque l’on touche à son œuvre, il n’a pas hésité à poursuivre James Cameron pour s’être un peu trop inspiré de Soldier et Demon with a Glass Hand, deux histoires écrites pour la série Au delà du réel, pour Terminator.

“Sarah Connor ?”

Si James Cameron assure avoir eu l’idée de Terminator après un effrayant cauchemar, Elliosn ne l’a pas entendu de cette oreille. Toutefois, et contrairement à d’autres procédures qu’il a mené à son terme, Harlan Ellison s’est contenté d’une transaction financière comprise entre 80 000 et 400 000 dollars et d’un crédit, c’est-à-dire la mention de l’auteur au générique du film.

Selon Cameron, c’est Orion Pictures qui l’a convaincu d’accepter le deal, alors qu’il était contre. Mais la société de distribution l’a menacé de payer de sa poche les éventuels dommages et intérêts s’ils venaient à perdre le procès. « Je n’avais d’autres choix que de consentir à l’accord. Bien sûr, on m’a dit de la fermer aussi, alors je ne pouvais pas raconter l’histoire, mais maintenant je m’en fiche. C’est la vérité. Harlan Ellison est un parasite qui peut me lécher le cul ».

[nextpage title=”Zoolander a beaucoup énervé Bret Easton Ellis”]

Derek Zoolander – Ben Stiller

Ben Stiller Vs Bret Easton Ellis

Zoolander, c’est LE film culte sur l’univers de la mode, comme la génialissime série Ab Fab le fut en son temps. Sorti en 2002, une éternité à l’heure d’internet, Ben Stiller et Owen Wilson y interprètent Derek Zoolander et Hansel, les meilleurs ennemis des catwalk qui, à force de moues boudeuses, finirent par populariser le duck face. Oui, la pose « bouche en cul de poule » préférée des selfie addicts.

Bourrée de références, cette satire de la mode est devenue un véritable phénomène, jusqu’à l’happening en forme d’apothéose, en clôture du défilé Valentino pour la sortie du 2e opus en 2015.

Toutefois, il en est un qui a peu gouté ce succès : Bret Easton Ellis, l’auteur d’American Psycho ou du livre Les Lois de l’attraction. L’écrivain américain, connu pour son franc parlé, n’a pas retenu ses coups contre Zoolander, accusant Ben Stiller d’avoir plagié son roman Glamorama, paru en 1998.

Le livre raconte l’histoire de Victor Ward, jeune top-model américain pas très futé, fils de sénateur, avide de gloire et voué au culte de l’apparence. Ward finira par devenir membre d’une organisation terroriste travaillant dans l’industrie de la mode

Dans Zoolander, Derek est un célèbre mannequin aussi narcissique qu’imbécile, kidnappé par un groupe terroriste dirigé par un magnat de la mode.

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La dédicace de Bret Easton Ellis à une fan (ou à Ben Stiller)

En 2005, à une fan qui lui demandait où en était sa plainte contre l’acteur, Bret Easton Ellis lui répondait : « J’ai assigné Ben Stiller en justice. […] Non en fait, je ne l’ai pas vraiment fait. Mais je voulais le faire. Il y a eu des coups de fil échangés, mais au bout du compte je ne pouvais pas faire grand-chose. » Avant de lui dédicacer son livre d’un « Fuck Ben Stiller, Bret Easton Ellis ».

Outre son intrigue, les deux œuvres comporteraient des similitudes assez troublantes. Reste que l’histoire n’est jamais allée plus loin.

David Bowie dans Zoolander

[nextpage title=”Disney : le maître du plagiat ?”]

Disney a une longue tradition de plagiats qui lui colle à la peau. Les studios sont régulièrement poursuivis par des d’artistes dénonçant ces pratiques un peu trop régulières et intégrées. Petit tour d’horizons des plus célèbres polémiques.

Zootopie Vs Looney de D. Goldman

C’est la dernière affaire en date, aucun jugement n’a encore été rendu.

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Zootopie version Disney

Gary Goldman, scénariste de Totall Recall et producteur exécutif de Minority Report, a déposé plainte contre les studios Disney qu’il accuse de l’avoir spolié sans vergogne pour réaliser son film d’animation à succès Zootopie.

D’après lui, les studios sont allés jusqu’à copier le titre du film, le design des personnages, mais aussi l’intrigue, les thèmes évoqués (la réalisation de ses rêves et la lutte contre les stéréotypes) ainsi que les lignes de dialogues de son projet, développé en 2000 et présenté par deux fois à Disney en 2000 et 2009, sans succès. Son projet de live action Looney, devait être le premier volet d’une franchise Zootopie incluant également un film d’animation du même nom.

D’après Goldman, les studios ont intégré le plagiat dans les pratiques de la firme depuis longtemps maintenant. Zootopia n’étant que le dernier exemple en date.

« Bien que la Walt Disney Company fasse respecter vigoureusement ses copyrights, elle a développé une culture qui non seulement accepte la copie sans autorisation d’oeuvres tierces, mais qui l’encourage, » prétend Goldman. « Au lieu d’acquérir légalement les droits du travail de Goldman, la Défense affirme n’avoir pas été intéressée par produire son travail et l’a renvoyé chez lui. Ensuite, en accord avec leur culture de la copie illégale, la Défense a copié son travail. »

Roi Leo Vs Le Roi Lion

Roi Leo, la série japonaise

C’est sans doute le cas le plus célèbre qu’a eu à affronter Disney. Ici, les studios s’inspirent outrageusement d’une série japonaise tirée d’une BD du même nom d’Osamu Tezuka, Roi Leo, jusqu’au nom du héros : Kimba et Simba (dérivé du terme swahili signifiant « lion »).


En 1994, à la sortie du Roi Lion, c’est la polémique. Ce n’est qu’en 1999 que Disney admettra avoir copié ce manga.


Le Roi Léo générique (original) par Timaelportland

L’Atlantide, l’Empire perdu Vs Nadia, le secret de l’eau bleue

Une fois encore Disney s’inspire d’une série nippone, Nadia et le secret de l’eau bleue. Même intrigue, même héros, même rebondissement, même méchant et même voyage sous marin vers l’Atlandide (résumé ici).

Les deux héros de Nadia et le secret de l’eau bleue

Ceux, plus adultes, de L’Atlantide, L’Empire perdu de Disney

Toutefois, plusieurs auteurs ont assuré que ces similitudes entre les deux œuvres étaient du à leur source d’inspiration commune : le roman Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne, l’univers de l’auteur, ainsi que la légende de l’Atlantide.

En outre, les réalisateurs de Disney ont indiqué apprécier l’œuvre de Hayao Miyazaki à l’origine du tout premier projet autour de Nadia, le secret de l’eau bleue, adaptation très libre du chef-d’œuvre de Jules Verne.

Aladdin

Aladdin et Jasmine

Ici le plagiat est difficile à prouver. En effet le film Le voleur et le cordonnier, réalisé par Richard Williams (Mais qui veut la peau de Roger Rabbit ?), et sur lequel semble reposer Aladdin, est longtemps resté dans les tiroirs à cause de nombreux souci de production. Sa réalisation a commencé dans les années 60, mais ce n’est qu’en 1995, soit un 2 ans après la sortie d’Aladdin, que le film d’animation parait. Entre temps, Disney a récupéré les droits de l’œuvre et certains animateurs ayant travaillé sur le premier opus ont rejoint les rangs des studios. Expliquant sans doute la similitude entre certains personnages (le Vizir, le génie, le perroquet Yago, etc.).

Voici son synopsis : Au temps des Mille et une nuits, dans une cité d’or, les trois boules d’or protégeant la ville disparaissent mystérieusement tandis qu’un guerrier borgne s’apprête à attaquer la cité. Tack, un cordonnier, et la princesse Yum-Yum décident de retrouver les boules. Ils feront face à Zigzag, le vizir perfide, et à un voleur malchanceux.

Nemo Vs Pierrot le Poisson-clown (livre de Franck Le Calvez)

Nemo et Pierrot, le poisson clown

Avant d’en faire un livre, Pierrot le poisson-clown était un scénario destiné à devenir un film animé, mais après les refus de plusieurs maisons de productions, Franck Le Calvez se décide à coucher l’histoire sur papier pour en faire un livre pour enfants.

En 2003, Le Monde de Nemo sort sur grand écran, l’auteur voit rouge, notamment parce que son propre livre est relégué au second plan pour ne pas créer la confusion avec Nemo, certains libraires estiment même que son livre est une copie de l’oeuvre de Disney. Il assigne Disney en justice pour contrefaçon de personnage et de marque. Il est finalement débouté en 2005. La troisième chambre du tribunal n’a vu aucun plagiat en l’espèce.

Pierrot, qui n’a pas encore perdu sa mère, vit dans une anémone

Nemo et Dory

Pour le juge de l’époque, si la forme stylisée des personnages « est comparable, elle n’est pas pour autant similaire ». Pierrot « apparaît plus long et cylindrique […] Les couleurs sont variables […] Nemo se situe dans une gamme de rouge et Pierrot dans des gammes orangées […] L’un a des écailles, l’autre pas […] Si les deux personnages sont souriants, Nemo montre des dents et le sourire est proche de celui de l’humain, tandis que la bouche de Pierrot, édentée, reprend le sourire prêté à certaines représentations de dauphins ».

« À supposer qu’une similitude ait pu être constatée, le droit d’auteur de Disney est antérieur », conclu le juge. Pierrot a surgi en septembre 2002 quand l’image de Nemo a été déposée au mois de février de la même année.

Pire, le tribunal a condamné l’auteur et son éditeur Flaven Scene à verser 38 000 euros de dommages et intérêts et à rembourser 25 000 euros de frais de justice à Disney et Pixar.

La Reine des Neiges Vs La Princesse des neiges

Olaf, le bonhomme de neige de La Reine des Neiges

Le récent carton de Disney semble s’être inspiré du court-métrage 2D The Snowman, réalisé par Kelly Wilson, pour son premier teaser. Jugez par vous-même, le court-métrage est visible ici, et le teaser de La Reine des Neiges là :

Par ailleurs, le court-métrage a été présenté lors du Festival du film international de San Francisco en 2011, où 16 employés de Pixar étaient présents. La réalisatrice Kelly Wilson a également postulé chez Disney en présentant des extraits du court-métrage.

Disney a préféré régler l’affaire à l’amiable après qu’un juge l’a débouté, les studios tentaient de faire annuler les poursuites.

Elsa, Reine des Neiges

L’auteur koweitienne Muneefa Abdullah a quant à elle poursuivi Disney pour avoir plagié l’une des histoires de son livre : Les nouveaux contes de fées, intitulée La princesse des neiges.

D’après la romancière : « des éléments clés de l’intrigue, des personnages, des thèmes […] de La Reine des neiges présentent d’importantes similitudes avec La Princesse des neiges, et que de telles similitudes font davantage songer à une copie qu’à une création indépendante ou une coïncidence. »

Le procès verbal mentionne que Muneefa Abdullah n’a « jamais autorisé [Disney] à copier, distribuer ou diffuser publiquement Les Nouveaux contes de fées ou La Princesse des neiges, ni à faire des travaux dérivés de ceux-ci. »

Toutefois, la justice a finalement donné raison à Disney.

Les Mondes de Ralph

Les Mondes de Ralph

Raph est un méchant de jeu vidéo qui tente de se reconvertir en gentil. Une intrigue similaire à celle de Mauvais rôle, un court métrage français sorti en 2007 et réalisé par les élèves de l’école de cinéma ESRA en Bretagne.


Mauvais role par nicop

Un autre film de l’école semble avoir inspiré Disney. Above then beyond, sorti en 2006, n’est pas sans rappeler l’un des succès de Disney, Là-Haut sorti en 2012. Les similitudes sont frappantes dès les premières minutes : avion, souvenirs, ville qui change et se transforme sous ses yeux, la maison, vestige des temps anciens, coincée au milieu d’immeubles dans une ville ultra moderne et industrialisée, avis d’expulsion, etc. Bref, tout le début de Là-Haut.

Above Then Beyond – ESRA 2006 from Jeffrey Alford on Vimeo.

À ce jour Disney n’a jamais été condamné pour copie, contrefaçon ou plagiat, mais a déjà fait condamner nombre de studios pour ce délit…

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