Pour celles et ceux qui auraient encore un doute, Iron Fist n’est pas le gérant de la Fistinière (un bien noble établissement, ceci dit), mais bien un super héros Marvel. Apparu pour la première fois dans les pages des publications du géant du comic book en mai 1974, Daniel Rand (Danny, pour les intimes) est un pratiquant d’arts martiaux, capable de concentrer son chi en un point unique, pour coller des patates de forain épiques.
Iron Fist ne vole pas, ne voit pas à travers la matière, n’a pas de pouvoirs mutants. Par contre, il n’a rien à envier à Jean-Claude Van Damme en matière de coup de pied fouetté sauté vrillé. Ses deux créateurs, Roy Thomas (qu’on ne présente plus) et l’artiste Gil Kane, décident de le créer en pleine mode des films de Tatane (aucun lien avec Jason). Ils pitchent alors l’idée à Stan Lee, qui adore et leur propose de débuter l’aventure dans Marvel Premiere, une anthologie de comics Marvel. Après seulement six mois de publication dans ces pages, Iron Fist obtient sa propre série, éponyme, qui va durer quinze épisodes et presque deux ans. Scénarisée par Chris Claremont et dessinée par John Byrne (comme ça, tranquille), Iron Fist a alors tout pour plaire… avant d’être annulée en septembre 1977.
[nextpage title=”Moins par moins, ça fait plus”]
Nan, j’déconne, on est chez Marvel, quand même !
En effet, comme c’est souvent le cas dans les comics, Iron Fist fait son retour quelques années plus tard (5 ans, pour être plus précis), dans les pages de Namor – Prince des mers, où l’on apprend que le Iron Fist tué précédemment n’était qu’un double. Ils sont trop forts, chez Marvel. Il reprendra rapidement son alliance avec l’ami Luke Cage, avec qui il montera une entreprise de location de services de super héros (ne riez pas), la fameuse Heroes for Hire. Dans un univers dans lequel un fils peut aller dans le passé pour engrosser sa propre mère et se donner naissance à lui-même, j’ai envie de dire que ça n’est pas le truc le plus fou qu’on puisse lire. Grosse première dans l’histoire du comic book, nous avons ici un héros noir et un héros blanc sur un pied d’égalité. Comme quoi, Iron Fist n’apporte alors pas que des hématomes aux tronches des lascars qui croisent sa route, mais bel et bien l’amorce d’un changement.
[nextpage title=”Alliance ethnique”]
Mais avant toute chose, revenons aux origines du personnage. Daniel Rand est un peu comme Batman. Non, ce n’est pas un schizophrène qui se déguise en chauve-souris pour péter de la racaille, mais tout comme ce dernier, Danny a perdu ses parents et les a vus mourir sous ses yeux.
Recueilli par un maître en arts martiaux, il apprend à défoncer des mannequins de bois en leur collant des revers de la main à la vitesse de l’éclair, tel un Bruce Lee sur papier mal imprimé. Il ira même défoncer un dragon à mains nues, ce qui lui vaudra quand même de se retrouver avec un joli tatouage de dragon sur le torse. Heureusement qu’il n’a pas affronté une poule ou un dauphin… Bref. Plongeant ses mains dans un brasier contenant le cœur fondu du dragon (c’est du sérieux, attention), Danny ressort de là doté du pouvoir du poing de fer (Iron Fist). La rédaction insiste toutefois sur l’importance de ne pas retenter l’expérience chez vous. Déjà parce que c’est dur de trouver du cœur de dragon fondu, même chez Super U, et parce que c’est plus difficile de scroller pour lire nos articles avec des moignons.
Avance rapide jusqu’à son alliance avec Luke Cage et sa relation avec Misty Knight, deux icônes de la Blaxploitation, ce mouvement social et culturel né dans les années 70, et qui a pas mal apporté positivement à l’image des populations afro-américaines aux États-Unis.
[nextpage title=”Black & white”]
C’est là que, sans doute pour surfer sur la vague des héros et héroïnes de films tel(le)s que Shaft ou Foxy Brown, Marvel décide de diversifier un peu son stock de personnages. Luke Cage, on le connait bien. Ce bourrin à tiare et coupe afro, arborant une superbe chemise ouverte jaune poussin et une ceinture en chaîne n’est plus vraiment à présenter. Mais Misty Knight, ça vous parle ? Héroïne kick-ass, Misty Knight est une ancienne flic qui perd un bras et qui le fait remplacer par une prothèse surpuissante, offerte par Tony Stark, alias Iron Man. Ouais, lui est tout en fer, pas juste la main. En même temps il est pété de thunes, forcément c’est plus facile. Bref. Misty n’a peur de rien ni personne, mais surtout, Misty est noire. Et oui, à cette époque (et encore aujourd’hui, j’ai envie de dire), c’est tellement rare que cela mérite d’être souligné. Elle devient alors détective privé, et gagne sa vie en tant que nutritionniste pour bad guys, leur servant un régime alimentaire à base de leurs propres dents.
[nextpage title=”One Punch Woman”]
Alors oui, bien évidemment, nous devrions vivre dans un monde dans lequel n’importe qui peut aimer n’importe qui, indépendamment de sa couleur, de son ethnie, de son sexe ou de son genre, tant que les deux sont consentants (non mais je précise, parce que j’en vois deux qui ricanent, dans le fond). Et si la relation entre Danny et Misty est tumultueuse et rappelle un tour de montagnes russes, elle n’en est que plus réaliste. Loin des habituels clichés de la gentille petite bombe qui attend son super héros de mari à la maison, en lui reprisant ses costumes (Mary-Jane, si tu nous lis…), leur relation fait echo aux difficultés réelles que peuvent rencontrer de vrais couples. Et ça pique, mais ça fait du bien.
[nextpage title=”Atchoo !”]
La magie Marvel fonctionne.
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.