2000, la naissance des super héros ?
Pour beaucoup, la naissance de la vague de films de super héros modernes débute en 2000 avec la sortie du premier opus des X-Men réalisé par Bryan Singer. Réussite critique et commerciale à l’époque, c’est avec cet épisode inaugural que les personnages dotés de pouvoirs extraordinaires et/ou issus de bandes dessinées vont commencer à progressivement inonder les salles obscures. Libérés également par la venue des images de synthèse photoréalistes et des effets spéciaux numériques, les grandes majors hollywoodiennes et leurs réalisateurs voient ici l’opportunité de porter à l’écran, de façon crédible, tout un pan de la pop culture américaine. Celle des comics book et de leurs héros phares. Si dès 1991 James Cameron prévoyait d’adapter Spiderman face à l’Homme Sable et Electro dans un scénario extrêmement ambitieux, il faut attendre 2002 et la présence de Sam Raimi derrière la caméra pour enfin voir l’homme araignée faire ses débuts dans un long métrage de cinéma. L’immense succès en salles de ce dernier amène la confirmation définitive que le genre, après la sortie d’X-Men, est bel et bien populaire. S’ensuivra alors la première explosion de ce type de production avec les inévitables sequel (X-Men 2, Spiderman 2, Spiderman 3,…) et la venue, entre autres, des petits nouveaux Hulk et Daredevil en 2003, et de Batman Begins et Elektra en 2005.
Aux origines
Penser que la création cinématographique des super héros daterait d’X Men ou d’Iron Man serait néanmoins une erreur. Dès les années 1940, plusieurs serial voient le jour avec Le Capitaine Marvel , Superman, Captain America et Batman. Appartenant au passé et à des normes esthétiques maintenant dépassées, ces feuilletons ont cependant ouvert la voie à celui que l’on peut considérer comme étant le tout premier film de super héros abouti et post-moderne de l’Histoire : le Superman de 1978 réalisé par Richard Donner. Un chef d’œuvre aujourd’hui daté qui permettra par la suite la fabrication des Batman de Tim Burton et Joel Schumacher, du sublime The Crow d’Alex Proyas, du désastreux Spawn de Mark Dippé et du sympathique Blade de Stephen Norrington pour ne citer que les exemples les plus notables. C’est d’ailleurs avec ce dernier, sorti en 1998, que l’on peut ici faire le raccord chronologique avec X-Men. Si le genre s’est construit au fil du temps, certains métrages ont contribué à le faire avancer plus que d’autres. Blade en fait immanquablement partie. Son univers noir et ses excellents résultats financiers ont largement aidé à la mise en chantier du futur hit représenté par le professeur Xavier et ses élèves mutants.
Pourtant, de tous ces films, du classique sacré au mal aimé à l’unanimité en passant par le plus historiquement important, il existe encore une autre catégorie de métrages super héroïques. Celle qui comprend toutes ces bandes restées dans l’ombre dont personne, ou presque, ne connaît l’existence.
Car de ce genre qui domine encore et toujours le box office international (plus de 2 milliards de dollars amassés dans le monde pour Infinity War), combien de films tombés dans l’oubli peut-on compter désormais ? Plus en nombre encore que les cadors du système actuel représentés majoritairement par Marvel, ces marginaux n’ont sans doute pas toujours réussi à déployer leur plein potentiel et à s’inscrire sur la durée. Créations honteuses pour certains, productions indépendantes en manque de visibilité ou échec artistique partiel pour d’autres, ils sont de nos jours, et pour la plupart, perdus dans les tréfonds du septième art. L’occasion donc de mettre en lumière une partie de ces films de supers héros qui voulaient sauver le monde, mais que le monde, lui, n’a pas voulu sauver.
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Batman (1966)
L’histoire : Les pires ennemis de Batman, le Joker, Catwoman, l’homme mystère et le Pingouin, décident de former une alliance dans le but de voler une invention capable de déshydrater les corps humains et de les réduire en poudre. Après avoir mis la main sur l’incroyable procédé, les quatre super-vilains enlèvent les membres du Conseil de sécurité de l’ONU et essaient l’expérience sur ces derniers. Batman, Robin et Alfred n’ont alors plus d’autres choix que d’affronter le Joker et ses acolytes pour mettre fin à leur méfait.
Ça vaut quoi? : Au moins deux séquences, anthologiques dans le milieu du nanar, méritent à elles seules la vision de ce Batman. La première voit le célèbre homme chauve souris être attaqué par un requin. Problème, l’animal, inerte, ressemble à un énorme jouet en plastique. Parmi les autres moments mémorables, figure celui, absurde, où Batman tente désespérément, durant plusieurs minutes, de se débarrasser d’une bombe à mèche sans que celle- ci ne semble jamais vouloir exploser pour de bon. « Il y a certains jours où vous n’arrivez pas à vous débarrasser d’une bombe » prononce le justicier avant de finalement se jeter dans la mer où l’arme détone enfin.
Du reste, on retient les fameux combats où des onomatopées apparaissent à l’écran lors des chocs entre les corps et l’ambiance générale complètement folle. L’intérêt se situe d’ailleurs sans doute ici : dans la propension de la mise en scène et du scénario à proposer un ridicule hystérique en quasi continu et ce, de façon totalement imprévisible. Toujours distrayant donc, ce Batman de 1966 est un indispensable du kitsch et de la nullité surnaturelle.
Le saviez vous ? : César Romero, l’acteur qui interprète le Joker, refusait de se raser la moustache lors du tournage. En conséquence, on peut apercevoir cette dernière à peine cachée sous le maquillage appliqué au visage de l’acteur.
Supergirl (1984)
L’histoire : Après avoir perdu l’omégaèdre, la source d’énergie de la cité kryptonienne Argonville, la jeune Kara, une « cousine » de Superman, part sur terre dans l’espoir de récupérer l’objet magique. Mais ce dernier est tombé entre les mains de la sorcière Selena qui veut s’en servir pour conquérir le monde. En attendant de pouvoir pleinement accomplir sa mission, Kara devient collégienne pour mieux s’intégrer aux humains. De son côté, Selena cherche à kidnapper Ethan, un jeune homme dont elle souhaite qu’il tombe amoureux d’elle. La jeune kryptonienne va alors se changer en Supergirl pour le sauver et récupérer l’omégaèdre.
Ça vaut quoi? : Moins raté que sa réputation ne le laisse penser, Supergirl est un amusant spin off de la saga Superman période 70-80’s. Ses qualités, méconnues, passent autant par la musique composée par Jerry Goldsmith que par le plaisant mélange des genres où le teen movie et la science fiction se côtoient avec légèreté. Le casting, composé de Faye Dunaway et Helen Slater dans le rôle titre, tire quant à lui encore un peu plus vers le haut les points positifs de cette production. On regrettera néanmoins une direction artistique déjà en retard sur son temps à l’époque. La faute à une volonté de raccorder visuellement le film avec le premier opus de 1978 consacré au pendant masculin de l’héroïne.
Dommage aussi que le personnage de la sorcière Selena soit aussi anecdotique, en dépit d’un univers qui recelait de possibilités en matière de méchants charismatiques. Cette dernière, au design immédiatement oubliable, ne dégage jamais vraiment une sensation de danger ou d’aura singulièrement maléfique. On retient donc de Supergirl un métrage globalement fréquentable mais pourvu de carences artistiques qui lui sont à certains instants, fatal. A noter tout de même pour les amateurs de scènes insolites, un combat complètement fou entre la kryptonienne et un tractopelle.
Le saviez-vous ? : Supergirl est devenue une série télévisée américaine diffusée depuis 2015 sur CW. Dans le rôle titre, on y retrouve Melissa Benoist, la petite amie de Miles Teller dans Whiplash.
Captain America (1990)
L’histoire : En 1936, l’Allemagne nazie est à la recherche de la création d’un surhomme. Dans ce contexte, le docteur Maria Vaselli crée un sérum capable de décupler la force des soldats. Un jeune homme à l’intelligence rare et issu de l’aristocratie italienne, Tadzio De Santis, est alors kidnappé par les nazis pour leur servir de cobaye. Mais l’expérience tourne mal. Le visage de l’Italien devient rouge et s’amaigrit considérablement. Face à cet échec, le scientifique s’échappe des griffes des Allemands et rejoint l’Amérique quelques années plus tard. Par volonté de rédemption, il décide d’améliorer la formule de son sérum et met en marche une nouvelle expérience avec les États-Unis : le projet « Renaissance ». Steve Rogers, un jeune idéaliste américain, se porte volontaire pour participer au test qui, cette fois- ci, réussit. Il devient ainsi un soldat doté de capacités extraordinaires en même temps que le symbole de son pays. Surnommé Captain America et vêtu d’un costume et d’un bouclier portant les couleurs des U.S.A, Rogers part en mission en Allemagne. Il y rencontre Crâne Rouge, un adversaire redoutable qui s’avère être ni plus ni moins que Tadzio De Santis. Une lutte acharnée entre les deux hommes débute.
https://www.youtube.com/watch?v=mujE6PxevCc
Ça vaut quoi? : Sorti directement en vidéo, Captain America version 1990 est une anomalie cinématographique. Presque chaque élément qui le constitue semble tout droit sorti d’une production amateure. Le costume de Cap est grotesque, Matt Salinger, son interprète, ressemble plus à un benêt qu’à un personnage emblématique de comics, la bande son est d’une banalité fulgurante, Crâne Rouge jouit d’un look nanardesque en diable, etc, etc .Bref, il est plutôt aisé de comprendre pourquoi le film reste aussi peu connu.
Et pourtant, malgré tout, pour peu que l’on sache à quoi s’attendre, ce mélange de série B/Z jouit d’un rythme réjouissant et d’un aspect cartoonesque qui compense le ridicule de sa réalisation.
Le saviez vous ? Cette adaptation 1990 du super héros n’est pas la première version du personnage à avoir vu le jour. En 1979, deux téléfilms américains réalisés par Rod Holcomb puis Ivan Nagy ont été diffusés sur CBS.
Les 4 fantastiques (1994)
L’histoire : Lors d’un voyage dans l’espace, quatre astronautes, Jane Storm, Red Richards, Benjamin Grimm et Johnny Storm, acquièrent par erreur des pouvoirs hallucinants. Ils deviennent alors respectivement la femme invisible, l’homme élastique, la Chose et la torche humaine. A eux quatre, ils vont bientôt devoir faire face au Docteur Fatalis.
Ça vaut quoi? : En 1992, le producteur allemand Bernd Eichinger se rend compte que les droits des 4 fantastiques qu’il détient arrivent à expiration le 31 décembre. L’homme décide alors de lancer la production d’un film à très faible budget basé sur la glorieuse licence, uniquement dans le but de conserver les droits des personnages. Conclusion de l’histoire ? Les 4 fantastiques est une aberration cinématographique et ne sort pas au cinéma. Au grand dam de ses acteurs qui apprennent bien après la fin du tournage qu’Eichinger n’a jamais eu l’intention d’exploiter l’œuvre en salles. « Je ne comprends pas pourquoi ils n’ont pas eu la franchise de nous l’annoncer dès le début » déclara à l’époque Michael Bailey Smith, l’interprète de la Chose.
https://www.youtube.com/watch?v=fkmYw-SpAbA
Disponible depuis sur Internet, ce navet vaut le détour pour ses effets spéciaux qui n’ont rien à envier à ceux du Captain America de 1990. Il faut effectivement les voir pour le croire : ces séquences ridicules où interviennent les transformations de Ben Grimm en monstre de pierre caoutchouteux et celles où l’homme élastique use de ses pouvoirs en allongeant les membres de son corps.
Par la suite, trois autres longs métrages mettant en scène la bande de Red Richards ont vu le jour. Les 4 fantastiques en 2005, Les 4 fantastiques et le surfeur d’argent en 2007, et le reboot Les 4 fantastiques en 2015. Moins catastrophiques et environ cent fois plus chers que la mouture de 1994, ces trois dernières versions sont bien loin d’avoir fait l’unanimité.
Le saviez vous ? : A propos du métrage, Stan Lee a déclaré : Ce film n’aurait dû être vu par aucun être humain. Ce qui est tragique, c’est que ceux qui ont travaillé dessus ne le savaient pas“.
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Mister Freedom (1969)
L’histoire : Mister Freedom est un super héros américain, une sorte de pendant parodique à Superman qui appartient à l’entreprise fasciste Freedom – Inc. Le but du justicier est d’imposer son idéologie moralisatrice partout où il se rend, et ce, de gré ou de force. Le docteur Freedom lui confie un jour une mission. Celle de délivrer la France, menacée par les peuples d’Asie et les « Rouges ». Mr Freedom se rend alors dans l’Hexagone, bien déterminé à accomplir ses objectifs. Mais sur sa route l’attendent aussi le mouvement de résistance anti-freedom, ainsi que Red China Man, Super French Man et Moujik Man. De plus, le héros américain doit également résoudre le mystère de la mort de capitaine Formidable, un super héros crapuleusement assassiné.
Ça vaut quoi? : Rare cas de film de super héros français avec le récent Vincent n’a pas d’écailles sorti en 2014, Mr Freedom est un véritable ovni cinématographique. Des costumes aux décors, la direction artistique et la mise en scène évoquent une sorte de trip halluciné, entre la bande dessinée live et le kitsch pop. Le personnage de Freedom, un psychopathe dont le scénario suit la trajectoire du début à la fin, incarne quant à lui le versant politique de l’œuvre. Avec son patriotisme exacerbé et sa violence naturelle, il est ce que le film dénonce, à savoir l’impérialisme américain, qu’il soit économique ou culturel).
Si la première partie de l’histoire fonctionne bien grâce au dévoilement progressif de son univers bariolé, la seconde, en revanche, peine à maintenir l’intérêt. Probablement parce que le propos satirique est en réalité clair dès le départ et que la réalisation, comme l’écriture, montrent finalement assez vite leurs limites. Une rareté à découvrir pour la curiosité, et pour une poignée de séquences pour le moins saugrenues. Celles avec Super French Man en tête.
Le saviez vous ? Serge Gainsbourg, en plus de figurer dans le film sous la forme d’un caméo, a également composé la bande originale de Mr Freedom avec Michel Colombier.
Blankman (1994)
L’histoire : Darryl Walker est un jeune inventeur excentrique et un fan de Batman. Mais un jour, sa grand-mère est assassinée par une bande de malfrats. Il décide alors, comme son super héros favori, de se lancer dans une quête contre le crime. Grâce à ses capacités, il se fabrique un costume résistant aux balles et se fait petit à petit un nom dans la ville de Metro City : celui de Blankman. Mais lorsque le maire est enlevé et retenu en otage, Walker va devoir se surpasser et être aussi performant que son célèbre modèle.
Ça vaut quoi? : « Si tu te promènes dans les rues comme ça, tu vas te retrouver dans une maison de dingues » déclare Kevin, le frère de Darryl Walker, lorsqu’il aperçoit ce dernier en « costume » de justicier pour la toute première fois. Le spectateur, lui, n’en pense pas moins. Et pourrait même être tenté de penser qu’il pourrait bien se retrouver lui aussi dans un asile d’ici la fin de la projection. Pour comprendre, il suffit de regarder cette séquence hystérique où les deux frangins viennent en aide à une femme enceinte. En guise de gag slapstick, la scène a comme idée démente de faire s’agripper la future maman au pantalon de Kevin, pile à l’endroit où se trouve…son pénis. Le pire ? Les bruitages qui accompagnent l’action. Indescriptibles.
https://www.youtube.com/watch?v=0zDudCH8plc
Le jeu grimaçant de Damon Wayans dans le rôle titre, pathétique et incapable de produire de l’empathie, entérine de son côté la nullité du traitement du sujet. Tout le problème est d’ailleurs situé ici. Au delà de ces quelques sorties de route, la totalité de Blankman est d’un classicisme plat. On regrette alors que Nabot Man, un héros nain, n’ait le droit qu’à quelques secondes de figuration seulement au détour d’une interview télévisée. Il est certain qu’avec lui, cet ancêtre de Kick Ass aurait pu épouser son plein potentiel de comédie désaxée.
Le saviez vous ? Le film a rapporté plus de sept millions de dollars au box office et a été le 122e plus gros succès de l’année 1994.
Mystery Men (1999)
L’histoire : Roy alias M. Furieux, Jeffrey, spécialiste du lancer de fourchettes prénommé le Fakir bleu et Eddie, un spécialiste du maniement de pelle, sont trois apprentis héros. Tous les trois, ils errent dans les rue de Champion City dans le but de lutter contre le crime et d’attirer ainsi l’attention des médias. Malheureusement pour les aspirants redresseurs de torts, la ville possède déjà son héros en la personne de Capitaine Admirable. Mais lorsque ce dernier se fait kidnapper par le méchant Casanova Frankenstein, Roy, Jeffrey et le Fakir bleu y voient enfin l’opportunité de prouver leur capacité à défendre Champion City de l’infamie.
Ça vaut quoi? : Autre précurseur de Kick Ass avec Blankman, Mystery Men est très certainement l’un des meilleurs films méconnus de super héros. En dépit d’un découpage statique, il faut en effet reconnaître l’originalité du récit et le choix intelligent de sa tonalité. Sorte de parodie du genre toujours respectueuse envers son univers et ses personnages, cette adaptation du comics de Bob Burden préfigure le travail à venir d’Egar Wrigh sur sa trilogie Cornetto (Shaun of The Dead, Hot Fuzz, Le dernier pub avant la fin du monde). Comme chez le cinéaste anglais, Mystery Men se veut être autant une pure comédie qu’un vrai film d’action.
En résulte un divertissement parfaitement maîtrisé encore aujourd’hui, sublimé par la mise en image de Champion City, une métropole sous haute influence de Gotham City et Blade Runner. Les performances de Ben Stiller, William H. Macy et Hank Azaria en loosers magnifiques qui en viennent à devenir de véritables super héros ajoutent une touche d’humanité et d’humour supplémentaire à cet excellent blockbuster.
Le saviez vous ? Le film a été un échec considérable au box office. Avec plus de 68 millions de dollars de budget, Mystery Men n’en a rapporté qu’environ 33. Depuis, l’œuvre est cependant devenu culte chez nombre de cinéphiles.
Zebraman (2004)
L’histoire : Shinichi, un enseignant, mène une existence exaspérante. Ses élèves se moquent de lui et sa femme le trompe. Face à ces problèmes quotidiens, il prend la décision de se fabriquer un costume de super héros. Plus particulièrement celui de Zebraman, un personnage de son enfance. Shinichi va alors partir à l’aventure. Et faire face à une invasion extra-terrestre.
Ça vaut quoi? : A la fin des années 1990 et au début des années 2000, Takashi Miike est principalement connu pour ses créations trash (Audition, Ichi The Killer,…). Dans sa carrière très prolifique, le cinéaste aura néanmoins touché à à peu près tous les genres. Et celui du superhero movie en fait évidemment partie. La preuve avec ce Zebraman, adapté librement d’un manga en cinq volumes. Production fauchée, le métrage compense son manque de moyens par l’humour et la personnalité de Shinichi. Et par la folie de Miike.
La volonté du réalisateur de ne rien se refuser est palpable. En témoigne ce climax où Zebraman défie un alien géant créé en images de synthèse. Filmée de nuit et donc plus crédible visuellement, la scène avec ses SFX fait preuve d’un esprit de démesure typiquement nippon. Touchant, humble et spectaculaire.
Le saviez vous ? Une suite à Zebraman a vu le jour en 2010. Intitulé Zebraman 2 : Attack on Zebra City en version originale, le film met en scène le personnage iconique de Zebra Queen, la fille d’un maire véreux.
Super (2011)
L’histoire : Lorsque sa femme, Sarah, le quitte pour le patron d’un club de strip tease qui la fait à nouveau sombrer dans la drogue, Frank entame une dépression. Mais rapidement, il fait face à une vision dans laquelle Dieu lui touche le cerveau. Frank pense alors qu’il a été choisi pour devenir un super héros. A l’aide de Libby, une vendeuse de bandes-dessinées, il se crée un costume et se donne le nom de l’Éclair Cramoisi. Armé d’une clef anglaise, il part défier le crime dans les rues de sa ville avec le but ultime de ramener Sarah à la maison. A ses côtés, Libby se fabrique elle aussi un costume et devient Cramoisette.
Ça vaut quoi? : Durant la même période que la sortie en salles du populaire Kick Ass (environ 96 millions de dollars au box office international pour un coût de 30 millions), un autre film, avec le même concept, voit le jour. Mais sans recevoir toutefois les mêmes honneurs auprès du public. Ce film, c’est Super de James Gunn, le futur réalisateur des Gardiens de la Galaxie. Infiniment moins riche que son concurrent direct avec ses seulement 2,5 millions de dollars de budget, le métrage évite les séquences pyrotechniques pour mieux se focaliser sur l’évolution de Frank et son parcours initiatique. Avec en prime un twist émotionnel et une tonalité bien éloignée des standards hollywoodiens habituels.
Subversif, fun, violent, singulier,…Super est tout ça à la fois. Et se refuse à entrer dans une catégorie bien précise. Sans être ni fondamentalement un film de super héros politiquement correct ni un film indépendant qui chercherait simplement la différence pour exister, il est avant tout une déclaration d’amour à la série b et aux marginaux.
Le saviez vous ? Avant de réaliser Super, James Gunn avait créé une web série du nom de PG Porn. La tagline de celle-ci était la suivante : « Pour les gens qui aiment tout dans le porno… sauf le sexe ! ». En effet, la série s’amusait à reproduire les codes d’une scène de film pornographique en désamorçant toujours le passage à l’acte sexuel.
Ils sont absents, mais on aurait aussi pu en parler :
- Steel de Kenneth Johnson
- The Rocketeer de Joe Johnston
- Meteor Man de Robert Townsend
- The Shadow de Russell Mulcahy
- Jonah Hex de Jimmy Hayward
- Judge Dredd de Danny Cannon
- The Punisher de Mark Goldblatt
- Superman Returns de Bryan Singer
- Condorman de Charles Jarrott
- Darkman de Sam Raimi
- Et bien d’autres…
[nextpage title=”Nos amis les animaux “]
Howard….Une nouvelle race de héros (1986)
L’histoire : Sur une planète peuplée de canards humanoïdes, Howard, l’un d’entre eux, vit une existence parfaitement banale. Un soir, alors qu’il est assis confortablement dans son fauteuil chez lui, une étrange tornade le sort brusquement de la tranquillité de son quotidien. Il se retrouve alors projeté dans l’espace qu’il traverse à toute vitesse pour finalement atterrir sur Terre, dans l’Ohio, à Cleveland. Beverly Switzler, une jeune chanteuse de rock qui se produit dans le bar où Howard s’est posé, décide de l’aider et de l’accueillir sous son toit. La nouvelle vie que mène désormais l’animal ne semble pas lui déplaire. Mais ce dernier fait bientôt la connaissance de Phil Blumburtt, un ami de Beverly. L’homme, un laborantin de profession, découvre l’origine de la tempête qui a forcé Howard à quitter son monde natal : un laboratoire d’astrophysique, “Dynatechnics”, est parvenu à mettre au point un canon laser capable d’importer sur terre des êtres vivants d’autres planètes. Durant un nouvel essai, l’entreprise fait cette fois venir sur terre un monstre, Le « Dark Overlords ». Un démon surpuissant venu de Nexus de Sominus qui prend rapidement en otage Beverly. Le canard, accompagné de Phil, va tout faire pour la sauver.
Ça vaut quoi? : Lorsque le film sort à l’époque, George Lucas est lourdement endetté par la construction du Skywalker Ranch et de son divorce. L’échec financier d’Howard… le force à vendre son entreprise spécialisée en animation d’images de synthèse à un certain Steve Jobs. Quelques années plus tard, cette même firme deviendra le studio Pixar.
Catastrophe industrielle dans la carrière du papa de Star Wars et œuvre cataloguée bizarre et ratée, ce curieux long métrage adapté d’un comics vaut pourtant bien mieux que ce que l’Histoire a bien voulu en retenir. Ce sont justement ses défauts qui en font aussi toutes ses étranges qualités. Grosse production grand public au premier abord, Howard…se révèle être en fait une création hybride, à mi chemin entre le film familial estival et le spectacle underground. C’est de ce mélange unique qu’émergent des séquences inoubliables : la romance zoophile entre le fameux canard et Beverly, l’hystérie collective dans le restaurant où les cuisiniers et les clients veulent soudainement manger Howard, la course poursuite en avion qui évoque Mad Max 2 et Le Retour du Jedi, ou encore le combat de fin avec un monstre lovecraftien. Le tout réalisé avec une technicité de série A. Épique.
Le saviez vous ? Il s’agit de la première adaptation au cinéma d’un personnage Marvel si l’on excepte le serial des années 1940 Captain America.
Underdog, chien volant non identifié (2007)
L’histoire : Dans le laboratoire secret du Professeur Simon Barsinister, un accident se produit. Suite à cet événement, un chien beagle se retrouve doté de super pouvoirs. Il peut désormais s’exprimer comme un être humain et voler. Vêtu d’un costume de super héros avec une cape, le chien, rebaptisé Underdog, se fait la promesse de protéger les habitants de Capitol City. Il va alors devoir faire face à un complot organisé par Barsinister et sauver par la même occasion Polly Purebread, une magnifique épagneule.
Ça vaut quoi? : Adaptée de la série animée éponyme des années 1960, l’adaptation live action d’Underdog ressemble plus à un téléfilm de luxe pour enfants qu’à un vrai métrage destiné au cinéma. Si les effets spéciaux sont plutôt satisfaisants, la dramaturgie et la réalisation sont quant à elles bien superficielles. Rien ne vient jamais transcender le concept de départ. Et l’ensemble paraît dès lors toujours coincé dans le domaine du travail respectable mais dénué d’inspiration.
On imagine alors ce qu’aurait pu donner un tel projet entre les mains d’un des artisans de Pixar tels que Brad Bird ou Andrew Stanton. Des auteurs qui, eux, auraient sans doute su comment sublimer cette histoire de beagle volant. Non dénué d’humour et de passages réjouissants pour autant, Underdog se rattrape cependant quelque peu grâce à sa star. Le chien est en effet l’attraction principale du métrage. D’un potentiel comique incroyable (il accuse le canapé d’avoir voulu le tuer après qu’il l’a en réalité fait se renverser par accident à cause de ses pouvoirs), ce superman à quatre pattes crée à plusieurs reprises un agréable élan d’enthousiasme.
A réserver toutefois davantage aux amateurs de plaisirs canins qu’aux fans de super héros.
Le saviez vous : Le film est sorti directement en DVD en Europe en 2008 après une exploitation en salles aux USA.
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😍 😍 METEOR MAAAAAAAAAN !!!! Ce film m’a marqué à tout jamais
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Le saviez-vous ? : Supergirl est devenue une série télévisée américaine diffusée depuis 2015 sur CW.
Non ? Sérieux ? Aujourd’hui, la série est pourtant bien plus connue que le film sus-cité…
la question "le saviez vous?" ne sous entend pas forcément que le fait en question est méconnu…
Le fantome du Bengal ? on en parle ?
L’homme puma!… un classique : http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=126708.html