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Culte : on démêle le vrai du faux de la série Prime Video

Vingt-trois ans après sa diffusion, le Loft d’M6 est de retour.

La série Culte, produite par Prime Video est l’occasion de revenir sur le phénomène culturel qui a impulsé la télé-réalité en France. Un biopic largement romancé, mais basé sur des faits bien réels.

Karim a vraiment existé ❌

Culte
© Prime Video

Si le personnage d’Isabelle crève l’écran dans Culte, la série livre aussi une vision tragique et pessimiste de la longue descente aux Enfers de Karim. Le personnage découvre Loana pendant ses castings, et campe ensuite le rôle de journaliste sur le tournage. Chaque jour, pendant près de huit heures, le jeune homme observe et note les moindres faits et gestes des candidats, avec qui il échange ensuite au confessionnal, par micros interposés. Cette proximité parasociale va progressivement conduire Karim à perdre pied, en s’inventant une romance fantasmée avec Loana, jusqu’au point de non-retour.

Sans surprise, le personnage incarné par Sami Outalbali (Rahim dans Sex Education) est une pure fiction. Il n’est en revanche pas complètement sorti de l’imaginaire de ses créateurs. Karim est un mélange des premiers fans du Loft et des journalistes qui passaient leurs journées à regarder les candidats évoluer sur leur petit écran.

M6 a manipulé les votes ✅

Dans la série, le personnage d’Isabelle décide de manipuler les votes lors du prime éliminatoire qui oppose Aziz à Jean-Edouard. L’objectif est simple : favoriser celui qui vient de crever l’écran avec Loana, dans la désormais célèbre scène de la piscine. Interrogée par Le Parisien, Alexia Laroche-Joubert dément fermement la direction prise par la série : “C’est faux, évidemment ! On ne manipulait pas les votes, il y avait un huissier, d’ailleurs… Il ne s’agit que d’un rebondissement pour accentuer la dramaturgie du scénario, mais j’avais tout de suite averti que je démentirais“.

Reste que dans son livre publié en 2015, Benjamin Castaldi qui animait l’émission à l’époque, a confirmé que la production du Loft avait bien truqué les votes, au moins une fois lors de la saison 2. Il explique ainsi que, comme dans la série, un huissier de justice était présent pour éviter les triches, mais que la production pouvait choisir le moment exact où elle décidait de stopper les votes. Ainsi, il suffisait d’arrêter le décompte au moment où le candidat favori était en tête pour lui assurer la victoire.

La famille d’Alexia Laroche-Joubert (Isabelle) n’approuvait pas le Loft ❌

Culte (3)
© Prime Video

Dans la série, Isabelle est en rupture avec une famille qui la méprise, et entretient une relation dysfonctionnelle avec un journaliste de la chaîne d’information i-Télé. Dans la vraie vie, le quotidien d’Alexia Laroche-Joubert, qui prête son histoire à Anaïde Rozam (aperçue dans un tout autre registre sur LOL, qui rit sort) est bien différent. D’abord, la jeune productrice profite d’un soutien familial total. Ensuite, elle est déjà mariée, et sur le point de donner naissance à sa première fille.

Aussi, contrairement à Isabelle qui tente de gravir les échelons en s’accrochant au Loft, Alexia Laroche-Joubert possède déjà un poste à responsabilité lorsque la télé-réalité d’M6 est diffusé. C’est elle qui produit l’émission, et elle n’en est d’ailleurs pas à son coup d’essai.

La mère de Loana a vendu les photos de sa fille ❌

Culte (1)
© Prime Video

Dans la série, une journaliste réussit à tromper la vigilance de Karim, et manipule la mère de Loana pour obtenir des photos volées de la jeune femme avec sa fille Mindy dont elle n’a plus la garde. Les clichés font ensuite la Une de Paris Match, et Loana encaisse comme elle peut cette nouvelle trahison familiale.

Les faits décrits dans la série se sont bel et bien produits. Seule différence de taille : ce sont les tantes de la jeune femme, et non sa mère qui ont vendu l’information à la presse. La petite Mindy, confiée à la DDAS avait été cachée à la production par la candidate, qui ne souhaitait pas l’exposer médiatiquement. Elle sera informée de la situation par un psychologue du Loft, mais décidera de rester en jeu malgré tout. Par la suite, la situation lui portera préjudice : Mindy sera confiée à son père, les juges considérant la nouvelle vie de la gagnante du Loft trop instable pour l’équilibre de l’enfant.

L’inspection du travail débarque ✅

Culte (2)
© Prime Video

C’est l’une des scènes les plus marquantes de cette première saison : alors que le tournage bat son plein, l’inspection du travail frappe à la porte du Loft, afin de jeter un œil aux contrats des lofteurs. Or, si aujourd’hui les candidats de télé-réalité ont l’obligation légale d’être contractualisés, ce n’était pas le cas à l’époque. Ce type de programme est encore balbutiant, et aucune mesure légale n’a été prise pour encadrer les participants. Ainsi, ces derniers sont filmés 24 heures sur 24, et ne bénéficient que d’un cachet hebdomadaire pour leur participation, qui s’apparente selon Isabelle à des gains de jeux télévisés.

Dans la réalité, l’inspection du travail s’est effectivement rendue à la Plaine Saint-Denis pour inspecter les contrats des candidats. Cette fois, la réalité rattrape la fiction, puisque la production aurait autorisé la visite à condition que les agents soient filmés, ce qu’ils auraient finalement décliné. Reste que le Loft fait figure de première pierre à l’édifice sur le statut légal des candidats de télé-réalité. Depuis déjà plusieurs années, ces derniers profitent d’un contrat de travail à durée déterminée et renouvelable. Ils profitent ainsi de cotisations sociales, de vacances et de protection en cas de maladie ou de licenciement abusif. La production a aussi l’obligation de leur donner des horaires de tournage précis, au moins un jour de “off” par semaine pendant lequel aucune caméra ne les filme, et doit prendre en charge les activités et sorties réalisées dans le cadre de l’émission. Aussi, elle doit théoriquement s’assurer de réguler la consommation d’alcool sur les tournages.

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1 commentaire
  1. Culture du vide.
    Rien d’intéressant là dedans.
    Il a été démontré que s’intéresser/fanatiser sur des personnes “connues” est signe d’une intelligence faible.

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