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Comment bien choisir sa trottinette électrique ? Voici nos conseils

Avec un bon magistral des ventes de +890% en 5 ans, la trottinette électrique a muté le paysage urbain et les habitudes de déplacement sur les trajets courts. Véritable alternative abordable aux transports en commun, à la voiture et grisante, elle permet de gagner du temps, de prendre l’air et d’éviter de dépendre de structures sur lesquelles nous n’avons aucun contrôle. Encore faut-il trouver le modèle qui convient, dans un marché aussi dense qu’hétéroclite. Voici un dossier complet pour bien choisir sa trottinette électrique.

Vous avez décidé que désormais, votre temps de trajet serait régulier et que plus aucun inconnu ne vous collera plus fort qu’un legging mouillé. Les pistes cyclables à côté de chez vous permettent de rouler en sécurité. Il vous reste une seule chose : bien choisir votre trottinette électrique. Pour cela, nous allons aborder la recherche en plusieurs points. Car la trottinette qui vous sera la plus adaptée n’est pas forcément celle obtenant les meilleures notes dans les tests.

La Législation

Contrairement au vélo dont la puissance du moteur est limitée à 250W, la trottinette n’est limitée que par la vitesse maximale de 25 km/h. Le conducteur doit également s’équiper de vêtements réfléchissants et de gants. Le casque est en option. Jusqu’à 2022, l’utilisation d’un siège était interdit, transformant de facto la trottinette en cyclomoteur et l’empêchant dans la foulée d’emprunter les pistes cyclables. Ce n’est plus le cas désormais.

Comme pour les vélos, les trottoirs sont interdits (amende de 135 euros), sauf si l’engin est tenu à côté de vous.

Attention, une trottinette qui se débride par simple manipulation logicielle est considérée comme illégale. Au risque de se voir infliger une amende de 1500 euros, la confiscation du véhicule. Mais surtout, le risque de voir son assurance se retourner contre soi en cas d’accident. Évidemment, il est interdit de rouler avec une trottinette débridée.

Une assurance est également obligatoire. Certaines assurances habitation proposent une option EDPM (Engin de Déplacement Personnel Motorisé). Comptez environ 150 euros par an pour être couvert.

En cas de doute, le site du gouvernement est très clair sur ce qu’il faut et ne faut pas faire, ainsi que sur les risques encourus.

La localisation et son altitude

Avant de commencer les recherches, il faut savoir où l’on compte rouler. Si le lieu est riche en montés et descentes. Le mode de freinage comme la puissance maximum du moteur sont essentiels pour ne pas se retrouver à monter à pied ou finir dans un ravin au bout d’une descente. Autant le dire tout de suite, ce cas de figure va nécessiter un budget plus important. En revanche, si le lieu est plutôt plat, le choix sera plus simple.

Le climat

L’étanchéité n’est jamais 100% efficace sur les trottinettes. Mais certaines ont une conception plus adaptée. Cette Ninebot E45 fête sa première bougie et ne s’est pas oxydée, malgré les pluies récurrentes qu’elle a subies.

Si vous habitez dans une région humide, où la pluie est une amie qui s’invite régulièrement, sachez que les trottinettes ne sont pas faites pour rouler sous la pluie. Il existe cependant certains modèles mieux conçus contre les intempéries. Ces constats sont établis en fonction de la conception (présence de joints d’étanchéité, isolation et protection des compartiments batterie et moteur, gainage de câble renforcé) et des retours des utilisateurs. C’est ainsi que des modèles comme une Ninebot G30 Max sont plutôt bons dans cet exercice.

La distance à parcourir et autonomie

Plus la batterie est endurante, plus la trottinette sera lourde, plus le temps de charge sera important, mais plus la batterie durera (moins de cycles de charge). Une petite batterie, d’un autre côté, permet d’avoir une trottinette plus légère et maniable. Mais vous enchainerez les cycles de charge plus rapidement et son autonomie est limitée.

Le budget nécessaire grossit quasi proportionnellement à la capacité de la batterie.

Notez que l’autonomie des tests est mesurée dans des températures oscillant entre 10°C et 30°C, soit la plage idéale pour une autonomie maximum. Mais si vous vivez dans une région dans laquelle il fait moins de 5°C, notamment en hiver, il faudra retirer 20 à 30% sur la distance annoncée.

Intermodal ou non ?

Vous ne pouvez pas éviter les transports en commun, mais vous souhaitez vous en passer le plus possible. La trottinette va vous aider.

L’intermodal consiste à utiliser sa trottinette électrique comme engin de déplacement en plus des transports en commun (train, bus, RER, métro, voiture). Si c’est votre objectif, il faudra miser sur une trottinette la plus légère et compacte possible. Cela signifiera forcément une autonomie ou une vitesse limitée. Ce qui n’est pas un mal dans la mesure où justement, en intermodal, la distance à parcourir en trottinette est souvent inférieure à 10 km.

Ainsi, rouler à 20 km/h contre 25km/h sur une distance de 5km (2,5 km aller et autant au retour), engendre une différence de temps de 3 minutes.

La recharge est plus rapide également.

Si, en revanche, vous ne visez pas l’intermodal, vous aurez le loisir d’aller vers des trottinettes plus volumineuses, mais plus performantes, endurantes et rapides.

Le type de conduite : poids et puissance

Vous ne pouvez pas éviter les transports en commun, mais vous souhaitez vous en passer le plus possible. La trottinette va vous aider.

Le type de conduite est un élément central du plaisir que peut procurer une trottinette. Si la loi les limites toutes à 25 km/h, la puissance et le réglage des contrôleur sont libres. Le type de conduite peut influer totalement sur votre usage.

Un comportement doux offre une accélération progressive. À l’opposé, un comportement rythmé offre une accélération plus vive.

Le poids a également une influence. Une trottinette lourde sera plus stable. Notamment, car les batteries sont situées dans le deck ce qui rabaisse le centre de gravité. Une trottinette légère sera plus agile et maniable dans les virages. Mais elle sera plus sensible aux vibrations.

La puissance a évidemment un rôle à jouer. Plus le moteur est puissant, plus la trottinette est coûteuse. La moyenne est de 350W. En crête (ou en montée si vous préférez), le contrôleur demandera plus de tension. La puissance étant liée à la tension et à l’intensité, dans ce cas de figure, on la voit augmenter. On parle de puissance en crête. La moyenne est à 700W. Pour des lieux riches en dénivelés, comptez sur 1000W de puissance minimum.

Sur du plat, les 350W suffisent largement pour des personnes jusqu’à 100 kg (et même un peu plus). Évidemment, plus vous sollicitez la puissance, plus vous tirez sur l’énergie de la batterie.

Les pneus

Les pneus, enfin, ont un rôle déterminant. Les pneus pleins évitent les crevaisons, mais engendre énormément de vibrations.

Ce qui peut être gênant et douloureux pour les articulations, notamment pour les personnes atteintes d’arthrose. Notez enfin qu’un pneu plein est une plaie à remplacer une fois usé.

Les pneus à chambre à air offrent plus confort, mais sont plus sujets aux crevaisons. Cela s’explique par la tendance de la chambre à air à être pincée entre la jante et le pneu, ce qui engendre une déchirure. Il faudra donc scrupuleusement vérifier la pression des pneus et respecter l’indication sur le flanc (généralement 4 bars). Notez que les dernières trottinettes de chez Ninebot ou Xiaomi embarquent des pneus CST V3 qui s’en sortent plutôt bien.

Enfin, il y a les pneus tubeless ou en français “sans chambre à air”. Qui dit « pas de chambre à air », dit moins enclin à crever (pression à l’intérieur inférieur à celle des pneus à chambre à air), plus simple à changer en cas de crevaison, mais plus cher à l’achat. Le tubeless c’est la vie diraient certaines et certains utilisateurs. De plus, la pression moins importante offre un meilleur confort pour un roulage plus moelleux.

Le freinage

Un frein mécanique de préférence. Le frein magnétique en plus. Privilégier le frein arrière, moins dangereux en cas de blocage de la roue (rare). Certains modèles adoptent un freinage hydraulique. C’est le top, surtout associé à un freinage électromagnétique. Mais c’est plus cher.

La majorité des trottinettes du marché sont bien équipées sur ce point. Évitez les trottinettes qui ne misent que sur un frein électromagnétique lorsque celui-ci n’est pas séparé de la batterie, comme certaines trottinettes Etwow.

Les freins à tambours ne sont pas moins intéressants que des freins à disque mécanique.

Notez qu’un freinage hydraulique impliquera une purge du liquide de freinage.

L’entretien

Les trottinettes sont des objets dont l’entretien est assez réduit. Il faudra vérifier les quelques vis régulièrement. Car les vibrations peuvent engendrer des desserrages. La pression des pneus est à vérifier systématiquement si vous roulez de temps en temps. Pour une utilisation quotidienne, un contrôle par semaine est suffisant.

La pression est indiquée sur le flanc du pneu. Le coût est donc modeste. Point de transmission ou de chaine comme sur un vélo. Les freins à câbles peuvent nécessiter un serrage. Vous vous ne rendrez compte en serrant la poignée. Par conséquent, la partie entretien n’est pas celle qui posera de problème.

La popularité

Oui cela peut paraître étrange. Sachez qu’un modèle populaire signifie également un modèle dont les pièces détachées se trouvent facilement. Du garde-boue arrière à la batterie de rechange. De plus, ces modèles ont droit à des groupes Telegram qui regorgent d’astuces et d’aides en tout genre. Il sera plus délicat d’obtenir un tel soutien sur des modèles plus confidentiels.

Ainsi, certains modèles populaires, comme la Ninebot G30 Max par exemple, ont vu tout une flopée d’accessoires paraître. Idem pour les Xiaomi ou les Dualtron.

Le budget

Oui, en dernier, il y a forcément le budget. Mine de rien, c’est important. Mais comment évaluer un budget sans définir les besoins. Pour le calculer, il y a ce que vous souhaitez dépenser, mais également ce que vous allez gagner. Si vous remplacez votre voiture par une trottinette, sachez que le coût annuel en électricité d’une trottinette est inférieur à 50 euros. C’est moins qu’un plein d’essence pour remplir le petit réservoir d’une citadine. Mais on troque rarement sa voiture contre une trottinette. Cette dernière vient en complément et il faut par conséquent calculer l’économie réalisée en évitant de prendre sa voiture.

Une batterie de trottinette assurant 30 km par charge en moyenne, nécessite 5 à 6 cycles de charge par mois maximum. Elle pourra encaisser 500 à 600 cycles avant de voir son autonomie baisser. Soit un minimum de deux bonnes années.

Les pneus coûtent une quarantaine d’euros la paire et peuvent parcourir facilement 2500 km avant qu’on ne pense à les changer.

Une automobile ou un deux roues thermique coûtera forcément plus cher. À partir de là, à vous d’estimer l’économie réalisée et de penser le budget en conséquence.

Notez que l’assurance d’une trottinette est nettement moins élevée que celle d’une voiture. On tourne entre 100 et 150 euros à l’année.

Globalement, certains modèle peuvent assurer 35 km d’autonomie avec une puissance et un confort suffisant pour moins de 700€.

Le droit d’essayer

La trottinette, à l’instar du vélo d’ailleurs, peut être louée. C’est un excellent moyen d’essayer cet engin et de déterminer si on aime la sensation, si on sent qu’il nous sera utile et si on est à l’aise dessus. C’est aussi un excellent moyen d’éviter d’investir avec réticence dans un objet pour finalement se rendre compte que nous étions prêts à mettre plus ou moins d’argent dedans.

Ce sera le dernier conseil de ce guide : essayez, testez, expérimentez. Nous avons la chance d’avoir à disposition des modèles faciles à louer. Autant en profiter. Un peu comme les Veligo qui permettent de s’essayer au vélo, pour déterminer si l’usage en mérite l’investissement.

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