Peugeot e-Legend
120 ans d’histoire automobile et même, 208 ans d’histoire pour la société familiale de Sochaux, voilà de quoi prendre du recul, une grande respiration et se concentrer vers l’avenir. C’est ce qu’a fait Peugeot avec son magnifique concept e-Legend, sans conteste une des stars du Mondial cette année. Passons sur le choc esthétique, qui, comme une madeleine de Proust, ravira nombre de nostalgiques des dessins de Pininfarina pour Peugeot, en l’occurrence la très réussie 504 coupés des années 70. D’autant que les références pullulent, également à l’intérieur avec de ravageurs sièges au velours bleu somptueux. Voilà pour le show orchestré par les designers. Mais bien sûr, il ne s’agit pas seulement d’une beauté pour défiler sur les podiums. Sa technologie se veut révélatrice des orientations futures de la marque.
Ainsi, Peugeot considère que la conduite autonome n’exclura pas la conduite classique, mais que les deux seront possibles selon les circonstances et les états d’âme du conducteur. Le hashtag unboring the future (rendre le futur moins ennuyeux) est peut-être un peu agressif face aux constructeurs qui proposent des navettes autonomes partagées (hello Renault !) mais il a le mérite de séduire. Même si on sait que les premières phases autonomes seront de toute façon partielles avant que des véhicules sans volant ne soient prêts à prendre la route…
Mais profitons-en pour voir les options prises par le constructeur. Quatre modes de conduite sont ainsi proposés. Parmi les deux options autonomes, le mode Soft est pensé pour le confort à bord avec des affichages réduits autant que possible, tandis que le mode Sharp se veut plus dynamique et connecté au maximum aux réseaux sociaux. Dans ces phases, la colonne de direction se rétracte, libérant la vue vers l’étrange écran de 49 pouces placé sous la planche de bord, plus facile à voir une fois les sièges en position relax. 16 écrans parsèment l’habitacle et leurs fonctions sont multiples, pouvant imiter différents matériaux pour l’ambiance à bord, commandés par une manette rotative et un… écran tactile de 6 pouces.
En mode manuel, on peut jouer la nostalgie avec des revêtements bois affichés sur les écrans de bord, ou la sportivité avec une projection de la route sur l’écran de l’habitacle.
Les interactions se font au moyen de l’interface intelligente de SoundHound avec qui Peugeot a signé un accord pour sa future (réelle) interface conversationnelle avec IA prévue pour dans 2 ans. Ici, elle peut synthétiser la voix de Gilles Vidal, le boss du design… Quant à la sono de la marque Focal, elle peut envoyer des messages sonores au seul conducteur, voire séparer les sources sonores pour arroser individuellement chaque place à bord. Magique.
Enfin, il s’agit bien entendu d’une auto électrique (fini le V6 Peugeot-Renault-Volvo du modèle d’origine…). Bien plus puissante (340 kW et un couple de 800 Nm), elle accélère de 0 à 100 km/h en moins de 4 s et peut atteindre 220 km/h. Ses batteries de 100 kWh offrent une autonomie de 600 km (normes WLTP), et 25 minutes suffisent à retrouver 500 km de rayon d’action. Des chiffres donnés par Peugeot, enthousiasmants même si leur optimisme très théorique est un peu loin des réalités d’aujourd’hui. Mais comment ne pas lui pardonner, avec une telle allure ?
Renault EZ-Ultimo
Loin du véhicule individuel plaisir proposé par Peugeot, Renault voit plus loin avec son concept EZ-Ultimo (prononcer «EZ » à l’américaine, donc comme « easy »), entièrement autonome et pensé pour offrir un service de luxe à des clients haut de gamme, dans le cadre de mobilité urbaine partagée. Voilà en effet une des premières applications que tout le monde s’accorde à voir apparaître en premier pour des véhicules entièrement autonomes. Ce vaisseau de 5,80 m est pensé pour offrir une expérience de transport premium à 3 passager, le temps d’un trajet ou d’une journée, dans la continuité de services haut de gamme d’hôtels ou compagnies aériennes, par exemple. Renault cite d’ailleurs à cette occasion des partenariats avec le complexe hôtelier Evian Resort et le Club Med. Un robot prêt à répondre à des services à la demande.
Large ouverture et sièges pivotants pour un accès des plus aisés, matériaux de luxe pour jouer les châteaux sur roues (bois, marbre et cuir), vous voilà dans l’ambiance. Renault ose même l’expression « carrosse 2.0 » pour son concept au dessin aussi baroque qu’élégant. La marque en profite aussi pour promouvoir sa future offre de contenus médias initiée avec la participation dans le magazine Challenges. Et si vous vous ennuyez encore à bord après tous ces efforts, pas de souci, l’engin pourra se transformer en personal shopper et vous faire faire la tournée des boutiques de luxe locales… Notons que pour les marchandises, certes moins exigeantes côté luxe, Renault a pensé une autre voiture robotisée, également exposée à Paris, l’EZ-Pro.
À toutes fins utiles, Renault rappelle les conditions sine qua non pour le fonctionnement théorique de sa navette autonome de niveau 4 selon le classement de référence SAE : zone de circulation définie, cartographiée en HD, information ultra-fiables du positionnement du véhicule sur la route (donc radar laser LIDAR combiné aux radars ultrason et caméras, plus un positionnement satellite ultra-précis) et une connexion aux infrastructures.
Quant à la propulsion, elle est bien sûr électrique (recharge à induction), avec des suspensions actives permettant d’abaisser l’engin pour en faciliter l’accès tandis que les 4 roues directrices lui redonnent un peu plus d’agilité.
DS X E-Tense
Dans sa démarche de recherche de sa personnalité toute fraîche (la marque premium de PSA a été créée à part entière en 2014), DS propose à Paris un étrange concept, DS X E-Tense, qui incarne littéralement les différentes phases de conduite que l’avenir nous réserve avec 2 parties d’habitacle distinctes. On parle ici de l’horizon 2035. D’un côté de la carrosserie, la conduite comme au bon vieux temps, cheveux au vent et mains sur le volant. Cuir, carbone, bois, métal composent l’univers de pilotage de cet hémisphère.
De l’autre, place à la délégation vers un système de conduite autonome, laissant libre cours à toute activité, de la sieste à la lecture en passant par de nombreuses possibilités de divertissement ou de travail. Sous une capsule de verre, siège ventilé et massant prennent soin du nouveau passager. Quant à la sono signée du français Focal, elle s’adapte à chaque mouvement de tête pour optimiser sa sonorité avec ses faisceaux sonores directifs.
Un spectacle complété par la contemplation… de la route au travers du plancher transparent. Un assistant personnel répondant au nom d’Iris, sous forme d’hologramme, permet de commander les fonctionnalités proposées. Point d’écrans à proprement parler ici, ce sont les surfaces vitrées qui servent de surfaces de projection.
La motorisation est comme de bien entendu électrique, avec 400 kW disponibles, voire jusqu’à 1 000 kW (1 360 chevaux !) pour faire des tours de manège sur circuit…
Smart Forease
20 ans, le bel âge pour Smart qui fête son anniversaire avec un concept qui garde l’innocence de la jeunesse : ludique, fantaisiste mais en même temps, responsable et urbain. C’est le Forease qui, derrière ses allures de gros jouet de plage sans toit, rappelle quelques fondamentaux de la marque.
Voulue à l’origine électrique, Smart va enfin à l’avenir abandonner ses (gourmandes) motorisations thermiques pour passer au tout électrique, tandis que Car2Go, la filiale d’auto-partage du groupe, va envahir les rues de Paris l’an prochain avec des centaines de ses petites Smart EQ pour remplacer (avantageusement ?) les défuntes Autolib, mais en free floating cette fois, donc sans places de parking/chargement assurées.
Électrique, c’est bien entendu le mode de propulsion de ce concept, qui reprend l’application de partage des coûts Ready to Share, d’ores et déjà disponible en Allemagne pour ceux qui prêtent facilement leur Smart.
Audi PB18 e-tron
PB pour Pebble Beach, un des plus prestigieux concours d’élégance automobile qui a lieu chaque année en Californie, voilà le ton donné pour le dernier concept signé Audi. Un design original et élégant pour une auto entre modèle de course et break de chasse classique. Radicale dans ses lignes comme dans sa définition technique, elle a été pensée pour être à l’aise sur la route comme sur circuit.
Pas question de conduite autonome ici mais au contraire, de plaisir au volant pour cette auto électrique au siège central comme dans une monoplace de course (mais un siège passager peut être ajouté, ouf…). Grâce à la technologie de batterie à électrolyte solide, plus légère et compacte, le poids est limité à 1 550 kg pour cette auto de 4,53 m. Un affichage OLED dans le champ de vision du pilote permet d’afficher en réalité augmentée les trajectoires idéales sur piste ou la navigation routière.
3 moteurs, pas moins, se chargent d’assurer les performances de la bête, avec 570 kW de puissance crête maximale. Résultat, des accélérations dignes de voitures courant dans la catégorie reine au Mans, le LMP1, avec à peine plus de 2 s pour atteindre les 100 km/h, partant de 0. La recharge se fait par câble ou par induction, avec une tension maximale de 800 V, de quoi recharger en 15 minutes. Et repartir pour de nouvelles aventures.
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Utopique en l’espace de 10 ans. Et je n’ai jamais compris pourquoi ils voulaient toujours mettre des volants en arcs de cercle (bien que ce soit stylé). Sur F1 ça existe par exemple, maisi ls n’ont pas besoin de faire de créneau…
Bah tu sais, ce sont des concepts cars sensés représenter l’avenir. Et l’avenir, c’est l’autonomie de conduite.
Beaucoup de véhicules peuvent déjà se dispenser d’un conducteur pour se garer en créneau… Si le véhicule autonome fait son chemin, il n’y aura bientôt même plus de volant du tout.
Le concept de chez Peugeot propose déjà même une fonctionnalité permettant au volant de se ranger dans l’habitacle. C’est ce vers quoi tendent les constructeurs je pense (mais ça ne sera pas pour dans 10 ans, ça c’est clair en effet).
Extrêmement vrais, quelle stupidité ces demi volants ou ces volants pas ronds. On voit bien que les designers n’ont pas le permis ou à minima n’ont jamais fait une manoeuvre ou un chevauchement de main sur le volant pour effectuer un demi-tour ou un virage serré…
Autant un volant chanfreiné a du sens sur F1 pour laisser de la place aux jambes et améliorer le champ de vision, autant dans une voiture particulière, c’est d’une stupidité sans nom. ça fait stylé mais c’est stupide. (et le pire c’est que tous s’y mettent)
Le problème c’est que les volants chanfreinés sont présent sur des véhicules non autonomes. De plus, il n’y a pas que la manoeuvre de parking qui nécessite un chevauchement de mains sur le volant. un virage séré dans une ruelle ou un demi tour sont des manoeuvres qui nécessitent un chevauchement de main sur le volant pour être correctement exécutées
Les prototypes cette année sont encore plus stupides que d’accoutumé. L’épave Renault c’est du grand (très grand) n’importe quoi à l’heure où on recherche à prendre moins de place dans les villes (on ne parle même pas du passage des dos d’ânes ou de la circulation dans les parkings souterrains étriqués de la capitale). Le concept DS est encore plus débile tant au niveau aérodynamique qu’au niveau utilité. Pas de coffre, une seule place qui prends deux places. DS a perdu pied, comme certains créateurs de mode qui oublient que leurs vêtement doit mettre en valeur celui/celle qui le porte et qui au final se servent seulement du porteur comme un socle à leur création, faisant passer le porteur au second plan).
Seul Peugeot a sorti un prototype qui peut voir le jour. Fortement inspiré des Ford mustang vintage (plus que la 504 je trouve) (le designer doit être fan des mustang car la nouvelle 508 ressemble aussi aux Ford mustang modernes)
Enfin Audi, à part le design (d’ailleurs le créateur ne savait pas comment terminer l’arrière) n’apporte rien de bien folichon.
Je ne suis pas certain que l’on puisse parler de volant “chanfreiné”.
Et je pense qu’il faut voir un peu plus loin que de simples réflexions sur certaines manœuvres qui sont, encore une fois, aujourd’hui grandement aidées par tous types d’aides à la conduite… (perso, j’ai un volant parfaitement rond et je ne chevauche quasiment jamais les mains… même pour des manœuvres serrées)
Le fait d’aplatir notamment le haut du volant, c’est aussi par exemple pour donner plus de visibilité au tableau de bord qui intègre aujourd’hui beaucoup plus d’informations que par le passé (avec le GPS sur certains véhicules par exemple).
Après, je ne vais pas le cacher, je n’ai jamais eu l’occasion d’utiliser un volant qui ne soit pas rond sur un véhicule du quotidien… je m’abstiendrais donc de critiquer la maniabilité de deux-ci pour ma part…
C’est bien souvent le principe des concept cars de laisser libre court à l’imagination des designers sans se soucier d’une éventuelle production à grande échelle. Ce n’est pas forcément dans leurs consignes de devoir à tout prix faire un véhicule utile et fonctionnel. Donc parler du concept Renault (je le trouve trop grand aussi, mais c’est purement subjectif et esthétique) et l’associer aux dos d’âne ou aux conditions de circulation de certaines villes, ça ne me semble pas avoir de sens…
Et en plus vous vous trompez sur certains points…
Il y a bel et bien deux places dans le concept DS et pour le coffre franchement…même argument que mon premier paragraphe… d’ailleurs en voyez-vous un sur le concept Renault voire la Smart ? C’est bien le dernier de leurs soucis franchement sur la majorité des concepts je pense…
Et si le concept Peugeot fait très muscle car (ça je peux vous l’accorder), l’inspiration première est bel et bien la 504 qui fête ses 50 ans cette année.
Là où je vous rejoins par contre, c’est que DS est parti trop loin dans son originalité au détriment de l’image de marque qu’ils voulaient en faire…alors que Peugeot montre des signes évident de montée en gamme avec la 508 qui est vraiment très classe ou ce nouveau concept car. Concept Peugeot qui en effet est le seul conçu de telle manière qu’il pourrait voir le jour en production à grande échelle… Une pétition a d’ailleurs été lancée et sait-on jamais… La RCZ aussi n’était qu’un simple concept…
Le principe d’un concept car est de préfigurer l’usage du future tout en exposant le savoir faire du constructeur. En quoi les concept car de Renault ou de DS préfigurent t’il de quelconques usages futures?
Quant au coffre, la smart avec son volant débile a un coffre qui est le même que le modèle actuel. Il est microscopique mais infiniment plus grand que les deux concept car évoqués précédemment.
Quand au proto DS, je réitère ce que j’ai dit. C’est une monoplace (certes avec deux sièges). Soit on est en mode extérieur, soit on est en mode intérieur. En effet, je vois mal quelqu’un transporter un passager sans possibilité de lui parler. meme sur un side car on communique mieux. C’est la décapotable réinventé en moins bien: la demi capote fixe.
Quant au concept-car peugeot, même si l’objectif était de célébrer les 50ans de la 504, cela ne veut pas dire que la ressemblance avec une muscle car n’est pas plus flagrante comparé à une 504 (coupé d’ailleur). Posez la question aux personnes qui n’ont pas connu la 504 coupé et tous pointeront la musclecar.
Quand on regarde le prototype citroën GT du passé, cela montrait la capacité du constructeur à créer une voiture d’exception. Là, le prototype DS démontre juste la capacité de DS à sous-traiter du design et de la sellerie / maroquinerie.
Pour la 508, je trouve les lignes superbes, mais reste à savoir si la montée en gamme n’est qu’apparente ou bien réelle. Sait elle enfin signaler une ampoule grillée comme sur toute bonne vielle mercedes (voir meme renault laguna si je ne m’abuse)? Son siège conducteur sera t’il dans le même état que le siège passager après 150000Km? Les déco bois sont elles en vrais bois ou en plastique?, Est-ce que le tableau de bord grince après quelques années…. Des détails qui ont leur importance quand le prix devient premium.
Non… Je sais que je l’ai moi-même suggéré dans un commentaire à côté mais c’est un abus de langage…
Un concept car n’est pas fait pour préfigurer l’usage du futur…
Exposer le savoir faire oui mais préfigurer des usages non.
Vous confondez “prototype” et “concept-car”. Alors que ce sont deux choses foncièrement différentes.
Sur le concept DS, je ne vais pas le défendre outre mesure parce que je le trouve moche (propos subjectif) mais, dans tous les cas, on ne peut pas mettre “monoplace” et “deux sièges” dans la même phrase, ça n’a pas de sens… Je comprends l’argument sur la communication, mais ça ne suffit pas à démontrer la chose.
Votre réflexion sur les personnes n’ayant jamais connu la 504 n’a pas de sens non plus. Évidemment si je demande à un gamin de quoi s’inspire la New Beetle alors qu’il n’a jamais vu de Coccinelle, on se doute un peu qu’il ne s’aura pas me répondre… C’est un argument subjectif et orienté que vous avancez…
Pour la Forease, je ne sais pas où vous voyez un coffre. J’me trompe peut-être mais je n’en ai vu dans aucune review de cette voiture non plus…de quoi vous parlez ?
Pour la 508, on est d’accord (enfin ! :p). Mais c’est de l’usage sur le long terme dont il s’agit donc il faudra attendre quelques mois avant de statuer 😉
Le volant qui rentre sur un véhicule autonome n’est pas nouveau. Ce concepte était déjà dans le film demolition man en 1993…
Pour ce qui est du véhicule autonome, je pense que la forme drone verra le jour avant la voiture. En effet, en l’air, pas de piétons, d’arbres ou déchets tombés sur la trajectoire, pas de signalisation. D’ailleurs les taxi drones a dubai sont une réalité.
“comme de bien entendu” ?