Ce vendredi 31 décembre marque la fin d’une année bien particulière pour le 7e art. Après près de six mois de fermeture, les cinémas avaient beaucoup de films dans leurs valises, la programmation était donc chargée. Retour sur le meilleur et le pire de l’année 2021.
Top 10
- Dune de Denis Villeneuve
Denis Villeneuve était attendu au tournant, s’attaquant à une œuvre largement considérée comme un monument de la science-fiction. Véritable faiseur d’imaginaire, le réalisateur accouche finalement d’un somptueux tableau qui ravira les amateurs de science-fiction et les néophytes. Au sommet de son art, il livre une expérience cinématographique dans tous les sens du terme. Une adaptation proche de la perfection qu’il ne fallait pas manquer cette année.
- West Side Story de Steven Spielberg
La filmographie de Steven Spielberg est éclectique, c’est certain. Pourtant, c’est la première fois que le cinéaste s’attaque au genre de la comédie musicale. Et quelle comédie musicale puisqu’il nous offre une relecture d’une œuvre parmi les plus célèbres. Un pari risqué, puisque le film de Robert Wise et Jerome Robbins a marqué des générations d’amateurs de Musical. Pourtant, Steven Spielberg réussit un tour de force avec sa relecture éminemment moderne du conte urbain. West Side Story est une splendide fable sur nos sociétés polarisées, sur le racisme et les injustices sociales. Pas une seule fausse note.
- Le Dernier Duel de Ridley Scott
Ridley Scott a été plutôt prolifique en cette année 2021. Si House of Gucci a fait beaucoup de bruit à sa sortie, on lui préfère largement Le Dernier Duel. Film historique sur le dernier affrontement “duel judiciaire”, le long-métrage de Ridley Scott aborde avec brio la culture du viol de notre société contemporaine avec une narration et une mise en scène qui tient tout du coup de génie. Les acteurs ne sont pas en reste, à commencer par Jodie Cormer qui signe sans doute ici sa meilleure performance à ce jour. Matt Damon et Adam Driver viennent parfaire ce chef d’œuvre, qui peut trôner fièrement parmi les meilleurs de la déjà très impressionnante filmographie de Ridley Scott.
- Nomadland de Chloe Zhao
C’était le phénomène de ce retour en salle. En mai dernier, Chloe Zhao dévoilait Nomadland, un drame social qui a fait grand bruit à travers le monde. La réalisatrice, qui a aussi œuvré chez Marvel avec Les Eternels, livre un road movie mélancolique et captivant. Un récit intimiste excellemment mis en scène par la cinéaste, parfois proche du documentaire. Après 3 Billboard : Les panneaux de la vengeance, Frances McDormand fait une nouvelle démonstration de tout son talent d’interprétation. On n’est pas prêt de s’en lasser.
- The Suicide Squad de James Gunn
Après un premier opus catastrophique, l’escadron du suicide passe devant la caméra de James Gunn. Le réalisateur des Gardiens de la Galaxie revisite intégralement la recette du film de David Ayer, en gardant les meilleurs ingrédients dont Margot Robbie qui campe Harley Quinn.
Déluré, le film parvient à rendre hommage à cette nouvelle équipe de bras-cassés et d’inadaptés sociaux. Un tour de force dont on ne se lasse pas et qui trône fièrement à la première place de nos productions super-héroïques préférées de l’année.
- The French Dispatch de Wes Anderson
Wes Anderson multiplie les chefs- d’œuvre. The French Dispatch ne déroge pas à la règle, et ce, malgré une construction assez déconcertante. Le dernier film du cinéaste brille par sa tonalité absurde, sa mise en scène léchée (rien de bien étonnant) et son casting brillant à chaque instant.
Cette fable sociale française, qui en dit beaucoup sur notre monde, est une merveilleuse plongée dans un univers onirique qui n’a rien à envier aux autres succès du réalisateur. The French Dispatch s’est définitivement imprimé dans nos mémoires.
- Les Mitchell contre les machines de Michael Rianda et Jeff Rowe
Sony poursuit ses incursions du côté de l’animation, et la magie continue d’opérer. Le film des producteurs de Spider-man : New Generation est un divertissement de tous les instants, bien plus inventif que les derniers films de la firme aux grandes oreilles. Une tendre histoire familiale, ponctuée de références à la science-fiction. Ajoutez à cela un humour détonnant, et vous obtenez sans doute le meilleur film d’animation de l’année. Seul regret, ne pas avoir pu découvrir Les Mitchell contre les Machines sur le grand écran, pour apprécier pleinement son univers visuel riche.
- Kaamelott : premier volet d’Alexandre Astier
Dire que l’on attendait avec impatience Kaamelott : Premier Volet est un euphémisme. 12 ans après avoir tiré sa révérence sur le petit écran, la série d’Alexandre Astier s’offrait une première incursion au cinéma. Un retour du Roi – Arthur – particulièrement réussi. Des dialogues toujours aussi affûtés, une mise en scène certes sage mais plutôt efficace et une narration plus grandiloquente, le passage au grand format pour Kaamelott représente un tour de force. Ne reste donc plus qu’à patienter pour découvrir la suite, qui n’a pas encore de date de sortie. Espérons que cela ne prendra pas dix années supplémentaires.
- Palm Springs de Max Barbakow
Sorti au début de l’année sur Amazon Prime Video, Palm Springs est la comédie romantique à ne pas louper cette année. Sorte de relecture d’Un Jour sans fin, le film suit les aventures déjantées d’un duo coincé dans une boucle temporelle, lors d’un mariage. Une comédie loufoque et inventive, qui marque par sa finesse dans la caractérisation des personnages, et son goût prononcé pour le trash et un peu aussi le gore.
Andy Samberg, Cristin Milioti et J.K Simmons sont excellents dans leurs rôles respectifs, même lorsqu’ils font face à des acteurs bien moins chevronnés et convaincants. Un régal pour les yeux, qui émeut autant qu’il fait sourire.
- Encanto de Jared Bush, Byron Howard et Charise Castro Smith
Disney retrouve un peu de sa magie avec cette histoire familiale fantastique. Coloré et visuellement inspiré, le film bénéficie aussi d’un argument imparable pour s’imposer dans notre classement : les musiques de Lin-Manuel Miranda. Le compositeur et interprète, à qui l’on doit la comédie musicale Hamilton. Des balades aux sonorités exotiques dont ne se lasse pas.
Notre Flop 10
- Venom 2 : Let There Be Carnage d’Andy Serkis
On pensait cela impossible, mais Venom 2 parvient à faire pire que le premier opus. Devant la caméra d’Andy Serkis, le symbiote fait grise mine. Bruyant et incohérent, Let There Be Carnage cumule les impairs scénaristiques et de mise en scène. Un brouhaha définitivement oubliable.
- OSS 117 : Alerte Rouge en Afrique noire de Nicolas Bedos
Après deux opus sous la direction de Michel Hazanavicius, OSS apparaît désormais devant la caméra de Nicolas Bedos. Un changement de propriétaire, aussi intriguant que redouté. Malheureusement, la déception est grande devant ce récit faussement audacieux, qui se vautre dans la surenchère de politiquement incorrect.
- Red Notice de Rawson Marshall Thurber
On n’attendait pas grand-chose et on est pourtant déçu. Pur produit de consommation à la Netflix, Red Notice est l’emblème du manque d’inventivité de la plateforme qui recycle des classiques du genre. Syndrome Fast Food au pays du N rouge, on frôle l’indigestion.
- Réminiscence de Lisa Joy
Lisa Joy, scénariste de Westworld, signe son premier long-métrage avec Réminiscence. Un film ambitieux, qui se veut être une épopée douce et amère sur la nostalgie et notre rapport au passé. Mais après une introduction plutôt efficace, le film se rétame dans sa dernière partie, multipliant les non-sens et les incohérences. Malgré sa mise en scène inspirée, le film se fait oublier très vite.
- Aya et la sorcière de Goro Miyazaki
Ghibli signe sa première incursion dans l’animation 3D avec Aya et la sorcière. Réalisé par Goro Miyazaki, le film suit les aventures d’une jeune fille adoptée par un couple de sorciers, aussi étrange qu’effrayant. Fait de bric et de broc, ce long-métrage répond aux ambitions du studio, à savoir faire un dessin animé tout juste bon à un visionnage sur le petit-écran. Si la fin du film appelle une suite, on ne saurait que trop demander au studio de s’arrêter ici.
- Thunder Force de Ben Falcone
En 2021, les films de super-héros ont été nombreux cette année, mais ils étaient tous loin d’être inoubliables. Pourtant, Thunder Force nous a marqués, par la médiocrité de son récit et de sa mise en scène. On aurait aimé avoir adorer, vraiment. Rien que pour Melissa McCarty et Octavia Spencer. Mais le film de Ben Falcone multiplie les ratés, à tel point qu’il est bien difficile de s’infliger ce triste spectacle jusqu’à la fin. On a abandonné en cours de route.
- L’Origine du Monde de Laurent Lafitte
Laurent Lafitte n’a pas que des succès à son actif. En tant qu’acteur, il a néanmoins brillé à plusieurs reprises, sur les planches et au cinéma. Son passage derrière la caméra était donc plus intriguant, surtout lorsqu’il promettait de revisiter la comédie française et le théâtre filmé, avec un intrigue délurée sur la filiation. Malheureusement, premier rendez-vous raté pour le cinéaste qui accouche (littéralement) d’un divertissement longuet et auto-centré. Une thérapie qui ne parvient pas à nous emporter, la faute à une écriture chaotique et un goût prononcé pour les vannes lourdes.
- Wonder-Woman 1984 de Patty Jenkins
Après un premier opus réjouissant, Wonder-Woman revenait sur nos écrans en janvier dernier. Un film particulièrement attendu, puisqu’il promettait d’offrir une rédemption au DCEU, qui a toujours du mal à s’imposer dans les salles obscures. Mais voilà, Wonder-Woman 1984 se vautre dans le mélodrame et dans la surenchère. Le film se prend trop au sérieux et ne parvient pas à nous émouvoir comme il le voudrait, pire il en devient parfois risible.
- Flashback de Caroline Vigneaux
Sorti en cette fin d’année sur Amazon Prime Video, Flashback promettait de revisiter l’histoire sous le prisme du féminisme. Un parti-pris plutôt accrocheur, mais qui n’arrive jamais à prendre toute sa dimension. Le film de Caroline Vigneaux repose sur une écriture poussive et une propension au surjeu pour tous les acteurs qui le peuplent. Un rendez-vous loupé pour la comédie et humoriste.
Rendez-vous en 2022 pour découvrir ce que nous réserve le 7 art, dans ces bons comme ces mauvais moments. De nombreux long-métrages sont au programme, on est donc fin prêt à affronter une nouvelle année bien au chaud dans les mythiques fauteuils rouges.
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Ce top…. Y avait vraiment pas mieux que ça ?
Suicide squad au moins aussi mauvais que le 1er. En dehors du changement d’histoire c’est toujours aussi débile et inintéressant, pour pas dire plus.
Dune c’est bien c’est jolie et… C’est tout. Le film de Lynch était clairement mieux car ne s’étendant pas pendant 150 ans pour rien. Faire 2 films quand ça a du sens oui, là y a clairement 0 raison à part endormir le spectateur.
Kaamelott… Comment expliquer à quel point ce film est une déception (bon c’est toujours mieux que les 2 dernières Saisons cela dit). Deja c’est moche. Ensuite Arthur qu’on voit pas/qui sert a rien pendant près de la moitié du film puis finalement sans absolument aucune raison change d’avis. Quelques blague vite fait pour rappeller que quand même c’est une comédie la serie au départ (et parfois c’est d’un long en plus ..), évidemment des clin d’œil à la série (au moins ils ont le mérite de ne pas avoir tout jouer là dessus) et… C’est tout en fait. Franchement quand je vois la tronche de ce film je me demande pourquoi Astier voulait conclure sur une trilogie. On voit très bien qu’il n’y a pas de matière pour et qu’un seul film aurait suffit et été meilleur, quitte à le rallonger un peu.
On se demande comment vous faite pour définir vos top et flop vous êtes toujours en opposition des avis spectateur je me pose même la question de savoir si vous regardez les films que vous commentez
Tops :
– Palm Springs et les Mitchells : excellents !
– Encanto : sympa.
J’aurais ajouté : The Father, Désigné coupable, Evangelion 4, Posessor. Le dernier James Bond -bien qu’ayant un méchant nul à chier- était quand même correct.
Presque :
– Dune, Suicide squad, Kaamelott, The last duel, The green knight : tous des (semi) déceptions (trop d’attentes ?).
Flops :
Benedetta (pas le meilleur Verhoeven)
Promising young women (problèmes de rythme)
Minari (pas réussi à accrocher)
Oxygène (pffff)
Et encore tellement de films à rattraper (Don’t look up, Nomadland, Titane, Last night in Soho, Le sommet des dieux, In the heights, west side story, …)
Je vois qu’on a du grand journalisme signé Julie Hay, peux tu expliciter la culture du viol parque cet article c”est un grand vide sans fond là…
Wonder woman 1984 est pourtant une reference a 1984 avec la vrai serie ou l’heroine se battait contre simplement des humains et etait vulnerable , et pas avec des dons divins ( pour wonder woman annees 2000, savoir que l’heroine est invulnerable casse tout l’interet du film au fina)…. Et pas des extras terrestres et des sur homme aux pouvoirs magique.. Ces surencheres de mechants puissants n’a pas lieu dans ce film, c’est ca que j’ai apprecié…