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[Chronique] Xbox 360, PS3 : Peut-on encore s’amuser sur la génération (plus trop) HD ?

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Une des nouvelles de la semaine étant que la production de Xbox 360 s’est arrêtée, il est donc de bon ton de se redemander s’il faut…

Une des nouvelles de la semaine étant que la production de Xbox 360 s’est arrêtée, il est donc de bon ton de se redemander s’il faut ranger au grenier les consoles de la génération d’avant. On se permet donc de remettre en avant ce dossier qu’on vous avait concocté il y a quelques semaines.

Vendus comme des bijoux de technologie — la sacro-sainte révolution HD qui assurait surtout une transition naturelle vers nos écrans plats actuels — la Xbox 360 et la Playstation 3 ne font plus rêver personne aujourd’hui. Du moins, tout est mis en oeuvre pour qu’on abandonne au plus vite cette génération de consoles devenues « obsolètes ».

ps3x360

Éditeurs et constructeurs s’y emploient depuis fin 2013. D’un côté, les promesses d’un avenir radieux sur PS4/X1, de l’autre, si jamais l’envie vous démange de rester sur vos vieilles bécanes pour finir quelques classiques, une flopée de remakes/remasters se dresse face à vous. Quand ce n’est pas la rétrocompatibilité qui redevient hype pile poil pour les fêtes de fin d’année.

Noël 2015 sonne-t-il le glas de cette cohabitation de deux ans ? Devons-vous enterrer Playstation 3 et Xbox 360 au profit de la « super HD » ? Aussi surprenant que cela puisse paraître, on a encore de la marge.

[nextpage title=”Oui, on peut encore s’amuser sur Playstation 3 et Xbox 360″]

Malgré le mouvement de foule vers la nouvelle génération, il est encore possible, en 2015, de profiter sans trop rougir de ses anciennes bécanes. En voici quelques exemples.

mgsV

Le dernier jeu de Kojima pour Konami, l’ultime épisode de la série Metal Gear Solid, connaît les joies d’une sortie sur les deux générations de consoles, dans le sillon de son prologue Ground Zeroes. Le moteur du jeu a clairement été conçu pour tourner sur PS360. Les modèles et les animations sont presque identiques, MGS V tient ses promesses des deux côtés, à condition de ne pas trop bouder sur deux-trois effets manquants et des petites chutes de framerate par-ci, par-là.

Point bonus pour les possesseurs de PS3, qui se targueront de pouvoir goûter à tous les épisodes de la saga Solid sur une seule machine – entre l’épisode 4 exclusif, les adaptations et portages HD et le tout premier épisode téléchargeable sur le PSN.

transformers-devastation

Et si le cel-shading (ces textures soyeuses qui imitent le rendu du dessin animé) était la solution toute trouvée pour boxer sereinement sur les deux fronts ? Venu de nulle part, Transformers: Devastation en a séduit plus d’un lors de sa présentation éclair au dernier E3. Annoncé sur les deux générations de machines, Platinum Games a déballé une fois de plus tout son savoir-faire en la matière et accouche d’un jeu très arcade dans son maniement et volontairement épuré pour conserver un modèle stable d’une génération à l’autre. Il est possible de chipoter sur la réalisation un poil plus solide sur PS4/X1, mais à part quelques défauts relatifs au jeu en lui-même, Transformers honore les irréductibles possesseurs des consoles PS360 fans de robots fluos des années 80.

destiny

Impossible pour l’un des MMORPG consoles les plus chers de l’histoire de faire l’impasse sur les anciennes machines après une seule petite année d’existence. L’extension « Le Roi des Corrompus » continue d’offrir aux quatre machines une expérience très similaire, loin d’être dégradante sur le plan esthétique (même si, même si…). Les joueurs qui ont choisi les versions PS360 peuvent se rassurer, il y aura fort à parier que Destiny continue jusqu’au bout de proposer une expérience à cheval sur deux générations. Au moins jusqu’à l’épisode 2 dont on ne sait toujours rien pour le moment mais qui devrait couper le cordon pour de bon.

tomb raider

Encore un développeur qui joue la carte de la double version Xbox 360/Xbox One. D’abord avec Titanfall et Forza Horizon 2, puis maintenant avec la star de ce Noël, le très attendu Rise of the Tomb Raider, la star de la Xbox One qui débarque en catimini sur la Xbox 360. Ne nous mentons pas, le jeu est clairement moins beau que l’épisode One, et pourtant, le portage 360 ne fait pas du tout honte à son modèle. Contrairement à la tendance générale, on ne peut que saluer le geste de Microsoft de soutenir les joueurs moins pressés de changer de génération.

Fin 2015, on peut encore s’amuser avec :

– Les classiques PS360 que vous n’avez toujours pas fait et dont les prix ont connu une énième chute
– Les jeux Telltale Games, toujours aussi bons et parfaitement identiques d’une plateforme à une autre
– Les jouets vidéo (Skylanders, Disney Infinity, Lego Dimensions) qui ne connaissent pas la crise et continuent d’infecter toutes les machines du moment
– Les jeux de foot (rappelez-vous que les éditions 2014 de FIFA et PES ont connu une sortie sur Playstation 2)
Assassin’s Creed Rogue, si vraiment vous êtes en manque et dans l’irrespect de vous-même le plus total (ndlr : ça va, on plaisante !)
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[nextpage title=”Oula non malheureux, si t’es pas sur PS4/X1 tu loupes tellement de choses !”]

L’année 2015 montre aussi que la cohabitation a été de plus en plus difficile à supporter.

bloodborne

Le premier son de cloche annonciateur de mauvais augure remonte au début de l’année : Bloodborne, exclusivité Playstation 4 ad vitam æternam, fait craquer tous les fans des jeux-tortures made in From Software. Le train de la hype a même embarqué dans son sillage les curieux moins sado, finalement très heureux de cet épisode plus vif et plus accessible (plus de deux millions de copies écoulées). Sans être l’étalage technologique qui pave la voie pour le reste de la production—ni même le jeu le plus stable du monde— Bloodborne rassure quant à la direction prise par la licence qui s’accorde intelligemment une pause entre deux épisodes « Souls » plus traditionnels.

witcher 3

La claque graphique, celle qui fait brandir les liasses de billets sans réfléchir, est arrivée un peu plus tard avec The Witcher 3 sur PS4 et Xbox One. Parti pris inverse pour le jeu de CD Projekt, The Witcher 3 s’intègre dans la continuité des épisodes précédents sans pour autant perdre les nouveaux arrivants. Beau à pleurer, de l’aveu du studio polonais, il ne pouvait en être autrement sans que la structure du jeu en pâtisse. Le résultat est là : un magnifique univers bourré de quêtes annexes, dense et cohérent, qui ne pouvait sortir que sur la nouvelle génération de consoles.

gta online

Continuer de jouer en ligne sur les consoles PS360 constitue un risque sur le long terme. Pour une simple question de serveurs vieillissants (pour rappel, Final Fantasy XI sur Xbox 360 ferme ses portes en mars 2016) ou tout simplement parce qu’un développeur peut décider de se focaliser sur la génération actuelle, comme un certain GTA Online. À peine sorti sur les nouvelles machines, l’open-world multijoueurs du jeu phare de Rockstar Studios continue d’abreuver en mises à jour les possesseurs du jeu uniquement si ces derniers jouent sur les versions PS4/X1 et PC. Les versions PS360 ? Laissées sur le bas-côté malgré leur relative jeunesse (un peu plus de deux ans). Pour couronner le tout, le jeu n’est pas rétrocompatible et n’offre pas de facilité de paiement pour passer à la version supérieure (si ce n’est la possibilité de transférer sa progression, merci !).

rocket league

Que dire de la stratégie autour des développeurs indépendants qui se détournent de plus en plus des anciennes machines ? Pas plus gros qu’une poignée de méga-octets, leur présence négociée par Sony et Microsoft sur les nouvelles plateformes (et uniquement sur celles-ci) constitue un autre argument imparable pour céder aux chants des sirènes. Il n’est d’ailleurs pas si surprennant de retrouver ces nouveaux fleurons du jeu minimaliste comme Pix the Cat, Knight Squad ou Xeodrifter faire les beaux jours des formules PS+ et Games With Gold. Des jeux qui pourraient continuer d’être portés sur les consoles PS360, mais ce serait conforter les joueurs dans leurs choix de rester sur les anciennes générations. La stratégie paie, en témoigne Rocket League du haut de ses huit millions de téléchargements depuis le mois de juillet, PC et PS4 confondus.

D’autres raisons qui jouent contre l’ancienne génération :

– Le Playstation VR , une des nouvelles façons de jouer dans le futur

– Kinect ? Comment ça Kinect ?

– Uncharted 4 et Gears 4, les mêmes en giga plus beaux

– Toutes les sorties éditeurs-tiers de 2016

– Même South Park (la suite de Stick of Truth, graphiquement identique) ne sortira que sur PS4 et Xbox One

– Les packs promotionnels de fin d’année qui pleuvent sur nous

[nextpage title=”Allez, va pour un dernier tour de piste”]

Scruter de fond en comble les plannings, chercher désespérément un signe des anciennes générations de console sur les listes de sorties n’est jamais bon signe, vous l’avez bien compris. PS3 et Xbox 360 assistent à leur dernier Noël avant d’être jeté du haut de leur falaise par leurs rejetons ingrats. Cohabitation difficile ? Quelques modestes têtes d’affiches ne lâchent pas le morceau, même en 2016.

persona 5

Le RPG japonais ne lâche RIEN, et pour cause, les joueurs japonais ne se sentent pas tout à fait « super HD » entre Puzzle & Dragons et Neko Atsume. Un comble pour Sony qui continue de peiner sur son propre territoire. Les éditeurs de RPG n’ont pas le choix : d’un commun accord, il est finalement trop tôt se séparer du parc de joueurs confortablement installés sur PS3. Tous les RPG à venir (Star Ocean 5, Tales of Berseria, etc.) continuent de sortir sur PS3/4. Le plus attendu d’entre eux ? Un certain Persona 5 qui ne déroge surtout pas à la règle, même en 2016. D’ailleurs, même traitement de faveur pour d’autres genres comme le remaster d’Odin Sphere, le remake de Resident Evil 0 ou l’adaptation jeux vidéo du manga Attack on Titan.

mighty no 9

Une majorité d’indés ont claqué la porte aux anciens systèmes, mais heureusement, certains d’entre eux offrent un dernier tour de piste. Mighty No. 9 fait partie de ceux-là, même si ce sont pour de mauvaises raisons. Financé en 2013 à une époque où la génération actuelle n’était pas encore disponible, les différents paliers de financement contait une autre histoire. Prévu à l’origine sur PC uniquement, il fallait atteindre un pallier de 2 200 000 dollars pour débloquer le développement des versions PS360 contre 3 300 000 dollars pour les versions PS4/X1. Difficile d’imaginer deux ans après, à quelques semaines de sa sortie, que le jeu aurait pu bouder les consoles new gen.

yakuza 5

Trois ans après le Japon, Yakuza 5 sort enfin chez nous en version dématérialisée sur le PSN, chose inespéré depuis le spin-off Dead Souls en 2012. Sega crée la surprise dans une fin d’année clairement orientée PS4/X1. Sûrement pour préparer la suite avec un épisode 6 directement disponible sur PS4 (PS3/4 au Japon) ? L’éditeur semble prendre un malin plaisir à perturber les esprits entre cette suite sur PS4, l’épisode 0 sur PS3/4 et les remakes annoncés sur PS4.

ps+

Les services en ligne payants PSN et Xbox Live ont abreuvé les joueurs d’une grosse poignée de jeux « gratuits » en 2015 sur les deux générations de consoles. Le paradoxe est toujours aussi fantastique, entre des indés PS4/X1 pour la plupart sans grand intérêt et des jeux AAA de qualité sur les consoles PS360 comme Mass Effect 2, The Witcher 2 ou Bioshock Infinite. Changement de cap en 2016 : les jeux triple A offerts sur Xbox 360 deviennent pratiquables sur Xbox One, en harmonie avec la récente mise en place de la rétrocompatibilité pour un peu plus d’une centaine de jeux. La liste va continuer de grossir tandis que les services rempilent pour une nouvelle année en suivant le même rythme.

ps4x1

La cohabitation est une lutte schizophrène de chaque instant. Donner envie aux joueurs, leur faire miroiter un confort qu’ils ne réclament pas forcément, sans pour autant désavouer l’image de marque et le parc de machines en place dans des millions de foyers. Sorti de ce tiraillement, l’avenir se montre plus serein. Le ventre mou des deux premières années constituées de jeux identiques, à peine plus jolis d’une génération à l’autre, est derrière nous. PS4 et Xbox One gagnent en caractère et trouvent fatalement leur public. Pendant ce temps-là, le duo de constructeurs/éditeurs continue de fermer une à une les portes de l’old gen, sur la pointe des pieds, avec pour seule conséquence de froisser une poignée de marginaux. Quelque part, les fans les plus fidèles de demain lorsqu’ils franchiront les portes de la new gen.

Dix ans auparavant, c’était la même rengaine. Les constructeurs nous susurraient un message similaire : « Fini le format 4:3 », « adieu les tubes cathodiques », « coucou les jeux en Haute Définition », etc. On pardonne aujourd’hui l’emploi à tort et à travers du terme HD, de son absence de 60fps natif à son petit 720p en passant par l’arrivée des temps d’installations infinis. Aujourd’hui ? On souffle. La génération PS360 a démocratisé le jeu en ligne, la dématérialisation de contenus et le jeu indépendant accessible au grand public. Les plaintes appartiennent au passé, et sur le point de succomber, il nous reste quelques bons souvenirs pour affronter les péripéties à venir.

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