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C’est quoi cette série inattendue et sanglante qui cartonne sur Netflix ?

Positionnée à la deuxième place des séries les plus regardées actuellement de Netflix dans le monde, bien installée dans l’inévitable Top 10 dans 68 pays, quatrième show le plus vu de la plate-forme en France, 88% d’avis positifs… et pourtant, c’est une surprise.

On se plaint régulièrement ici d’un catalogue Netflix tournant trop souvent à la production générique, mais il faut aussi savoir reconnaître lorsqu’on a tort. Ces dernières semaines, la plate-forme de streaming nous a donné tort. Entre Carry-On en fin d’année et un début 2025 qui commence très fort avec Ad Vitam ou Sakamoto Days, le service SVoD nous a montré que quantité pouvait encore rimer avec qualité. Et ça ne va pas s’arrêter tout de suite puisque tout le monde, nous y compris, vient de tomber sous le charme d’une nouvelle série : À l’aube de l’Amérique.

Qui se cache derrière ?

American Primeval, de son nom original, est une création de Mark L. Smith, scénariste émérite qui a participé notamment aux scénarios de The Revenant, Twisters, Martyrs ou Overlord. Rien que ces exemples peuvent déjà vous donner un indice sur le contenu du show, mais on va en parler plus en détails. La réalisation, elle, a été confiée à Peter Berg, l’homme derrière Deepwater, 22 Miles, Traque à Boston, Du sang et des larmes… là-aussi, un indice se cache dans cette filmographie et ce n’est pas Mark Wahlberg.

À l’aube de l’Amérique raconte la collision entre la petite histoire et la grande Histoire de la naissance de l’Ouest américain, lorsqu’une femme et son jeune fils cherchent à tout prix à traverser l’Ouest alors que la zone est un champ de bataille entre les colons expansionnistes, la milice mormone voulant s’adjuger la Terre promise, et les Amérindiens prêts à tout pour défendre leurs terres.

A Aube De Amérique
© Netflix

Il est presque incompréhensible de découvrir cette série autant sur le tard alors qu’au-delà d’un western dirigé par Berg – qui n’est pas le premier venu -, le casting lui-même justifiait une campagne promotionnelle bien plus intensive. Taylor Kitsch (John Carter, True Detective), Betty Gilpin (GLOW, The Hunt), Dane DeHaan (The Amazing Spider-Man 2, Valérian), Jay Courtney (Suicide Squad, Jack Reacher), Shea Whigham (Mission : Impossible 7), Kim Coates (Sons of Anarchy) et bien d’autres. Que vous les connaissiez toutes et tous de nom ou non, on a face à nous un casting de « gueules » maintes fois croisées et talentueuses.

Pourquoi À l’aube de l’Amérique cartonne ?

Il ne faut pas attendre la fin des six épisodes qui composent cette mini-série pour comprendre pourquoi elle a si vite trouvé son public. Bien que le genre du western ne soit pas des plus populaires, ce portrait d’une Amérique balbutiante où la morale ne fait pas le poids face à l’intérêt personnel est propice à une multitude d’intrigues autour de personnages sans foi ni loi. Et Smith a le nez creux en sortant des habituels conflits entre cow-boys et Indiens ou entre cow-boys et cow-boys pour nous intéresser à une troisième force en présence : les Mormons.

À partir de là, on va retrouver des thématiques classiques, mais toujours intéressantes à explorer : avidité, fanatisme religieux, rédemption, vengeance, etc. Le scénario sait autant nous accrocher avec la fuite d’une petite bande hétéroclite à travers des territoires (vraiment) sauvages, qu’avec la guerre de pouvoir que se livrent les trois camps. On ne dit pas que chaque aspect du scénario est un sans-faute, néanmoins aucune de ses facettes ne peut être qualifiée de remplissage et on a envie de voir la conclusion de chaque segment. Berg et Smith maîtrisent leur rythme et les rebondissements pour que chaque épisode nous réserve une remise en question des forces en présence, des agissements de chacun, et des nouveaux problèmes qui ne vont pas manquer d’arriver.

A Aube De Amérique (1)
© Netflix

Toutefois, est-ce que cela suffirait pour qu’À l’aube de l’Amérique détonne autant dans le paysage actuel de la série TV alors que tous les regards étaient tournés vers l’arrivée imminente de Severance saison 2 ? Ne nous le cachons pas, ce qui marque ici, c’est l’ultra violence qui y règne. Dès le premier épisode, le décor est planté avec un massacre sanglant de plusieurs minutes en plan-séquence. Et ce n’est que le début.

La série Netflix a l’intention de rien nous épargner entre cadavres, mutilations et événements traumatiques. La violence y est extrêmement visuelle, laissant entrevoir une future Amérique fondée sur l’immoralité par des hommes qui ont perdu depuis bien longtemps leur humanité. La barrière entre l’individu et l’animal est souvent branlante, comme si la finalité ne pouvait être que la transformation, toute communication étant, de toute manière, devenue impossible. Un état sauvage dans lequel le gentil doit devenir le méchant s’il veut survivre.

C’est le dernier point qui rend À l’aube de l’Amérique si captivante : un nombre conséquent de protagonistes et, pourtant, chacun a un rôle important à jouer dans le récit. Qu’on les aime ou on les déteste, le scénario n’oublie personne et on a hâte d’arriver au final pour savoir qui sera le dernier homme, ou la dernière femme, debout. On a, ici, un western qui a ingurgité les codes modernes pour nous proposer une histoire haletante, aussi bien narrativement que visuellement (malgré une photographie très terne). Une expérience que vous ne regretterez pas.

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