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Captain America 4 : pourquoi l’intronisation de Sam Wilson est importante pour Marvel ?

D’acolyte à tête d’affiche, Sam Wilson est en passe de devenir un personnage crucial pour l’écurie Marvel. Retour sur son évolution et ce qu’il représente pour un Marvel Cinematic Universe en pleine mutation.

En 2014, Steve Rogers fait la rencontre d’un coureur qui jalouse ses capacités physiques extraordinaires. Lors de son entrainement quotidien, le héros discute avec un ancien militaire qui deviendra rapidement son allié dans sa guerre contre les agents infiltrés d’Hydra au sein du S.H.I.E.L.D. Pour The Winter Soldier, les frères Russo réinventent la mythologie de Sam Wilson qui n’a plus de capacités extraordinaires mais une paire d’ailes métalliques et un allié robotique baptisé Red Wing (c’est un véritable faucon dans les comics). Le personnage imaginé en 1969 pour le numéro 117 de la série Captain America rejoint le parterre de personnages du Marvel Cinematic Universe, devient le parfait contrepied pour un Steve Rogers qui ne comprend pas l’époque dans laquelle il vit. Il s’agit aussi de présenter un justicier qui a sensiblement le même parcours que lui, une formation militaire, au détail près qu’il n’a pas bénéficié d’un sérum lui conférant une force surhumaine. Retour sur le personnage et les ambitions de Marvel à l’aube d’une nouvelle ère pour la franchise ?

Avengers… rassemblement !

Falcon et le Soldat de l’Hiver a préparé Sam Wilson à véritablement devenir Captain America. Sous l’impulsion de Malcolm Spellman, c’est d’abord le refus de Sam à s’emparer du titre qui est immortalisé, autant que l’apparition d’un prétendant aux intentions diamétralement opposées aux siennes. Wilson, jusqu’ici cantonné aux seconds rôles, se voyait offrir la possibilité de prendre toute la lumière pour questionner les responsabilités qui incombent au justicier le plus célèbre des États-Unis, entre symbole pour le peuple ou pion sur l’échiquier politique. Il était aussi question de détailler les conséquences du “blip”, de raconter comment le claquement de doigts de Thanos a fragilisé la géopolitique et les institutions.

Avec Captain America : Brave New World, il est moins l’heure de prouver que Sam Wilson a ce qu’il faut pour être Captain America que de le présenter comme un nouveau leader pour les Avengers. Depuis Endgame, l’équipe de superhéros est éparpillée aux quatre coins de l’univers. Les têtes d’affiche ont disparu, il leur faut un nouveau chef de file pour affronter la menace que Marvel concocte depuis plusieurs années maintenant. Le film de Julius Onah doit ainsi montrer la capacité fédératrice du justicier au bouclier et interroger son positionnement face aux institutions qui le traquaient autrefois.

C’est pour cette raison que Thaddeus Ross a été fait Président, les deux personnages ont un passif. C’est aussi pour cela que Joaquin Torres gagne en importance dans la mythologie, il rappelle que Sam est un justicier qui travaille en équipe. Plutôt pratique quand on se voit confier la mission de mener la barque pour Doomsday et Secret Wars. Mais pour Anthony Mackie, ce qu’il sera plus intéressant d’explorer à l’avenir, c’est sa particularité au sein d’un groupe d’humains aux aptitudes hors du commun. Lors de la conférence de presse, l’acteur confiait :

“Ce film établit Sam comme ayant sa propre identité ou incarnation de Captain America. Le fait qu’il n’ait jamais pris le sérum, le fait qu’il soit le Captain America de tout le monde, je pense que cela aura un effet et sera très bénéfique dans le futur de la franchise. Il peut donner la perspective d’un gars ordinaire, par opposition à celle d’un superhéros. Je pense que c’est quelque chose d’unique et rare dans ce personnage et les gens peuvent s’y reconnaître”.

Falcon Captain America Et Le Soldat De L'hiver
© Marvel

Un moment clé pour un avenir radieux ?

Captain America : Brave New World marque aussi un tournant pour la Maison des Idées qui acte définitivement la fin d’une ère au cinéma. Comme Natasha a passé le relais à Yelena, T’Challa à Shuri, l’arrivée de Sam Wilson laisse entrevoir un avenir où les titres restent et les porteurs se succèdent. Jusqu’ici, aucune saga du genre n’avait réussi un tel tour de force, si ce n’est grâce à des bonds dans le passé comme pour la saga X-Men. Cela représente un défi énorme pour la Maison des Idées qui doit prouver que l’essence d’un personnage se trouve moins chez son interprète que dans les valeurs qu’il porte. Il faut aussi convaincre les spectateurs que ce changement est pour le mieux, offrir des projets qui souffrent la comparaison avec leurs aînés.

Mais Marvel a aussi une autre carte à jouer, du côté des héritiers de ses premières têtes d’affiche. Outre le passage du titre d’un personnage à un autre, la Maison des Idées pourrait se laisser tenter par la formation de nouvelles équipes en marge des enjeux colossaux auxquels les Avengers sont confrontés. C’est du moins la leçon que l’on peut tirer des séries Miss Marvel et Hawkeye, qui illustrait une nouvelle génération de justiciers prêts à marcher dans les pas de leurs aînés. Ce sont des adolescents forgés par l’apparition des superhéros, comme Kate Bishop qui a assisté à la destruction de New York en 2012 ou Kamala Khan qui idolâtre Captain Marvel. Reste à voir désormais si Marvel parviendra à transformer l’essai, à réinventer sa recette pour attirer un nouveau public.

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