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Bref. : voici 3 raisons pour ne (surtout) pas rater la saison 2

Moins d’épisodes, un format plus long, un retour inattendu treize ans après la fin de la saison 1 : Bref. revient dès ce vendredi pour une nouvelle fournée d’épisodes, non plus sur Canal + mais sur Disney +. Avec de nouvelles idées et beaucoup d’interrogations autour, la magie peut-elle encore opérer ?

Parce que c’est toujours Bref, mais plus long

Il y a treize ans, Bref saison 1 c’était 82 épisodes, d’une durée moyenne de deux minutes environ. La recette, appliquée alors dans le Grand Journal de Canal + puis en replay sur MyCanal, prend tout le monde à contre-temps. Le public est habitué à des formats longs, Bref nous impose avec brio du format court, avec une recette qui fera la signature de la série : un montage très dynamique, une narration en voix-off, avec un ton monocorde, un rythme monotone et une écriture sacrément travaillée, portée à chaque fois par des effets de style (des répétitions, des silences, des changements de débit de parole) et un certain goût de la mise en scène.

Bref, à l’époque, Bref c’était court. Facilement consommable. Drôle, avec une légère réflexion sur notre quotidien et des situations qu’on a mieux toutes et tous vécu. Treize ans plus tard, Bref, c’est plus long. Trente minutes de moyenne — certains atteignent les 40 minutes — moins d’épisodes (6 épisodes pour cette saison 2) mais au final presque la même durée de temps d’écran pour les deux saisons. Deux heures et quarante-quatre minutes pour la première. Trois heures pour celle-ci. Mais Bref, ça reste Bref. Bref, c’est toujours drôle… mais cette fois, c’est beaucoup plus réfléchi. Et cette fois c’est sur Disney +, plus sur Canal +.

Parce que c’est toujours Bref, mais en réinventant le concept

Il y avait de l’interrogation autour de cette saison 2. De la peur aussi. Légitime en soi. Parce que déjà, Bref. c’était bien. Et puis parce que quand Bref s’est arrêté, on en redemandait. Cette suite, beaucoup l’ont espéré et son créateur, Kyan Khojandi, n’avait cessé de botter en touche sur le sujet. À tel point qu’un prolongement de la série semblait impossible. Finalement, c’est au moment où on s’y attendait le moins que cette deuxième saison est sortie de terre. Un peu comme la première, finalement.

Mais est-ce que treize ans après, ça marche encore ? Est-ce qu’on n’a pas fait le tour des situations possibles vécues par un trentenaire ? Bref saison 2 pose donc le concept dix ans après la première : “Je” (le personnage principal, rappelons-le, joué par Kyan Khojandi) a désormais 40 ans, “Je” est toujours en galère, de thune et de taff, “Je” n’avance pas dans sa vie, a toujours autant de mal à garder une copine, se pose un milliard de questions, mais jamais les bonnes. Bref, “Je” n’a pas avancé, et la crise de la quarantaine lui pend au nez.

Mais ce n’est pas une raison pour Bref de ne pas évoluer. La force de la série jusqu’à présent était de se poser devant les problèmes de ce personnage adepte du mauvais choix, nous renvoyant temporairement à nos vies, mais sans plus de réflexion, de remise en question, de contexte. On s’attachait aux déboires de “Je”, pas vraiment à lui au fond. Le spectateur était un peu comme le personnage : à savoir léger, insouciant. Là, c’est bien de “Je” dont il s’agit, avec un focus réel sur lui, sa personnalité. Ce qu’un format court de l’époque ne pouvait pas et ne voulait pas traiter, le format long choisi par cette saison 2 le fait. “Je” est un vrai personnage de série, avec du dialogue, de l’empathie et donc un plus grand intérêt. Ses regrets, ses choix, ses pensées, tout est désormais au premier plan.

Parce que c’est toujours Bref, mais en mieux écrit

Qui dit changement de dimension pour le personnage principal dit nouvelle écriture. Et changement de décor aussi, comme d’ambiance. Avant, “Je” se définissait surtout par ses amis, ses rencontres et ses mésaventures. Là, il devient plus personnel et le focus sur son entourage est différent. On s’intéresse vraiment à ses parents, certains de ses amis ont un véritable background, un environnement plus étoffé.

Évidemment, passer de deux à trente minutes, ça change le rythme d’une narration. Alors la série applique finalement toujours la même méthode sur six épisodes : partir d’une situation, qui s’embroche sur une autre situation… jusqu’à revenir au propos de base. Le tout, avec des flashbacks et donc un développement pour tel ou tel personnage. La mise en scène y est pour beaucoup, avec toujours ces notes d’humour savamment distillées au bon endroit (plus dans la première partie de la saison, beaucoup moins dans la deuxième), surtout lorsqu’il s’agit d’aborder des thèmes beaucoup moins drôles comme la mort par exemple et le deuil.

Médecin Bref Saison 2
© Disney +

On retrouve cette envie de poser certaines thématiques dans un cadre, une séquence, une situation particulière, autant en faisant référence aux animes, à la télévision des années 60, en parodiant des séries connues de tous. Jamais gratuitement, comme cela était déjà le cas dans la saison 1. “On n’a pas cherché à tout prix à mélanger humour et sérieux, rires et mélancolie” a confié Kyan Khojandi lors d’une des avant-premières de la série, soulignant que chaque plan avait été pensé pour renforcer et appuyer une idée et pas l’inverse.

Il y a du génie par moments et tout le monde n’aura pas tout de suite la “ref’”, mais Bref saison 2 joue constamment sur la métaphore et l’image que l’on peut se faire d’une situation dans son subconscient. Le bonheur par exemple, matérialisé par une autoroute, le côté beauf de certains parents symbolisé par une académie pour… apprendre à en être un, l’harmonie d’un couple, représentée par la mécanique d’une voiture et sa chute lente et progressive, imagée par une fuite sous le capot…

Les exemples sont nombreux en six épisodes, avec des représentations plus évidentes que d’autres. La première partie nous rappelle au début l’essence de la série, la maintient puis nous fait glisser dans un deuxième acte encore plus sérieux, mature. Moins Bref du coup ? Non, juste un peu différent. Les choix du personnage ont des conséquences. Et lui aussi a droit à un vrai background. Le tout nous renvoyant aussi à notre propre introspection.

Parce que… Bref, y a une quatrième partie

Si on a adoré cette deuxième saison de Bref, on ne peut occulter que celle-ci va forcément diviser. Parce que pour certains, Bref, c’est deux minutes. Basta. De l’humour à gogo et c’est tout. Du montage super cut, point. Pas de morale ou de réflexion poussée, aussi. Et il ne fallait surtout pas changer la recette. Les thèmes abordés étant plus matures, humains et poussés, forcément, là aussi, il en ira de la sensibilité de chacun. Et la portée de l’écriture autour de ces thèmes n’aura pas la même résonance pour tous.

Kyan Khojandi Bref Saison 2
© Disney +

On mettra un bémol tout de même sur le casting de ces nouveaux épisodes. Il y a du guest en pagaille, c’est vrai, d’Orelsan à Jonathan Cohen, en passant par McFly et Carlito, Maghlamais tous — et notamment ceux qui viennent d’être cités — se contentent d’être là, sans dépasser le stade de la bonne blague ou de la figuration. Il n’en est pas de même pour Laura Felpin, touchante dans cette série, moins pour Jean-Paul Rouve ou Doria Tillier et Alexandre Astier.

Idem pour le casting de base (Mikaël Alhawi, Alice David, Dédo, Keyvan Khojandi, Bérengère Krief, Baptiste Lecaplain). Même si tous ne sont pas logés à la même enseigne, comprenez en termes de temps d’écran. Certains sont plus en avant que d’autres, mais cela est à chaque fois justifié par l’histoire, le virage que prend la vie du protagoniste et ses nouvelles interactions. Certes, en abandonnant le format court, avec un fil rouge plus étoffé et une écriture plus profonde, Bref saison 2 est aussi prévisible par moments. Mais ce sont les émotions qu’elle procure ou qu’elle peut procurer que l’on retient d’abord. Il est désormais temps de vous faire votre propre avis : les six épisodes de la saison 2 sont disponibles ce vendredi sur Disney +.

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