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Batman Caped Crusader : le Chevalier Noir peut-il encore nous surprendre ?

C’est sans aucun doute le personnage le plus exploité au cinéma et sur le petit écran. Batman Caped Crusader veut s’inscrire entre hommage et réinvention.

The Penguin, Joker : Folie à Deux et Batman Caped Crusader, rien qu’en 2024, le Chevalier Noir et son univers s’offrent trois productions dédiées sur le petit et le grand écran. Depuis sa création à la fin des années 30, Bruce Wayne et son alter ego sont les figures de proue de l’univers DC Comics et de sa licence cinématographique. De Burton à Nolan en passant par Matt Reeves, de nombreux réalisateurs se sont emparés de l’imaginaire de Bob Kane et Bill Finger. Le tableau est souvent le même, une ville de Gotham gangrenée par le crime et un seul espoir en la personne de Batman.

Devant cette pluralité de propositions cinématographiques et sérielles, la question du bien-fondé d’une nouvelle adaptation se pose. Mais Batman Caped Crusader est pensée comme un hommage à l’illustre série des années 1990 et aux films noirs des années 40. Entre nostalgie et réinvention, le créateur Bruce Timm et les comédiens de doublage en langue originale ont dû naviguer entre ces deux ambitions pour faire éclore un récit captivant et qui n’a rien à envier aux propositions les plus acclamées. Nous avons rencontré Hamish Linklater (Batman), Minnie Driver (Le Pingouin) et Jamie Chung (Harley Quinn) au Comic-Con de San Diego pour parler d’héritage.

Pingouin au féminin

Oswald Cobblepot est l’un des antagonistes les plus célèbres de Batman. Cette popularité est d’ailleurs mise à profit à bien des égards, la série The Penguin doit investir nos écrans dans quelques jours et en prise de vues réelles. Mais avant, c’est à Minnie Driver que revient la responsabilité de faire vivre le personnage. Au féminin donc, et avec une pléiade de nouvelles thématiques à aborder. Selon son interprète, cette version est plus sombre que jamais. “C’est une psychopathe froide, un humain vraiment obscur”. Concernant le changement de genre, elle indique :

“Le Pingouin c’est un rôle, que vous voyez un homme, une femme ou non-binaire. L’essence du Pingouin, c’est l’essence du protagoniste. C’est ce qui fait la beauté de ces personnages. Nous sommes arrivés à un moment où si nous pouvons changer les choses avec intégrité, et pas seulement pour le faire, cela devient drôle, tout en étant rigoureux et avec une histoire intéressante”.

Batman : Caped Crusader opère un changement majeur pour Le Pingouin qui ne va pas plaire à tout le monde
© Prime Video

Elle ajoute que la maternité, à l’épicentre du premier épisode, a ajouté un supplément d’âme au personnage. Elle permet de la montrer dans toute sa cruauté et d’ajouter de la nuance. La famille est une thématique inhérente à l’univers de The Penguin, mais la filiation mère/fils rebat les cartes.

Faire renaître Harley Quinn

Si les récentes propositions cinématographiques n’ont pas toujours su rendre hommage à la personnalité d’Harley Quinn, amante et victime de Joker, plusieurs actrices se sont illustrées dans ce rôle particulièrement difficile. Margot Robbie est la dernière à s’être frotté à cette criminelle qui sait se rendre attachante autant qu’effrayante. Pour Jamie Chung, le défi était de taille. 

“Ça a pris la forme d’une offre. J’ai besoin de travailler et j’aime travailler, mais j’étais assez confuse. Je me suis dit : ‘Ok, c’est Harley Quinn. Mais on ne m’a pas donné beaucoup d’informations’. Ils m’ont simplement donné une brève description. J’ai regardé la série des années 90 mais c’était tout de même effrayant, il s’agit d’Harley Quinn p*tain”.

Elle ajoute que la perspective de découvrir sa vie de psychologue est la plus intéressante. “Je pense qu’elle voit Bruce Wayne comme un homme qu’elle essaie de comprendre, elle essaie de l’amener à s’ouvrir. Elle aime vraiment ça”. L’actrice ajoute avoir pioché dans sa propre expérience pour donner corps à Harleen Quinzel. “Mon mari dit souvent que je ressemble à Harley, c’est du moins ce que l’on dit en thérapie (rires). Mais c’était très amusant de pouvoir jouer ces deux registres. C’est intéressant de jouer quelqu’un qui a deux visages et qui utilise votre confiance. Je connais un patient et je veux utiliser cela contre lui”.

Le poids de la cape

C’est la première fois qu’il se confronte au personnage, et il a la lourde responsabilité de le faire vivre après des dizaines d’interprètes qui n’ont pas démérité. Hamish Linklater est le nouveau Batman, il lui prête sa voix après le mythique Kevin Conroy. Conscient de l’importance de cet héritage, l’acteur n’a pas pris cette tâche à la légère. “J’avais la voix de Kevin en tête et l’univers visuel de Tim Burton. C’était vraiment coll de revenir à cela et aux comics”. Il précise s’être entraîné plus que raison pour trouver la voix.

“J’ai simplement enregistré des répliques encore et encore, bien plus que je ne l’avais jamais pour n’importe quelle autre audition. Je déteste m’entendre, je ne sais pour quelle raison. Donc, je me suis écouté encore et encore, d’Uber en Uber jusqu’à ce que ce soit le plus près possible de ce que je voulais faire”. 

Batman Caped Crusader
© Prime Video

Si le comédien s’est beaucoup préparé pour ce rôle, il concède avoir également ressenti les bénéfices de l’animation. Le procédé est plus libérateur, permet une plus grande liberté de mouvement et sans doute de se concentrer sur l’essentiel : la performance vocale et les nuances de jeu.

“Je ne pourrais pas prendre la masse à ce point, avoir ces pectoraux. C’était un soulagement de ne pas faire mes cascades. C’est vraiment très cool de regarder ça et aussi très libérateur lorsque l’on voit ce que les animateurs apportent à la série. J’aime réellement jouer avec des prothèses et des masques. Ce n’est pas mon visage, je peux faire ce que veux, mais avec ce mec en particulier (Batman ndlr), la responsabilité est énorme”. 

Il lui a aussi fallu naviguer entre respect religieux du protagoniste et réinvention, aidé par l’écriture d’un Bruce Timm qui continue ce qu’il a commencé 30 ans plus tôt. Et c’est sans doute là que Batman Caped Crusader trouve sa force, la série a compris que la nostalgie ne suffirait pas, et qu’il fallait y ajouter du sang neuf dans la forme comme le fond. Son esthétique revisitée, son hommage aux films noirs et le soin accordé à la mythologie font sans conteste de ce projet un digne successeur de la série animée des années 90. Et si considérer les spectateurs comme des grands enfants était finalement le secret ?

Voir Batman Caped Crusader sur Prime Video

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