Pour une fois, la keynote de la rentrée d’Apple n’aura pas été marquée par la traditionnelle présentation du nouvel iPhone. La firme a préféré faire de la place à d’autres produits – tels que l’Apple Watch et l’iPad – mais aussi, et surtout, à l’annonce d’Apple One, son offre globale de service par abonnement. Bien sûr, on savait déjà que l’iPhone 12 était retardé en raison de la crise sanitaire, mais son absence n’aura fait que confirmer la direction entreprise par la nouvelle Apple.
Un tournant symbolique…
L’iPhone, qui représente encore près de la moitié du chiffre d’affaires de la Pomme, semble peu à peu écarté au profit des services, aujourd’hui dans la lumière. Apple One est la représentation symbolique du virage entrepris par la firme, qui souhaite dorénavant miser sur ses services pour s’étendre, alors que le marché du smartphone sature d’année en année. Sous la houlette de Tim Cook depuis maintenant presque 10 ans, Apple se métamorphose petit à petit et tire profit du vaste nombre d’appareils écoulés dans le monde – deux milliards d’iPhone et d’iPad. Deux produits qui – qu’on les aime ou non – ont profondément bouleversé le marché de la tech dans le monde, jusqu’à devenir des phénomènes culturels majeurs.
Car si l’Apple de Steve Jobs souhaitait créer des innovations de rupture à destination du grand public, celle de Tim Cook cherche plutôt à les mettre en symbiose, comme en témoigne la seule nouvelle catégorie de produit lancé depuis qu’il a succédé à son fondateur : l’Apple Watch, un accessoire de l’iPhone. Désormais, la firme cherche à capitaliser sur ses produits en leur offrant des services sur-mesure. Exemple parlant : la firme a profité de sa keynote du 15 septembre pour annoncer Fitness+, un nouveau service qui vous propose des séances de sport virtuelles et qui tire parti de l’écosystème Apple en reposant sur plusieurs appareils, notamment sur l’Apple Watch : ou quand un service s’appuie sur un produit pour écouler des abonnements, et quand un produit s’appuie sur un service pour mieux se vendre.
… qui n’est pas du goût de tous
Sauf qu’évidemment, ce virage d’Apple n’est pas du goût de tous. Spotify, notamment, s’est longtemps insurgé contre les pratiques d’Apple, jusqu’à attaquer la Pomme devant la commission européenne pour pratiques anticoncurrentielles. Dans le viseur de Spotify : la taxe de 30% d’Apple sur tous les paiements effectués depuis l’App Store, seul moyen de proposer une app sur un iPhone/iPad. Sauf qu’évidemment, Apple a beau taxer Spotify, la firme propose elle-même son service concurrent avec Apple Music, et s’exempte donc de ces 30% de commission.
La plateforme suédoise a par ailleurs réagi à l’annonce d’Apple One hier soir, sans pour autant mentionner le bouquet de services d’Apple : « Une fois de plus, Apple utilise sa position dominante et ses pratiques déloyales pour désavantager ses concurrents et priver les consommateurs en favorisant ses propres services. Nous appelons les autorités de la concurrence à agir de toute urgence pour restreindre le comportement anticoncurrentiel d’Apple qui, s’il n’est pas contrôlé, causera un préjudice irréparable à la communauté des développeurs et menacera nos libertés collectives d’écouter, d’apprendre, de créer et de nous connecter. »
Dans le domaine du jeu vidéo, la firme à la Pomme est également fortement critiquée. Elle a longtemps fermé la porte de son App Store aux services de cloud gaming, jusqu’à récemment, certainement en raison de la pression des éditeurs vis-à-vis de sa bataille avec Epic Games. Pour autant, la firme a bien pris soin de mettre des bâtons dans les roues à ces services de jeu vidéo en streaming. Sauf que là aussi, Apple propose bien un service de jeux vidéo par abonnement avec Arcade. Il est même compris dans l’abonnement Apple One.
Un prix défiant toute concurrence
Enfin, venons-en au prix de ce fameux bouquet de services. Démarrant à seulement 14,95 euros par mois et comprenant aussi bien Apple Music, Apple Arcade, Apple TV+ que 50 Go de stockage dans iCloud, Apple One défie toute concurrence. Un abonnement à Spotify couplé à Netflix (même si le catalogue d’Apple TV+ reste encore bien pauvre) et un service de cloud gaming nous amène évidemment à un tarif bien plus salé. Si la route reste encore longue pour développer ces services, ce tout-en-un d’Apple semble être la solution idéale pour, à la fois, amener un grand nombre de clients disposant d’appareils de la marque à souscrire aux services de la Pomme, mais aussi pour écouler des appareils à ceux qui cherchent à y avoir accès. Est-ce là la stratégie ultime pour avoir la peau de tous les services concurrents ?
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On taxe tous les services mais pas les notres. C’est du pain beni pour un proces anti-trust
Apple paye déjà ses propres factures pour faire tourner “SES” services, il est donc logique qu’Apple applique une taxe pour l’utilisation par un tier. Ne payez-vous pas un péage pour l’utilisation des autoroutes? Vous ne payez pas pour l’utilisation d’internet à votre domicile? Vous ne payez pas de TVA?
Les péages auraient dû disparaître une fois les travaux remboursés et la TVA est un impôt indirect donc ces exemples n’ont rien à voir avec la situation présente. L’abonnement internet l’est déjà plus: on paie pour un service que nous fournit notre FAI. Mais on ne paie pas en %age de notre salaire que je sache, mais un forfait en fonction de notre consommation. Imagines maintenant que ton FAI te prenne 30% de ton salaire parce “qu’il faut bien faire tourner les serveurs” ou je ne sais quelle autre excuse. Tu réagirais comment?
Ici, les plaignants ne demandent pas à être hébergés gratuitement mais à pouvoir exercer leur activité sans être rackettés. Parce que ces taxes en %age des bénéfices, c’est du vol pur et simple et tout le monde le sait. Si Apple (et Google) étaient honnêtes, ils pratiqueraient un tarif en fonction de la consommation de l’app, pas de ses revenus…
Ils n’ont peut-être rien à voir, mais les péages existent et sont perçus, et la TVA est un pourcentage du prix d’achat, donc quand l’état le fait c’est un impôt indirect et quand Apple le pratique ça devient du racket.
Et pour être clair, ce n’est pas un pourcentage du bénéfice, mais de la transaction. Que je sache, chez n’importe quel distributeur, un pourcentage est prélevé, la marge a toujours été un pourcentage. Pour exemple, Mercedes calcul ça marge en fonction du prix de vente, il faut bien s’adapter au prix de vente, ils n’appliquent pas le même montant de marge pour une Classe A à 15’000 euros ou sur une Classe S à 100’000 euros, sinon ils auraient fermé depuis longtemps.