Avec American Truck Simulator, il a décidé de vivre pleinement son rêve américain. Didier a donc quitté son Nord-Pas de Calais natal pour s’installer à San Francisco. Il sait qu’il doit tout recommencer de zéro. Mais Didier n’a pas peur. Didier sait que tout rêve a son prix. Et Didier est prêt, comme il n’a jamais été prêt dans toute sa vie.
Arrivé à San Francisco, Didier remarque que les Etats-Unis, c’est avant tout l’Europe avec un autre décor. Bon, c’est vrai que ça a tout de même plus la classe que Roubaix, mais à part ça, c’est pareil. Son premier réflexe est de jeter un œil à la carte du coin, histoire de voir son nouveau terrain de jeu. Et il fût un peu déçu. Il se voyait déjà arpenter les routes des Rocheuses, conduire entre les champs du Kentucky et aller profiter des plages de Floride pendant sa pause. Mais non. American Truck Simulator ne lui propose qu’une carte somme toute mineure, comprenant la Californie et le Nevada. De plus, les routes se montrent moins nombreuses que sur le vieux continent. En réalité, les Etats-Unis proposent une carte environ deux fois plus petite que l’Europe. Mais Didier ne se décourage pas. Certes, il imaginait une carte à la The Crew, mais tant pis.
Comme en Europe, Didier doit commencer sa carrière en enchaînant des petits boulots. Sa première mission ? Un San Francisco – Sacramento. Une cargaison de jouets. Et lorsqu’il commence à prendre possession de son Peterbilt, il se rend compte que rien n’a changé. D’un côté à l’autre du monde, un bahut se conduit de la même manière. Et le camion, c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas.
En France, Didier traînait pas mal au Balto d’Armentières, histoire de faire son loto et se boire un petit ballon. Et son pote de bar, Hervé, lui racontait souvent son voyage à Los Santos. Il lui avait dit que conduire un camion, là-bas, c’était n’importe quoi. Vitesse de folie, non respect du code de la route, saltos arrière dans le désert… Rien à voir avec son début de carrière dans American Truck. Didier doit respecter la loi, prendre soin de son poids-lourd, s’arrêter au feux rouges, garder un œil sur les limitations de vitesse et mettre son clignotant avant de tourner. Un aspect qui ne plaira pas à tout le monde, mais qui satisfait notre routier nordiste qui ne veut pas avoir à faire avec les képis du coin.
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Car oui, le métier d’un routier ne consiste pas à rester les yeux rivés sur les routes infinies du Nevada. Didier doit prendre soin de son corps et de son camion. Tous les jours, il doit dormir, comme tout être humain. Et aux Etats-Unis, une journée fait 24 minutes, il doit donc rester vigilant et s’arrêter dans les aires prévues à cet effet. De même, l’essence est une denrée incontournable quand on conduit un 35 tonnes. Didier doit donc s’arrêter régulièrement pour faire le plein. Et lorsqu’il doit faire des centaines de miles en plein désert, il doit prévoir son itinéraire afin de ne pas tomber en rade. Mais tous ces inconvénients ne sont rien face à la sensation de liberté donnée par les routes américaines. Seul sur le long lacet de l’Interstate 15, Didier se dit qu’il a bien fait de venir au pays des cow boys. Jamais en Europe il n’aurait connu une telle immensité, un tel plaisir à conduire pendant des heures dans des paysages sortis tout droit des westerns spaghettis. De plus, Didier se dit que les camions américains, plus massifs et mieux modélisés, sont beaucoup plus pratiques pour lui. Pour une fois, sa bedaine ne touche pas le large volant.
Un truc qui change par rapport à l’Europe, c’est bien la police. Aux Etats-Unis, point de radars fixes, mais des schmitts qui patrouillent et qui guettent le contrevenant sur le bord de la route. C’est pourquoi Didier doit toujours faire attention à sa vitesse et à son comportement. Certes, il s’autorise parfois à dépasser les 60 miles à l’heure sur une route isolée sur un coup de folie, mais c’est rare. Cependant, la nuit est une période où la maréchaussée est moins présente, sans doute trop occupée à manger des Donuts et à boire du Ricard (enfin, l’équivalent américain, imagine-t-il). Mais Didier ne fait pas l’imbécile non plus. Le temps, c’est de l’argent, et il ne peut se permettre de dépenser toute sa caillasse dans les amendes.
A force d’enchaîner les missions, Didier s’est fait un sacré petit pactole. Néanmoins, ce n’est toujours pas assez pour s’acheter son propre camion et monter sa boîte. Comme en Europe, Didier doit donc faire un prêt, qui lui obligerait à ne jamais lâcher le volant pour le rembourser, les échéances tombant tous les jours à midi. Aux Etats-Unis, la richesse n’arrive que si l’on travaille tous les jours de la semaine. Didier devra donc mettre sa famille de côté pendant un moment. Mais c’est pour elle qu’il fait tous ces sacrifices. Il s’en rappelle à chaque fois qu’il regarde la photo de sa femme Yolande et de son fils Kevin accrochée sur le tableau de bord.
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D’ailleurs, des compétences, Didier en a acquis lors de son aventure américaine. Comme en Europe, prendre du galon est synonyme d’amélioration de sa conduite. En effet, à chaque fois qu’il prend un niveau, Didier a le choix d’améliorer son arbre de talent, lui permettant par exemple de faire de plus longues distances, d’économiser de l’essence ou de transporter des produits dangereux. Car oui, faire un Winnemucca-El Centro avec une cargaison de pétrole rapporte deux fois plus qu’avec une remorque remplie de foin.
D’ailleurs, la vie d’entrepreneur de Didier Pingeon est plus intéressante que celle d’un simple employé. A bord de son bahut personnel, il devra soigneusement planifier ses parcours. Pas question d’aller à un point A à un point B lorsqu’on dispose de son véhicule. Il faut d’abord aller chercher la cargaison (faire le chemin à vide), puis seulement ensuite faire le trajet. L’erreur de débutant serait donc de choisir l’offre la mieux payée, mais à l’autre bout de l’Etat. Ainsi, Didier a appris que gérer son temps et sa distance était beaucoup plus rentable que de chercher le mieux rémunéré. C’est comme ça qu’il a pu acheter la moto-cross Derby au petit Kevin. Petit à petit, le rêve américain se construit.
Le rêve américain, Didier le vit tous les jours sur les routes américaines. American Truck Simulator ne lui a pas permis d’accéder à un gameplay profondément différent de ce qu’il a connu jusque là. Néanmoins, les changements, principalement cosmétiques, lui ont tout de même permis de vivre une nouvelle aventure, d’expérimenter de nouveaux trajets. Après, Didier se dit que les routiers du dimanche qui n’ont pas accroché à Eurotruck ne verront pas un grand intérêt dans ce volet. Mais les autres seront certainement ravis de ce rafraîchissement.
Maintenant, Didier doit nous laisser. Une cargaison d’outils agricoles l’attend à Carson City. Et s’il ne l’apporte pas à Eureka avant 20 heures, ça va chauffer pour son matricule. Didier prend donc la route en songeant à tous ces beaux mods que la communauté va lui servir dans un futur proche. Jetant un regard à la photo de Yolande en montant dans son bahut, Didier sourit, respire un bon coup et enclenche le contact.
American Truck Simulator
Développeur : SCS Software
Distributeur France : Just for Games
Sortie le 3 février 2016
PC (Steam)
30 €
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