Cela fait maintenant 100 ans que les Walt Disney Studios marquent l’industrie du divertissement. “N’oublions jamais que tout a commencé avec une souris” s’exclamait Walt à la télévision le 27 octobre 1954. Véritable icône de la pop culture, Mickey Mouse est aujourd’hui un personnage indissociable du succès des studios. Pourtant, cette firme que l’on désigne souvent “aux grandes oreilles” d’après sa mascotte ne trouve pas réellement son origine à la première apparition du personnage. Son succès futur réside davantage dans la prise de risque et ses innovations que dans le charme du petit protagoniste de cartoon.
Trop souvent ramené à ses succès au box-office avec des productions telles que La Reine des Neiges, ou encore Le Roi Lion et son remake de 2019, le groupe est avant tout un pionnier sur de nombreux marchés. Animation, divertissement, parcs d’attractions et même télévision : l’entreprise a su jouer toutes ses bonnes cartes pour dominer chaque industrie. Si cette puissance inquiète parfois, elle relève tout de même d’un exploit forgé au fil des ans. À l’occasion de ce centenaire, revenons sur quelques étapes majeures dans le parcours de l’entreprise.
La fondation des studios – 16 octobre 1923
L’entreprise fait ses débuts au cœur de l’automne 1923, lorsque les frères Walt et Roy Disney décident de fonder les Disney Brothers Studios. Ils produisent alors six premiers courts-métrages animés d’une longue série – qui perdurera jusqu’en 1927 – désormais connue sous le nom des Alice Comedies. En 1929, un premier changement de nom opère pour laisser place à Walt Disney Productions. Il faudra attendre 1986 pour que l’entreprise devienne la Walt Disney Company que l’on connaît aujourd’hui.
La création de Mickey et Minnie Mouse – 18 novembre 1928
Suivant la création et l’échec du personnage d’Oswald le Lapin Chanceux en 1927, Walt se tourne vers l’un de ses plus fidèles associés, Ub Iwerks, pour donner naissance à la mascotte qui sauvera le studio. C’est ainsi qu’apparaissent Mickey et Minnie Mouse dans le court-métrage Steamboat Willie. Celui-ci marquera l’histoire avec sa synchronisation du son et de l’animation, ainsi que la fameuse mélodie que siffle la souris au gouvernail de son bateau.
On y croise également Pat Hibulaire, devenu l’antagoniste de Mickey après avoir déjà eu son heure de gloire dans d’autres courts-métrages depuis 1925. Finalement, le pauvre Oswald sera repêché dans le jeu vidéo Epic Mickey, qui lui offrira une nouvelle popularité. Aujourd’hui, le petit lapin est un personnage emblématique dans les parcs à thème Disney et s’invite lors de soirées très exclusives pour les plus grands fans.
Blanche Neige et les Sept Nains – 21 décembre 1937
Après avoir donné dans les courts-métrages novateurs, les studios Disney se lancent dans un projet titanesque : celui d’adapter un conte des frères Grimm en un long-métrage ambitieux. Sons, voix et mêmes chansons sont synchronisés avec les images, un véritable tour de force pour une production de plus d’une heure, surtout à cette époque. Si le premier film de la firme est souvent présenté comme le premier long-métrage d’animation de l’histoire, il n’en est rien. Ce trophée revient à El Apostol, une œuvre de l’artiste Argentin Quirino Cristiani et du réalisateur Italien Federico Valle, publiée en 1917, soit 20 ans avant Blanche Neige tout de même ! Malgré tout, cette production Disney reste fondatrice dans l’histoire du cinéma, notamment grâce aux innovations techniques développées juste à cette occasion.
Inauguration de Disneyland – 17 juillet 1955
Le premier parc Disneyland est une véritable merveille d’imagination et d’organisation. Sa construction débute en août 1954 et complète l’ensemble des travaux moins d’un an après, pour une inauguration le 17 juillet 1955. Walt avait pour idée folle de créer “l’endroit le plus joyeux du monde”, un parc inspiré des carnavals et fêtes foraines où il aimait tant se rendre en compagnie de ses filles. Il lui a fallu créer une entreprise à part entière, la WED Enterprises, pour regrouper les plus grands esprits capables de faire des rêves une réalité. Cette division qui deviendra plus tard la Walt Disney Imagineering donna alors naissance à un parc d’attractions où tout est réfléchi dans les moindres détails, des décors des manèges à la distance idéale entre les poubelles pour assurer la propreté du parc.
Une telle création demandait un sacré investissement, et Walt Disney a dû faire bien des sacrifices. Après avoir vendu son assurance-vie pour en récupérer les fonds et même hypothéqué sa maison de vacances, le visionnaire s’est tout de même reporté vers la chaîne américaine ABC à qui il proposa une émission à heure de grande écoute en échange d’un investissement conséquent. Cette proposition fut un coup de génie : entre quelques dessins animés diffusés, Walt en profitait pour faire la promotion d’un Disneyland en pleine construction. Résultat des courses, l’ouverture au public rencontra un franc succès et les sacrifices du créateur furent largement récompensés.
TRON – 9 juillet 1982
Alors que l’informatique commence à peine à se frayer un chemin dans les foyers du monde entier, les Walt Disney Studios produisent TRON, un film à l’univers virtuel où l’intelligence artificielle a tout d’un être vivant. En plus d’être novateur dans les thématiques qu’il aborde, ce long-métrage est également le premier projet à profiter d’une conception assistée par ordinateur pour la majeure partie de ses scènes. Son esthétique si particulière et ses courses de moto endiablées lui ont valu de s’imposer comme une œuvre culte, malgré une réception plutôt négative à sa sortie. TRON a même eu droit à sa suite, TRON: L’Héritage en 2010. Un troisième long-métrage est actuellement en préparation.
Inauguration de Disneyland Paris – 12 avril 1992
Le succès de la formule Disneyland motivera la Walt Disney Company à s’étendre toujours plus loin. Après l’ouverture de Walt Disney World sur la côte est des États-Unis en 1971 et le premier parc international à Tokyo en 1983, la firme aux grandes oreilles part à l’assaut de l’Europe et jette son dévolu sur la France en 1985. Non sans quelques représailles locales, de peur de l’installation de la culture américaine dans nos vertes contrées, le parc finira par ouvrir ses portes le 12 avril 1992 sous le nom d’Euro Disney. Celui-ci peine à rencontrer le succès escompté et frôle la fermeture seulement un an plus tard.
Nouvel échec en 2002 avec l’ouverture d’un parc Walt Disney Studios en demi-teinte. Il aura fallu quelques changements de noms – Disneyland Resort Paris puis Disneyland Paris – et 30 ans d’améliorations constantes pour que notre parc local devienne rentable. Aujourd’hui, la première destination touristique d’Europe poursuit les travaux d’un investissement majeur de 2 milliards d’euros, et accueillera bientôt le Royaume d’Arendelle après avoir inauguré son Avengers Campus l’an passé.
Chicken Little – 2005
Vous ne vous attendiez peut-être pas à voir ce film dans cette liste. Beaucoup l’ont oublié et pourtant, Chicken Little s’impose comme le premier long-métrage d’animation Disney entièrement en images de synthèses. Après avoir expérimenté avec cette technologie des années durant, en produisant pour la première fois des arrière-plans de la sorte dans Oliver et Compagnie en 1988, puis dans La Belle et la Bête et La Petite Sirène, les aventures du petit poulet marquent le début d’une lente transition vers la 3D chez Disney.
Le rachat de Pixar – 5 mai 2006
Après avoir travaillé main dans la main avec le studio Pixar depuis Toy Story en 1995, la Walt Disney Company se décide à racheter son allié en 2006 afin d’assurer leur futur et la diversité des productions. À l’époque, Pixar se concentre sur l’animation en image de synthèse, tandis que Disney se concentre sur des productions 2D. Si les deux entités suivent aujourd’hui un parcours similaire, leurs directions artistiques et les thématiques abordées permettent encore de les dissocier.
Le rachat de Marvel Studios – 31 décembre 2009
Cette transaction historique marque le début des rachats intempestifs de la Walt Disney Company, toujours plus motivée à étendre son emprise sur l’industrie du divertissement. C’est un véritable pari que fait la firme en plaçant ses espoirs dans cet univers cinématographique qui venait tout juste de débuter avec Iron Man en 2008. Malgré ce rachat, Disney s’est retrouvé privé de certains héros des années durant, les droits d’exploitation cinématographique ayant également été partagés avec Sony et la Fox. Disney finira par trouver un accord avec le premier et rachètera le second pour intégrer des héros tels que les Spider-Man et les X-Men à son MCU.
Le rachat de Lucasfilm – 21 décembre 2012
Puisque les super-héros ne suffisaient plus, Disney se décide alors à racheter Lucasfilm et ses grandes licences de la pop culture, notamment Star Wars et Indiana Jones. Les deux entreprises étaient déjà proches et ces univers s’étaient déjà invités dans les parcs Disney du monde entier. La nouvelle n’est donc pas apparue comme un choc, mais a suffi à inquiéter les fans. Qu’allaient devenir ces univers sans la direction de George Lucas ? Si les nouvelles productions sous l’égide Disney n’ont pas toujours su convaincre les spectateurs, certaines œuvres ont su tirer leur épingle du jeu. C’est notamment le cas de Rogue One, Andor et plus récemment Ahsoka qui ont plongé les fans au cœur du lore qu’ils apprécient tant.
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