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Une violence inouïe par le papa de The Raid ? 3 bonnes raisons de regarder Ravage !

Quatre ans de post-production pour que finalement le nouveau bébé de Gareth Evans arrive sur Netflix. Ravage, c’est du Tom Hardy très énervé au service d’un réalisateur peu connu pour sa délicatesse. Carton assuré ?

On a beau admirer le travail de Chad Stahelski sur la saga John Wick, il faut savoir rendre à César ce qui appartient à César, et Keanu Reeves n’aurait pas été aussi létal sans le film qui a montré l’exemple à tout un pan du cinéma d’action moderne : The Raid. En 2011, l’inconnu Gareth Evans, réalisateur gallois immigré en Asie, décide de révolutionner la violence au cinéma avec une science de la mise en scène brutale. Une science qu’il a continué à exploiter dans The Raid 2, la série Gangs of London, et son projet le moins réussi à ce jour, Le Bon Apôtre sur Netflix. La plate-forme de streaming est à nouveau le théâtre de son amour du bourrinage en accueillant Ravage.

Havoc, de son titre original, était presque devenu une arlésienne pour les fans du bonhomme, le film ayant été tourné en 2021 pour connaître ensuite l’enfer de la post-production. Au point où on finissait par se demander si le métrage porté par Tom Hardy allait enfin sortir sur des écrans, et d’autant plus sur les écrans français. Le débarquement de Ravage sur le service de SVoD est donc, en soit, déjà une récompense. Il restait à voir si notre attente serait pour autant récompensée.

Walker est un flic meurtri dont les mauvaises décisions l’ont mené à jouer les hommes de main d’un politicien ambitieux. Lorsque le fils de ce dernier est mêlé à la mort d’un chef de triade, Walker y voit l’opportunité de régler ses dettes en sortant le rejeton de cette sordide affaire. C’était sans compter sur la quête vengeresse de la mère de la victime, venue avec toutes ses troupes, ainsi qu’un groupe de flics ripoux désireux de nettoyer ses traces. Le bain de sang est inévitable.

1 – Un hommage aux films hongkongais des années 80-90

Evans décrit lui-même son œuvre comme une lettre d’amour au cinéma hongkongais des années 80, 90 et il est difficile de ne pas y voir les références. On est dans du polar néo-noir où tout y est sale et perverti, l’innocence étant condamnée à mourir sous les balles d’une insigne s’arrogeant tous les droits. L’introduction en voix off de Tom Hardy précédant une course-poursuite nerveuse sonne comme une note d’intention.

Tout n’y est pas rose et on peut se crisper de voir Evans renoncer à son style pratique pour des effets numériques baveux proches d’un Robert Rodriguez des années 2000. Grand réalisateur, il n’a jamais vraiment brillé en tant que scénariste et cela se ressent d’autant plus avec Ravagele scénario prend beaucoup le pas sur l’action, à son détriment. Bien qu’il n’y ait pas vraiment de souci de rythme, on déplore un usage un peu trop fonctionnel des personnages dont la majorité n’existe simplement pas hors caméra. Heureusement, le charisme des interprètes peut pallier l’écriture. Timothy Olyphant, Forest Whitaker, Jessie Mei Li ou Quelin Sepulveda ont une présence qui transcende largement leurs lignes de dialogues, avec une physicalité certaine.

Ravage
© Netflix

2 – La scène de la boîte de nuit

On le disait, Ravage n’est pas si riche en action qu’on aurait pu le supposer vu la personne aux commandes. Et pourtant, il ne faut pas enterrer le talent d’Evans trop vite, car dès qu’il lâche les chevaux, il se replace au sommet de la chaîne alimentaire des réalisateurs de cinéma d’action. La séquence de la boîte de nuit est un modèle de rythme et de synergie avec une violence ahurissante et un montage au service de cette même brutalité.

On en prend plein les yeux, les membres volent, la violence se déchaîne, les balles pleuvent et le metteur en scène démontre une maîtrise du lieu et du placement. Un véritable opéra sanglant où aucun cadavre ne tombe de la même manière. On trouvait Evans inhabituellement calme, il remet les pendules à l’heure avec une barbarie orgasmique.

3 – la séquence finale

Et c’est là que Gareth Evans revient avec une question : maintenant que ça a défouraillé sec, comment faire mieux ? Avec son climax évidemment. Fusil à pompe, uzi, corridor exigu et une armée de figurants prêts à s’en prendre plein la tronche, on est bien, on est à la maison. La caméra virevolte, l’action est non-stop et le sang gicle sur tous les murs. Si vous avez lancé Ravage avec cette envie d’hémoglobine, le film a gardé le meilleur pour la fin. Le genre de séquence qu’on se relance plusieurs fois, juste pour prendre la mesure de tout ce qui se passe à l’écran, et pour le plaisir aussi.

Cette séquence est un modèle de technicité et de générosité qui se réinvente à chaque plan. Gourmand, croquant, sanglant, avec un Tom Hardy investi pour casser des têtes. Evans a cette vision de l’impact, de la mort graphique davantage que de la chorégraphie. L’important n’est pas d’être classieux ou inventif comme un John Wick, c’est de rendre le carnage aussi visuel que possible. Bref, le maître est de retour.

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