En octobre, un célèbre compte pro-EI fêtait sa 300e suspension de compte par Twitter et réapparaissait quelques jours plus tard.
En pleine guerre contre l’organisation terroriste État islamique, cet exemple illustrait le manque d’implication et d’action de la plateforme de micro blogging, vivement critiquée peu après les attentats du 13 novembre dernier pour son manque de réactivité suite à la diffusion de photos et vidéos de propagande.
Mardi 29 décembre, Twitter a annoncé une modification de sa politique de contenus dans un billet de blog : la plateforme a redéfini les « comportements abusifs » et « conduites odieuses » susceptibles d’aboutir à une fermeture de compte.
« Comme toujours, nous apprécions et nous encourageons la diversité des opinions et des croyances, mais nous continuerons à prendre des mesures concernant les comptes qui franchissent la limite », a déclaré Megan Cristina, directrice de la fiabilité et de la sécurité de Twitter.
La plateforme interdit les « conduites haineuses » : « vous ne devez pas directement attaquer ni menacer d’autres personnes, ni inciter à la violence envers elles sur la base des critères suivants : race, origine ethnique, nationalité, orientation sexuelle, sexe, identité sexuelle, appartenance religieuse, âge, handicap ou maladie » et n’autorise « pas les comptes dont le but principal est d’inciter à faire du mal aux autres sur la base de ces catégories », stipule ainsi la nouvelle politique, sans jamais citer une quelconque organisation.
En écho à cette pratique courante de multiplication de comptes, notamment pour contourner la censure, Twitter précise qu’ « il est interdit de créer plusieurs comptes pour un usage redondant ou afin de contourner la suspension temporaire ou définitive d’un autre compte ».
Une étude du Brookings Institute avait constaté que le groupe État islamique avait utilisé pas moins de 46 000 comptes entre septembre et décembre 2014.
À tort ou à raison, Twitter a toujours eu une politique de modération très souple, privilégiant au maximum la liberté d’expression quitte à se mettre quelques gouvernements à dos lorsque la plateforme rechignait à supprimer du contenu jugé illicite.
Cependant, les gouvernements ne sont plus seuls et des membres de la plateforme réclament également un peu plus de réactivité face aux contenus violents, haineux ou aux discours de propagande des organisations terroristes.
À cette fin, Twitter a également peaufiné ses outils de signalement et de vérification de compte.
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