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Twister : quel est ce docu catastrophe qui fait un carton sur Netflix ?

On peut taper autant qu’on veut sur de nombreuses fictions Netflix, en matière de documentaire, la plate-forme de streaming fait toujours de l’excellent travail. Un boulot récompensé, comme ici avec Twister : en pleine tornade.

Le succès de Twisters, le film porté par Glen Powell et Daisy Edgar-Jones et ses 372 millions de dollars au box-office, 18 ans après le premier opus, a confirmé l’appétence toujours intacte du public pour les événements cataclysmiques au cinéma et son amour des tornades. Pourtant, ces dernières ne sont pas simplement le fruit de l’imagination hollywoodienne et l’histoire nous rappelle que la réalité peut dépasser la fiction.

Comme à Joplin, petite ville du Missouri aux États-Unis, le 22 mai 2011. Alors que les prévisions annonçaient une tempête pour la veille et que les habitants fêtaient une fin du monde qui n’a pas eu lieu, le désastre est survenu sous la forme d’une tornade de catégorie EF-5. D’une largeur maximale de 1,6 km avec des vents dépassant les 320 km/h, elle a ravagé la partie ouest de la ville sur plus de 22 km. 8000 bâtiments touchés, 4000 entièrement rasés, dont le lycée et une bonne partie de l’hôpital. L’événement a causé la mort de 161 personnes et 1 150 blessés, soit la catastrophe naturelle la plus meurtrière encore à ce jour aux États-Unis.

La réalisatrice Alexandra Lacey, qui avait notamment travaillé sur Celle que vous croyez connaître : Anna Nicole Smith, autre documentaire produit par Netflix, revient, pour la plate-forme de streaming, sur cet événement avec images d’archives et rencontres avec celles et ceux qui y étaient entre secouristes, météorologues et survivants. Une production qui occupe solidement le Top 10 du service SVoD, à raison.

Le jour où tout a basculé

Le film documentaire n’a pas l’intention de chercher le sensationnalisme à tout prix, préférant laisser ses intervenants dérouler eux-mêmes le fil des événements. Tout le monde se souvient où il était quand tout a basculé et Alexandra Lacey et son équipe a bien l’intention de nous rappeler que la tornade a touché des personnes qui avaient une vie, des envies, des ami.es. Des années après, les visages sont encore marqués et les yeux s’assombrissent à mesure où ils se remémorent l’inimaginable. La tension monte crescendo au tempo des témoignages qui s’accumulent et où les heures de cette fatidique journée avancent.

The Twister (1)
© Netflix

Et lorsque la tragédie arrive, les images d’archives laissent peu de place à l’imagination et la tornade se voit autant qu’elle s’entend. Une imagination travaillée, néanmoins, par ce qui n’a pas pu être filmé, mais qui est raconté avec nombre de détails par les survivants. Dommage que le docu catastrophe se laisse aller à un peu trop de séquences numériques pour habiller ces souvenirs, l’exagération symbolique de ces dernières brisant l’immersion par moment. De même, on sent que la réalisatrice cherche parfois à forcer l’emphase dans le regard de ses protagonistes alors qu’il suffit de les laisser simplement s’exprimer pour saisir tout le drame derrière leurs paroles.

Les véritables conséquences d’une tornade

À la fin de Twisters, les héros roucoulent en sachant qu’ils signeront bientôt pour un second opus avec un gros chèque à la clé (le projet est actuellement sur la table). À la fin de Twister : en pleine tornade, les habitants retrouvent un tas de débris qu’ils appelaient quelques heures auparavant maison, ils cherchent leur famille, leurs ami.es, ils pleurent les disparu.es.

Les images les plus impressionnantes du documentaire ne sont pas tant au cœur de la tempête que les paysages dévastés qui suivent. Ce lycée, où encore ce matin des lycéens recevaient leurs diplômes, est un champ de ruines. Ce magasin n’est reconnaissable qu’aux bouteilles jonchant encore le sol. Le film a compilé un nombre conséquent d’archives, de la part des locaux, des chaînes TV, des caméras de sécurité, et on a du mal à en croire nos yeux tant la réalité surpasse la fiction en termes de dommages.

Moins exploitées par Hollywood, la production met également l’accent sur les maladies transportées par les vents qui peuvent avoir des effets, même lorsque l’on croit le pire passé. Les images sont parfois choquantes. Sur son dernier segment, le docu catastrophe laisse la charge émotionnelle prendre le dessus entre disparition tragique et élan de solidarité avec une communauté qui se souvient, se soutient et continue d’avancer.

The Twister (2)
© Netflix

Une réflexion sur l’impact du réchauffement climatique

Pourquoi ce genre de documentaire a d’autant plus son importance 14 ans après ? Parce que comme il le dit si bien, ce genre de phénomène est devenu plus fréquent, moins prédictible et qu’il est étroitement lié au réchauffement climatique. Ce 22 mai 2011, personne n’imaginait que cet énorme cumulonimbus allait détruire la moitié d’une ville. Il devient presque impossible de se prémunir contre ces catastrophes, de plus en plus violentes, et elles ont un coût humain et financier considérable.

Des vies bouleversées, du stress post-traumatique, des destins brisés… Alors que les climatosceptiques ont pris le contrôle de la Maison Blanche, Twister : en pleine tornade nous rappelle qu’à la fin, les héros ne s’embrassent pas toujours.

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