Passer au contenu

Top 1 Netflix, cette série comparée à You mérite d’être oubliée au plus vite

À peine arrivée sur la plate-forme, cette série s’accapare déjà la première place du Top 10 Netflix. De quoi pousser notre curiosité. Bien mal nous en a pris.

Les classements des programmes les plus visionnés d’une plate-forme de streaming n’ont jamais été gage de qualité, d’autant qu’on ne connaît pas la part d’abonnés ayant lancé le contenu pour l’abandonner en cours de route. Mais lorsqu’on est Top 1 d’un service SVoD comme Netflix, dont le catalogue se remplit quasiment chaque jour, on peut penser que sa position est méritée ou, du moins, que le film ou la série tient une partie de ses promesses. Et parfois, on soupçonne tout simplement un très bon travail de l’équipe marketing. À l’image de El Jardinero.

Vous nous connaissez, on ne rate jamais une occasion de (re)glisser un petit tacle au Jardinier, le film qui s’était lui-même hissé à la première place du Top 10 Prime Video en début d’année alors que sa place était davantage au fond des toilettes turques de l’enfer. Alors, on l’avoue, au-delà de son classement Netflix, on avait envie de se lancer dans El Jardinero juste pour s’amuser à faire des comparaisons entre nos deux amoureux des plantes. Finalement, cette intention s’arrêtera là, pas par manque d’envie, mais parce que Le Jardinier avait au moins le luxe de ne faire du mal qu’à l’humour et au cinéma. El Jardinero, lui, a décidé d’être tout aussi mal foutu ET également malsain. Pourquoi faire les choses à moitié…

Qu’est-ce que la série raconte ?

Lorsqu’il était enfant, Elmer et sa mère, La China Jurado, ont eu un accident de voiture, provoquant chez le jeune homme une lésion cérébrale le privant de toute émotion. Une particularité que sa mère a su mettre à profit en le transformant en tueur à gages.

Sa nouvelle mission consiste à faire disparaître Violeta, une institutrice. Mais à son contact, Elmer va se redécouvrir des émotions, et même l’amour. Il n’est désormais plus question de la tuer. Sauf que La China voit d’un mauvais œil cette relation qui risque de mettre en péril leur mode de vie et sa relation avec Elmer.

Pourquoi El Jardinero n’est pas digne de votre temps

On sait bien que la série conçue par Miguel Sáez Carral n’a insulté personne et que si vous, vous passez un bon moment devant, ce n’est pas nous qui allons vous dire quoi faire. Ce n’est pas notre rôle. Notre rôle est de vous aiguiller dans vos choix car Netflix regorge de productions bien plus agréables, et moins nocives. On conseille ou, dans le cas présent, on ne conseille pas. Et ce, pour deux raisons principales.

El Jardinero (1)
© Netflix

La première est la moins gênante puisqu’il s’agit de la qualité même de la série. L’épisode introductif laisse entendre qu’El Jardinero allait jouer sur le terrain de Dexter et de You avec une ambiance entre le thriller noir et la romance, l’absence d’émotions chez Elmer étant l’un des points-clés du concept. Des morts, des mensonges et une mère castratrice au programme, l’entrée en matière du show a ses cartes à jouer et on est intrigués.

Ensuite, le récit déroule pendant cinq autres épisodes et on se rend compte qu’il y a eu arnaque sur la marchandise. Les séquences meurtrières sont rarissimes, la romance entre Elmer et Violeta vampirise toute l’intrigue et l’apathie du tueur est mise sous le tapis la majorité du temps. On nous promet un tueur sans émotion, il s’en découvre une au bout de dix minutes, puis ça s’en va et ça revient, c’est fait de tout petits riens. Une saison en six épisodes alors qu’en une heure, on semble avoir fait le tour du sujet.

El Jardinero
© Netflix

Surtout que la forme n’aide pas. Toute tendresse pour Elmer mise à part (on y reviendra), il faut reconnaître que le casting joue de travers une scène sur deux ; la mise en scène ne permet pas de distinguer un meurtre d’une séquence intime ; la voix off omniprésente de Cecilia Suárez (La China) nous explique littéralement ce qu’on voit très bien à l’écran ; et on en oublierait presque cet autel avec une photo ouvertement faite par IA. Même sans être exigeant, difficile de vibrer devant El Jardinero dont on sauve juste le générique.

La seconde raison de notre désamour vient du propos mis en scène à l’écran. On sait que l’attirance pour le mauvais garçon existe depuis la nuit des temps et que les productions ont toujours su comment rendre ces derniers sympathiques, voire charmants, avec la technique dite du « moins pire des deux ». En gros, on vous met un mec problématique à l’écran, puis on vous met un type encore plus toxique en face, pour rendre le premier acceptable. La Belle et la Bête, Twilight, Cinquante Nuances de Grey… la liste est très très longue et fait toujours un carton auprès du public. Au point où on a eu droit à des projets poussant le vice bien plus loin, comme 365 Dni. Pour rappel, même Penn Badgley s’est désolé de voir autant de gens soutenir son personnage dans You.

El Jardinero (3)
© Netflix

El Jardinero s’inscrit dans cette mouvance. Tout est fait pour que notre tueur, qui va cumuler les actions toxiques bien au-delà de… ses meurtres (déjà un gros indice), soit plaisant. Il ne tue que les hommes violents, il est sous emprise, il a le quotient émotionnel d’un enfant… Chacune de ses « mauvaises » actions a une justification pardonnable. Et bien que tous les rôles forts de la série soient tenus par des femmes, l’écriture de ces dernières doit être remis en question, puisqu’elles sont décrites comme les responsables du malheur des hommes. L’innocente Violeta n’est pas la victime supposée, la mère est manipulatrice, et même dans le duo de flics, c’est l’enquêtrice qui pousse à l’infidélité. Bref, on charge les femmes pour faire de notre jardinier la victime par excellence.

El Jardinero n’a pas sa place dans le Top 10 et n’a même pas les qualités pour être dans le catalogue de Netflix en 2025. Et le pire, c’est qu’il envisage une saison 2.

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités et sur notre WhatsApp. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

Mode