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[Critique] The Gentlemen, le retour aux sources ?

Le film de gangsters est à Guy Ritchie, ce que le cubisme est à Picasso. Après avoir exploré d’autres genres chez Disney, le cinéaste revient à ses premiers amours avec cette fable londonienne. The Gentlemen est-il à la hauteur de nos espérances ?

Miramax

La filmographie de Guy Ritchie aura été marquée par de francs succès et plusieurs ratés. Après deux Sherlock Holmes réjouissants sans être transcendants, et un Aladdin franchement oubliable, le cinéaste revient à ses premiers amours : les uppercuts et les crimes organisés. Entre Arnaque, Crime et Botanique et Snatch, The Gentlemen est un divertissement abouti et franchement jouissif.

Lorsque Mickey Pearson, baron de la drogue à Londres, annonce qu’il songe à se retirer du marché, la capitale anglaise devient le théâtre d’une guerre entre plusieurs clans. La jungle urbaine se déchire et les alliés d’hier, deviennent les ennemis d’aujourd’hui.

Plonger au cœur d’une organisation de criminels en cols blancs, c’est le pari que fait Guy Ritchie pour son nouveau long-métrage. Après Snatch, le réalisateur revient aux fondamentaux et c’est diablement efficace. La narration, si particulière à Ritchie fait mouche dès les premiers instants et ne souffre d’aucunes longueurs. The Gentlemen réussit à nous captiver sans nous perdre dans les dédales de ce récit londonien. Si certains raccourcis scénaristiques peuvent parfois porter préjudice à notre compréhension, Guy Ritchie nous rattrape en plein vol grâce aux scènes de confrontation entre Hugh Grant et Charlie Hunnam. Habilement, le scénariste jongle entre les différentes situations à l’aide de flashback et flashforward. Film dans le film, The Gentlemen ne cesse de briser le quatrième mur et s’amuse avec les codes du genre. Le sens aigu du rythme de Ritchie permet au long-métrage de s’imposer dans la filmographie du réalisateur.

Miramax

Divertissement à l’état pur

Derrière la caméra, Guy Ritchie semble prendre son pied et livre une nouvelle fois un long-métrage d’excellence. Les scènes d’action sont magistralement chorégraphiées, et font de The Gentlemen le film le plus abouti de la carrière du réalisateur. Servi par une photographie maîtrisée, le long-métrage est un régal pour les rétines. Les dialogues affûtés et l’usage des punchlines, caractéristiques au genre, viennent compléter le tableau de maître qu’est le onzième film du réalisateur. The Gentlemen peut aussi compter sur l’humour British pour décrocher quelques rires de son audience. D’ailleurs Charlie Hunnam n’est pas étranger à ce succès comique et le réalisateur rend enfin hommage au talent de l’acteur, qui maîtrise parfaitement le jeu des joutes verbales dans les scènes qu’il partage avec Hugh Grant.

Avec son casting dantesque, The Gentlemen nous fait redécouvrir des monuments du 7e art. Hugh Grant campe ici un journaliste véreux qui mène la narration d’une main de maître. L’acteur anglais, plus habitué aux comédies romantiques qu’aux films d’action, se réinvente dans un rôle à la fois grinçant et hilarant. Matthew McConaughey, dont le talent n’est plus à prouver, brille dans le rôle du baron de la drogue, prêt à tout pour revendre son affaire florissante. Enfin, Michelle Dockery réussit à s’imposer face à ce casting majoritairement masculin et donne à ce récit plein de testostérone, une nouvelle dimension.

On soulignera aussi le travail de Chris Benstead à la musique originale, qui semble avoir pris ses inspirations dans les musiques de western. Le film peut aussi compter sur une bande sonore de qualité, oscillant entre le rock anglais et le bluegrass américain, pour parfaire son apparence de film de dandys criminels.

Guy Ritchie peut se targuer d’avoir renouvelé sa filmographie, avec un long-métrage à la hauteur de nos espérances. The Gentlemen fait oublier les dernières incartades du réalisateur et après deux heures de film, on en redemande. À l’inverse d’un bon whisky, The Gentlemen se consomme sans modération.

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Notre avis

Si Guy Ritchie avait fait de nombreux déçus après Le Roi Arthur et Aladdin, il renoue avec ses premiers amours dans The Gentlemen. Le cinéaste fait une ode au cinéma du genre et réinvente le film de gangsters. La narration impeccable et le goût du cinéaste pour les dialogues pointus font du long-métrage, l’un des meilleurs de sa filmographie. Guy Ritchie s’est surpassé et livre un film, peut-être encore plus abouti que Snatch. On en redemande…

L'avis du Journal du Geek :

Note : 8 / 10
7 commentaires
  1. Fan d’arnaque crimes botanique et de snatch, vous m’avez donné envie! Ses autres films m’ont tous déçus. Mais j’ai pas vu les Sherlock, du coup je vais me laisser tenter 🙂

  2. Film vu hier soir et c’est vraiment un très bon retour aux sources (en ce qui concerne le thème), mais pour avoir revu Snatch récemment, on sent avec ce film que Ritchie s’est encore vraiment amélioré dans tous les domaines.
    La mise en scène est très maîtrisée, le scénario nous tient en haleine jusqu’au bout, et les acteurs amènent tous quelque chose de particulier au film. Les dialogues percutent, les scènes s’enchaînent sans perdre le rythme

    Pour tous les fans de Snatch et AC&B, c’est un must-see. Pas sûr qu’il devienne votre G. Ritchie préféré (pour moi c’est peut-être le cas), mais 100% sûr que vous allez passer un sacré bon moment 🙂

  3. Super, je n’étais pas du tout au courant de la sortie de ce film.

    A noter que Guy Ritchie a aussi réalisé RocknRolla, moins connu mais dans la meme veine que Snatch et AC&B. Je le recommande aux amateurs !

Les commentaires sont fermés.

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