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Top 1 de Prime Video, ce film mérite-t-il sa place ?

Homelander qui prend en otage les dirigeants les plus puissants du monde, mais n’avait pas prévu que Viola Davis joue à Captain America ; il ne nous en fallait pas davantage pour chatouiller notre curiosité autour de G20, nouveau film d’action de Prime Video.

Et c’est reparti pour un tour… si la plus grande faiblesse de Superman est la kryptonite, chez nous, on ne parvient jamais à résister à un nouveau film d’action. On sait que les chances pour que ce soit une catastrophe sont d’autant plus grandes que le genre est un vivier inépuisable au tout et n’importe quoi, surtout pour des plateformes de streaming avides de contenus.

On sait qu’on va se poser devant et râler, constatant que l’objet bourrin n’a aucune originalité et se contente de copier une recette usée jusqu’aux poils de nez. N’est pas un The Raid ou un John Wick qui veut. Mais c’est plus fort que nous, dès qu’on nous vend un peu d’adrénaline, on est au rendez-vous, croisant les doigts pour une bonne surprise ou au moins une bonne tranche de bidoche, voire de rigolade. Alors, dans quelle catégorie se place G20 ?

Viola Davis Présidente
© Prime Video

G20 est un film de Patricia Riggen, davantage connue comme réalisatrice de séries, dont quelques épisodes de Jack Ryan, la production du service d’Amazon. Le casting se repose surtout sur deux noms : Viola Davis (l’Amanda Waller de tous les films de l’univers DC) en Présidente des États-Unis à ne pas sous-estimer et Antony Starr (Homelander dans The Boys) en Hans Gruber australien sous-estimant la présidente des États-Unis.

Quant à l’histoire, elle est des plus simples : les vingt dirigeants des plus grandes puissances du monde se réunissent pour le G20 alors que la nouvelle cheffe d’État américaine, Danielle Sutton, doit proposer un plan financier mondial ambitieux. C’est le moment choisi par un membre des forces spéciales pour mener sa propre révolution économique en prenant en otage l’assemblée. Mais la Présidente Sutton parvient à s’échapper et doit maintenant sauver sa famille, sa politique, et le monde. Ça, c’est du synopsis qui sent bon le sang, la sueur, le plomb et surtout la finesse. Que de bonnes raisons de se lancer ? On va voir.

Viola Davis G20
© Prime Video

1 / Captain America Great Again

Un drapeau américain et Viola Davis en tenue de soirée flingue à la main, l’affiche de G20 était déjà une promesse en tant que telle ; celle de ne pas être là pour résoudre la faim dans le monde avec le bitcoin (mort de rire), mais pour nous rejouer Air Force One avec moins d’Harrison Ford et plus de Captain America. Et quand le méchant nous balance un “Brave New World”, on sait qu’on est à la maison, celle du bon mauvais goût. Car pour qui aime le genre, le long-métrage est un supermarché qui remplit toutes les cases : on a de gros flingues, des grosses voitures, des gros missiles, des gros couteaux, des gros bras, bref, une vingtaine de gros trucs – d’où le titre – qui ne s’embarrassent pas de la subtilité.

G20
© Prime Video

Un manque de nuance qui se retrouve dans la présidente américaine, modèle vertueux par excellence. Femme aimante, mère un peu déphasée qui sait se remettre en question, dirigeante voulant résoudre un problème mondial, ex-soldate sortant un enfant des ruines, héroïne qui n’abandonne personne… Un modèle d’exemplarité parce que “Make America Great Again“, mais en étant progressiste, histoire de ne pas se confondre avec la réalité. Un énième cas d’une Amérique fantasmée écrite par des Américains rêveurs. C’est beau le cinéma.

2 / G20 rouge ou blanc ?

Là, normalement, vous vous dites que l’argument précédent ressemble pas mal à une bonne raison de ne pas regarder un film où le cliché est roi. Et c’est justement pour cela qu’on vous le conseille. Parce qu’il est nul ! Sérieusement, réunissez des ami.es, une bonne bouteille, et le premier qui lève les yeux en l’air, boit son verre de jus de raisin. Toutefois, contrairement à d’affreuses productions qui ont trouvé le chemin des écrans ces derniers temps (vous voulez vraiment qu’on reparle du Jardinier ?), G20 s’apprécie parce qu’il fait partie de ces films drôles malgré eux qui tentent de faire les choses bien en frappant systématiquement à côté, sans en avoir conscience.

Antony Starr G20
© Prime Video

Les personnages sont écrits comme des stéréotypes, à l’image de l’adolescente rebelle forcément génie de l’informatique, et chaque séquence donne lieu à des situations incroyablement absurdes, voire racistes et sexistes. La Présidente présente son plan économique innovant à la presse ? On remet en question son rôle de mère. La première dame coréenne ? C’est la seule à repérer l’accès à la buanderie. Deux agents sud-africains débarquent ? On fait référence au Wakanda… G20 cumule les clichés… et pas les bons. Des scènes que l’on pensait naïvement impossibles en 2025 et que le film enchaîne en triple saut périlleux avant.

3 / Le talent de ne pas en avoir

Pourquoi voir G20 ? Pour toutes ces questions qui n’auront jamais de réponses. Pourquoi, en pleine scène d’action, la réalisatrice se lance-t-elle dans un plan aérien où on ne voit plus rien ? Pourquoi éventer un rebondissement avec une caméra insistant sur des regards échangés ? Pourquoi les justifications des personnages sortent-elles d’une cour d’école ? La liste est longue.

Pendant 105 minutes, G20 est un exemple de film où même l’invraisemblable peut être mal fait, mais avec un tel aveuglement et l’impression qu’il est cool, qu’on prend vraiment plaisir à en rire. Il n’a pas les qualités d’un nanard, ni même les défauts d’un bon navet, il s’applique juste à foirer chacun de ses aspects avec la constance d’un métronome. Pourquoi voir G20 ? Parce que c’est une excellente comédie qui s’ignore.

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