L’annonce a été faite en décembre 2020, alors que The Mandalorian livrait la conclusion de sa seconde salve d’épisodes. Après un retour inattendu dans la série de Jon Favreau, Boba Fett se voyait officiellement offrir une aventure solo, toujours sur Disney+. Un an plus tard, il est désormais l’heure de retrouver le mythique chasseur de primes pour le premier épisode de The Book of Boba Fett, Le Livre de Boba Fett dans la langue de Molière. Une production qui promet de lever quelques zones d’ombre sur le destin du protagoniste, bien connu des fans de la première heure.
Après avoir fait tourner en bourrique Han Solo et ses compères, Boba Fett avait finalement sombré dans les entrailles d’un Sarlacc dans Star Wars : Le Retour du Jedi. Une chute que l’on imaginait mortelle dans l’un de ces immenses vers de sable qui ne sont pas sans rappeler ceux présentés dans Dune. Le personnage s’était offert une rédemption dans la prélogie, où il était cette fois-ci campé par Temuera Morrison. L’antagoniste s’impose désormais comme un anti-héros, malmené par la vie et rongé par un sombre passé.
Dans The Mandalorian, on le retrouve ainsi 5 ans après la chute de l’Empire alors qu’il est à la recherche de son armure. Aidé par Fennec Shand, il prend en chasse Mando et Baby Yoda, avant de s’allier à eux pour affronter Moff Gideon. Il finira par retourner sur Tatooine pour s’emparer du Palais de Jabba et assassiner Bib Fortuna. Il devient alors le seigneur du crime sur la planète.
Le jeu du trône
C’est à ce moment charnière, où il doit décider de la manière dont il va régner sur la pègre et imposer sa loi, qu’on le retrouve dans Le Livre de Boba Fett. Pour autant, la série met également en scène sa résurrection à travers des scènes flash-back pour le moins alléchantes. Car oui, l’intrigue de la série va visiblement être découpée en deux parties distinctes. Une manière pour les scénaristes de donner du rythme à cette prise de pouvoir, et de nous en dévoiler plus sur son passé.
Ce premier épisode réussit particulièrement bien son entreprise, oscillant constamment entre le passé et le présent. Cette narration est plutôt inhabituelle pour la licence, qui adoptait jusqu’ici une certaine linéarité sur le petit comme le grand écran. Reste que le rythme est plutôt lent dans ce premier chapitre, malgré sa durée riquiqui de 30 minutes. On mettra cela sur le compte de l’introduction, surtout que le volet suivant promet déjà de nombreux rebondissements.
Le silence est d’or
Comme pour The Mandalorian, le premier épisode de cette série est plutôt avare en dialogue. Pour coller à la personnalité taiseuse du chasseur de primes, les scénaristes évitent les babillages incessants, préférant se concentrer sur la mise en scène pour faire passer leur message. Robert Rodriguez, déjà l’œuvre sur quelques épisodes de The Mandalorian, s’en sort particulièrement bien et parvient à rendre hommage aux étendues désertiques de Tatooine et aux intérieurs plus atypiques des bouis-bouis locaux. L’absence de Craig Fraiser à la photographie se fait néanmoins ressentir, notamment dans l’obscurité où les scènes manquent cruellement de dimension.
Enfin, les rares séquences d’action de ce premier épisode manquent de punch. Si les chorégraphies sont plutôt bien exécutées, le montage ne leur rend pas particulièrement hommage. Sur-découpées, elles ne parviennent pas à retranscrire la brutalité et la violence du chasseur de primes et de sa seconde Ming-Na Wen.
Derrière l’armure…
On terminera par le casting, plutôt inspiré, de la nouvelle série Disney. Temuera Morrison connaît sa partition sur le bout des doigts, mais ajoute quelques couleurs à la palette du chasseur de primes. Un sursaut d’humanité qui permet un attachement plus certain au protagoniste, qui n’est définitivement pas si invincible sans son armure. Ming-Na Wen nous livre une performance proche de ce qu’elle fait habituellement, à savoir un sérieux à toute épreuve et une certaine prédisposition aux répliques acerbes.
Ludwig Göransson en prime
Le compositeur sait se rendre indispensable à Hollywood. Après avoir fait opérer sa magie sur The Mandalorian, il revient avec une partition tout aussi efficace. Après avoir puisé ses inspirations du côté des westerns, il adopte un positionnement plus mystique et mêle des percussions à des voix presque celtiques qui soulignent avec justesse la prise de pouvoir qui se joue à Tatooine.
Une série promise à grand succès ?
Le Livre de Boba Fett n’est sans doute pas la série la plus attendue de l’univers Star Wars. Sur ce créneau, c’est Obi-Wan Kenobi qui trône fièrement à la première place et qui promet déjà de faire des émules à sa sortie en 2022. Pour autant, les fans de la première heure savoureront sans doute sans déplaisir ces nouvelles aventures de Boba Fett, à la condition que la narration continue à ce train-là.
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Aussi bien soit The Mandalorian, ils n’ont qu’à faire une série centrée sur les Jedi avec des combats de sabre laser et des pouvoirs de la force partout à gogo pour faire un carton. Sérieux, même si ça devait être nul, je serais déjà conquis tant qu’il y aurait des jedis 😀
Très bon ce premier épisode ! Hâte de voir la suite ! On retrouve ce qui nous a fait aimer la saga ! Je n’avais pas trop voulu me spoiler en regardant un tas de vidéos ou de bandes annonces, je ne suis arrivé qu’avec le titre !
Mais alors retrouver Boba à l’intérieur de …Bip bip … Ohhhhhaaaa trop fort ! Déjà ça commence à chauffer, c’est le cas de le dire…puis ensuite, on retrouve tellement de fan service que ça en devient grisant !
Contrairement à l’œil acerbe de notre rédactrice, la photographie ne m’a pas déplu. Même si l’obscurité n’a pas été mise en valeur dans cet épisode, l’attention s’est plutôt portée sur la contraste inhabituel que nous avons avec le traitement généralement attribué à Tatooine. C’est même si marqué, qu’il fait presque jour en pleine nuit. Peut être un réalisateur marqué par l’épisode 3 de la saison 8 de Game of Thrones ^^
Belle critique en tout cas 🙂