Sur le créneau de la fantasy jeunesse, on ne compte plus le nombre de productions qui ont été proposées ces dernières années. Le succès de la saga Harry Potter a inspiré les grands studios, qui proposent à tour de rôle différentes incursions dans le genre. Mais la plupart du temps, les films et séries ne souffrent pas la comparaison avec le petit sorcier à lunettes et s’imposer durablement relève parfois du miracle. On se souvient encore de la décevante Cursed, qui proposait une relecture de la légende arthurienne sur Netflix.
Adaptée de la trilogie littéraire écrite par Leigh Bardugo : Grisha, Shadow and Bone nous plonge dans un univers magique inspiré de la Russie des Tsars au 19e siècle. La série suit les aventures d’Alina Starkov, une jeune cartographe qui travaille pour l’armée du royaume de Ravka. Recrutée pour accompagner les Grisha, de puissants magiciens qui luttent contre le Fold, un brouillard maléfique qui déchire le pays, Alina va se découvrir des pouvoirs extraordinaires. Elle est l’invocatrice du soleil, la seule à pouvoir libérer Ravka de cette malédiction. Mais le monde des Grisha est dangereux, et elle ne pourra pas accorder sa confiance à n’importe qui.
Dans son introduction, la série peut sembler un peu confuse. Il faut dire que le premier chapitre a la lourde tâche d’introduire un univers très riche, avec sa géopolitique, ses mœurs et son langage. La profusion de personnages ne simplifie pas les choses. Mais passé cette course effrénée des premières minutes, la série parvient à nous happer grâce à une intrigue maligne et un mélange des genres providentiel. À certains égards, la série rend hommage aux films de braquage à la Ocean’s Eleven et aux films de genre lorsqu’elle nous emmène dans le Fold. Il faut dire que son créateur Eric Heisserer est allé à bonne école, puisque c’est à lui que l’on doit le scénario de Premier Contact par Denis Villeneuve et surtout BirdBox avec Sandra Bullock. Les différentes trames narratives sont efficaces et réussissent à dessiner les contours d’une saga qui s’annonce déjà comme un carton. La série nous permet d’explorer un monde imaginaire vaste, avec ses régions et paysages envoûtants et on en redemande.
Une richesse visuelle rare
Qui dit série fantastique, dit univers magique à mettre en images et c’est là que la recette de Shadow and Bone fait des miracles. Ce qui fait la force de cette première saison, c’est sans aucun doute le travail exceptionnel sur les costumes et accessoires. Grâce à de somptueux décors et un sens aigu du cadrage, la production Netflix regorge de propositions visuelles intéressantes. Avec ingéniosité, les cinéastes derrière la caméra parviennent à immortaliser les conflits intérieurs des personnages et la dualité de l’univers, entre lumière et obscurité. Sans révolutionner le genre pour autant, la série bénéficie d’une richesse visuelle appréciable pour ce genre de production.
Une série teen oui, mais réussie
Shadow and Bone ne s’en cache pas, elle s’adresse à un public adolescent ou passionné par les productions du genre. Rien d’étonnant finalement quand on sait que les livres dont elle s’inspire ont été écrits dans ce sens. Alors même si on peut rapidement la comparer à Game of Thrones, notamment pour la réflexion politique qu’elle esquisse dans cette première partie, la série n’évite pas les écueils du genre “teen” pour autant. Multipliant les poncifs du genre, de la sempiternelle lutte entre le bien et le mal au triangle amoureux en passant par les romances impossibles, Shadow and Bone n’arrive pas totalement à s’affranchir de son format calibré pour les jeunes spectateurs. Certains rebondissements en sont même finalement assez prévisibles. Pour autant, elle offre de belles propositions notamment lorsque l’on suit les destins des malfrats de Ketterdam : The Crows. Incarné par un trio d’acteurs talentueux, le groupe tire son épingle du jeu et parvient à nous faire esquisser quelques sourires. Jessie Mei Li, qui campe Alina Starkov, est quant à elle incandescente dans son incarnation de l’invocatrice de la lumière, surtout lorsqu’elle donne la réplique au talentueux Ben Barnes. Après avoir incarné le Prince Caspian dans le second opus de la saga Narnia, il nous fait démonstration de ses talents en prêtant ses traits à un personnage complexe et envoûtant.
On notera aussi que la musique de la série permet à la narration de s’élever davantage et offre de belles séquences fantasmagoriques. Il faut dire que Netflix a fait appel à un maître en la matière. Joseph Trapanese a déjà œuvré sur de nombreuses productions du genre comme Divergente 2 ou encore Oblivion. Néanmoins, on notera que la partition de la série est moins mémorable que ces précédentes itérations.
Après une première saison prometteuse, Shadow and Bone a les clés pour s’imposer durablement sur la plateforme. Si Netflix n’a pas encore annoncé de deuxième saison, on ne doute pas qu’elle ait vocation à être renouvelée. Après avoir posé les bases de son univers, la série pourrait nous surprendre davantage, si elle ose s’affranchir des codes des séries adolescentes, pour offrir une intrigue plus politique et plus ambitieuse.
En attendant, on va se lancer dans la lecture des romans de Leigh Bardugo pour découvrir ce que pourrait nous réserver cette seconde salve d’épisodes.
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C’est fini les étoiles ?
Pas réussi à dépasser le 1er épisode trop compliqué pour comprendre le monde…
Je vous trouve de moins en moins pertinents sur vos critiques ciné, série. Cette série est vraiment nulle, remplie de stéréotype pour faire de l’audimat. C’est une série -16 ans le problème c’est que l’histoire est vraiment pas regardable si on a plus de 14ans. Dommage puisque le pitch est vraiment sympa. J’ai vraiment peur que certaines de vos critiques soient du sponsoring caché…
peut etre qu il faut la regarder juste comme elle est concue… raconter une histoire simple, avoir des decors qui ne font pas cgi…C est pas la serie du siecle mais ca se laisse voir ( il y a bien pire.. ) , “simplement” j ai largement plus de 16 ans… mais j avoue, j ai encore tendance à penser que le cinema faut le voir au premier degré…
kubbiacil y a trop d’éléments que pour tout mettre en seulement 8 épisodes.
Les gens qui disent que c’est trop compliqué forcément ça change de la téléréalité où il faut juste 2 neurones pour suivre 🙄
Lectrice de Leigh Bardugo, je suis fan de la série et je suis époustouflée par l’adaption qui en a été faite. Les acteurs choisis, avec Ben Barnes en haut de la liste, sont parfaits. On voit qu’ils sont investis dans la série. Les décors, les costumes, la musique sont soignés. L’histoire a été développée et étoffée par rapport aux livres et ça c’est jouissif car ce que l’on apprend en plus est pertinent et ce qui nous attend pour la suite donne encore plus envie de voir la saison 2.
Pour en revenir à Ben Barnes, quand on est fan c’est obligé. Je le trouve merveilleux dans le rôle d’Aleksander. Il lui donne des nuances que le roman ne laissait pas transparaître. Ben Barnes n’en fait pas qu’un simple méchant, il lui donne de la profondeur. Sa voix posée sur certains mots ainsi que des regards révélateurs donnent vie à Aleksander. Quand on sait ce qui se passe dans les romans, on ne peut qu’avoir envie de voir la suite.
Une très bonne série avec un univers complexe, des personnages attachants et développés à merveilles et une histoire qui ne demande qu’à être vue.