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[Critique] Tales from Loop : la parenthèse fantastique sur Amazon Prime

Bienvenue dans l’Ohio, où une petite ville est le théâtre d’étranges événements. Dans les années 80, une machine a été créée pour explorer les plus grands mystères de l’univers, The Loop. Basée sur les peintures de l’artiste suédois Simon Stålenhag, la série de Nathaniel Halpern est pensée comme un récit fantastique sur la condition humaine.

Crédits : Amazon Prime Video

Aborder les mystères de la condition humaine à travers un récit emprunt de fantastique et de science-fiction, c’est le pari de Tales from the Loop. La série arrive sur Amazon Prime ce vendredi 3 avril et s’annonce comme un ovni dans le paysage audiovisuel. Inspirée des œuvres de l’artiste suédois Simon Stålenhag, elle nous emmène dans un petit village de l’Ohio où une machine a été créée pour explorer les plus grands mystères de l’univers. Pensée comme une anthologie, elle s’attardera sur un personnage différent à chaque nouvel épisode. Une construction qui n’est pas nouvelle, mais que la série réinvente avec brio. Dès les premiers instants, Tales from the Loop frappe par son récit emprunt de poésie. La série s’inscrit en totale opposition à ce que nous propose les plateformes de SVoD et préfère la magie de l’humanité au grand spectacle d’effets spéciaux. Ici, le fantastique est loin d’être central et c’est surtout un prétexte pour aborder les sentiments humains. Chaque épisode aborde une nouvelle thématique comme le voyage dans le temps, le désir d’être autre ou de vivre en dehors de la société. Le premier volet se concentre sur l’histoire d’une petite fille dont la mère a disparue, et aborde par la même occasion les questions d’appartenance et de famille. La série ne s’embarrasse pas de longues séquences explicatives et évite par la même occasion les lourdeurs de scénario. À l’image d’un tableau, la réflexion est laissée au spectateur et c’est finalement là qu’est la force de Tales from the Loop. Contemplative, elle mise sur le jeu de ses acteurs et sur les rares dialogues pour faire passer son message.

Crédits : Amazon Prime Video

D’ailleurs côté casting, il y a beau monde. Pour introduire ce recueil de fables fantastiques, Tales from the Loop compte sur l’hypnotisant Jonathan Pryce. Celui qui a incarné le moineau dans Game of Thrones s’improvise narrateur et réussit à nous transporter dans ce nouveau monde. Il est rejoint par la talentueuse Rebecca Hall et Paul Schneider. Tous les acteurs sont criants de sincérité et rendent largement hommage au drame qu’est Tales from the Loop. Mais finalement, ce qui frappe le plus après le visionnage de Tales from the Loop c’est le soin apporté à l’image. La photographie de Ole Bratt Birkeland, Luc Montpellier, Jeff Cronenweth et Craig Wrobleski sublime les décors enneigés ou la lumière printanière de cette ville des années 80. La douceur de l’image et le grain participe à cette ambiance si particulière de Tales from the Loop. La réalisation léchée des différents cinéastes qui se succèdent derrière la caméra vient compléter le tableau de cette série extrêmement maîtrisée. Restent les musiques de Paul Leonard-Morgan (Designated Survivor) et Philip Glass (The Truman Show) qui viennent sublimer ces fables fantastiques. La série est finalement une vraie réussite pour Amazon qui a construit son récit comme plusieurs courts-métrages étranges et passionnants. Face à la surenchère du spectaculaire sur les services SVoD, la plateforme fait le pari de nous offrir une jolie parenthèse fantastique qui pourrait pourtant en décourager certains par la lenteur de son récit.

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Notre avis

Amazon Prime signe ici une série maîtrisée et d’une poésie rare. La lenteur du récit pourra décourager certains, mais Tales from the Loop s’avère être une bonne surprise pour les amateurs du genre. Cet ovni cinématographique aborde avec justesse la condition humaine.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 8 / 10
7 commentaires
  1. Ah ben pour une fois vous m’aurez servi à qq chose ca fait des mois que j’ai perdu tous mes fonds d’écran et oublié le nom Simon Stålenhag

  2. Super mdr. Comme si je pouvais avoir quelque chose à faire de l’avis d’un demeuré xD
    Continues de me divertir.

  3. Belle analyse, merci. Je suis totalement séduite aussi par cette série, son intelligence et sa sobriété. Et si Philipp Glass est bien plus que le musicien de Truman show, le rapprochement prend tout son sens car l’on retrouve cette nostalgie discrète et cette émotion qui imprégnaient le film de Peter Weir.

  4. Belle série, en effet, mais c’est quand même beaucoup trop lent, on peut être comtemplatif et s’interesser à la condition humaine avec un peu plus de rythme. Je dirais 10 min de moins par épisode, ce serait très bien. Mais le synopsis est vraiment bien.

Les commentaires sont fermés.

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