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Serge le mytho, Orelsan, de la vraie capoeira… 3 bonnes raisons de craquer pour Fuckin Fred

Au rayon des personnages crés par Jonathan Cohen, Fuckin Fred n’est peut-être pas le plus connu, mais il est le plus improbable et c’est de sa vraie fausse genèse que le mockumentaire Fuckin Fred, comme un léopard entend raconter. Voici pourquoi vous ne devriez pas le louper.

Leur amitié a fait du chemin depuis leur rencontre sur le canapé de la série Bloqués et, aujourd’hui, le rappeur Orelsan et le comédien Jonathan Cohen semblent ne plus se quitter, chacun ayant pris plaisir à apparaître sur la scène de l’autre. Le chanteur a été professeur d’humour le temps d’un épisode sur le plateau de La Flamme, et l’acteur a poussé le son à fond lors de plusieurs concerts de son camarade. Mais pas n’importe quel son, celui de Fuckin Fred, un « artiste » allemand brésilien dont la légende tient à un tube, puis une reprise lors du confinement.

Un vrai faux chanteur aux tresses non plaquées qui fait l’objet d’un mockumentaire, vrai faux documentaire d’une heure, sur Prime Video, signé par Clément Cotentin. Le frère du rappeur avait déjà signé l’excellente série docu en deux saisons Montre jamais ça à personne, qui avait fait grand bruit sur la plate-forme de streaming d’Amazon. Et si un programme court réalisé par un réalisateur de talent ne suffit pas à vous convaincre, voici trois autres raisons de vous jeter dessus.

1 – Un délire de potes qui n’a plus de limite

Pour qui aura suivi la naissance du personnage sur la scène suisse lors de la tournée d’Orelsan en 2019, tout semble avoir été dit sur Fuckin Fred. D’autant qu’il a déjà fait l’objet, à l’époque, d’un mini-documentaire d’une demi-heure, disponible sur la chaîne YouTube du chanteur normand.

Fuckin Fred
© Prime Video

Toutefois, est-ce qu’on nous avait vraiment dit la vérité ? « Moi, à la base, je voulais juste qu’il fasse Serge le Mytho sur scène. C’était très très golri et ça aurait dû s’arrêter là » déclare Orelsan en début de programme, comme un aveu de perte de contrôle pour tout ce qui va suivre. Car oui, l’histoire ne s’arrête pas là et on peut même dire qu’elle ne commence plus là non plus. Fuckin Fred, comme un léopard entend revisiter la légende, mixant images d’archives et fiction, modifiant ainsi la chronologie, les événements afin de réinventer les faits, les interviews… Bref, le vrai et le faux s’entrecroisent et bonne chance à qui n’aurait pas les bases pour démêler les deux.

Petite cerise sur le gâteau, tout laisse à croire que si le trio Orelsan, Jonathan Cohen et Clément Cotentin se sont décidés à relancer la machine Fuckin Fred aujourd’hui, c’est que quelque chose se préparerait peut-être en coulisses autour du retour du personnage, sur scène ou à l’écran.

2 – Serge le Mytho rencontre Marc de La Flamme

Si la présence d’Orelsan contribue à brouiller la frontière du réel en jouant très sérieusement son propre rôle, Jonathan Cohen, lui, s’en donne à cœur joie. Celui qui a contribué à créer des personnages cultes de l’écran comme Serge le Mytho ou Maaaaaaaaaaarc a décidé jouer le pastiche à fond en incarnant tous ses rôles au sein d’un même individu : lui-même.

On retrouve les mêmes comparaisons complètement perchées de Marc lorsque que « JoCo » se compare à un léopard ou rapproche un concert d’un anniversaire. Puis Serge le Mytho prend le relais lorsqu’il faut convaincre son partenaire de le laisser faire un tour de magie ou du langage des signes sur scène. Et lorsqu’il rentre dans la peau de Fuckin Fred, on peut même apercevoir un peu de Sentinelle. Jonathan Cohen continue de prouver qu’il maîtrise l’improvisation et c’est bien cela qui rend le mockumentaire si séduisant : parce que personne, ni nous, ni Orelsan, ni Clément, ne peut prévoir à l’avance quelle absurdité s’annonce.

Et c’est là, également, la force de Fuckin Fred, être une sorte de compilation de tout ce qu’est capable le bonhomme, lui qui peut venir chanter devant 40 000 personnes, puis rester et faire des cocktails ou du mime pendant que son compère tente de reprendre le flambeau.

3 – Moins long que The Brutalist

La raison peut prêter à sourire, mais la durée est une véritable plus-value dans ce genre de cas. Car on sait par expérience que l’humour de Jonathan Cohen peut autant ravir que rapidement épuisé (voir Sentinelle pour comprendre) et que Fuckin Fred n’a pas non plus la carrure pour supporter davantage de temps d’écran. Le délire est amusant, mais on comprend vite qu’il suffirait de peu de choses pour tirer sur la corde.

Fuckin Fred, comme un léopard, peut donc se prévaloir de connaître les limites de son sujet et de maîtriser son rythme. De quoi rassurer par avance celles et ceux qui pourraient craindre de se lancer dans le visionnage. On vous avait dit que ça serait une bonne raison !

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