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Rebel Moon : on a vu la Director’s Cut de Zack Snyder, pour quelles différences ?

Zack Snyder nous présente enfin les deux parties de son nouvel univers, en version augmentée non censurée. Mais y a-t-il une vraie différence avec Rebel Moon : Director’s Cut ? On vous dit tout.

Il nous les vendait depuis la sortie sur Netflix de la première partie « tronquée » de Rebel Moon à l’hiver dernier, nous faisant bien comprendre qu’il ne fallait pas accorder trop d’importance à ces brouillons élaborés uniquement pour faire plaisir à la plate-forme de streaming. Elles sont désormais là, les fameuses Director’s Cut de Zack Snyder rajoutant une bonne heure à chacune des deux parties de Rebel Moon, en version non censurée évidemment.

Et s’il est encore trop tôt pour juger si la stratégie de sortir, dans un laps de temps finalement bien court, deux autres Rebel Moon modifiés sera payante pour le service de SVOD, le réalisateur et scénariste, lui, peut jubiler, il a enfin pondu son gros œuf d’une durée cumulée de 6h30. Et histoire de bien nous montrer que tout allait être différent, le titre du Chapitre 1 : l’enfant du feu a été remplacé par Calice de sang, et Chapitre 2 : l’entailleuse par La malédiction du pardon. On y a passé la journée, mais on peut enfin vous dire si ça valait le coup.

bandeau spoilers

Le vrai Rebel Moon est enfin là…

Pour qui aura attendu les Director’s Cut pour se jeter sur Rebel Moon, la patience est récompensée. Comme à son habitude, Snyder se sert de sa liberté et surtout de l’autorisation d’éclater le compteur de la durée (deux heures supplémentaires) pour améliorer son œuvre. Premier changement majeur, le film ne débute plus sur une voix-off nous tenant par la main en nous expliquant le comment du pourquoi, mais entre dans le vif du sujet avec la conquête d’une planète par Noble et ses troupes. L’occasion également de découvrir Aris (pas le pain de mie, le soldat) et de lui donner davantage de chair en contextualisant son futur rattachement aux rebelles.

C’est peut-être le plus gros ajout de ces deux chapitres modifiés, Snyder sacrifie l’exposition pour plus de conceptualisation. Les grands gagnants de la démarche sont les personnages secondaires qui, par petites touches, petites phrases, parviennent enfin à exister au-delà du simple outil narratif. Ce qui permet, notamment, de corriger plusieurs soucis de cohérence ici et là. Oui, vous avez bien lu, ce début de Rebel Moon Director’s Cut nous fait croire qu’on va enfin en avoir pour notre argent.

D’autant que ces nouvelles versions s’accompagnaient de deux promesses tenues : le sang et les ébats. Les films tous publics manquaient complètement de naturel en supprimant l’hémoglobine de séquences où les morts sont légion. Est-ce qu’il faut absolument que le rouge soit visible pour faire comprendre un massacre ? Bien sûr que non, mais on sentait que là était l’intention de Rebel Moon qui se privait d’une partie de son identité, rendant alors la chose artificielle. De plus, le sang sert parfois à raconter, comme lorsqu’il faut mettre en scène la cruauté de Noble. En ne se censurant plus, le film rend service à son méchant.

En outre, il faut reconnaître que le long-métrage est particulièrement généreux dans son acte de violence avec des scènes gores (mais aux effets spéciaux bien visibles) qui pleuvent à chaque coup de feu tiré, à chaque coup d’épée donné. Quant aux séquences charnelles, elles sont surtout là pour justifier le contenu « mature » sans représenter un quelconque intérêt.

… et il n’est toujours pas terrible

Et ce n’est pas la seule chose à ne pas représenter grand intérêt. En réalité, si ces deux Rebel Moon sont meilleurs sous cette forme, ils n’en sont pas pour autant de grands films, car Zack Snyder n’est pas un bon conteur dès lors qu’il ne dispose pas déjà d’une base narrative sur laquelle adapter. Le film montre de meilleures intentions, mais l’exécution continue d’être laborieuse. Cela se ressent particulièrement sur les défauts, pointés du doigt lors de nos critiques, qui n’ont en aucun cas disparu. L’introduction de chaque personnage de la troupe est toujours aussi vide malgré des transitions supplémentaires, au sein de mondes intéressants sur le papier, mais inexistants à l’écran.

Verra-t-on enfin le Colisée dans lequel se trouve Titus ? Oui, 5 secondes. La bande partage-t-elle plus de deux phrases lors de la première phase ? Oui, elle en partage trois. Darrian Bloodaxe a-t-il enfin une existence qui justifie les violons à sa mort ? Si seulement… En réalité, seule la relation entre Kora et Gunnar gagne quelques crédits. Snyder n’a rien de plus à raconter sur les autres alors qu’il y avait une sacrée marge de progression.

Rebel Moon Director’s Cut représente ainsi le même vide que les premiers du nom, avec juste un peu de remplissage en plus. Et le mot remplissage n’est pas issu du hasard, puisque pour la majorité des rajouts, c’est bien de cela qu’il s’agit. À la sortie de ces 6h30, une fois passée l’introduction bien plus heureuse, que reste-t-il de ce temps ajusté ? L’histoire elle-même justifie-t-elle cette durée ? Jamais. Pour qui n’a pas aimé Rebel Moon, ces Director’s Cut vont légèrement améliorer sa vision tout en le crispant à de nombreux autres endroits. À titre d’exemple, et Anthony Hopkins au doublage oblige, le robot Jimmy se paie plusieurs monologues supplémentaires, tombant alors dans la sur-explication que l’introduction semblait pourtant enfin éviter.

Les Rebel Moon Director’s Cut passent leur temps à corriger des problèmes, en rajouter ou en conserver. Le pire étant que lorsque les films veulent nous en dire plus, les problèmes d’écriture de Snyder en deviennent d’autant plus visibles. La relation entre Kora et son père adoptif despotique n’est pas mieux mise en valeur par les nombreux flash-backs rajoutés, elle en devient au contraire plus ridicule (pas aidé par l’acteur, certes). C’est là où l’ensemble de l’entreprise de promotion des Director’s Cut en devient risible. On avait un Zack Snyder impatient de nous balancer ses véritables explications et, à la découverte de ces dernières, on n’a eu qu’une envie, qu’il explique beaucoup moins.

En définitive, faut-il se lancer dans Rebel Moon Director’s Cut, partie 1 et partie 2 ? Dans notre cas, malgré un bon début et une version non censurée qui sied mieux à l’image de l’œuvre, les modifications sont bien trop mineures pour peser concrètement sur les problèmes pré-existants, voire ont pu en créer d’autres. Et ce, malgré la durée rajoutée. Autrement dit, les Rebel Moon « brouillons » suffisent largement à avoir un aperçu de ce que Zack Snyder a voulu créer et à échouer à le faire, pour quasiment deux heures de moins en temps de visionnage. À réserver pour les fans absolus du bonhomme.

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25 commentaires
  1. En définitif, c’est ton avis et comme je le dis à chaque fois que l’on peut dire son avis sur quelque chose, soit on n’aime soit non, car lorsqu’on n’est pas capable de faire la même chose,on a aucune autorité de juger,lui seul peut juger…

    1. Parfaitement d’accord quand ont regarde ce genre de film ont met son cerveau à off c’est de la science-fiction un film de divertissement je ne comprends pas le but des critiques à faire de la sur analyse ce n’est pas des films de répertoire ce sont des films de DIVERTISSEMENT ou ont a pas à se poser la question est-ce réaliste ou exagéré voir impossible CERVEAU À OFF ont profite du divertissement c’est tout 🙄

      1. quand c’est incohérent et mal torché c’est une insulte au spectateur, à ce niveau c’est pas un cerveau sur off qu’il faut c’est pas de cerveau du tout

    2. Exact j 77 ans et je me suis régalé fan de sf depuis mes 13 ans..j ai aimé cette saga. Je ne me prends pas la tête avec des critiques qui n apportent rien.

  2. “nous faisant bien comprendre qu’il ne fallait pas accorder trop d’importance à ces brouillons élaborés uniquement pour faire plaisir à la plate-forme de streaming.”
    Non non non… La plate formes a vu l’engouement qu’a connu son premier Director’s cut et s’est dit “hé, si on proposait 2 films pour le prix du tournage d’un ?” Y a rien de plus. Des brouillons pour satisfaire la palate formes… Donc il est en train de dire qu’il a fourni de la merde pour faire plaisir… Donc la plate-formes et par extension nous, sommes des pigeons à qui il donne des oeuvres pas finies ? Il n’arrive pas à respecter un délai, et il s’en vante ?
    Rien ne va dans ce projet et ces tentatives de défendre cette pathétique tentative purement commerciale.

  3. Je suis un grand fan de SF et je me suis grave emmerdé durant le premier épisode… Il va sans dire que je n’ai même pas fais l’effort de regarder le deuxième épisode tout aussi boursouflé que le précédent j’en suis sûr… Alors un directors cut… ça serait une torture.

    1. Tu sais qu’il existe d’autres films! Ce n’est pas parce que tu t’emerde que tout les cinéphiles vont s’emerder en les regardants si tu n’aimes pas après quelques minutes de visionnement tu peux regarder autre chose sans pour autant vouloir faire en sorte que les autres est la même analyse que toi!😏

      1. Ce film n’est qu’une suite de combats sans intérêt (à part pour les adolescents attardés).
        Ce n’est pas un film, c’est un jeu vidéo 🤣

  4. Merci beaucoup, 6h30 d’économisées après avoir déjà perdu du temps sur la première version vide comme une balle de ping-pong.

    Pour répondre au deuxième commentaire, on peut juger un film sans être capable d’en faire autant. Et heureusement ! Sinon ça voudrait dire qu’on n’a pas le droit de donner son avis…
    Ce n’est pas un argument. Ceux qui ont aimé peuvent donner leur avis ? Sont-ils capables de réaliser un film ?

    Ce film est à l’image de Netflix, tout n’est qu’histoire de “blé”.

  5. Franchement quelle surprise. Il y avait vraiment pas grand chose déjà dans les version initiales pour un gars qui voulait corriger Star Wars… Franchement C’est plat sans saveur, comme si ajouter du sang et du sexe allait amélioré le résultat… Je ne les regarderai même pas, vouloir corriger Star Wars et produire ça franchement :p

    1. Je suis globalement pas d’accord avec ton approche. Venir critiquer une version que tu n’as pas regardé est clairement une mauvaise chose.
      Moi je les ai regardé…
      Je suis un peu plus emballé que l’auteur de cet article, pour autant je reste déçu du résultat final.
      Je suis globalement d’accord avec le manque de profondeur et des récits en flashback peu intéressants. Cependant, l’ambiance est bien plus pesante et la violence de Noble prend un sens plus abouti. Au point qu’on apprécie bien plus son personnage et qu’on a bien plus envie de le voir clapser.
      Il y a plus d’engagement et je reste clairement un défenseur de Sofia Boutella que je trouve tres juste dans son jeu.
      C’est graphiquement très beau, et je me fous qu’on “voit” que ce sont des effets spéciaux si l’esthétique rend service au film. Et c’est le cas.

      Maintenant, clairement, on est pas au niveau des autres films de Snyder. Mais je suis aussi, généralement, pas d’accord avec les critiques émises sur les autres films (j’ai aimé batman vs Superman). Donc soit je suis un gros nul de cinéphile, soit mon approche est moins brutale et plus indulgente. Mais du coup, j’ai la chance d’être plus souvent heureux en regardant des films.

      Donc, la director’s cut de Rebel Moon est, selon moi, un film sympa, bien mieux que la version initiale. Mais oui… Il a toujours un peu trop de défauts, mais j’ai passé un moment sympa.

      1. Dans Star Wars , rebel Moon ne dur que 3 minutes , générique de début un vaisseau passe , un rebel dit merde , étoile de la mort bim plus aucun rebels , générique de fin rajout du directory cut de 1 minutes pour voir le décompte de l’étoile de la mort en graphisme rtx 5000 , vous pouvez me faire mon chèque svp a mon pseudo merci 😘.

  6. Un somnifère ralongé.
    Allez vous aimez on se le demande ?
    on est pas sur vu qu’on va dormir…

  7. À croire que Snyder est devenu l’ombre de lui même … Y a 8 ans , j’apprécie ce qu’il avait fait … Mais là , ces director’s cut deviennent ridicule…

  8. En résumé : toujours aussi raté, ch*ant et pompeux, mais en 2 fois plus long. Le rêve de tout spectateur.

  9. Oeuvre d’une beauté époustouflante. Snyder est définitivement le seul réalisateur capable de nous offrir une création cinématique graphique d’une telle qualité. Quelle beauté !! L’assassinat de l’empereur inspirée de la trahison de César accompagnée par un orchestre de bois… Juste jouissif !
    Après une première version qui était une insulte à cette oeuvre, la director’s cut dévoile enfin sa véritable création.
    L’univers, les personnages, les animaux… Il a tenu sa promesse.
    On peut aisément imaginer qu’après avoir étudié la psyché des personnages durant les deux premiers volets et posé une critique acerbe de la guerre en relevant les blessures profondes laissées par celle-ci dans le coeur des opprimés… et des oppresseurs, les suivants seront à nouveau d’une belle densité.
    J’ai particulière aimé du village simple et paisible fort de ses traditions ou les héros redécouvrent un lieu propice à l’introspection aidée par le travail de la terre et une technologie cyber-punk au look meca-retro sans honneur exploitant des formes de vies comme sources d’énergie ou pour leur médecine.
    Avis aux amateurs de jeux de rôles et/ou de poésie… Regardez sans plus attendre ! Pour ceux qui prétendent que le film est trop lent et long, il y a toujours la série des missions impossibles pour vous consoler. 😉

  10. Franchement on apprécie quand même un peut plus l’histoire en version longue, c’est certes loin du niveau d’un starwars (malgré les dernières bouse en films..), mais je trouve la qualité des combats satisfesante, et c’était cela que je cherchais dans ces films.
    Il est très compliqué d’amener un nouvel univers entier en seulement 2 film..
    En comparatif avec StarWars je connais de nombreux Fan de SW.. qui ont vu tous les films ou qlq série.. mais bien loin du Starwarsien que je suis, films,série, jeux vidéo, animé et livre il m’a fallu tous sa pour percevoir l’infinité de cet univers!
    Le problème que je trouve chez Snyder c’est qu’il devrait réaliser des série et non des films car bien souvent les raccourcis sont nombreux dans ces films car malgré des versions longue ont frôle souvent du doigt de nombreux personnages/histoires qui mériterait d’être approfondi

  11. Le director’s cut n’ajoute rien, mais remet en place les scènes qui ont été enlevées dans la première version. Nuance. J’aurais aimé avoir la patience d’attendre ces versions longues. Le premier visionnage m’avait déçu, le second est loin de m’avoir déplu. S’il ne s’agit pas là d’un chef d’œuvre, Zack nous offre néanmoins un bon spectacle, bien meilleur que 90% des productions SF de ces dernières années. Pour ma part, je valide cette version longue.

  12. Ce n’est que votre avis et tant mieux. Car absolument pas d’accord avec vous. Montrez nous ce que vous savez faire mdr

  13. Merci mec c’est le commentaire le plus juste que j’ai pu lire, même mieux que celui du média, pour avoir vu les deux versions, j’estime qu’il ne nous à pas menti mais corriger star wars c’était peut-être un peu trop s’avancer, pour finir je dirais que Rebel Moon n’est pas extraordinaire mais que ça reste un très bon film pour ceux qui veulent de la SF version Snyder.

  14. Si pour certains c’est une pure bouse et pour d’autres un pur régal contentons nous premièrement des faits : tout le monde a vu Rebel Moon dans sa version standard ET dans sa version longue. Netflix est une entreprise qui met du contenu filmographique en ligne et son seul objectif sont le nombre de vues. Et à ce niveau Netflix et Snyder sont largement gagnants. Après tout Arsène Lupin a bien eu le droit à sa saison 2 alors qu’on est très loin des ouvrages et que cette série est mauvaise – mais a fait des vues.

    Et que dire sur l’histoire et les films ? : rien. Tout a déjà été dit. Ensuite il s’agit d’un avis personnel; moi j’ai bien aimé. Ça n’entrera jamais dans la liste des 10 films de 2024 à voir mais c’est très divertissant. Et que demander de plus ? On aurait tous aimé en voir plus sur nos 5 héros mais Netflix a commander 2 films alors qu’il en aurait fallut 3 pour détailler la vie des héros. Et certains semblent oublier que c’est Netflix qui donne la trame principale du film. Ils voulaient une guerre ensanglantée avec une lutte pour la liberté VS l’autocratie et ils l’ont eu.

    Beaucoup n’ont pas fait le rapprochement avec notre histoire : Snyder mélange du Star Wars (pour la technologie) avec la Rome antique (l’assassinat du Roi et de la Reine sont une copie des Ides de Mars) et le nazisme. Qui n’a pas remarqué que Noble était le sosie d’un des généraux d’Hitler parmi les plus cruels. Le cuirassé fonctionne en en taches cloisonnées tout comme le BisMark et son canon principal de très gros calibre; de telle façon que si l’une des partie du vaisseau est touchée le reste puisse encore fonctionner. Pourtant je ne suis pas un amateur de Snyder mais Rebel Moon pourrait bien être sa meilleure œuvre sous condition d’une suite.

  15. “Oui, vous avez bien lu, ce début de Rebel Moon Director’s Cut nous fait croire qu’on va enfin en avoir pour notre argent”
    …. bin non puisque le plus gros probleme etait l’histoire et ses personnages…. c’est un mauvais fast and furious :/
    Et la, on ne parle pas d’avis mais de fait ^^’ rien ne tient la route et n’a de cohérence…

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